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Mercredi 04 Décembre 2019

Quito

 

C'est fou comme une bonne nuit vous change le mental. Plutôt voltmètre au mini hier soir, ce matin, on repart sans trace de la veille autre que le souvenir ; un de plus à se remémorer bien au chaud auprès de la cheminée.

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On profite de cette première  demi-journée  pour, entre autre trouver une laverie et ainsi pouvoir  repartir demain avec du linge propre. De mon coté, je mets à jour collection d'horizons ; hier soir, je n'avais plus l'envie de m'y mettre.

 

L’Equateur est un pays extrêmement jeune avec une moyenne d’âge à 27 ans et une espérance de vie de 77 ans.

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Quito sera notre visite du jour. Capitale du pays, elle s’étend sur environ 50 Kms et compte environ 3,100 millions d’habitants. Elle aurait été fondé 900 ans avant notre ère.

Un petit détail, vous verrez de temps en temps des photos en panoramique, c’est Alain qui nous les créent grâce à son appareil.

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Notre visite de Quito commence par la Basilica del Sagrado voto. Classique en intérieur, elle offre la particularité de pouvoir monter dans une de ses flèches par des escaliers plutôt très pentus !

La vue sur Quito est circulaire et l’on peut observer cette ville entièrement construite dans un paysage très montagneux. Nous sommes à 2800 m. C’est la deuxième capitale la plus haute du monde derrière La Paz en Bolivie, ou l’on ne manquera pas d’aller !

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La place de l’indépendance joliment aménagée continue notre ballade au milieu du Quito colonial inscrit à l’Unesco.

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Lors de notre repas du midi, nous remarquerons que la banane se déguste avec le... potage !

Les toilettes sont à priori aménagées pour les handicapés, le petit panonceau l’atteste  ; juste un détail, deux marches pour y parvenir !!!

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La place San Francisco sera notre prochaine découverte. L’église et le couvent donnant sur cette place datent du 16ème siècle. Du coup, en allant chercher les renseignements sur la toile, je découvre que Francisco veut dire François en Français. Ou comment apprendre des choses de base à presque 61 ans :-))

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La vierge du Panecillo se trouve au sommet d’une colline dominant la ville, ancien lieu de culte Inca.

Nous décidons de nous y rendre à pied. La pente est assez raide et le quartier à l’air… moyen.

Nous ne croisons pas de sourire, de regard chaleureux, plutôt noirs et semi-agressifs dans un milieu plutôt pauvre ; et personne à pied sur cette rue qui nous emmène sur l’un des lieux les plus célèbres de Quito. A mi-montée, une voiture, conduite par un jeune Équatorien accompagnée par deux membres de sa famille, s’arrête, celui-ci nous dit :

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- Ne marchez pas dans cet endroit, c’est dangereux ici, les agressions sont fréquentes, montez dans ma voiture, je vous emmène près de la statut de la vierge de Quito ! Pour descendre, je vous conseille de prendre un taxi.

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Le jeune homme a l’air sincère, nous montons dans son véhicule et prenons un taxi pour revenir dans le centre.

De retour à l’appartement, nous consultons les informations présentes sur le net et le routard, elles confirment ses dires. L’instinct nous aide bien souvent mais quelquefois, l’aide de l’autre peut s’avérer précieuse. On est toujours en apprentissage !

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Un peu avant la nuit, nous récupérons notre linge flambant neuf et dînons dans un restaurant ou il y a huit places ; trois personnes ont l’air d’y travailler. Inconcevable chez nous !

La vérité des uns n’est pas celle des autres !

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Vers 21 h, comme hier soir, un feu d'artifice est tiré non loin de notre gîte. Cela va durer cinq jours  avec défilé et improvisation d'orchestre pour fêter la fondation de Quito.

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Demain, nous chevaucherons à nouveau nos motos pour continuer notre descente vers le Sud.

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Elle est pas belle la vie !

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Jeudi 05 Décembre 2019

8h15, nous commençons la sortie de Quito ; ayant déjà bien avancé vers le sud de la ville avant hier, les embouteillages durent moins longtemps mais sont tout aussi denses.

Je me répète, mais comment fait-on pour vivre tous les jours dans ces mégapoles ?

Une petite demi-heure et les moteurs ronronnent de bonheur devant une panamérican enfin dégagée. Nous avons environ 280 kms pour rejoindre Alausi ou nous espérons pouvoir réserver une place dans un train exceptionnel .

Celui-ci initialement prévu pour rejoindre Guayaquil à Quito ne parcourt aujourd’hui qu’une quinzaine de kilomètres dans des conditions de déplacement uniques au monde. Lors de la construction de la ligne initiale de nombreux accidents mortels survinrent et les Equatoriens finirent par l’appeler : El Naril del Diablo (Le nez du Diable).

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Nous avons beau être à l’Equateur, les températures ne sont jamais très hautes en raison d’une altitude souvent élevée, aujourd’hui entre 2300 et 3600 m ! La petite laine est bienvenue ; le climat insupportable du Nord de la Colombie est bien loin…

Ayant passé la latitude Equateur, nous allons maintenant de jour en jour bénéficier d’un coucher de soleil plus tardif, ce qui ne sera pas pour nous déplaire.

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Au resto du midi, nous y voyons des informations sur les manifestations Françaises du O5 Décembre. A la vue des images présentées par les médias , il ne faut pas se rendre dans ce pays qui paraît proche de la révolution ; alors que, mis à part dans certains endroits très concentrés du territoire, la vie suit son cours tout à fait normalement.

Il en est de même de la plupart des infos reçues en France sur les événements étrangers...

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La petitesse des Équatoriens sautent aux yeux ; en allant consulter les statistiques sur le sujet, leur taille est d’environ dix centimètres de moins que la moyenne Française.

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Comparé à la circulation Colombienne, il y a beaucoup moins de gros trucks en Equateur ; en revanche, les fumées noires s’échappant des pots d’échappement de certains véhicules sont juste irrespirables.

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Sur les photos, vous verrez un pick-up chargé de roses. L'Equateur est l'un des plus gros producteurs au monde.

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Arrivés sur Alausi, huit mille habitants, nous découvrons la statut de San Pedro qui veille sur les habitants. Après la réservation des billets pour le « Nez du Diable », nous prenons de la hauteur pour aller la voir de plus près et ainsi avoir une vue d’ensemble sur la ville.

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Les cartes papier auront toujours cet attrait que les médias modernes n’auront pas. Ceux qui voyagent le savent, les cartes donnent des ailes ; un passage de doigt sur le papier fait survoler les obstacles sans difficulté et là est déjà le commencement du rêve.

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Pendant le traditionnel apéro, Alain et moi commençons à prévoir notre parcours Bolivie Chili. Cette partie est très importante à nos yeux car elle passe par des endroits incontournables du continent. On soupçonne du très beau et… du rude.

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Encore une fois, la journée se finit sous la pluie, mais aujourd’hui, nous sommes installés et celle-ci  glisse sur le mental !

L'apéro est servi les cartes étendues sur le sol, rien ne peut nous arriver...

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Demain nous allons voir le nez du diable !

Vendredi 06 Décembre 2019

Une fois n’est pas coutume, pas de départ sur les chapeaux de roues ce matin. Nous devons prendre le train à 11h, et avant ça un petit déj, une réservation d’hôtel pour ce soir et puis…. c’est tout ! Un peu de farniente ne peut que faire du bien.

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Le train que nous prenons ne sert plus que pour les touristes. Pendant des décennies, il a transporté passagers et marchandises puis avec l’arrivée des transports routiers a perdu de son intérêt et est tombé en désuétude.

Ne pouvant tourner en épingle à cheveux comme sur la route, un système de marche avant arrière avec aiguillages lui permettait de « grimper » la montagne ; impressionnant !

Seul regret, les wagons sont vitrés et feutrés. C’est un avantage pour les longs voyages mais dans le cas présent, mais en mode  découvert sur les cotés, cela aurait apporté un plus au niveau des sensations de vides et de canyons longeant la voie.

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Une pause au bout de la ligne avec vue sur le nez du diable (l’extrémité d’une montagne ou une manœuvre marchant avant arrière est réalisée), nous permet de profiter d’un spectacle de danses traditionnelles Équatoriennes.

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A vingt ans , je n’apportais que peu d’importance à tout ce qui touchait à l’histoire et à la tradition.

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La grand-mère de Maman que je n’ai pas connu disait :

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- De tout ce que je me suis moqué dans le vie, je l’ai fait !

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Et bien, c’est un peu pareil pour certaines des opinions de mes vingt ans.

Tout ces gens qui font vivre les coutumes sont précieux et doivent être appréciés à leur juste valeur.

Grâce à eux, le monde gardera dans tous ses recoins tous ces trésors d’histoire qui font qu’il y aura toujours un intérêt d’aller voir de l’autre coté de la colline !

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Vers 14h30, nous prenons la route vers Cuenca qui est notre prochaine étape. Peu de choses à dire sur ces 170 Kms. Le menu sera plutôt arrosé avec en prime quelques nappes de brouillard à ne pas y voir à 10 mètres, des trous sur la route et une température descendant à dix degrés à 3500 m d'altitude !

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Si, un élément remarquable, c’est la première fois depuis très longtemps que ma dépense en carburant était aussi faible pour cent kms. Quatre litres à 0,44€ le litre, soit 1,76€ au cent. Qui dit mieux !!!

A ce sujet, quelques copains et moi-même avons remarqué que bien souvent à l’étranger notre consommation était plus faible qu’en France pour des conditions de route identiques. De la à dire que notre essence n’est pas optimisée, il n’y a qu’un pas. Mais forcément, on doit se tromper, tous les pétroliers nous le diront…

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Depuis notre départ de Carthagène, il est flagrant que les fumeurs sont très peu nombreux en rapport à l’Europe en général.

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En soirée, nous dînons dans un resto Français tenu par un Choletais,  le fils d’une ancienne collègue de travail à Véro. Dommage, il n’était pas là ; un croque Madame et des profiteroles changeront avantageusement du poulet frites ! Un peu comme à la maison.

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Je finirai sur une note humoristique en vous laissant le message d’un ami de 40 ans, Guy-Noël (oui comme moi!) concernant la ligne de l’Equateur ratée une nouvelle fois il y a «3 jours !

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Hola ! Sauf erreur de ma part, cela fait deux fois que vous ratez le passage de l'équateur ici....On peut dire que vous êtes un peu tête en l'air au moment de passer la tête en bas dans l'autre hémisphère.   Vamos amigos !

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Samedi 07 Décembre 2019

Le petit restaurant ou nous prenons notre café est juste à coté de l’hôtel. En déco sur un mur une grande peinture des Beatles ; ou comment quatre jeunes Anglais des années soixante ont inondé une planète entière avec leur musique. Quel destin !

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Encore une fois, très peu de place dans ce commerce, un peu comme nos bars d’antan.

Aujourd’hui, ils suffisent à faire vivre leurs propriétaires mais demain lorsque les grands groupes se seront installés, ils fermeront probablement leurs portes. Bien plus tard, les maires des villes prendrons des mesures pour dynamiser les centres villes… Je m’égare !

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Le point de chute (au sens figuré, je m’entends!) est Vilcabamba soit 280 Kms.

Alain et moi choisissons un passage frontière du Pérou un peu plus dans les terres et probablement un peu plus difficile. En regardant la carte, l’échange ressemble à ça /

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- En passant par La Balza, on évite le trafic et on traversera des lieux encore plus typiques.

- Oui, je suis d’accord, mais t’as vu, ça a l’air d’être une petite route, ce sera peut-être de la piste.

- On n’en sait rien mais si on n’y va pas, on ne le saura pas !

- Ah, ça c’est sûr ! Il vaut mieux avoir des remords que des regrets, va pour La Balza !

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Ce choix n’est à priori pas un problème pour l’étape du jour mais plutôt celle de demain.

Et dans ces pays, quand on fait le choix d’un itinéraire, il est impossible de modifier mis à part en faisant demi-tour.                                  Comme chacun sait, on n’aime pas rebrousser chemin !!!

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Le début de la journée est superbe, le menu est parfait. Température douce, temps sec, peu de trafic, le pilotage est en mode automatique avec le ballet bien rythmé des courbes qui se succèdent en douceur.

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Dans certains villages, des cochons entiers sont sur la broche attendant d’être dégustés par les futurs clients. Pas de photo, nous n’avons pas osé. L’idéal serait de s’arrêter pour déjeuner mais ça ne s’est pas trouvé. A propos de prise de vue, il n’est jamais facile de trouver la juste mesure entre le souvenir à ramener à la maison et le respect des autochtones qui ne joue pas au théâtre mais vivent simplement leur vie.

A ce sujet, dans les campagnes, les tenues traditionnelles sont légion. C’est encore plus évident chez les femmes.

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Fin de matinée, la pluie s’invite encore une fois. Au déjeuner, nous mangeons de délicieux morceaux de lard avec de la banane platane préparée au beurre. Pour la diététique, on repassera, mais de temps en temps, ce qui fait du bien au mental et au ventre est, j’en suis sûr, excellent pour la santé.

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Dans l’après-midi, on va faire court, nous ferons tout sous la pluie ; arrivés sur Vilcabamba, on cherche une station pour le plein et être tranquilles demain ou les points essence ne devraient pas courir les rues. C’est très rare, mais dans ce village, pas de possibilité de ravitailler en dehors de particuliers ayant un stock essence à la maison : solutions parfaite pour récupérer des fonds de jerrican chargés en dépôt ! Cela nous vaudra un retour sur Malacato à une dizaine de kms.

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Comme si on en avait pas assez pris…

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Le gîte est toujours apprécié, mais dans ces conditions de roulage, c’est encore meilleur ;-))

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Demain, on sera fixé sur notre choix d’itinéraire. Qui vivra verra !

Dimanche 08 Décembre 2019

Le jeune Equatorien du Gîte est heureux de nous accueillir et demande une photo de nos machines accompagnées des passagers ; raison de la photo de nous quatre devant l’hébergement.

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L’hôtel est réservé juste après la frontière et nous avons peur que les 150 Kms fasse un peu court malgré la frontière à traverser.

Un peu partout sur la route nous évitons de petits éboulis dus au nombreuses pluies ces derniers jours. Rien de très important, il suffit de ne pas se trouver en dessous lors de la descente de quelques dizaines de kgs de pierres !

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La jolie Transaméricaine d’hier est bien loin ; nous tombons régulièrement sur des zones de pistes mais qui ne durent jamais très longtemps. Comme nous nous y attendions, il n’y a quasi aucun trafic sur cet axe.

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Vers dix heures, nous sommes stoppés dans notre progression par un éboulis d’importance, la route est tout simplement coupée. Un bulldozer est déjà à pied d’œuvre pour dégager la voie.

Pas de zone de sécurité, malgré le risque de nouvelles chutes de pierre ; environ trois quart d’heure plus tard, nous roulons à nouveau.

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Le temps est beau et la température monte jusqu’à trente degrés. Nous sommes souvent aux alentours des mille mètres d’altitude ; ceci explique cela !

Les paysages sont superbes, verdoyants (nous ne sommes pas très loin de l’Amazonie), mais les pilotes ont plus que de mesure le nez non pas dans le guidon, mais sur la piste. Celle-ci s’est en effet imposée 80 kms avant la frontière et du coup, le goudron a disparu. Dans les zones boueuses, nous ne sommes pas plus fiers que ça. Nous avons la chance de ne pas avoir de pluie, nous aurions dû alors rebrousser chemin.

Sur le sec, le comportement des machines est assez bon, aidé par des pneus mixtes accrochant plutôt bien les éléments !

Dedette et Véro ne se plaignent pas du mal aux fesses, c’est vous dire !

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En arrivant à la frontière Équateur, Pérou, nous sommes en tout…. deux véhicules particuliers (seul un car passera pendant les procédures).

Pour les deux pays, un bureau passeport et un pour le passage de la moto.

Du coté Pérou, c’est la première fois que le douanier s’occupe d’un carnet de passage en douane ; alors forcément, cela prend un certain temps. Il est plutôt sympa et souriant, ce n’est pas si courant dans les postes frontières !

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Dedette avec sa chevelure blonde attire souvent les peuples aux cheveux très bruns, ce qui est le cas du Pérou et de l’Equateur ; voilà une photo souvenir de plus prise par des autochtones !

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Proche des bureaux Péruviens, une poule et ses poussins s’y promène tranquillement ; un peu plus loin, un coq pousse son cocorico ; d’un autre coté s’il y a des poussins, il y a forcément un coq dans le coin !!!

Seize heures, nous voilà  libérés  de la « Frontera », il nous reste cinq kms avant notre gîte.

Nous en profitons pour faire un peu d’entretien des motos.

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Le repas du soir est à Nambale à un km ; en s’y rendant, nous évitons de justesse deux vaches noires sur le coté de la route. Il est bien connu qu’il est dangereux de rouler la nuit dans ces pays…Reste à inventer les gilets jaunes pour les bovins !

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Dans le resto, comme en Colombie, la musique est à tue-tête, pas de musique traditionnelle, seulement de la techno. Comme partout dans le monde, les jeunes aiment se retrouver pour boire un verre, et dans le cas présent, danser. Nous sommes tous différents mais un peu… tous les mêmes !

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Le retour au gîte se fait sur un filet de gaz, sur une route sans circulation, presque en silence.

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Du pur bonheur.

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