Collection d'horizons
Tour du monde
Mercredi 01 Janvier 2020
Premier Janvier oblige, nous prenons notre temps ce matin. Chacun se réveille à son rythme et le décollage se fait vers dix heures trente.
La température est de vingt neuf degrés et le soleil à cette altitude brûle déjà.
Adieu San Pédro, l’objectif du jour est Susques en Argentine. Compte tenu des curiosités à voir dans ces deux pays, il se peut que nous passion la frontière Chili Argentine et vice versa plusieurs fois en descendant le continent !
Nous n’avons pas eu longtemps à nous plaindre de la chaleur, la route nous emmène assez rapidement à la hauteur… du Mont Blanc et voilà que l’on frôle les dix degrés !
Nous passons à cote d’un site ou les flamants roses ont élu domicile au bord d’une rivière… en plein désert.
Dans certains endroits, la montagne aurait des ressemblances avec l’Himalaya.
L’arrivée à la Frontière Argentine se fait un peu après Midi. Un seul poste pour les deux pays, les procédures sont assez rapides. Lieu de passage connaissant peu de trafic, il n’y aura encore pas bureau de change ici !
Pour la première fois depuis le début de notre voyage, nous voyons plusieurs motards en grosse cylindrée. Ceux avec qui nous avons échangés sont des Brésiliens.
Le pique-nique se fait au bord de la route un peu abrité du vent sous un ciel chargé ; quelques gouttes nous accompagnent pendant le repas. On a connu mieux en confort mais comme dirait Dedette
- Ici, on est tranquille, personne pour nous embêter ! Aventurière, je vous dit !!!
Seuls des motards Brésiliens s’arrêteront pour nous demander si l’on a besoin d’aide…
En se rapprochant de Susques, le vent se lève, le ciel se noircit, nous finissons sous des trombes d’eau. L’arrivée sur le village est surnaturelle. L’eau court dans les rues en terre, désertées ; nous avançons comme nous pouvons avec la peur de glisser. Le distributeur est hors service, pas d’hôtel.
Il fait neuf degrés. Dans ces situations, on dit un peu moins le :
Elle est pas belle la vie !
A quelques kms d’ici, nous avions vu un hôtel à coté d’une station essence, nous revenons un peu sur nos pas. La chambre est à 28 Dollars, un restaurant touche la partie nuit et l’on peut payer les consommations avec la devise Américaine et le Elle est pas belle la vie, pointe à nouveau le bout de son nez !!!
Jeudi 02 Janvier 2019
Coucou aux lecteurs réguliers ou occasionnels, je ne peux pas faire de résumé complet aujourd'hui ; les prises électriques de l'hôtel n'étant pas compatibles avec mon adaptateur... universel !!!
Rapidement, le parcours était superbe et la journée plutôt top. Les photos sont ci-dessous.
A très bientôt avec de l'énergie à disposition ;-))
Sept heures trente, je me rends compte qu'une prise était 'branchable'. Alors voilà le 'vrai résumé' !
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La météo étant plutôt clémente en début de journée, nous ne traînons pas ce matin et rapidement le bitume défile sur la rétine. La région est peu peuplée, et en conséquence le trafic extrêmement faible. Pour info, l’argentine est par rapport à son territoire sept fois moins peuplé que la France.
La route est lisse, la Cordillère ce matin est lumineuse, une chanson écoutée ce matin sur l’ordinateur traîne dans le mental, voilà le cocktail rêvé pour tout motard voyageur ;-))
Dans ces conditions, il est même possible de s’adonner à la méditation, le pilotage devenant instinctif.
Nous nous dirigeons vers le village de Purmamarca très connu pour ses montagnes colorées environnantes. Sans être redondant, les paysages précédents l’arrivée à Purmamarca sont justes exceptionnels ; les couleurs, les volumes, les dessins des roches, la route, tout y est…
Un voyage au long cours, c’est l’inverse de la climatisation. Six degrés ce matin, trente et un en après-midi dans la vallée, et de 3800 m d’altitude à 1100… L’un étant étroitement lié à l’autre !
En arrivant à Salta ville coloniale, notre première tâche est de trouver un distributeur. L’agglomération fait cinq cent mille habitants, les distributeurs sont légions ! Plus encore qu’il y a quelques années, les montants par retrait ont fortement diminué et les frais fixes ont fortement augmentés. Ah oui, j’oubliais qu’un groupe financier est juste un groupe…. financier !!!
Lors de la prise de possession de la chambre, nous ne prenons pas la télécommande de la télévision à la grande surprise de l’employée. Depuis le début de notre voyage, pas une seule fois, elle n’a été allumée dans nos hébergements !
Au resto le soir, les consommations style Coca ou bières, sont vendues en… un litre. Après ca, on dira que les Français boivent plus que les autres !
La pizza commandée pour quatre est bien…. pour quatre ! Nous craquerons à deux frites de l’arrivée ;-))
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Vendredi 03 Janvier 2020
L’une de mes devises est : fait ce que dit, dit ce ce que tu fait !
Ce matin, ce sera à peine le cas ! Nous avions prévu un départ vers 8h30 , c’était sans prévoir qu’au petit déjeuner, l’échange entre nous quatre allait se prolonger de manière bien agréable, ce qui augmentera la durée habituelle du premier repas de la journée !
Deuxième critère non prévisible, une voiture garée derrière nous dans le parking de l’hôtel nous empêche momentanément de sortir les motos !!!
Vers neuf heures quarante cinq, les nomades sortent de Salta deuxième ville du Nord de l’Argentine ; assez rare pour être remarqué, malgré ses 535 000 habitants pas de problème de bouchon. Hier soir comme ce matin, la circulation est fluide dans des avenues larges et verdoyantes.
La campagne environnante ressemble par endroit fortement à nos campagnes Françaises.
Petite pause café dans un endroit charmant ou les oiseaux rivalisent de Gazouillis ; la température est de vingt cinq degrés, et l’espace donne cette liberté que l’on aime tant !
Les Argentins roulent avec, entre autres des voitures Françaises, des modernes, mais aussi des Renault 12, Peugeot 504 et autres vieilleries ; certainement un manque de moyens pour un certain nombre.
Le port du casque en moto est une option encore rare et quatre personnes sur un même deux roues, n’a rien d’exceptionnel y compris avec un bébé de quelques mois.
En France, quelqu’un fonctionnant de cette manière recevrait de multiples reproches de ses congénères !!!
Éduquer pour la sécurité est une bonne chose, mais l’obligation est forcément liberticide.
Perso, un petit tour de temps en temps les cheveux aux vents ne serait pas pour me déplaire…
Les Argentins en moto font le signe du motard comme en Europe, c’est juste un détail, mais on se sent un peu chez soi !
Lors des courses ravitaillement dans une épicerie à l’ancienne, deux argentins avec une différence d’âge importante partagent un moment d’échange devant…. Deux litres de bière.
Il est difficile d’inventer des rêves devant une menthe à l’eau !
L’étape se fait aujourd’hui principalement sur la route 68, surnommée la route du vin. Nous quittons progressivement la campagne pour entrer en montagne. Comme en d’autres lieux , le paysage se transforme en canyons colorés, avec des espaces immenses et des vues splendides.
L’architecte du monde a encore dû passer un peu temps ici :-))
Voir les foules se précipiter devant le tableau de La Joconde, avec aussi peu de monde ici, il y a des choses que j’aurai toujours du mal à comprendre.
Sur la route, on fait comme le boulanger, on s’arrête tous les cinq cents mètres, non pas pour livrer le pain mais pour prendre une énième photo ; tri sélectif indispensable !
Arrêt à Santa Maria, ou nous trouvons sans problème notre hôtel du jour sur la place centrale animée.
Le resto est à vingt mètres et nous permet de regarder encore une fois le spectacle du monde...
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Samedi 04 Janvier 2020
Le propriétaire de l’Hôtel, Hector est d’une gentillesse hors normes. Avec lui, l’expression,le client est roi prend tout son sens. Photos, petit mot gentil avec ses coordonnées pour nous quatre, attente de notre départ sur le seuil de son établissement, tout y est.
Promis, ce soir à votre arrivée, on lui fait suivre un mail.
A la sortie de Santa Maria, nos deux GPS nous emmènent sur une piste traversée par un Gué ; on aurait dû regarder un peu mieux le parcours proposé, mais cela nous a permis de faire des images insolites :-))
L’étape du jour est plutôt roulage que tourisme ; ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas joli mais juste de l’ordinaire.
Nous traversons une plaine semi-désertique bordée au loin par les montagnes environnantes.
Les lignes droites rejoignant l’horizon sont juste immensément longues, et nous croisons une voiture tous les dix kilomètres. Le rêve du routard, je vous dis !!!
Pas ou peu de ralentisseurs en Argentine mais en certains endroits bordés par les rio (rivières),de larges creux dans la route qui permettent l’écoulement de l’eau en cas de précipitations.
Dans le village ou nous ravitaillons en essence, nous trouvons pour le déjeuner une petite terrasse à l’ombre touchant l’office de tourisme. La température avoisine les trente degrés.
En après-midi, nous montons à 37 degrés, il est environ quinze heures, et les rares villages que nous traversons ont les commerces fermés. Enfin, nous trouvons un bar restaurant à l’ancienne, ouvert.
Une équipe d’ouvriers s’y restaurent.
La dame qui s’occupe de celui-ci, la soixantaine, diminuée physiquement au niveau de la marche est d’une gentillesse et d’une bienveillance rare.
Malgré notre capacité très limitée en Espagnol échange avec nous avec sincérité,
nous apporte des empanadas (sortes de beignets à la viande),
déplace des tables de son restaurant pour que l’on mette les motos à l’ombre,
les laissant dehors, va mettre des coussins sur nos selles afin qu’elles ne soient pas trop chaude en partant en nous expliquant que s’asseoir sur siège trop brûlant est mauvais pour… la prostate !
nous offre des fruits secs et des noix avant notre départ…
Lors de notre règlement, nous lui laissons un petit pourboire, un large sourire s’installe, voir un peu d’émotion ! Chacun a son histoire, et cette femme a sans aucun doute la sienne….
Cent vingt kilomètres plus loin, nous arrivons à Chilécito. Le compteur vient de passer les dix mille kilomètres depuis notre départ !
Comme hier, l’hôtel est à coté de la place centrale.
Pour la première fois depuis notre arrivée en Argentine, nous dégustons du filet de bœuf servi par un employé ou le sourire étaient plutôt aux abonnés absents :-(
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Dimanche 05 Janvier 2020
La direction pour demain est Mendoza ou nous devons retrouver Bernard un motard rencontré par Amaury (un ami) lors d’un de ses voyages.
L’étape intermédiaire fait Quatre cents kilomètres sur la routa Quaranta (route 40), celle qui descend l’Argentine du coté Ouest. Le temps est superbe et comme hier et sûrement les prochains jours, nous ne sommes pas gêné par la circulation…
Au bout d’environ cent quarante kilomètres, nous passons à coté d’une station ; c’est un peu tôt pour refaire l’appoint. Nous le ferons un peu plus tard lors de notre traditionnelle pause café !
En fait,nous ferons deux cents kms avant de trouver un bar restaurant ouvert et… finirons l’étape jusqu’à San Juan ou nous trouverons enfin de quoi remplir nos réservoirs bien vides.
Perso, sur l’Africa Twin, mes deux bidons d’appoint nous ont été d’un grand secours ; sinon c’était la panne assurée. Au milieu de rien, c’est toujours embêtant même si par expérience, nous savons que la solidarité est inversement proportionnelle à la densité de population.
Lors de notre tour du monde en Patagonie, à l'occasion d’une pause photo au bord de la route, un Argentin s’était arrêté pour nous demander si tout était ok.
L’éloignement des gens rapproche, la promiscuité favorise l’indifférence !
L’entrée de San Juan, ville de cent dix mille habitants se fait par une longue zone de travaux sans charme, l’hôtel du jour est parfait : chambres spacieuses, clim, café offert, kitchenette, wi-fi de bonne qualité, piscine (la première du voyage) le tout pour une vingtaine d’Euro !
Elle est pas belle la vie !
Moins belle du coté d’un joint spi de la fourche de l’Africa qui a la mauvaise idée de fuir ; pourtant changé par sécurité avant le départ.
A suivre…
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Dans une rue proche de notre coucher , des voitures abandonnées depuis longtemps sans que les autorités fassent le nécessaire pour enlever la carcasse ; nous avions vue la même chose sur Alexandrie en Egypte. Inimaginable en France !
Nous passons un long moment au Johnny be Good, chouette bar proche de notre hôtel. Cerise sur le gâteau la bière brune y est excellente !
Une pizza finira cette belle soirée dans un endroit à la déco plutôt voyante.
Tout ce qui n’est pas partagé est perdu et les moments autour d’un verre ou d’un bon plat font totalement partie du voyage et… de la vie !
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En arrivant à l'hôtel vers vingt trois heures, un employé nous offre une coupe de vino tinto (vin rouge) ; ce serait impoli de refuser !!!
Demain Bernard nous attend à Mendoza en nous informant qu’il a acheté du vin dans une Bodega.
Encore un mauvais moment en perspective ;-))
Lundi 6 Janvier 2020
Nous avons seulement 190 kms pour rejoindre Mendoza et Bernard en voyage en moto comme nous pour la découverte de l’Amérique du Sud.
Une fois n’est pas coutume, la route traverse des pays monotones et des petits villages transpirant la pauvreté.
L’argentine vit depuis le début des années 2000, une situation économique difficile avec une inflation galopante (+55 % en 2019) et en conséquence un perte de valeur constante de sa monnaie.
Vers 13h, nous retrouvons Bernard dans un gîte spacieux et confortable. La maison a un extérieur bien sympa, une terrasse, trois salles de bain, une cuisine, une salle à manger, le tout pour nous cinq, formidable !
Bernard nous emmène visiter une Bodega (cave à vins) ou nous goûtons un excellent blanc cépage Chardonnay. Les enpanadas (pâtes ressemblant à des croissants remplis avec de la viande, passés au four) y sont excellents.
En soirée, le repas est à la maison et nous échangeons longuement sur nos voyages respectifs.
Écouter les histoires des autres est toujours passionnant et riche en nouvelles connaissances.
Bernard est passionné moto, raconte sans fierté et est à l’écoute des autres, c’est plutôt bien agréable ;-))
Vers 23h30, c’est l’extinction des feux ; demain, la vidange des motos est prévue et Mendoza étant une ville de presque deux millions d’habitants, je compte bien me renseigner dans un garage Honda si par hasard des joints spi d’Africa Twin encombreraient leurs étagères !!!
Mardi 07 Janvier 2020
Vidanges des machines, et si possible joints spi d’Africa Twin, voilà l’objectif du jour !
Vers dix heures, Alain et moi prenons la direction du centre de Mendoza pour rejoindre un magasin Honda.
Dans la vitrine de la concession, le nouveau modèle d’Africa Twin campe fièrement sur ses roues ; c’est bon signe, ils en vendent !
La partie réparation se fait sur un autre lieu commercial à deux pas. Nous attendons un peu l’arrivée du mécano. Le changement des joints n’a pas l’air de poser problème, on me promet vidange et réparation pour demain soir vingt heures ; on aurait préféré aujourd’hui mais ne soyons pas exigeant, demain n’est pas si tard.
Et puis, une pause ne fera pas de mal dans un logis, qui plus est, confortable !
Quinze heures, dix huit heures, nous passons trois heures à échanger avec Bernard sur nos histoires respectives, un vrai bonheur.
Une passion doit se nourrir, et il fait partie des rencontres qui alimentent l’envie en faisant naître d’autres rêves non encore réalisés ;-))
Vingt heures, minuit trente, et bien pareil…. On n’avait pas tout dit dans l’après-midi !
Pas de kilomètre parcouru ce Mardi Sept Janvier mais dans la tête, de nouvelles histoires commencent à germer.
On deviendra vieux quand on parlera plus de nos souvenirs que de nos projets ;-))
Mercredi 08 Janvier 2020
Pour la première fois depuis notre départ, voilà une journée ou on a … rien à faire.
Nous devons seulement récupérer l’Africa Twin ce soir chez Honda Mendoza.
Bernard nous quitte ce matin pour continuer sa remontée vers la Bolivie ; nous nous reverrons c’est sûr. Depuis des décennies, il voyage à travers le monde et la passion qui l’anime est contagieuse.
Merci à Amaury de nous avoir permis de le rencontrer :-))
Alain Véro avait prévu un tour en ville cet après-midi, mais avec trente six degrés à l’ombre, ils resteront au frais avec nous.
Devant récupérer la moto vers vingt heures, j’avais demander à Victoria d’appeler la concession pour savoir s’il était possible de la récupérer avant. Vers dix sept heures, je reçois un whatsapp de sa part qui me confirme l’heure initiale et que… les joints de fourche ne sont pas changés car ils n’en ont pas !
Il n’aurait pas pu me le dire avant le Monsieur de chez Honda !!!
Ou comment faire pour ‘perdre ‘ une journée pour rien ; j’aurais fait comme Alain la vidange hier à la maison !
Il faudra que ça tienne jusqu’à Ushuaïa ou nous allons commander à distance les joints.
Le repas du soir est préparé par nos hôtes ; de bonnes grillades de viande accompagnées d’enpanadas de crudités de salade. Une bouteille de vin de la région accompagne le tout.
Demain, nous quittons le confort douillet de ce gîte extra pour continuer notre route vers le Sud.
Sur la carte, au moins trois jours de route avant de rentrer à nouveau au Chili ou nous projetons de faire une partie de la Carretera Austral.
Jeudi 09 Janvier 2020
Petite précision oubliée dans le résumé d’hier, j’avais demandé à mon interlocuteur chez Honda d’appeler la concession à Ushuaia pour faire la commande des joints afin qu’en arrivant là-bas, ils soient disponibles.
La réponse laisse rêveur : ils sont fermés ce soir, vous les appellerez demain...
Monsieur de chez Honda, vous avez bien dû vous rendre compte que mon Espagnol est proche de zéro et que ce n’est juste pas possible pour moi !!!
Les Argentins sont dans leur majorité gentils et bienveillants ; certains dérogent vraiment à cette règle…
En rentrant au gîte, j’ai fait un mail à Ushuaia.
N’ayant pas voyagé depuis deux jours, nous sommes heureux de reprendre la route et continuer notre avancée vers la ville la plus australe du monde : Ushuaia.
Nous traversons la région du Cuyo qui est peu peuplée et le coucher doit être planifié à l’avance afin de s’arrêter dans une ville ou village disposant d’un hôtel, d’une auberge, d’un camping !
La température est supérieure à trente degrés, le ciel d’un bleu uniforme.
Avant le déjeuner, le vent devient très fort et certaines bourrasques nous force à ralentir le rythme à 70, 80.
Le déjeuner se prend dans un village abandonné. Les maisons sont d’extérieur en bon état, l’endroit paraît tout à fait vivable ; difficile d’appréhender les raisons de cet abandon.
Compte-tenu de la densité de population et en conséquence des stations essences, nous nous arrêtons pour l’e plein plus fréquemment ; lors de notre tour du monde, nous avions connu une pénurie ou plusieurs fois des files d’attente pour réapprovisionner !
En fin d’après-midi, nous avons la surprise de voir la route remplacée par…. de la piste sur plus de cent cinquante kilomètres ! Le gravier est assez épais et il est indispensable de dégonfler les pneus à environ un kilo cinq cent de pression afin d’avancer plus sereinement.
Vers 19h30, il reste encore 50 kms avant le prochain village et nous n’y serons pas avant la tombée de la nuit.
Nous décidons pour la première fois, de faire du camping sauvage , à deux cents mètres de la piste à l’abri des regards des rares véhicules.
Très heureux de sortir la guitoune au milieu de rien avec en accompagnateur le silence de la nature !!!
C'est la pleine lune, et les ombres présentes sur celle-ci laissait apparaître un joli sourire ; si si, on vous le promet !
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Quasi 500 bornes au compteur dont 150 de pistes, après le repas, nous ne demandons pas notre reste et nous nous endormons du sommeil du juste.
L’aventure est bien au rendez-vous ;-))
Vendredi 10 Janvier 2020
Neuf heures de sommeil, ouah, ça fait trop de bien !
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Le petit déjeuner est juste troublé par notre réchaud à essence qui fait un barouf , je ne vous dis pas !!!
Par beau temps, il n’y a pas, être à l’extérieur près de sa petite maison en toile est une sensation très agréable. Seul le temps passé à monter démonter freine dans le cas d’une itinérance comme la nôtre.
Après notre départ, la piste s’arrête au bout de quelques kilomètres et le bitume ne nous quittera pas sur les 390 kms parcourus aujourd’hui pour rejoindre Zapala.
Rien d’extraordinaire sur cette étape, on alterne les paysages de montagnes et les plaines.
Les grands espaces laissent le pilote rêvasser mais pas de quoi s’arrêter sans arrêt pour photos et vidéos.
Deux fois dans la journée nous perdrons plus d’une demi-heure pour ravitailler en raison de files d'attente de plusieurs dizaines de véhicules ; comme en 2013 !
Un appart-hôtel à Zapala sera le coucher du soir.
A l’extérieur, bruit de moteurs, échappements sports , sono puissante des véhicules nous font installer les bouchons d’oreilles…
On est bien loin du calme de l’endroit semi-désertique d’hier soir.
Samedi 11 Janvier 2020
Ce matin, j’ai une patate d’enfer.
Les motos étant garées dans la rue, on avait retiré toute la bagagerie pour les éventuels problèmes de vol. Les 70 à 80 Kgs de bagages sont descendus du premier étage avec facilité ; pas toujours le même dynamisme en début de journée…..
Neuf heures quinze, les moteurs ronronnent joyeusement dans les grands espaces Argentins.
Afin de parcourir une partie de la célèbre Carretera Austral, nous allons passer à nouveau la frontière du Chili.
A partir de Junin de Los Andes, nous entrons dans une région très touristique. Le trafic devient progressivement plus dense, les auto-stoppeurs, les cyclistes avec armes et bagages sont légions.
Le temps est splendide pour cette entrée dans la région Nord Patagonie !
Le mélange lac, montagne, sommet enneigé, ciel bleu est un cocktail extra.
Dans ces conditions, les arrêts sont nombreux pour immortaliser les points de vue ou nous ne repasserons peut-être pas !
Compte tenu de l’interdiction de l’apport de produit frais au Chili, le déjeuner sera copieux ; hier soir, en faisant les courses, nous avions zappé le détail ! Le vin donné par Victoria de Mendoza accompagnera avantageusement ce repas.
Vers 17h, nous passons le poste de douane Argentin séparé de celui du Chili d’environ…. 30 kms !
Au contrôle de nos bagages, le douanier m’indique :
- Ah non, la bouteille de Whisky ne peut pas passer.
- Mais Monsieur le douanier, elle est à peine entamée…
- Désolé, mais c’est la règle.
- Vous ne pouvez pas faire une petite exception (avec un air de chien battu!)
Et là, mon interlocuteur me sort :
- Mais non, je blague, pas de problème avec le Whisky !!!
Juste génial de trouver de l’humour à une frontière, et heureux de ne pas laisser une bouteille pleine de mon apéro préféré !
Il est à peine 18 h, nous décidons de rejoindre Osorno, ville de 140 000 habitants encore à 100 kms. L’étape du jour en fera plus de cinq cents mais il nous faut une grande ville, Alain venant de constater un roulement hors service sur sa remorque.
Nous finirons l’étape avec une zone de travaux d’environ vingt kms. Nous testons alors les camions qui en vous doublant, vous balancent une poussière si dense que vous roulez à l’aveugle pendant quelques instants.
L’Hospedaje ou nous réservons les chambres est d’une finition absente, mais il est plus de 20 heures, et nous sommes un peu… fatigués !
Le dîner est dans un resto barricadé par des planches de bois comme la majorité des commerces de cette ville. Sur les protections omniprésentes, nous y découvrons de multiples tags dont certains haineux envers les instances dirigeantes ; le Chili connaît depuis le mois d’Octobre des tensions et manifestations sociales.
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La patate d’enfer de ce matin est bien émoussée et je suis très heureux à 23h passées de retrouver un lit pour un sommeil réparateur.
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Demain, Dimanche, c’est repos dominical, nous devrons attendre Lundi pour le changement du roulement.
Dimanche 12 Janvier 2020
Aujourd’hui Dimanche, les commerces mécaniques sont fermés.
Une journée de repos forcée ou nous n’avons pas vraiment envie de rester dans l’auberge ou nous sommes…
Pendant le petit déjeuner, nous programmons un autre gîte pour le début de l’après-midi.
Nous tuons le temps jusqu’à la fin de la matinée, et nous nous rendons au centre ville pour les courses et le déjeuner.
Nous assistons à une manifestation de femmes Chiliennes contre les violences sexistes et sexuelles.
La ville nous paraît moins austère qu’hier soir avec les commerces ouverts ; la pizza dans l’assiette est trop bonne !!!
Vers 15h, nous prenons possession du gîte, une charmante maison dans un quartier calme ou le silence n’est troublé que par des oiseaux qui caquettent comme les canards.
En après-midi, Alain démonte la roue de la remorque afin d’y récupérer les roulements à changer, il ne reste plus qu’à passer une excellente soirée comme à la maison !
Demain, les commerces seront ouverts, et nous espérons trouver facilement les roulements indispensables à la suite du périple !
Lundi 13 Janvier 2020
Alain Véro partent en début de matinée à la recherche des précieux roulements ! Pas très longtemps après leur départ, les voilà revenus avec le nécessaire, c’est une bonne nouvelle.
Alain fait rapidement la réparation sans souci majeur.
De mon coté, je viens de recevoir un mail de la concession Honda à Ushuaia qui m’indique qu’ils ont sous le coude les joints spi de fourche pour mon Africa. Elle est pas belle la vie !
De ce coté, la fuite est pour le moment vraiment minime à tel point que l’on se demande si sur les trois dernières étapes, il n’y a pas eu de nouvelle perte d’huile. A suivre !
Nous quittons Orsono par la Carretera Autral. Cette voie construite dans les années quatre vingt est renommée pour ses paysages associant mer, montagne, lacs. Elle n’est pas encore terminée et à priori, de nombreuses parties sont encore à l’état de piste.
A La Arena, nous prenons le premier bac ; on aime bien prendre le bateau, on y retrouve toujours un petit goût d’aventure !
Ensuite, un petit soixante kms, nous emmène à Hornopiren d’où l’on doit prendre un autre bac pour cette fois-ci plusieurs heures de mer.
Après prise de renseignements, deux départs pour demain, 7 h ou 23h30 !
Ben, on va prendre celui de 7h, ou il faut être sur le quai à 6h, et en conséquence se lever à 5h !!!
La nuit étant courte, on fait le choix d’un prix minimum pour le coucher. Le gîte est effectivement minimum mais suffisant pour six heures de sommeil. Lorsque nous allons dîner, nous demandons la clé de la chambre :
Il n’y en a pas Messieurs Dames ! Ici, pas de vol.
On ne demande qu’à vous croire Madame !!!
En rentrant le soir, rien ne manque.
Le compte-rendu de la journée est terminé, je me jette dans les draps...
Mardi 14 Janvier 2020
L’alarme du téléphone nous sort de notre sommeil à 4h45 et la pluie tambourine sur les tôles du toit !
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A l’instant, s’imaginer mettre les tenues de pluie et enfourcher la moto pour aller attendre sur le quai n’enchante pas plus que ça !!! Quand le physique n’est pas réveillé, le mental ne l’est pas vraiment non plus...
Une grosse heure plus tard, après de bons cafés, nous sommes heureux de circuler dans les rues endormis de la ville pour parcourir les deux kms nous séparant de l’embarcadère.
Dans la file attendant de rentrer dans le Ferry, certains doivent trouver que leurs véhicules ne consomment pas assez et laisse tourner le moteur !
Pour descendre la Carretera Austral, pas d’autres choix que prendre le bateau en certains endroits là la voie terrestre est inexistante. Ce sera la première fois que nous naviguerons sur le Pacifique !
Cinq heures trente de mer ou nous longeons les côtes malheureusement embrumées par un temps maussade.
Dedette en marchant dans le bateau chute lourdement sur un genou et a quelques difficultés à le plier ; pas vraiment besoin de ça pour monter et descendre de la moto et… pour son confort !
A treize heures, nous débarquons sous une pluie battante ; un Chilien fait signe un peu plus loin à d’autres motards que la piste est glissante et qu’il faut être prudent. Voilà une belle entrée en matière pour reprendre notre route. Un genou amoché, une forte averse, une piste glissante, restons zen !
Nous circulons au milieu d’une forêt dense ou les plantes géantes se portent à merveille, on comprend pourquoi ! Dès que la pluie s’arrête, on prend des images !
Effectivement, une petite heure après, le ciel est plus clément, les mauvais passages de piste sont passés sans encombre, on retrouve le plaisir de voyager ; ce soir autour d’un bon repas, nul doute que nous parlerons de cet épisode avec le sourire !
Nous décidons de nous arrêter à Chaiten pour déjeuner ; c’est toujours avec le même plaisir que l’on se retrouve dans un endroit chaud pour se restaurer. L’itinérance gomme les habitudes et l’échange sur ce que l’on a fait, la suite, et les questions logistiques sont toujours invitées à la table !
Dans le cas présent, il est 15h, et compte-tenu de la grisaille, il nous paraît raisonnable de rester ici pour la soirée en espérant que demain verra le retour du soleil.
Un wi-fi au gîte devrait nous éclairer sur le sujet !
Chaiten est bien fourni en hôtel ou Hospedare mais nous mettons un petit moment avec Alain pour trouver notre bonheur ; notre patience sera récompensée :
Nous sommes au bord de la mer, la salle à manger est à disposition , un poêle diffuse une chaleur revigorante, c’est parfait !
L’internet nous annonce la fin de la pluie demain vers dix heures et que du beau pour les prochains jours.
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Voilà tout ce qu’il nous fallait pour envisager la suite avec un large sourire !