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Enfin !

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Hier soir, en rentrant, j’ ai du mal à passer les vitesses du sauvage ; ce n’est pas mon habitude, je ne suis pas mauvais de ce coté là. Pas bricoleur mais comprenant la mécanique, je déteste les ‘clac’ à chaque passage de rapport. En regardant la modification faite par Jo pour rapprocher le sélecteur positionné un peu loin par Albert le constructeur, je remarque que la course est incomplète. Il  faut limer une partie de l’acier de support.

Je passe chez Yvon le voisin qui possède un équipement digne d’un magasin de bricolage.

 

- Salut Yvon, j’aurais besoin d’un coup de main ; je lui explique le problème (il est en train de manger).

- Tu veux qu’on le fasse maintenant ?

- Non non, c’est possible demain matin ?

- Pas de souci, passe à 8h30, je devrais pouvoir t’arranger ça !

 

02 Février, 8h30, les voitures de Yvon sont sorties, le garage est ouvert.

Nous avons tous les deux un échange avec un voisin qui vient nous annoncer que son épouse est décédée cette nuit. Une immense tristesse a envahi cet homme qui vient de perdre la compagne de sa vie.

La mort est une fin incontournable qui doit nous faire apprécier les bons moments. L’impermanence est un élément universel de nos existences. Rien ne dure, un de ces jours, trimbaler nos carcasses sur notre drôle d’engin fera partie du passé. Nous devons croquer chaque instant. Vis comme si tu allais mourir demain, apprend comme si tu n’allais jamais mourir !!!

 

Revenons en au sélecteur ! La pièce est limée en deux temps, trois mouvements et les vitesses passent à nouveau sans bruit parasite.

 

-  Merci beaucoup Yvon !

-  J’ai un ami qui passe deux mois au Maroc avec son camping car, si tu as des soucis, je te donnerai ses références s’il peut t’aider.

-  Super, et encore merci. A bientôt !

 

Yvon a la clé de la boîtes au lettres pour récupérer entre autres, les avis de recommandé des permis internationaux.

 

Conserver ses racines permet d’avoir un réseau ou les coups de main et la chaleur humaine améliorent sans aucun doute le chemin de la vie :-))

Dedette est une pile électrique ce matin, le départ pour un long voyage apporte toujours une petite (ou grande) dose de stress.

11h11 (!!!) le moteur ronronne, nous quittons avec plaisir notre maison pour deux mois.

Adieu pour quelque temps la zone de confort et les habitudes.

Le port du casque est possible dans le side-car et nous pouvons grâce aux interphones échanger sans problème. C’est un vrai plus améliorant les conditions de roulage.

Un petit 500 kms nous emmène vers Dax ou nous coucherons. Les températures aux alentours de onze degrés sont fraîches pour les pauses café mais sans souci pour rouler avec un bon équipement.

L’autonomie du Sauvage est entre 6 et 700 kms, ce qui est bien agréable en voyage.

En soirée, on apprécie de succulentes pizzas chez San Pietro.

Non loin de notre table, deux jeunes filles dînent en face à face et se marrent tout le temps…

 

Elle est pas belle la vie !

03 Février 2023

Les journées étant bien remplies, le soir est plutôt propice au laisser aller, au partage d’un verre d’un bon plat chaud avec Dedette !!!

 

C’est décidé, sauf cas particulier de repos le lendemain, le réveil sera pour moi à 6h. Ce sera le moment choisi pour alimenter collection d’horizons s’il on a le wifi. Dans le cas contraire, on préparera le résumé, les photos, le circuit pour une intégration une fois Mr internet disponible. Au sujet des cartes, ne soyez pas étonnés comme sur celle d'aujourd'hui d'avoir une ligne droite de Cholet jusqu'à Dax, c'est un bug de mon vieil ami le gps qui quand on l'allume ne prend pas toujours le bon point de départ. Le reste est bon.

 

En partant ce matin, ça pique un peu. Moins deux au départ, on ne dépassera pas cinq degrés avant 13 heures. Nous avons fait le choix de ne pas prendre les autoroutes. Entre Dax et San Sébastien, on se fait 105 kms en deux heures trente !

Le brouillard ajoutera à la sensation de froid et contrairement à mon habitude, je finis par avoir le pied droit bien froid, trop froid pour prendre le café en extérieur comme le proposait Dedette vers 12h30. Une demi table en intérieur dans une station n’est pas très sexy mais redonne de l’énergie au pilote !

En Espagne, ne pas prendre l’autoroute ne veut pas dire rouler sur des départementales lentes et mal entretenues. Le menu pour aller sur Salamanca est fait de quatre voies très bien entretenues qui permettent d’abattre du kms sans fatigue excessive. A se demander pourquoi prendre l’autoroute !

 

Si la matinée s’est avérée plutôt hivernale, la température et le ciel sont devenus printaniers à partir du pique nique vers 14h. En après-midi, en consultant les mails, je prends connaissance d’un message indiquant que l’hôtel choisi pour ce soir n’a pas de parking contrairement aux infos sur le site.

Salamanca est une grande ville et notre coucher est en plein centre ; on verra sur place…

En arrivant sur les lieux, un petit parking privé nous tend les bras à deux pas de l’hôtel. Le gardien est d’une grande gentillesse et qui plus est, heureux de recevoir ce drôle de véhicule.

 

Le side-car est un engin de bande dessiné, personne n’en veut mais ça plaît à tout le monde !!!

 

Un peu émoussés par ces presque 600kms de route, nous irons tout de même nous promener dans le centre incontournable de Salamanca. Connue entre autres pour sa célèbre université, de nombreux étudiants contribuent au dynamisme de cette ville capitale de la province du même nom. Après avoir pris quelques clichés des superbes édifices, de la plaza de Mayor, nous passons un bon moment dans un bar animé à la déco vintage.

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La chambre pourrait être top, mais une vmc trop présente nous fera sortir les bouchons d’oreille.

On s’en accommodera et de toute façon, la fatigue prendra le dessus pour encore une fois nous emmener dans le royaume des songes...

04 Février 2023

- 1 à 18 degrés !

 

Comme hier, la température matinale est bien fraîche, mais compte tenu des prévisions et de notre descente continue vers le Sud, nous rangerons prochainement les gants d’hiver pour un moment :-)

La gardien du parking est présent comme prévu à 9h00 . Si j’ai bien compris, il a avancé l’heure de l’ouverture d’une demi-heure. Sans connaître la vie de cet homme, il nous a laissé une belle impression ; la chaleur humaine est un carburant incontournable de la joie de vivre. Merci à lui !

 

Contrairement à hier, le ciel bleu est immédiat et mème si le froid est bien présent, la sensation est sans commune mesure avec la grisaille. Fonction de l’orientation de la route, Dedette profite de temps à autre de rayons de soleil qui réchauffe instantanément l’intérieur du side.

 

A la pause café dans un bar ou la propreté est toute relative, le sauvage interpelle les passants… J’ai dit les passants, pas les passantes qui pour la plupart d’entre elles le remarquent à peine ; j’aurais pourtant bien aimé !!!

Même si certains veulent lisser toutes nos différences (...), il y a tout de même des passions plutôt masculines et d’autres féminines. Tout le charme est là, c’est la richesse de nos différences.

 

On se posait la question de tailler la route jusqu’à Algésiras ou faire une pause tourisme à Séville. La décision est prise durant le pique-nique, nous coucherons dans la plus grande ville d’Andalousie, quatrième ville d’Espagne.

Arrivé à l’hôtel situé dans une minuscule ruelle, l’employé nous indique que le parking est complet et qu’il nous faut en prendre un autre payant  situé à 500m d’ici. Ce n’est pas ce que l’on préfère mais à Séville, le prix des hébergements est plutôt salé et annuler maintenant pour chercher autre chose risque de nous emmener vers un tarif plus élevé. On laisse le troisième larron dans un parking souterrain, on se retrouve demain !

Vers 17h, il fait 18 degrés, nous allons découvrir les curiosités de cette agglomération, capitale d’Andalousie avec la plaza Espana, la cathédrale, le quartier Santa Cruz, l’Alcazar. Bien sûr, cette ville mériterai un arrêt beaucoup plus long mais la route est encore longue... Peut-être nous programmerons un autre arrêt sur le retour.

Un superbe bar typique autour, entre autres du thème de  la tauromachie a failli clôturer la soirée mais l’accueil plutôt moyen nous fera commander un plat chaud… ailleurs ! La décision s’est prise sur une conversation on ne peut plus courte :

 

- Pouvez fermer la poste d’entrée s’il vous plaît ? la température commence à être un peu fraîche.

- Non Monsieur.

 

On prendra quand même quelques photos de cet endroit  charmant ou je n’ai pas pu m’empêcher de prendre un cliché des belles courbes  d’une imitation de la gente féminine assise au bord d’une fenêtre fictive :-))

Ah, si vous n’existiez pas !

Demain, Algésiras sera notre point de chute, avant de prendre le ferry pour rejoindre le continent Africain. Seulement 200 kms de route, et probablement, nous ne prendrons le bateau que le lendemain.

Je viens de me rendre compte que j’ai zappé de prendre les cartes Africaines pour le gps. On n’est vraiment apprenti toute sa vie :-(

 

L’occasion d’essayer Maps.me sur le portable...

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05 Février 2023

Dernière nuit en Europe !

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Un gros 200 kms pour rejoindre Algéciras, nous avons décidé de prendre le ferry plutôt demain matin histoire de décoller de la frontière Espagne Maroc en tout début d’après-midi.

En allant récupérer le sauvage dans le parking privé, l’addition nous aurait bien étouffé si nous étions en train de manger : 25€ la nuit. Effectivement le parking est bien… privé ! Si nous repassons sur Séville, on se débrouillera mieux !

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Environ trois cents mètres après la sortie du parking, je touche machinalement la poche gauche de mon blouson ou se trouve portefeuille et portable. P…. ce n’est pas très épais !

Effectivement, le portable n’est pas là : on s’arrête en feu de détresse au bord de l’avenue. Je regarde les poches plusieurs fois sans résultat. Une seule solution, refaire le chemin à l’inverse et regarder sur le goudron. Sur ce coup là, nous sommes un peu… stressés.

La rue qui emmène au parking est en sens interdit, on se gare à l’arrache, nous avons tous les deux une idée lumineuse en même temps. On va appeler avec le tél à Dedette, s’il est rangé dans un autre endroit du side, on sera vite fixé. Nos quatre oreilles s’ouvrent en grand pour…. ne rien entendre :-(

Me voilà à pied sur la rue en sens interdit en regardant par terre entre les passages des voitures, rien de ce coté là. J’arrive alors dans la descente de sortie du parking ou j’aperçois au sol quelque chose qui pourrait bien être l’objet de ma recherche. Oui c’est bien lui, dans quel état est-il ? Il est juste sur le passage des roues des véhicules. Encore quelque mètres et je serai fixé ; intact, il est intact !!! Trop content d’avoir retrouvé ce petit objet… inutile il y a 20 ans !!!

Vous voulez être super heureux, retrouvez ce que vous avez perdu ! On fait toujours le tour de la moto avant de partir, dans le cas présent, il était resté sur la selle passager, et dans la pénombre du garage, il est passé inaperçu. On peut partir serein :-)

 

Autant dire qu’aujourd’hui, on n’est pas bousculé par le temps. Les Espagnols respectent les limitations de vitesses ‘à la Française’ d’il y a vingt ans. Pas rare de se faire doubler sur autoroute à des vitesses largement supérieures à 150... Les limitations sur quatre voies étant à 120 ! Les radars sont plutôt rares et la police  peu présente contrairement aux agglomérations. C'est notre impression sur les trois jours passés en Espagne.

En fin de parcours, je me dis que quitter la voie rapide est peut-être une bonne idée pour finir les 50 derniers kms. La distance passe alors à 108 Kms ! On va rester sur la quatre voies. Ce n’est pas les kms qui vont manquer pendant ces deux mois…

Une pause café dans une station nous permet d’acheter les billets pour Tanger. Nous arrivons sur Algeciras vers 15h30. Cette ville de la province de Cadix compte 121000 habitants et serait premier port d’Espagne.

Nous déambulons pendant deux heures dans cette agglomération sans grand charme mis à part la partie maritime avec l'attrait universel de l’océan.

Je découvre en écrivant ces lignes que Gibraltar proche du détroit du même nom est Britannique.

J’ai toujours  été impressionné de l’influence et des conquêtes des anglais au fil des siècles ; tout ça en partant de leur ’petite île’.

Le monde a toujours été un concours de possession et d’impérialisme avec des conséquences souvent dramatiques pour de nombreux peuples

 

L’hôtel est plutôt grand confort, la chambre, contrairement à hier est silencieuse. J’espère que la nuit sera meilleure que la veille.

J’ai découvert que j’avais un canal carpien il y a bien longtemps (Islande 2007) mais il est de temps en temps bien présent en deuxième partie de nuit. Je ne dois pas faire assez de moto :-).

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Demain, nous quittons l’Europe pour débarquer sur le plus grand continent du monde : l’Afrique

06 Février 2023

Le Maroc !

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Après une bonne nuit de récupération, on s’affaire pour être sur l’embarcadère du ferry à l’heure ; en fait, on est largement en avance. On échange un bon moment avec Quentin, un belge qui va s’installer quelque mois au Maroc en profitant du climat plus doux que dans sa Belgique natale.

Enseignant, il a déjà travaillé au Canada, aux Etats-Unis, au Ghana, en Asie, j’en oublie peut-être.

Chacun son parcours, sa quête, ses rêves, il accepte sans problème une photo souvenir de cet échange chaleureux.

Il y a quelques décennies, nul besoin de demander l’autorisation pour prendre un cliché d’autrui.

C’est aujourd’hui la règle, et c’est bien dommage. Ne nous accordons pas trop d’importance ! Avec l’envol et aujourd’hui le sauvage, de multiples photos ont été prises au fil des années sans qu’une seule fois elles aient été mal utilisées…

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Autour de nous, de nombreux camping-car quasi tous Allemands occupés par des seniors entre 65 et 75 ans. Bizarre, on ne voit pas de voyageurs de 85ans... On a sous les yeux une de nos maximes :

Le bon moment c’est maintenant !!!

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La rentrée au Maroc est folklorique. Après avoir fait tamponner les passeports sur le bateau, la sortie routière se fait sans problème... jusqu’à une douane qui nous demande faire demi-tour. On croit que l’on s’est trompé de voie. On s’exécute et revenons sur  celle qui nous semble la bonne. A nouveau, on nous demande de retourner d’où on vient sans autre explication. C’est peut-être la règle : trois petits tours et puis s’en vont !

Là, d’autres employés des douanes nous indiquent que nous sommes au mauvais endroit et qu’il nous faut monter sur une plateforme pour, on l’apprend quelques minutes plus tard, passer les véhicules aux rayons x.

- Vous n’auriez pas pu nous le dire en arrivant !!!

L’organisation de certaines douanes nous a souvent laissé perplexes…

 

En fin de ‘parcours’, on nous propose une carte téléphone que nous prenons et faisons le change à un distributeur. Celui de la BMCI filiale de BNPPARIBAS, mon ancien employeur est juste illisible de chez illisible... J’ai quasiment eu du mal à faire ressortir la carte :-(

Un autre un peu plus loin, fera l’affaire.

Avec du recul, j’aurais peut-être du faire travailler l’un des bureaux de change avec des vrais humains. Surtout que leur cours est peut-être meilleur. On fera le test au retour.

Nous descendons sur Témara, banlieue de Rabat ou nous avons réservé un studio avec parking privé.

En se rapprochant des villes, il est fréquent de voir des piétons traverser les quatre voies…

Dans le centre de Témara, on retrouve le Maroc de nos souvenirs (1997, 2008). Les commerces en nombre, la sensation d’organisation toute relative, la circulation des voitures et des piétons avec des règles minimum mais laissant une impression de liberté devenue inexistante dans nos sociétés modernes. Comme déjà dit en d’autre occasions, pas d’apologie de l’insécurité mais simplement le réel plaisir d’avoir en conscience, en autonomie une partie de son comportement.

Le parking privé du studio est… sur le trottoir, dans la rue

N’ayant pas d’apéro depuis notre départ (si si, ça nous arrive!), on se dit qu’une bouteille  pourrait bien fêter notre arrivée en Afrique. Nous achetons du whisky dans un magasin spécialisé en alcool. Le commerce ne dépasse pas 150 m². Derrière le comptoir, une dizaine de personnes pour servir les clients  . l’affluence doit être quelquefois très importante, lors de notre passage, nous étions trois acheteurs !

On achète de la viande chez un boucher, des œufs, des légumes dans une autre boutique ou des animaux vivants attendent le consommateur ; comme un saut géant dans le passé !

En France, on parle de redynamiser les centre villes après les avoir sciemment vidé de leur vie sociale en faisant un pont d’or à la grande distribution

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Malgré le casque que j’ai sur la tête pour écouter de la musique pendant je couche sur le papier les impressions de la veille, j’entends l’appel à la prière. Nous sommes bien dans un pays Musulman !

Suite à un échange téléphonique, nous allons rejoindre l’après-midi du 08 à Tiznit Jean-Marie et Marie-Claude, des amis.

Dedette et moi, on commençait à se lasser l’un de l’autre…

 

Non je déconne ;-))

07 Février 2023

 Belle étape vers le Sud !

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Le projet du 08 étant de rejoindre nos amis à Tiznit, située à environ 650 kms de Témara, il faut en faire une bonne partie aujourd’hui pour se retrouver demain pour le déjeuner. L’hôtel est réservé à Inezgane proche d’Agadir soit une étape de 550 Kms.

Les deux tiers se font sur autoroute en passant à coté de Casablanca et Marrakech puis en filant vers Agadir. Durant notre longue descente vers le Sénégal, les kilomètres seront privilégiés rapport au tourisme qui se fera plutôt en remontant. Un peu à la manière du Cap Nord réalisé avec les filles en… 1991. Elles avaient deux et cinq ans !!!

Après Marrakech, l’autoroute est flambant neuve et la circulation est assez faible. Ce n’est pas une surprise, peu de vieilles automobiles sur cette voie, les péages empêchent les faibles revenus d’y accéder. En dehors des grosses berlines Allemandes, beaucoup de Dacia récentes. Le long de ce long ruban de bitume, certains villages transpirent une grande pauvreté laissant entrevoir une fois de plus un nombre important de laisser pour compte…

A l’aire de pique-nique, nous retrouvons les chiens Marocains fruit du hasard et… du hasard ! De taille moyenne, souvent maigrichons, non typés, ils passent une partie de leur temps à quémander de la nourriture. Sortant d’une ballade Française en vélo de 5250 kms sans rencontrer un seul chien errant, je pense aux aventuriers en bicyclette dans ces pays ou les rencontres avec ces quadrupèdes doivent être plutôt fréquentes. En motorisé, un coup d’accélérateur pour distancer sans effort l’animal, en vélo, c’est une autre histoire...

Quatre cents kms facturés environ 12€, c’est bon marché comparativement aux tarifs Français mais inabordable pour pas mal d’autochtones dont un grand nombre ne peuvent encore acquérir… de voiture !

Vers 16h, à 140 kms de l’arrivée, nous quittons l’autoroute. Nous retrouvons avec plaisir les routes traversant les villages, la montagne avec de belles nuances de rouge. La moyenne en prend un coup mais le plaisir de piloter revient en force…

J’avais oublié ce détail remarqué lors des derniers voyages dans ce pays, la police est très souvent présente aux abords des villages. Pour notre part un arrêt hier qui s’est résumé à :

 

- D’où venez vous ? Ou allez-vous ? Bon voyage !

 

Bon, pas de quoi en faire un plat, mais la fréquence de leur présence impose une vigilance et du coup la manière de conduire impose plus de retenue !!! En voyage, ce n’est pas très important, c’est le rythme tourisme qui prime.

Arrivés sur Inezgane, le gps nous emmène au beau milieu d’une avenue bondée avec de multiples commerces sans place de parking et… sans l’hôtel réservé. Après plusieurs demandes, trois communications avec l’hôtel, entre un quart d’heure et une demi-heure à brasser du vent, voilà le sauvage bien à l’abri dans un espace privé. A chaque demande, les habitants nous ont répondu avec gentillesse et une belle envie de rendre service.

Bien sûr, on préfère arriver directement au bon endroit, mais ces situations ou le monde, les véhicules en tout genre, les étales de marchandises, le bruit créent un coktail compliqué, ne me stressent pas outre mesure ; voir sur un laps de temps pas trop long, me donnent de belles saveurs d’aventure !!!

La chambre donne sur une station de bus ou des files de personnes attendent d’être prises en charge. Comme indiqué précédemment, la voiture est encore en 2023 un objet inaccessible pour 62 % de la population …

 

La même planète, mais des conditions de vie tellement différentes…

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08 Février 2023

Chaleur humaine !

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Un petit 100 kms à faire ce matin pour rejoindre la ville de Tiznit ou l'on doit rejoindre Jean-Marie et Marie-Claude.

Le départ d'Inezgane est accompagné des propriétaires de l'hôtel heureux d'échanger les photos de notre rencontre. Le voyage apporte toujours une touche de chaleur humaine dans les rencontres. N'oublions jamais que les nomades sont nos lointaines racines !

Nous avions rendez-vous vers 12h30, nous nous retrouvons sans problème avec en prime deux places de stationnement devant l'immeuble.

L''appartement réservé aujourd'hui fait 80 m2,  et permet à nos amis de rester sur place pour la nuit. Après un déjeuner au restaurant proche de notre coucher, nous montons dans leur véhicule pour nous rendre vers Aglou ou la corniche et les cabanes de pêcheurs ont belle réputation. Arrivés sur place, le conseil de Jean-Marie s'est avéré judicieux, l'endroit est superbe. Contrairement aux journées de route précédentes, on prend le temps du tourisme. 

En soirée, nous dînons à Mirlet au restaurant Tayought ou je mange pour la première fois une tagine de dromadaire ; juste excellent. 

Nous rentrons de nuit et finissons à l'appartement devant un petit whisky. 

Il est minuit passé, voilà quasi douze heures que nous échangeons, refaisons le monde avec un réel plaisir. Une belle occasion de rappeler : 

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Elle est pas belle la vie !!!

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09 Février 2023

Tailler la route !

 

Il est ou le bonheur il est ou ? Il est là le bonheur il est là le bonheur !

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6h40, les photos d’hier viennent d’être intégrées sur collection d’horizons, je m’attaque au compte rendu de la veille :

Au milieu des deux hauts parleurs du casque, Christophe Maé me rappelle notre recherche à tous sur le bonheur. Pour nous, le voyage en est un des éléments incontournables. ..

 

En début de journée, on traîne un peu au petit déjeuner avec les amis, je dois régler mon kit chaîne primaire un peu trop tendu à mon goût depuis le départ. Une fois la tâche terminée, j’avale mon quatrième café. Il n’y a pas, il faut décoller Jean-Marie Maie-Claude continue leur périple au Maroc. Nous allons comme d’habitude filer plein Sud.

Les au revoir sont chaleureux, sans distanciation sociale….

450 kms avant Tarfaya l’étape du jour, on se quitte vers 10h30. Nous nous rapprochons du Sahara Occidental et les paysages deviennent désertiques. Le désert d’un coté, la mer de l’autre, çà va être notre menu sur les jours qui viennent. Une partie de la voie rapide est en chantier et les routes alternent entre bitume flambant neuf et vieux goudron irrégulier. Le sauvage est, pour un side-car d’un confort remarquable . C’est bien dommage, il ne va pas nous inciter à stopper nos projets d’escapade ;-))

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Peu de circulation, le mental qui ne s’arrête jamais, se laisse aller à la méditation , au plaisir de faire avancer le « bolide », à l’ennui, à la fatigue, au dynamisme à tout casser. Nous sommes des drôles d’animaux !!! Tous ces états d’âme entrecoupés par des conversations avec notre compagnon de voyage :-). Nos interphones sont très appréciés et indispensables pour un contact rapprochés. Pour être un peu plus près l’un de l’autre, l’hôtel nous tendra les bras…

On perd un peu de temps avant  de trouver le coucher,  malgré être passés  devant le grand bâtiment  et son enseigne bien en vue :-(

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Au dîner, on essaie de planifier la ville ou l’on doit faire le test PCR demandé, à priori, pour passer la frontière Mauritanienne. Peu de ville digne de ce nom au Sahara Occidental, deux choix s’offrent à nous :

Laayoune située à plus de 900 kms de la frontière et Dakhla à un bon 400 kms. Le délai des 72 heures devant être respecté, il nous paraît raisonnable de le faire le plus près possible de la Mauritanie.

Le propriétaire du restaurant, passe, sur notre demande, quelques communications aux autorités Marocaines pour savoir si le test est réellement demandé à la frontière, sans réponse bien précise sur le sujet. Nous lui donnons la pièce pour le service.

 

- Non, c’est gentil donnez-le plutôt à mon employé !

 

Demain, on filera sur Dakhla située à… 623 kms. Ce sera suffisant ! En espérant le lendemain, trouver rapidement sur place un labo, un hôpital pour continuer à tracer une belle ligne sur le plus grand continent du monde !

10 Février 2023

En rade !!!

 

En ouvrant la fenêtre de la chambre, nous sommes tout surpris de voir qu’il pleut assez fort. On finirait par croire que cela n’arrive jamais dans le désert. La pluie doit s’arrêter vers 10h, mais je vais être obligé de mettre la tenue adéquate pour le départ prévu vers 9h. 620 kms, on va passer notre temps à rouler. En voyage, on fait en sorte que ce soit l’exception qui confirme la règle ; aujourd'hui, c’est pour la bonne cause. La police est présente à chaque entrée de villes ou villages qui, c’est tant mieux sont assez éloignés les uns des autres. Dans le cas d’un arrêt, c’est principalement pour le contrôle des papiers. C’est le cas à Laâyoune ou le policier m’indique :

 

- Ou Allez vous ?

- Dakhla

- Mais c’est loin, vous feriez mieux de vous arrêter à …. (ville dont j’ai perdu le nom), c’est à 200kms. Et puis, avec le vent fort ce matin, vous allez avoir du sable sur la voie avec de vrais risques !

 

Voilà des propos qui rassurent alors qu’ils nous reste 520 kms. En fait de risque, nous aurons pendant une centaine de kms des tourbillons de sable sur la route mais rien qui ne puissent bloquer la circulation. Le vent est effectivement assez fort aujourd’hui et plutôt contre , ce qui en side-car se ressent sur les efforts au niveau des bras et... la conso !

 

Trois heures sans s’arrêter (mis à part la police) une pause de vingt minutes et deux heures à nouveau avant le pique-nique, il ne reste plus (que) 190 kms. L’arrivée sur Dakhla est remarquable à deux niveaux :

 

Les paysages avec un mélange de bord de mer, de désert charment la rétine mais la joie d’être quasi rendus est polluée par un espèce de raclement au niveau transmission dans les faibles régimes. Plusieurs jours que je constate cette « anomalie », d’où mon contrôle du kit chaîne primaire lorsque nous étions avec Jean-Marie et Marie-Claude.

Arrivée sur Dakhla, c’est de plus en plus flagrant au point d’avoir hâte d’être à l’hôtel. Le sauvage est un prototype avec des qualités indéniables mais avec un concept de transmission unique normalement fiabilisée par Jo. Les semaines avant le départ ont été en partie consacrées à régler les détails de ce nouveau side avec les copains et ce nouvel « incident » nous fout le moral en berne…

Dès demain, je dois vérifier plusieurs éléments et s’il fallait démonter, il nous faudrait trouver un endroit pour stocker quelques jours.

Notre problématique de PCR est à l’instant, bien loin de nos préoccupations immédiates !!!

Vers 21h, nous mangeons une tagine de poulet pour environ 2,50€ et cherchons ensuite un distributeur pour avoir du cash. Celui-ci fonctionne pour les autres, pas pour nous, malgré plusieurs essais. C’est la journée !!!

Vers 22h, en rentrant à l’hôtel, les commerces et autres étales à la mode occidentale des années 60 sont encore en pleine activités avec beaucoup de monde. Les tenues traditionnelles sont très présentes. Nous ne pouvons prendre de clichés de ce foisonnement qui seraient probablement pris pour du voyeurisme.

De notre coté, dire que nous ne sommes pas dans notre assiette est un euphémisme !!!

La panne occupe 99 % de mon mental et je soupçonne que malgré la fatigue d’une journée bien remplie, la nuit risque d’être perturbée.

 

Demain sera un autre jour…

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