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10 Décembre 2024 

Coup de mou...

 

Avant de prendre la route, nous allons visiter le temple Hindou JK. Ce temple inauguré en 1960 a fier allure en mélangeant architecture ancienne et moderne. Ici les photos sont interdites en intérieur. 

Je croyais que la religion était basée sur le partage, vous avez quelque chose à cacher ? 

Je m’égare…

 

Difficile de sortir des villes sans mettre en route le ventilateur de refroidissement du moteur !

Lors de la pause déjeuner au bord de la route, nous rêvons de rouler en Suzuki Swift (très présente en Inde) ou autres modèles bien connues dans le pays pour se fondre un peu plus dans la masse…

 

On finit par trouver insupportable d’attirer le monde avec le Sauvage partout, toujours, sans aucun endroit pour s’extraire mis à part les lieux privés !!!

Le circuit envisagé se fera, mais au prix d’un ‘prendre sur soi’ bien présent. Nous l’avions bien imaginé mais y penser et le vivre, il y a une belle marge... 

Ne voyez pas cet état d’âme comme une plainte, dans les expériences de voyage, celle-ci nous marquera sans aucun doute et comme bien souvent rappelé, on ne voudrait pas être ailleurs !

 

L’arrivée à l’hôtel choisi en remet une petite couche : malgré la confirmation informatique de la réservation, les gérants ne veulent pas nous donner de chambre ! En consultant la centrale, il en reste encore quatre libres dans leur établissement. Nous n’aurons aucune explication à leur comportement...

Du coup, on se met en quête de trouver un autre coucher et le choix se porte rapidement sur un établissement dans la nature. On devrait pouvoir y respirer un peu.

 

De fait, c’est ce qu’il nous fallait en cette fin de journée. La chambre donne sur un jardin, le calme règne en maître, on va recharger les batteries !!!

11 Décembre 2024 

Pas de chauffage dans la chambre, c’est un peu juste ce matin, il fait sept degrés en extérieur, en intérieur, on doit être aux alentours de douze. On sollicitera un chauffage pour ce soir !

 

En partant vers Jhansi fort, ma sensation d’hier en fin de freinage se confirme, la roue avant se dérobe vers l’arrière ! Un contrôle rapide en bord de route ne remarque rien au niveau des soudures. En après-midi, je vais vérifier les serrages… En espérant que la solution soit dans ce domaine…

Arrivé sur le parking du fort, dix personnes arrivent dans la foulée pour voir les trois compères.

L’un deux, sans le bonjour traditionnel me dit :

- Price ? (prix)

- Non Monsieur, je ne donne pas le prix de notre side-car ! Les différences de niveau de vie entre nos deux pays rendent toute comparaison inutile. Nous voulons bien te parler de tout le reste :-))

Les Indiens se vexent assez facilement, on en a vu quelques-uns partir sur le champ après notre réponse sur le sujet...

En Inde comme en Iran ou au Pakistan, les prix des visites pour les étrangers ne sont par les mêmes que pour les locaux. Pour le fort Jhansi, c’est douze fois plus mais ‘seulement’ 3,50€ !

 

Située au cœur de la ville de Jhansi, ce fort est l’un des centres de résistance les plus importants à la domination coloniale Britannique lors de la révolte de 1857. Les Indiens ne réussiront que 90 ans plus tard à retrouver leur indépendance !

 

Les première traces de cet édifice situé sur une colline de la ville remonte au XI ème siècle. Dans un état de restauration irréprochable, paysagé en intérieur avec goût, nous passons un bien agréable moment avec les inévitables demandes de selfies peu nombreuses en raison d’une fréquentation assez faible. Un Indien demandera à l’un de ses amis de se faire filmer en marchant à coté de Dedette !  Vous avez 35 ans d’écart, c’est mort :-)

 

Après avoir déjeuner au gîte, je sort la trousse à outils pour essayer de régler le problème du Sauvage. Le contrôle dure peu de temps, je trouve deux boulons dévissés probable raison du souci. J’en profite pour faire le tour, tout est ok ! 

A la tombée de la nuit, je me rends compte que je n’ai pas fait d’essai sur la route, confiant le Guyno ! 

 

Le propriétaire nous a apporté un petit chauffage électrique pour la soirée. Il est le bienvenu mais son niveau sonore nous interdira de l’utiliser pendant la nuit !!! On sera bien sous la couette sans les draps. En Inde, bien souvent, le drap du dessus est inexistant. 

On peut imaginer que les couvertures ne sont pas lavées à chaque fois :-(

 

Les échanges avec la famille se bousculent, nous planifions notre rencontre sur New Delhi avec les filles le 19 et avec Yannick, Florence le 22. 

Nous avons décidé de rejoindre Jaisalmer, étape finale de notre circuit familial dans le Rajasthan en commençant à Delhi. La moto restera dans la ville pendant la petite dizaine de jours.

Nous devons prendre l’avion le 19 Décembre pour rejoindre la capitale.

 

Environ mille km avant Jaisalmer, nous reprenons la route dès demain, les retrouvailles approchent à grand pas :-)

12 Décembre 2024 

Une belle éclaircie !

 

Kota se trouve à 330 km de Jhansi, à priori sur des quatre voies. Peu de temps après avoir quitté la ville, nous circulons dans un trafic fortement diminué et avançons, miracle, normalement ! Je retrouve le plaisir de rouler, avancer, rêvasser !

 

A la pause thé que nous payons le double du prix (c’est assez fréquent dans le pays pour les étrangers), seulement deux ou trois curieux non invasifs.  C’est marrant comment le mental peut instantanément retrouver des couleurs… Il suffit juste d’un peu de tranquillité, d’autonomie, de liberté !

A cet endroit, vous verrez les photos d’un beau camion Tata typique.

 

Un peu plus loin, alors que l’on s’arrête pour déjeuner, je réponds à Jean-Luc , un ami de toujours. La communication arrive directement dans le casque. Les ondes, les réseaux, le Bluetooth, la technique a tout de même des côtés magiques que j’ai bien du mal à matérialiser. 

On sait s’en servir mais on est bien incapable d’expliquer…

 

Les bovins sont nombreux aujourd’hui, et en voir couchés sur la quatre voies n’a rien de surprenant. Des km parcourus depuis que nous sommes en Inde, on peut dire que la police est quasi inexistante dans un pays ou rouler à contresens est autorisé ! Il est où le problème !!!

 

Les dépôts d'ordures sauvages sont monnaie courante, les vaches sacrées aiment aller y chercher des restes consommables… Vous verrez un troupeau trouvant un de ces endroits confortable !

 

Sur Kota ville de un million cinq cent mille habitants, l’arrivée à l’hôtel Centrum qui comme son nom l’indique est en centre ville se fait, incroyable, sans ralentissement. 

Le gps nous dirige à trente mètres du parking privé. Que du bonheur !

Bon, il faut toujours un peu de poil à gratter, les procédures d’entrée dans les hôtels en Inde sont pour le moins assez lourdes. La perfection n’est pas de ce monde !

 

Une petite sortie en ville se soldera par quelques demandes de selfies, la routine quoi !

 

En passant dans une banque pour des renseignements sur le change, nous sommes invités à nous asseoir au bureau d’une conseillère en rendez-vous avec l’un de ses clients.

Imaginez être avec votre banquier sur le montage d’un crédit pour votre maison, et votre conseiller (ère) invite deux touristes à s’asseoir à côté de vous ! 

 

C’est un bel exemple de différence de culture...

13 Décembre 2024 

On ne se comprend pas toujours avec les Indiens, ce matin nous demandons café avec sucre sans lait ; du style assez simple en Anglais… Devinez, on a avec lait, sans sucre !

Au début, on était plutôt surpris, voir un peu énervés avec les incessantes visites pendant petit le petit déjeuner. En fait, dans le pays, c’est la norme, un serveur peut venir cinq ou six fois. 

Nous ne doutons pas de la bonne intention mais le résultat est un petit déj pas vraiment… tranquille !

En emmenant les bagages au Sauvage, le gardien du parking veut absolument les prendre alors que je suis quasi arrivé. 

- Non ça ira, merci.

Pendant que nous répartissons entre top-case  et coffre, celui-ci et un autre employé sont si près qu’ils me gênent l’accès. J’ai pensé à Michel un grand voyageur en side-car, qui en Afrique faisait un cercle imaginaire devant lui pour garder de l’espace. J’avais trouvé ça un peu exagéré… 

J’ai fait la même chose ce matin !

Déjà citée plusieurs fois, la phrase de mon arrière grand-mère m’est encore revenue :

‘De tout ce que je me suis moqué dans la vie, je l’ai fait !!! ’.

Avant de quitter Kota, nous allons faire du change Euro Roupie. Nous avons obtenu hier dans une agence de la State Bank of India (SBI) l’adresse d’une autre endroit où nous trouverons le service. 

L’agence en question contrôle nos billets, mon passeport, et téléphone, en m’indiquant qu’il me faut attendre un peu. Dedette pendant ce temps gère les visites guidées du Sauvage à l’extérieur !!!

Un quart d’heure plus tard, mon interlocutrice par ailleurs très souriante, me dit que le change ne va pas pouvoir être possible. 

- Ne vous inquiétez pas, je vous donne l’adresse ou vous pourrez faire votre opération.

A la nouvelle adresse indiquée, pas d’agence :-(

Ohlala, vivre en Inde m’enlèverais sûrement quelques années en espérance de vie !

 

On préfère utiliser le cash pour les devises, ce matin, un distributeur fera l’affaire avec à la clé cinq à sept pour cent de frais en sus.

En discutant avec Dedette, on faisait les comparaisons du relationnel avec les habitants entre quelques pays.

Bien souvent la demande d’un service ou d’un renseignement se solde par un :

- Je connais quelqu’un qui peut vous aider, ou d’un suivez-moi !

En Inde, le contact est permanent mais ce matin, pas un Indien nous a proposé de nous emmener à une agence bancaire…

La fin de la journée nous prouvera qu’un jugement trop rapide ou trop tranché n’est jamais bon...

 

Notre départ de la ville se fait vers midi. 

Le coucher est réservé à Beawar à 250 kms. Pas de quatre voies aujourd’hui, on compte à peu près cinq heures pour la distance auxquelles on peut ajouter une heure de pause au global, ça va être chaud pour arriver avant la nuit.

 

En traversant un village, nous nous arrêtons devant l’utilisation inédite d’une moto 

pour piler les céréales (voir vidéo ! ). Lors de cet arrêt, les enfants que vous voyez sur les photos étaient là en instantané !!!

 

L’arrivée sur Beawar est un beau plantage au niveau de l’adresse de l’hôtel. Nous prenons quelques minutes pour reprogrammer.

Un moto s’arrête avec deux Indiens :

- On peut vous aider ?

- On n’est pas à la bonne adresse pour l’hôtel réservé.

- Montrez-nous…

- Suivez-nous, on vous y emmène, c’est à dix km.

Le pilote de la petite moto klaxonne en permanence, le passager fait signe à tout le monde de se ranger comme si nous étions des personnalités.  

Arrivée su place, nous discutons avec nos deux ‘facilitateurs’ et les remercions chaleureusement.

 

L’hôtel est un ancien très bel hôtel qui donne l’impression d’être en fin d’exploitation.

Fait pour accueillir de nombreux clients, nous n’y avons pas croisé d’autres voyageurs en soirée.

 

Et ce matin, on parlait des Indiens qui ne rendaient pas service :-( 

 

‘L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs !’

Oscar Wilde

14 Décembre 2024 

Le jour où j’ai failli perdre la tête !

 

Petite étape de cent cinquante km pour rejoindre Jodhpur, de quoi prendre son temps en début de journée... Dans le mental, le sujet du moment est de trouver un parking à Jaisalmer pour y laisser le Sauvage pendant une petite dizaine de jours. 

Jodhpur sera une étape familiale de notre circuit au  Rajasthan, on fera les incontournables à ce moment-là.

Aujourd’hui fait partie de ces journées où tout s’est bien passé mais un événement aurait pu finir définitivement cette grande virée en Asie…

Je vous plante le décor : nous traversons un village sur une quatre voies au bitume correct, nous sommes à environ 60 km/h. Le trafic est très fluide, on porte juste attention aux carrefours éventuels. Sortie de la petite cité, un tracteur avec une remorque est garé à droite empiétant un peu sur la voie de gauche. Je jette un œil sur ma droite avant de m’écarter, il n’y a personne, je me garde un mètre d’écart avec la remorque. La vie est belle…

Juste avant d’arriver à hauteur de l’ensemble, Dedette crie dans le casque :

- Attention aux barres, attention aux barres !!!

Un profil métal posé à l’horizontal sur la remorque dépasse largement et m’aurait juste décapité.

Pas eu le temps d’avoir peur, je ne regrette pas l’investissement des interphones :-))

Voilà comment on peut finir son histoire en roulant bien prudemment. 

Ce n’était pas un beau jour pour mourir ;-)

 

Lors de la pause repas café bien retirée de la voie, on réussi une belle performance : 

seulement un homme s’arrêtera pour un selfie. Ses regards envers Dedette ne sont pas des plus sains et un selfie en sa compagnie est un poil trop collé…

Après plusieurs clichés, on lui fait comprendre qu’il en a suffisamment !

 

Sur Jodhpur, le bureau de change où nous nous rendons est fermé. 

A l’arrivée à l’hôtel, nous sommes accueillis par un Indien la cinquantaine d’une grande gentillesse qui se propose de nous emmener dans un bureau de change. L’opération se fait sans aucune procédure administrative, nous donnons les Euros, il nous confie les Roupies à un cours correct. 

Hier, deux heures et trois agences bancaires pour ne rien obtenir !!!

 

Ensuite, il nous propose de nous rendre au marché en tuctuc. Nous nous retrouvons dans le quartier historique de la ville qui nous permet de faire quelques courses, entre autres le café pas toujours facile à trouver.

 

Nous vous joignons une vidéo vous laissant entrevoir la difficulté d’être piétons…

Je l’aime bien celle-là !

15 Décembre 2024 

Le départ avec Baguera notre hôte (comme le film le livre de la jungle) est chaleureux. 

Son souhait de nous voir réaliser un bon voyage transpire.

Il imagine que l’on revienne un de ces jours dans son hôtel. Je lui indique qu’il pourrait plutôt venir nous rendre visite en France. 

- Si tu me donnes un visa et l’argent pour faire le voyage mon ami !!!

Il y a des fois, on ferait mieux de se taire :-(

 

Jaisalmer, fin de notre circuit au Rajasthan avec la famille est aussi notre point d’arrêt momentané de notre voyage moto.

 

Pour la première fois depuis notre entrée en Inde, nous rencontrons un cycliste voyageur.

Nous échangeons quelques minutes avec ce jeune homme nous indiquant se déplacer sans argent. 

A l’avant de son vélo, il a tout de même un qr code permettant pour ceux qui le désirent de verser une aide pour son projet... Il accepte sans problème un petit interview. 

 

Les bovins sont nombreux au bord, ou sur les routes. C’est aux véhicules de changer leurs trajectoires, pas l’inverse. 

Lors d’un arrêt dans un bar, des hommes arrivés en 4x4 prennent le thé, pendant que sur la route une famille passe avec des chargements anarchiques sur deux charrettes emmenées par des dromadaires. La même planète, mais des écarts de conditions de vie considérables…

 

L’arrivée à l’hôtel situé dans le célèbre fort de Jailsamer est plutôt rock and roll. 

Nous voilà englués dans des rues trop étroites qui finissent par n’être ouvertes qu’aux motos solos !

Il reste encore huit cents mètres avant l’arrivée au coucher. En cherchant un autre parcours, nous finissons sur un parking où l’on nous indique que nous ne pourrons aller plus haut !

Le parking intérieur ‘vendu’ par le site de réservation est donc imaginaire. Chance pour nous, sur place, nous rencontrons un guide Indien parlant le Français. Il nous conseille un tuctuc pour emmener les bagages, nous indique avoir une place dans sa résidence pour garder la moto pendant notre période d’absence, connaît un cordonnier pour changer une fermeture éclair hs de notre capote, nous finissons par nous donner rendez-vous demain à 14h au parking où le Sauvage va passer la nuit ! Nul doute qu’il veut aussi nous vendre une prestation mais on se sent tout de suite un peu plus, ’à la maison’ !

Il nous accompagne à l’hôtel intégré dans le fort où la chambre a une vue imprenable sur la ville, avec le coucher de soleil en face du balcon !!! A la tombée de la nuit, un homme vient chanter quelques morceaux traditionnels avec un instrument ressemblant de loin à un accordéon. On abuse un peu de films et photos de cette situation plutôt exceptionnelle. Ah, j’oubliais, le prix de la chambre est de onze €. On pardonne l’absence de parking…

 

Nous finissons la soirée avec un Indien venu ici avec une 350 ktm. Nous échangeons moto, voyage. 

C’est surprenant ;-))

16 Décembre 2024 

J’ouvre les yeux vers 05h45, il est rare que ce soit aussi tard… 

Comme Dedette, je me suis chopé une bronchite, c’est un peu comme si on arrivait à se fatiguer pendant ce long voyage !

En attendant le rendez-vous en début d’après-midi avec Dinesh le guide Français rencontré hier , nous allons visiter les célèbres temples Jaïns situés dans l’enceinte du fort. C’est à quelques minutes de marche de notre hôtel. 

Construits en grès entre le douzième et le seizième siècle, ces lieux de recueillement de la religion Indienne Jaïn sont magnifiquement décorés. Pas moins de six cents idoles y sont représentées. 

Le Jaïnisme prône la non violence envers toutes les créatures vivantes permettant d’atteindre la pureté spirituelle. Voilà un précepte qui ne peut pas faire de mal !!!

Élément quasi inexistant dans nos religions occidentales, nombre de leur divinités sourit. 

Nos saints (tes) en statues ou vitraux donnent bien souvent l’impression d’avoir enterré un proche la veille… Pas sûr que le grand esprit soit d’accord avec ces représentations bien tristes…

Guyno, tu t’égares !

 

Le fort, proche du désert du Thar avec ses 860 ans d’histoire est le deuxième fort le plus ancien du Rajasthan. Carrefour de la route de la soie, à l’Unesco depuis 2013, c’est l’un des plus grands forts habités au monde avec quatre mille âmes. En 2022, a été initié un projet de jumelage avec Carcassonne. 

En 1993, une mousson catastrophique a détruit deux tiers du fort, réhabilité ensuite. 

 

En début d’après-midi, nous informons Dinesh que nous allons cherché un hôtel avec parking privé pour y laisser le Sauvage. Il nous indique qu’il va être bien difficile de trouver notre bonheur, les parkings privés Indiens dans la ville étant plutôt... dans la rue !

Effectivement, après avoir galéré pour sortir de l’enceinte du fort (…), on se casse les dents sur plusieurs établissements sans trouver la perle rare. 

Pour avoir satisfaction, il faut monter en gamme sur du quatre ou cinq étoiles ! Nous visitons tout de même le Grand Khalifa équipé d’un vrai parking privé. Nous leur demandons s’il est possible de ne louer qu’une place de parking sans prendre de chambre, refusé !

On reste dans les parages en imaginant la solution proposée par Dinesh de mettre sur son terrain à six km de là. Pas vraiment idéal, mais faute de mieux. 

Un employé du Grand Khalifa arrive alors en nous indiquant avoir peut-être une solution pour nous :

- Prenez les trois nuits à venir dans notre hôtel, et j’ai une solution pour le parking.

- Non, vos tarifs sont hors budget !

 

Là, je vous passe les détails ; la négociation dure une petite demi-heure, pour finir avec un prix de chambre divisé entre deux et trois  et environ 35€ pour parquer le Sauvage treize jours dans une allée privée fermée par un portail. Le lieu de gardiennage étant situé à moins de cent mètres de l’hôtel :-)

 

Nous ne sommes pas vraiment habitués à ce genre de luxe, mais on pourrait s’y faire très vite :-))

17 Décembre 2024 

Le réseau visa fonctionne en Inde, mais la plupart du temps, les commerçants préfèrent le cash. Il est vrai que vu la taille de nombreux échoppes, on peut imaginer une comptabilité très basique voir pas de comptabilité du tout ! 

Nous nous rendons en ville pour changer encore quelques €. Le bureau est fermé. Un vendeur de de rues nous interpelle :

- Vous voulez faire du change ?

- Oui, c’est le but de notre visite.

Sans sollicitation, il appelle le gérant et me passe le téléphone.

- Bonjour Monsieur, combien vous voulez changer ?

- Euh, cinq cents €

J’essaie de parler à voie basse, cela correspond à 240 jours de travail au salaire minimum en Inde.

- Combien voulez-vous ? Je n’ai pas compris !

- Cinq cents € (un peu plus fort)

- Combien ?

- Cinq cents € à un ton alors assez fort pour en faire profiter les inévitables badauds :-(

- Ok, j’arrive.

 

Deux minutes plus tard, il nous ouvre la porte de son petit bureau, le change est fait le temps de se mettre d’accord sur le cours et compter les billets…

Pour faire un comparatif avec la France, imaginez un Français rémunéré au Smic qui verrait un étranger faire environ seize mille € de change pour… se promener !

 

Abordé en d’autres occasions, on a le devoir d’être irréprochable envers les autochtones, ce qui est difficile avec les Indiens. Leur gentillesse n’est pas à remettre en cause mais la pression permanente sur les voyageurs que nous sommes nous amène quelquefois à être un peu grincheux !

Voilà un axe d’amélioration sur les semaines qu’il nous reste à parcourir le pays. 

 

En rupture d’apéro (...), nous programmons sur le téléphone  une ‘Liquor wine shop’ (boutique de vente d’alcool) qui s’avère être fermée. On remet le nez sur le portable pour en programmer une autre. Arrive un chauffeur de tuctuc déjà remercié plusieurs fois hier devant  son insistance à nous vendre ses services. 

 

- Je peux vous aider ?

- Non, merci, nous allons trouver ?

- Vous cherchez quoi ?

- Un magasin vendant de l’alcool.

- Monsieur, il y en un de l’autre coté de ce carrefour, regardez.

- Ah, ok, merci…

- Je vous accompagne.

 

Nous payons le commerçant, et donnons la pièce à notre ‘facilitateur’ très heureux de la recevoir ! Peu pour nous, un vrai geste pour lui !

 

En dînant à l’hôtel en soirée, nous ne sommes pas gênés par la fréquentation… A priori, la période entre Noël et le jour de l’an est la période la plus chargée de l’année.

Nous verrons cela à notre retour à Jaisalmer le 26.

 

Nous finalisons l’enregistrement de notre vol du 19 Décembre, le contact avec la famille se rapproche à grands pas :-).

18 Décembre 2024 

Bonne fêtes de fin d'année à tous !

19 Décembre 2024 

L’avion à hélices qui nous emmène jusqu’à Jaipur est assez bruyant. C’est un ‘petit appareil’ avec environ quatre vingt personnes. Afin de bénéficier d’un prix plus faible, nous avons choisi un vol avec escale. L’attente à Jaipur est de quatre heures qui se transformeront en cinq heures suite à un retard du vol sur New Delhi.

En Inde comme dans de nombreux pays, les prix des consommations dans les aéroports sont totalement décalées avec le niveau de vie. Ici, le café est à trois € !

 

C’est avec un Airbus A320 que nous atterrissons  à la capitale New Delhi et ses seize millions d’habitants ! En 2015, elle était déclarée comme la ville la plus polluée du monde par l’OMS.

Situé à environ vingt de notre hôtel, on hésite entre le taxi, le bus ou le métro. 

Ce sera plus simple que prévu ! Un Indien nous aborde à la sortie de l’aéroport :

- Vous pouvez prendre un ticket taxi au petit guichet que vous voyez là-bas (cinquante mètres).

- Merci, nous y allons.

 

Après avoir donné l’adresse de notre hôtel, l’homme nous indique 450 Roupies, soit environ cinq € ! On nous donne un ticket qui nous permet de prendre un des taxis qui défilent sans arrêt.

La conduite est Indienne, toujours la règle des dix centimètres…

 

Heureux d’arriver vers 21h00.

Une grande partie des bagages sont restés avec le Sauvage, on se sent tout léger :-)  

Demain, Anabelle et Laura fouleront pour la première fois le sol Indien pour de belles retrouvailles ;-))

20 Décembre 2024 

Neuf heures  trente, on frappe à la porte. Anabelle et Laura sont là devant nous en chair et en os ! On a mille et une choses à échanger.

Dans la famille, on n'est jamais à court de ce côté-là. Imaginez après six mois d’absence !!!

 

L’écran des réseaux sociaux permet la vision, pas la sensation, la chaleur, peut même laisser un goût de frustration… Une fenêtre de neuf jours s’ouvre sur des relations en vrai, sans artifice, juste le plaisir d’être ensemble. 

Elles ont apporté un whisky Japonais excellent, un rosé appelé ‘les Jolies Filles’, un peu de bonne charcuterie ! Mamy, un copain de toujours nous a fait suivre un porte clé Africa Twin notre moto restée au bercail.

Ou comment des geste simples font un plaisir insoupçonné…

L’éloignement fait ressortir l’indispensable, le vital. La famille, les amis sont  les bases de nos équilibres, nos forces. 

La nuit a été courte dans l’avion, un peu de repos dans la chambre leur fait le plus grand bien en fin de matinée.

 

En après-midi, nous rejoignons en tuctuc le temple du lotus. Celui-ci, inauguré en 1986 se présente comme une fleur de lotus à peine entrouverte. L’intérieur est d’une sobriété excessive.

Considéré comme le temple mère d’Asie du Sud, il se veut ouvert à toutes les croyances. C’est l’une des huit maisons d’adoration du Bahaïsme.

Religion ayant vu le jour en 1844 en Iran, ce mouvement prône de belles valeurs : 

Égalité des sexes, comptabilité de la science et de la religion,  relativité de la vérité, unicité absolue du genre humain. 

Par moment, j’ai l’impression que plus j’en apprends, moins j’en connais !

 

Comme bien souvent, on ne pourra éviter encore quelques demande de photos des Indiens. 

 

Malgré le manque de sommeil, les filles gardent une belle énergie en soirée autour des bonnes bouteilles apportées ce matin. La charcuterie, la bouteille de rosé, n’ont pas survécu, rassurez-vous, le whisky est juste un poil entamé :-))

Demain, Yannick mon frère et Florence notre belle-sœur prendront eux aussi le chemin de New Delhi.

Nous pourrons alors quitter la capitale pour aller découvrir les merveilles du Rajasthan !

Interlude

Comme pressenti, les journées sont bien trop remplies pour trouver une fenêtre pour la mise à jour de Collection-d-horizons.fr.
Je me suis quand même dit qu’un petit mot rapide en ce jour de Noël était bien à propos pour la famille, les amis, les copains, les inconnus qui suivent notre aventure.
Vous nous donnez sans aucun doute l’énergie, la chaleur, l’envie toujours renouvelés pour mener à bien notre projet.
Nos proches présents depuis quelques jours nous permettent de passer des journées délicieuses que l’on déguste sans modération. Le tri des photos va être difficile !!!
Leurs départs le 28 sera sûrement chargé d’émotion positive...
Sans en rajouter, merci à vous tous proche ou moins proches d’être régulièrement près de nous par la pensée.
On va essayer en 2025 de prolonger de belle manière sur la carte du monde la belle ligne commencée le dix Juin 2024.
Très amicalement

Repas de Noël !.jpg

21 Décembre 2024 

New Delhi, sur certains classements, avec ses 33 Millions d’habitants est la deuxième ville la plus peuplée au monde derrière Tokyo. A ce sujet, si le cœur vous en dit, allez voir sur le net, il n’y a pas un classement identique !!! N’entend qu’un bruit n’entend qu’un son :-))

 

La porte de l’Inde est notre première visite du jour. Quelque peu insipide sur les photos du net, la voir en réel est tout autre chose. Construite dans un endroit très aéré et paysagé avec goût, elle a belle allure…

Cet édifice est un monument aux morts construit par les Anglais au xxème siècle en l’honneur des soldats Indiens morts au combat à la première guerre mondiale et à la troisième guerre Anglo Afghane en 1919... 

Au sujet des guerres, l’Inde a connu des conflits internes mais de toute son histoire n’a jamais tenté de conquérir d’autres territoires ; assez rare pour être remarqué !

Les filles sont sollicités sans arrêt pour des selfies ! Quand les jeunes arrivent, les anciens sont moins demandés :-)

Notre deuxième point d’intérêt est le temple Akshardham, complexe de temples Hindou terminés en 2005. Il célèbre Swaminarayan Sampraday fondateur du courant moderne Hindou.

Notre ressenti sera assez court, nous avons abandonné à l’entrée :

Fouilles des bagages dans un premier temps puis dépose à un deuxième endroit, panneaux avec de nombreuses interdictions sur des panneaux bien en évidence (jusqu’à l’interdiction des parapluies), photos, vidéos interdites, parc entourés de barbelé style zone militaire, on s’est dit que c’était suffisant !!!

Faire d’un lieu spirituel un camp retranché est à mon avis un non sens total et incompatible avec l’esprit de toute religion. 

Nul doute que la réalisation est réussie mais ce sera sans nous !

Un tuctuc nous emmène ensuite au mausolée Humayun, complexe d’architecture Moghol à Delhi. Le site abrite la tombe de l’empereur Humayun ainsi que de 150 membres de la famille royale.

Déclaré patrimoine de l’Unesco en 1993 et largement restauré, on s’y promène pendant un long moment avec une affluence sans excès.

La mosquée de Jama Masjid située dans le vieux Delhi clôture cette journée dans la capitale. 

Aux alentours de ce célèbre édifice, la circulation, la densité de population est extrême avec de nombreux mendiants, entre autres des enfants… L’Inde est l’un des endroits où les images de l’humanité sont les plus fortes. Sans le respect que l’on doit à notre prochain, nous pourrions prendre des photos par centaines... 

Vous en verrez une d’un d’enfant nous quémandant de l’argent. En écrivant ces lignes, je me pose la question si c’est opportun de mettre de genre de cliché. Nous la laissons sans avoir de réponse !

Construite au XVII ème, Jama Masjid, peut accueillir vingt cinq mille personnes, ce qui en fait l’une des plus grande de l’Inde.

Avant le dîner, nous rencontrons Jürgen notre copain Allemand rencontré en Iran et avec qui nous avons roulé une partie du Pakistan.

Il nous conseille un restaurant proche de la mosquée avec vue sur celle-ci.

Du toit de l’établissement après la tombée de la nuit, les éclairages donnent un coté magique de la mosquée avec de belles vues sur la ville.

Partager un repas à l’autre bout du monde en échangeant sur des sujets éternels procure un immense plaisir. 

Vers une heure du matin après le transfert de l’aéroport,  Yannick et Florence prendrons possession de leur chambre.

Nous les retrouverons demain matin, la tribu sera alors au complet pour commencer notre voyage au Rajasthan :-)

22 Décembre 2024 

Vers 8h30, Kamal notre chauffeur pour la semaine doit venir nous chercher. Ne réussissant pas à prolonger ma sim avec une carte bancaire non Indienne, je demande à l’un des employés de l’hôtel si je peux emprunter les références de la sienne pour faire le paiement et le payer en liquide.

Celui-ci n’en possède pas et m’informe qu’à neuf heures, le responsable de l’hôtel pourra me rendre le service. Nous serons déjà sur la route, je demande la même chose à un touriste Indien attendant lui aussi son chauffeur :

- Donnez-moi votre numéro et celui de votre épouse,  je vais le faire directement de mon portable.

Deux minutes plus tard, les sims sont prolongées d’un mois sans problème...  

Elle est pas belle la vie !

 

Le Van réservé pour notre tour est un douze place, nous sommes six :-) 

Notre premier site, symbole de l’amour et représentant le pays est le Taj Mahal. 

C’est le lieu le plus fréquenté en Inde, situé dans le top cinq des édifices les plus visités au monde. 

Ce mausolée en marbre blanc a été construit au XVII ème pour y accueillir la tombe de l’épouse de l’empereur Moghol Shah Jahan qui décéda en mettant au monde leur quatorzième enfant !

Les dieux sont avec nous, le ciel est bleu, et l’on peut dire que l’endroit ne peut nous laisser indifférent. C’est juste somptueux !

Laura fera une séance photos par un professionnel, le rendu est plutôt sympa et unique !!!  

 

On peut sans complexe critiquer la mégalomanie des têtes couronnées mais cela donne tout de même de belles réalisations !

L’empereur, non content de faire réaliser ce mausolée unique, a le projet ensuite d’en faire réaliser un autre, noir celui-là, pour y accueillir sa dépouille.

Le résultat inattendu est qu’il a été enfermé par son fils dans le fort d’Agra jusqu’à la fin de sa vie quelques années plus tard. Ce fils, tua ses trois frères afin d’être sûr d’hériter du trône. 

Quand la soif du pouvoir, de la richesse dévore les âmes…

 

Le fort d’Agra prolonge notre journée sur la ville du même nom. Celui-ci dont les premières fondations remonte à l’an 1080 est le plus grand fort de l’Inde avec ses 38 hectares et ses remparts longs de 2,5 km. Comme toujours dans ces lieux, de nombreux combats firent l’histoire de ce fort.

Lors des différents conflits au XIX ème, les Britanniques ont détruit une partie des bâtiments pour en faire des barricades. 

Allez, je me lâche, vous avez remarquez, dans les différentes colonies détenues par les Anglais, le partage et la bienveillance n’étaient pas les valeurs mises en avant. Je soupçonne que les Français de leur coté n’étaient pas non plus des anges…

Fermons la parenthèse !

 

En fin de journée, une visite chez un artisan fabriquant des objets décoratifs intérieurs nous a fait découvrir les techniques de travail sur le marbre.

Tout était beau, avec une vraie plus value fait main, avec des prix en conséquence…

 

En soirée, le restaurant buffet de l’hôtel est excellent avec certains plats typiques nous faisant cracher le feu !!!

23 Décembre 2024 

La cité Royale de Fatehpur se trouvant sur la route de Jaipur est une étape touristique de la journée. Cette ville fut la capitale de l’empire Moghol qui correspond à l’apogée de l’expansion Musulmane en Inde. Fatehpur fut la première cité de celui-ci à posséder de beaux édifices religieux et des palais. 

La forteresse entourant sur trois côtés l’ancienne agglomération possède des remparts de six km. Cette curiosité inscrite à l’Unesco couvre 61 Hectares. 

Un mausolée de marbre blanc comme au Taj Mahal mais en beaucoup plus petit, abrite la tombre de Salim Christi devenu Saint.

On peut y acheter de jolis tissus pour les déposer sur sa tombe pour la réalisation de vœux qui nous sont chers. Nous avons plutôt trouvé les tissus chers et sans aucun doute revendus à l’infini pour finir sur la tombe et être rempaquetés pour les ‘clients’ suivants. 

Si Dieu , les divinités, le grand Esprit, le Boudha, Allah existent, ils ont plutôt besoin de bienveillance réciproque entre les humains plutôt que des offrandes ou de l’argent.

Cette considération mise à part, la visite globale vaut le déplacement et nous passerons un temps certain dans cette cité royale.

 

Chand Bawdi est un puits à degrés situé dans le village de Abhaneri. Il fait trente mètres de profondeur comporte 3500 marches en cascade pour treize étages avec une forme de pyramide inversée. En dehors de l’utilité pour l’eau, ces puits à degrés servaient aussi de lieux de cérémonies religieuses.

Le temple voisin de Harshat Mata était lui dédié à la déesse de la joie. 

 

Notre hôtel se trouve à Jaipur que nous allons visiter demain

Un détail d’importance, l’ambiance dans la famille est juste excellente et nous fait le plus grand bien. 

Comme je le dis de temps à autres, c’est dans les séparations et les retrouvailles que l’on mesure l’importance des gens qu’on aime...

24 Décembre 2024 

66 ans !

 

Dans le van pour les étapes de liaison, le bla bla bla est souvent le huitième passager !!!

Bien sûr, de temps en temps des moments de silence ou de mini somme interrompent les discussions sur des sujets très variés... 

Jaipur du nom de son fondateur Jai et pur signifiant ville est une cité de quatre millions d’habitants. Contrairement à de nombreux villages en Inde ayant une longue histoire, celle-ci a été créée  au XVIII ème.

Elle est surnommée la ville rose depuis la visite du prince Albert en 1876 où elle avait été entièrement peinte en rose.

Le palais des vents est l’une des premières curiosités de la journée. Construit afin que les femmes du harem du Maharaja puissent voir la vie quotidienne dans la rue sans être vues, ce palais est juste magnifique. Ce n’est en fait qu’une façade équipée d’escaliers en arrière plan et de mini-balcons donnant sur les fenêtres.

Où comment mettre en situation d’esclavage les jolies femmes  !

 

Le fort de Jaipur appelé fort d’Amber dans son apparence actuelle date de la fin du XVI ème.

Les différents palais ont des travaux de façades impressionnants et sont dans un état remarquable.

En après-midi, nous nous rendons dans un village où il est possible de faire une balade en éléphant. A priori, ceux-ci sont bien soignés et respectés. C’était pour la petite tribu un impératif, au moins au niveau de l’information reçue. On peut toujours se tromper (dans un village d’éléphants, c’est facile!!!), mais ils nous ont semblé bien traités.

En fin de balade, on avait le moment appelée meeting, la rencontre. Prendre le temps de partager des regards, des caresses avec un animal de cette taille est troublant et fort en émotion. Anabelle en versera quelques larmes, de mon coté, l’éléphante me poussera très doucement comme pour un contact au plus près ! 

Les éléphants ont une mémoire exceptionnelle et l’un des employés du village nous indique que si nous revenions dans quelques années, elle serait capable de nous reconnaître… 

Sur tous les animaux ‘utilisés’ pour les touristes, cent pour cent sont des femelles, les mâles ayant des comportements qui peuvent être dangereux !!!

Cette information m’a fait penser à la chanson Miss Maggie de Renaud…

Bon Mesdames, n’en profitez pas :-)

 

Le palais Jal Mahal abandonné au milieu d’un lac ne nous laissera pas un souvenir impérissable,

Le brouillard de pollution présent sur place empêchant d’avoir une belle vue sur l’ensemble.

 

Comme il est habituel avec de nombreuses agences de voyage, les passages chez quelques commerçants font partie des coutumes. Celui d’aujourd’hui est un fabriquant d’étoffes et vêtements réalisant de belles choses dans des domaines variées. Avec Anabelle, Dedette, Florence, Laura, à fond dans les négociations, j’ai demandé à un moment au propriétaire de l’endroit où se trouvait la place pour planter la tente ;-))

 

Nous faisons le choix de faire le retour à l’hôtel à pied afin de ressentir au plus près cette ambiance unique où la population, les animaux, les nombreux commerces, les odeurs, les rues étroites, le bruit, les tuk-tuks, les klaxons incessants font un condensé de la vie Indienne. Certains disent de l’Inde, on aime ou on déteste. De notre point de vue, dans les deux cas il est très enrichissant de voir de près cette vie tellement éloignée de la nôtre.

 

Nous dînons à l’hôtel où le gérant a acheté un gâteau et m’a offert une bière en l’honneur de mes soixante six ans. La gentillesse n’a pas de frontière ! 

En 2013, pour mes 55 ans, nous étions en Zambie et Dedette me rappelle avoir vu une chèvre  qui n’a pas passé Noël…

Dans onze ans, qui sait où nous passerons la soirée du 24 Décembre ? 

 

L’aventure de la vie est pleine de surprises et d’inconnu, remèdes oh combien efficaces contre la monotonie ;-)

25 Décembre 2024

Longue journée !

 

Nous quittons Jaidpur et son palais des vents pour nous diriger vers Jodhpur ou se trouve le fort Mehrangarh surnommé le fort magnifique du haut de ses 122 mètres.

C’est l’un des plus grands du Rajasthan et on y trouve de somptueux palais avec un musée contenant de nombreuses reliques de la vie de la cour Indienne.

Nous y découvrons aussi des tableaux de peintures miniatures où le détail est d’une petitesse incroyable.

Le savoir faire humain n’a pas de limite. Bien des artistes ont malheureusement obtenu la postérité une fois disparus. 

La mort est une issue incontournable mais un moteur extraordinaire pour apprécier la vie maintenant, pas demain...

‘Moi qui suit à l’automne de ma vie’ comme disait Gabin dans sa chanson ‘je sais’, j’ai appris que tout à chacun nous avons un ou des dons. Mettre les humains sur les barreaux d’une échelle sociale n’a aucun sens. On va me répondre que cela a toujours fonctionner de la sorte, qu’importe !

Ne regardons jamais de haut un interlocuteur et faisons en sorte qu’il n’en fasse pas de même !

Tiens, je me suis égaré :-)

 

En fin d’après-midi, Yannick et Florence ont choisi un cours de cuisine Indienne et vont ainsi nous préparer le repas dont nous allons pouvoir profiter ensuite !

Dire que la cuisine est épicée est un minimum… Si vous demandez médium, ce sera probablement trop pour vos papilles gustatives Européennes.

Il m’est arrivé de voir la sueur goûter de mon front !!!

 

En arrivant à l’hôtel vers 22 heures, nous sommes refusés malgré la réservation. Tiens, ça nous rappelle des souvenirs !

Dans ces petits incidents, on apprend qu’il y a des hôtels Indiens sous entendu, sans étrangers ! Ce qui ne vous empêche pas de pouvoir faire la réservation en amont. Nous ne soupçonnons pas un quelconque racisme mais peut-être des procédures administratives un peu lourdes.

Grâce à Kamal notre ‘chauffeur bienveillant’, nous trouvons un autre établissement perdu dans les ruelles. Nous y accédons en Tuk-Tuk avec des pentes improbables. La conduite du chauffeur est plutôt rock and roll ! 

Les tours dans ces trois roues sont toujours un moment de bonheur partagé. La règle des dix centimètres devient bien souvent celle des cinq centimètres ! Sur du long terme, on s’en lasserait peut-être mais occasionnellement, c’est tellement plus marrant qu’une grosse berline feutrée en clim quadri zones… Le confort excessif finit par éloigner les gens. Le tuk-tuk rapproche ;-)

 

Dans ce petit hôtel, les perruches sont en pleine forme et jacassent sans pause. Après avoir compléter le grand livre de nos six passeports, il est plus de 23 heures, nous pouvons enfin nous endormir sans demander notre reste.

 

Encore quelques jours à profiter à deux cent pour cent de ce voyage en commun pas facile à mettre en place au milieu de notre trip au long cours. Sans en rajouter, tout se passe merveilleusement bien…

 

Elle est pas belle la vie !

26 Décembre 2024 

En début de séjour en Inde, je vous parlais de la patience indispensable nécessaire dans le pays. Après avoir été agréablement surpris de la vue du toit de l’hôtel avec les maisons bleues indigo caractéristiques de Jodhpur et du fort surplombant la cité, nous attendons le petit déjeuner… une heure !!!

En vous écrivant ces lignes, nous venons de commander par deux fois avec Dedette des cafés noirs bien chauds sucrés et des toasts avec du beurre. Devinez, nous avons eu deux thés Massala et des biscottes sans beurre. Ce n’est bien sûr pas toujours le cas, mais ce n’est pas non plus une exception…

Jaisalmer, la ville du désert du Thar sera notre dernière grande étape en van avec Kamal. 

On a déjà abordé le sujet, mais j’y reviens une dernière fois ! Bon conducteur, discret, souriant, de service, chaleureux, difficile de rêver mieux. 

En cours de route, nous nous arrêtons au Sacchiyay Maya temple dans le village d’Osian.

Dans le hameau, nous y voyons pas mal de mendiants femmes et enfants. En donnant un peu à une maman  accompagnée de son petit garçon, le billet a été pris sans un merci, ni un petit sourire. Il serait sûrement injuste de porter un quelconque jugement sans connaître son histoire. 

‘Avant de juger quelqu’un,  vit pendant deux lunes dans ses mocassins !’

Le temple aurait pu être bien sans ces multiples grilles posées un peu partout, ce qui gâche un peu la beauté de l’endroit.

Le programme de l’après-midi est de ne pas s’arrêter à Jaisalmer mais d’aller un peu plus loin pour prendre possession de tentes dans le désert du Thar. Celui-ci partagé entre l’Inde et le Pakistan fait 200 000 Km2. Le Rajasthan en possède la part la plus importante.

 

La balade en dromadaire ou chameau est un incontournable et en y réfléchissant, assez peu souvent choisie dans nos différents voyages. On se souvient seulement de l’une d’entre elles en Mauritanie l’année dernière.

En soirée, après un excellent rhum Indien, le repas est servi pour les quarante touristes autour d’un grand espace destiné au feu central, à un groupe de musiciens et d’une danseuse Indienne  portant de superbes vêtements traditionnels. 

En constatant l’émotion ressenti en écoutant les vibrations du tambour à deux faces, je me dis que j’ai très probablement des origines tribales. 

 

Je parlais d’une vie antérieure, mais vous m’aviez compris !!!

27 Décembre 2024

En début de journée, nous retrouvons Dinesh rencontré il y a une dizaine de jours sur le parking du fort. Nous lui avions promis de le faire travailler pour une demi-journée de visite. 

Un petit appel hier pour confirmer, Kamal lui a ensuite parlé pour se mettre d’accord sur le lieu et l’heure du rdv, tout a été comme sur des roulettes. Les deux hommes sont ponctuels, c’est bien agréable !

Ayant déjà visité l’endroit, nous ne reprenons pas les places pour la visite des temples et ne ferons pas de doublon avec un compte-rendu copier coller !!!

Nous passons un super moment au petit restaurant situé sur les remparts de la ville. La photo prise à ce moment là donne un bel aperçu !

Après avoir retrouvé le vendeur de parfum à qui Dedette avait acheté quelque chose lors de notre premier passage, la famille fait aussi de son coté quelques emplettes. Le commerçant n’avait certainement pas prévu de nous revoir une seconde fois ! 

Yannick est passionné photo et nous l’attendons de temps en temps (…). Contrepartie, il nous fait beaux clichés originaux. Merci, mon frère !

Dans ce domaine, tout le monde y a mis sa ‘patte’ et on aura une belle collection :-)

Le Google me dit à l’instant :

- Vous avez manqué des photos partagées !

- ben oui, mais ça finit par faire beaucoup…

Il veut mieux trop que pas assez, on ne reviendra pas ! 

Le frère de Dinesh tient un commerce d’étoffes renommées, nous y passons un petit moment puis,  nous nous rendons ensuite chez un bijoutier treizième génération de la famille à tenir cette affaire. Cet homme vient régulièrement pour son entreprise à… Cholet !

Juste improbable... On se reverra peut-être, on échange les coordonnées.

 

Comme il y a deux jours, la réservation du coucher malgré la confirmation, n’est pas effective. 

Dedette et moi sommes rassurés, nos déboires de ce coté là ne venaient pas de nous !!!

 

Dinesh nous trouve un nouvel hébergement où en l’on essuiera un refus en arrivant. C’était un hôtel pour les Indiens… Grâce aux arguments de celui-ci connaissant le gérant et Kamal en renfort, nous réussissons à entrer dans l’établissement.

 

C’est notre dernière soirée familiale, nous la partageons avec Dinesh, son frère aux étoffes et Kamal. On ne se freinera pas trop sur le whisky et les cigarettes (environ un centime d’Euro la cigarette), un peu comme un premier de l’an !!!

 

Adieu Dinesh et son frère, à demain Kamal, la famille pour une dernière matinée partagée.  

28-29-30 Décembre 2024

L’hôtel de cette dernière nuit n’étant pas vraiment adapté pour une dernière matinée en bonne compagnie, Kamal nous emmène dans Jaisalmer pour prendre un petit déjeuner en terrasse devant le fort ensoleillé. On ne s’était pas tout dit, les conversations allaient encore bon train ce matin. Un café, un thé Massala deux, trois, l’heure approche, nous montons une dernière fois dans le van, qui va nous déposer près du stationnement du Sauvage. La petite troupe se rend sur les lieux, l’occasion de prendre les dernières photos et ressentir une belle émotion. 

Merci à la famille d’avoir fait le déplacement, cette parenthèse restera à jamais dans nos mémoires.

L’Ozaki héritage hôtel est à proximité et nous permet en après-midi de faire des aller-retour au parking pour les bagages, enlever la poussière, graisser les chaînes etc.

Nous sommes vite remis dans le bain, et heureux de retrouver le sauvage. Plus d’un mois que nous sommes en Inde et mine de rien, on a intégré un peu le pays et ses habitudes. On va dire moins crispé sur des fonctionnements qui nous sont étrangers. Le voyageur doit s’habituer aux coutumes du pays traversé, pas l’inverse…

 

Le 29 Décembre, neuf heures nous sommes fin prêts pour notre nouveau départ. Il y a juste à demander au propriétaire de la voiture de retirer celle-ci nous empêchant de sortir et, roulez petit bolide ! Et bien, le ‘juste à enlever la voiture’ durera quasi deux heures. L’Indien en question se lève et malgré des rappels téléphoniques de ceux qui le connaissent, Monsieur prendra son temps. Dedette était déjà remontée comme une pendule, Guyno était plus plus détendu :-) 

 

Enfin, on se retrouve le nez au vent vers onze heures, très certainement adieu Jaisalmer…

 

Seulement 160 km pour éviter la surcote des hébergements sur place, on va se poser cet après-midi et demain à Barmer pour rattraper le retard de collection d’horizons.

La réservation est confirmée pour un hôtel… fermé ! Décidément, ça devient une habitude.

 

A trois cent mètres du lieu indiqué, on en trouve un tenu par deux jeunes bien sympathiques avec tout ce qui va bien, y compris le tarif. 

 

La fin de la journée se passera à la chambre pour mettre en forme les souvenirs sur collection d’horizons. Sans avoir mis les grandes lignes sur une note, nous aurions bien du mal à tout mettre dans le bon ordre. Nous commandons des pizzas très assaisonnées après un apéro aux chips trop épicées ; estomac fragile s’abstenir. Pour comprendre plus facilement, les chips couvraient largement le whisky...Le paquet non entamé finira à la poubelle. 

 

Le 30 Décembre, les mises à jour sont terminées, je me fait faire une petite coupe de cheveux par un Indien très soigneux qui ne m’en laissera pas un sur le sweat-shirt ! Sans la pièce, la coupe coûte 1,12 € avec en bonus un massage du cuir chevelu bien agréable. 

A l’hôtel, les deux jeunes Indiens me demandent un baptême avec le Sauvage. Je les emmène un par un pour quelques minutes. 

Je ne vous raconte pas la largeur des sourires en descendant de la moto…

Vous verrez quelques photos de nos derniers moments ainsi qu’une vidéo donnant les nouvelles de la suite envisagée.

 

Excellent réveillon, et n’oubliez pas, les excès occasionnels sont excellents pour la santé mentale ;-))

31 Décembre 2024

Avant de partir de Barmer, les deux employés de l’hôtel demande une photo sur le Sauvage ; à n’en pas douter un excellent souvenir pour ces deux jeunes, n’ayant pas, comme la majorité des Indiens la possibilité d’aller voir le monde... 

Le début de notre parcours du jour est sur une route à l’Européenne, lisse et large. Les deux bandes d’arrêt d’urgence servent à se ranger quand on croise les véhicules doublant malgré notre présence… 

Lors d’un arrêt au bord de la route, un combi taxi s’arrête. Quelques jeunes Indiens en descendent et se dirigent vers nous. 

- On aimerait vous payer un thé dans un bar un peu plus loin

- Ok allons-y, nous vous suivons.

 

Une dizaine de km plus loin, on se retrouve avec huit Indiens autour de nous ! Nous échangeons pendant une petite demi-heure. Ils sont à l’âge où tous les rêves sont permis…

L’un d’entre eux voudrait voyager. 

- Si tu songes à rouler ta bosse, part mon ami, à pied, motorisé quelque soit le moyen, quelque soit la manière, la durée, tu enlèveras sans aucun doute les œillères que l’on risque d’avoir sans sortir de sa zone de confort.

 

La deuxième moitié de l’étape est plus ‘Indienne’ avec travaux et poussière associés…

 

Une fois n’est pas coutume, l’arrivée à l’hôtel est on ne peut plus simple, l’établissement dans son ensemble est d’un excellent confort, la douche est chaude, la chambre silencieuse et spacieuse, le garage souterrain parfait pour le Sauvage. 

A 28€, c’est cher pour les Indiens mais moins qu’un Formule un en France…

 

En panne d’apéro pour ce 31 Décembre, nous partons en ville à le recherche d’un ‘Wine Shop’ (Magasin vente d’alcool).

On apprend par les autochtones que l’alcool est prohibé dans l’état du Palanpur. Effectivement, on ne trouve aucun commerce dans le domaine sur le net. En désespoir de cause (…), nous allons rechercher un petit restaurant pour cette dernière soirée 2024. 

A peine mis le nez sur le portable, des jeunes arrivent et nous demande :

- On peut vous aider ?

- Oui, nous cherchons de la bière et du Whisky.

La première réponse me suffit rarement, bien des fois l’expérience m’a prouvé que bien peu de choses sont gravées dans le marbre…

Dans le cas présent, nous avons la même réponse que dix minutes auparavant :-(

Nous discutons encore un peu sur d’autres sujets et l’un des Indiens nous dit :

- Pour l’alcool, c’est prohibé mais je connais quelqu’un qui peut vous en fournir…

- Ah, ça nous intéresse !

Deux minutes après, un homme, la petite trentaine me propose bière, alcool fort.

Le prix est élevé pour le pays, mais dans ces conditions, c’est de ‘bonne guerre’ ! 

Dix minutes après, il est de retour avec les bouteilles dissimulées dans le pantalon !

Nous en prenons possession dans un endroit discret, nous voilà parés pour le début de soirée.

Cet état du Palanpur est quelque peu rigide sur certaines règles.

Dedette en arrivant à l’hôtel pendant que je restais à coté du Sauvage a dû fournir la preuve de notre mariage !!!

Nous avons en tête un autre exemple frappant de ne pas toujours écouter la première réponse. Lors de notre tour du monde, à notre arrivée à l’ambassade du Soudan sur Addis-Abeba  en Ethiopie, on nous indique à trois reprises qu’elle restera fermée aujourd’hui.

C’est un jour de visite des chefs d’état Africains dans la capitale. Nous sommes vendredi et on va perdre deux jours de plus.

Nous restons autour de l’entrée pendant une bonne heure, et l’ambassade finit par… ouvrir ! 

 

Voilà plus de deux cents Jours, que nous sommes sur les routes, 2024 fera bientôt partie des souvenirs, nul doute que 2025 sera encore une année bien remplie :-)

 

Yann, hier au téléphone me parlait de l’organisation d’un voyage en Roumanie en 2026, pour célébrer les quarante ans du ‘Coletum moto club’. 

Jeter des ancres au loin donne envie d’avancer toujours et encore.

Dedette plus pragmatique : 

- Occupons nous d’abord de Cap à l’Est, chaque chose en son temps,on verra plus tard pour le reste !

Elle pas tort en cette fin d’année...

 

Meilleurs vœux de bonheur à tous ceux, celles qui font partie de notre vie...

1 Janvier 2025

On est bien en Inde !

 

260 Km pour rejoindre Vadodara, avec un départ à 9h30, on devrait arriver assez tôt à l’hôtel.

C’était sans compter que l’Inde peut toujours apporter son lot de surprises. On se voit refuser l’autoroute qui aurait pu diminuer la durée de l’étape (il y en a très peu).

Comme au Pakistan, en Corée du Sud, leur accès est interdit aux motos. Quoiqu’en Inde, nous en avons déjà pris un sans problème.

Mon papa disait :

‘Bienheureux celui qui a compris qu’il ne fallait pas toujours chercher à … comprendre ! ’

Pour revenir sur la bonne voie, pas d’autres solutions que de prendre trois ou quatre cent mètres en sens inverse ; rien d’exceptionnel dans le pays !

 

On se retrouve sur de longues zones Urbaines où la moyenne est bien faible. Le réseau est ‘en devenir’ sur de nombreuses portions dont l’étape du jour…

Ce que l’on appelle ‘sans gêne’ en France est un comportement normal chez les Indiens. 

Regarder les voyageurs comme on irait voir une pièce de théâtre est dans la norme mis à part que l’on s’installe très près de la scène !!!

Depuis cinq semaines, nous finissons par nous habituer à cette promiscuité. Les véhicules motorisés permettent de garder notre intimité pendant les périodes de roulage.

La famille Poussin il y quelques années avait traversé à pied l’Afrique pendant trois ans.

L’une des choses les plus difficiles de ce voyage extraordinaire avait été le contact permanent avec la population… On les comprend ! 

Dans un village, on fera une demi-heure de bouchon. Un fête y est organisée avec une densité de population incroyable. Les quelques sonos installées sur les camions ont une puissance démesurée. Le bruit est une constante en Inde. Dans les hôtels, parler à voix forte à une heure avancée est la norme...  

Dans l’après-midi, lors une pause Thé Massala, friandises, un homme souffrant de la faim (son physique en a tout les symptômes) nous quémande à manger. Nous donnons un paquet de gâteaux acheté quelques minutes auparavant. 

Cette situation est assez rare rapport à son physique. Les mendiants rencontrés depuis plus d’un mois n’avaient pas la maigreur de ce pauvre Indien.

Vers 17 heures, on est heureux de rentrer le Sauvage dans le parking privé de l’hôtel qui nous est encore une fois… refusé. Nous sommes étrangers ! Ça nous met ‘les abeilles’ mais nos échanges n’y changeront rien. 

Imaginez en France :

- Non Monsieur Madame, vous n’êtes pas Français (ses), allez coucher ailleurs !

L’Intelligence artificielle de Booking est comme beaucoup d’autres, elle ne répond pas à notre demande sur, selon notre point de vue, cette incohérence.

Quelque part c’est rassurant, on est bien loin de la finesse des humains. 

Sur ce sujet, c’est un peu comme les transhumanistes qui nous vendent depuis vingt ans une espérance de vie démesurée grâce à un tas de bricolages génétiques ou autres. Les grands de ce monde meurent comme tout le monde, aux même âges !

En regardant autour de nous, on a même l’impression d’une fragilité plus grande des humains…

Guyno t’es carrément sorti de la route là !

 

Nous repartons de l’hôtel pour aller sur un autre établissement conseillé par l’homme nous ayant ‘mis dehors’. Celui-ci est parfait.  Il ne reste plus qu’à garer le Sauvage…

C’était sans compter sur une voiture de police qui m’arrête, à peine démarré. J’ai promis de rester calme en toutes circonstances…

- Une jeune femme militaire me fait signe qu’elle veut un selfie avec nous.

Elles sont cinq à descendre du véhicule, nous échangeons quelques minutes puis rentrons la moto au parking et nous posons enfin dans un appartement confortable à un petit prix.

Partis à 9h30, installés vers 18h pour ‘seulement’ 260 km sans faire de pause tourisme !

Non, j’oubliais que dans le pays, le tourisme est autant dans les rapports à la population que dans la nature ou les édifices prestigieux...

 

L’Inde est un pays qui se mérite !

 

Demain, nous rejoignons un lieu exceptionnel ;-)

2 Janvier 2025

Les Indiens crachent souvent dans la rue, cela fait partie de leur culture. Surpris les premiers jours, on s’habitue…

Au début de notre parcours dans le pays, nous avions bien apprécié les tenues des femmes colorées, variées, de temps à autre, sexy. Avoir le ventre et les épaules découverts avec un foulard sur la tête est fréquent. En revanche, les jambes ne sont jamais visibles mis à part quelques exceptions. 

Seules quelques jeunes Indiennes portent le Jean ou autres pantalons. 

On est très loin de l’égalité professionnelle, les femmes étant bien souvent cloisonnées à des travaux de nettoyage, d’entretien des espaces publics, voir de btp. Les commerces sont tenus quasi exclusivement par des hommes.

En revanche, les aborder, les prendre en photo est assez facile. Nous sommes souvent conviés par certaines d’entre elles pour un cliché avec Dedette. 

Tous les indiens font un petit signe de tête vers la droite pour dire oui. Ils penchent la tête une fois ou deux !

Ce matin, c’est petite étape de 90 km qui nous attend. Nous avons réservé à quelques km de la plus grande statue du monde !

Sur la route, nous passons sur une zone de chantier ou de jeunes Indiens respirent sans protection des fumées de goudron bien noires. Le lieu de naissance ne donne pas les mêmes chances…

Quelques années avec ce ‘traitement’ risque de les envoyer précocement dans un autre monde :-(

 

Notre réservation est dans un petit village traditionnel. Nous avons quelques difficultés à trouver  la Guest-house. Un jeune Indien téléphone plusieurs fois, finit par prendre son deux-roues et nous y emmener. Il refuse la pièce malgré notre insistance.

Pas de problème concernant notre nationalité aujourd’hui, l’Indienne qui nous reçoit est d’une grande gentillesse. La nature y est puissante ici, une belle terrasse touche la chambre et nous sommes… au calme ! 

Vers quinze heures, nous nous rendons voir la curiosité du jour, unique au monde de par sa taille, la statue de l’unité.

Haute de 182 mètres sans le socle et 240 mètres avec celui-ci, elle est deux fois plus haute que la statue de la liberté. Vous verrez sur la photo des plus grandes statues du monde, l’énorme différence !

Inaugurée en 2018, elle représente l’homme politique militant et indépendantiste  

Vallabhbhai Patel, premier vice-premier ministre de l’Inde Indépendante.

Deux amortisseurs de masse de 250 tonnes lui assurent une résistance à des vents jusqu’à 180 km/heure !

Nous restons en soirée pour voir le spectacle laser de belle qualité. Nous aurons juste un peu de mal à comprendre l’histoire contée en Hindi…

Les photos sont peut-être trop nombreuses, mais comme on dit bien souvent, nous ne reviendrons pas !!!

Les quelques km dans la nature pour rejoindre notre coucher se feront avec un beau sentiment de liberté. Nous croiserons quelques sangliers avec leurs petits.

En prenant un verre sur la terrasse, nous entendons des bruits de présence dans les arbres alentour ; très probablement des singes restant protégés par les feuillages.

3 Janvier 2024

Pas d’urgence, mais la planification du Sauvage me trotte dans la tête. Il va falloir prendre un peu de temps pour écrire à nouveau aux contacts obtenus en Décembre. Après Goa dans une dizaine de jours, la ville d’embarquement imposera naturellement la fin de notre voyage en Inde.

Pour le moment trois options, Chennai, Calcutta, ou Nhava Sheva, regardez sur la carte, on n’est pas exactement dans les mêmes régions !!! 

Chennai à l’Est serait notre port préféré avec, cerise sur le gâteau, le siège social de la marque Indienne de moto,  Royal Enfield !

Seulement voilà, je n’ai pas encore de contact dans cette ville malgré un peu de temps passé sur le sujet.

Notre coucher dans le village était parfait pour passer du temps sur cette problématique et rester une journée de plus. Le sort en a décidé autrement, le net wifi ou réseau ne fonctionnait pas ce matin. Nous allons continuer vers le sud pour rejoindre le célèbre site des grottes d’Ajanta. On se posera un peu plus tard...

Avant notre départ, la femme employée au gîte demande un selfie avec Dedette. Le propriétaire, après un premier contact timide, est heureux d’échanger avec nous.

 

Je vous parlais de ‘sans gêne’ l’autre jour, à contrario, certains contacts sont presque dans la timidité dans un premier temps avec une absence d’expression. La nature humaine est complexe, seul le temps permet d’appréhender avec plus de justesse la personnalité de nos multiples interlocuteurs. Mais dans l’itinérance, le temps est souvent bien court !  

Peu d’hôtel, sur notre route ce matin, nous partons sans point de chute. Pour faire simple aujourd’hui, petites routes, trafic assez dense, bitume torturé, nombreux ralentisseurs, on a connu des menus plus alléchants.

La pause déjeuner est très… Indienne ! Des assiettes vides traînent sur les tables, on va pouvoir manger un bout. Le thé Massala n’est pas possible, nous demandons la carte qui est en Hindi :-(

Les employés ne parlent pas un mot d’Anglais !  

Pas de pepsi ou autres soda, mais du whisky, nous étions en rupture ! Pas question d’y toucher, la limite au volant, guidon, est à 0,03 % selon un site de tourisme. 

Pour le déjeuner, on se rabat sur une bouteille d’eau et finissons pas demander un plat ressemblant au reste de l’une des assiettes sur une autre table. On nous apporte alors quatre petits paquets de chips et autres gâteaux apéro. On ne va pas y arriver, allons-y pour les chips !

Un quart d’heure après, un autre employé arrive en nous demandant si nous voulons des œufs sur le plat ou en omelette ? 

- Pourquoi pas, plutôt sur le plat.

- Je vous mets du pain avec ?

- Oui, s’il vous plaît.

Les œufs arrivent, sans pain, sur le plat et en omelette (…). 

Au moment de payer, on nous apporte un paquet de pain de mie.

Ohlala, ça pourrait finir par irriter un peu !

Un Russe m’avait dit lors notre tour du monde :

- Le bonheur c’est quand on se comprend !

En Inde, il vaut mieux le chercher en dehors de cette notion... 

 

Beaucoup de photos paysannes aujourd’hui, nous sommes pendant une période de récoltes et les charrettes tractées par les bœufs aux grandes cornes sont légion ! Les camps de tentes sont, on l’espère, des camps provisoires pour la saison. Même pendant une période momentanée, on imagine sans effort une absence totale de confort ! 

 

Lors d’une pause, un couple d’Indiens nous propose un petit retour en arrière pour aller prendre un thé à leur domicile. Nous déclinons, ne désirant pas finir à la tombée de la nuit sur Shirpur ville choisie pour la nuit.

Avec la facilité avec laquelle nous avons trouvé un hôtel dans cette ville, nous avons regretté ! 

On fera mieux la prochaine fois !

L’établissement est un ‘une étoile’ avec une douche chaude, un wifi qui fonctionne, un bureau pour le pc, éléments manquant quelquefois dans des trois étoiles…

Bon, quelques cafards s’y promenaient en rentrant de manger à l’extérieur, les couettes, sans drap, doivent être lavées tous les x clients, rien de surprenant, nous sommes en Inde !!! 

4 Janvier 2025

Les petites routes sont l’occasion de rentrer dans le cœur du pays. Ajanta le village de l’état de Maharashtra est notre étape de ce 04 Janvier. Seulement 160 km en majorité loin des grands axes avec une vie liée principalement à l’agriculture. Dans certains pays, on voit rarement des bœufs attelés à une charrette ou une charrue, ici c’est le tracteur qui fait exception.

L’occasion de prendre des images d’un autre temps par rapport à une Europe de l’Ouest ultra mécanisée.

Petite parenthèse sur les tracteurs en France, leur taille a augmenté de manière incroyable. 

Je ne suis pas persuadé que cela soit toujours bien utile. J’oubliais, l’une des manières de faire de la croissance est de rendre obsolète le matériel, quel qu’il soit... Le tout en nous parlant d’écologie, à mourir de rire, ou de pleurer !

Revenons en Inde, en m’arrêtant pour un serrage devant un bar restaurant, le propriétaire vient nous apporter deux thés Massala. Une fois l’affaire terminée avec une dizaine de ‘spectateurs’, nous allons prendre un petit déjeuner dans l’établissement. Au moment du paiement, on nous annonce que c’est cadeau ! 

Lors d’un arrêt à coté d’un troupeau de vaches au milieu d’une ancienne parcelle de bananiers, nous demandons si nous pouvons prendre des images. L’accueil est on ne peut plus chaleureux avec les employés heureux de poser avec ces drôles de touristes. 

En campagne, c’est plus difficile avec les femmes ayant tendance à se dérober, même pour des photos en éloignement. 

Vous verrez une prise de vue de ciel bleu sans autre artifice. Rien d’exceptionnel en de nombreux endroits, mais là nous sommes en Inde et c’est assez rare pour être remarqué, nous ne voyons pas de pollution visuelle. En revanche, les déchets jonchant le sol sont partout :-( 

 

L’hôtel réservé est proche des grottes Bouddhistes d’Ajanta, l’un des incontournables de l’Inde. Demain, nous irons découvrir ces merveilles.

 

Petite citation du Bouddha :

‘Tout bonheur en ce monde vient de l’ouverture aux autres’.

 

A demain ;-)

5 Janvier 2024

Bien commencé, mal terminé !

 

Avant de partir vers les grottes d’Ajanta, la quasi totalité des présents à l’hôtel demande la photo de groupe avec nous, les touristes. Dans cet hôtel de campagne, ils doivent être assez rares…

 

La première étape nous emmène au Nord de celles-ci où nous avons un beau point de vue sur la totalité du site. 

Pour l’entrée principale, le parking des véhicules se trouve à environ quatre km des caves. Un bus hors d’âge nous emmène proche de ces curiosités inscrite à l’Unesco.

Des singes y déambulent en liberté avec une aisance à faire palir un bon gymnaste.

 

Lé début de la construction de ces monastères Bouddhistes a commencé deux siècles avant notre ère, la dernière phase ayant eu lieu selon les scientifiques entre la fin du Vème et le milieu du VIIème. 

Découvertes en 1819, lors d’une partie de chasse au tigre par un officier colonial Britannique, elles font aujourd’hui parties des sites incontournables de l’Inde. Pour une fois, les Indiens peuvent remercier les Anglais…

A l’époque envahis par la jungle depuis leurs abandons vers l’an 700, elles sont aujourd’hui aménagées pour y accueillir de nombreux visiteurs.

On compte trente grottes dans cet ensemble dont certaines contiennent les plus grandes collections de peinture murales Indiennes anciennes. Les chaussures sans lacets sont fortement conseillées, il nous faut les enlever avant chacune d’entre elles…

Quelle que soient les cultures, on remarque encore une fois que les religions ont laissé partout dans le monde des réalisations remarquables. 

En reprenant le bus en milieu d’après-midi, nous échangeons avec une Indienne en voyage organisé avec 90 personnes ! Elle nous donne avec beaucoup de gentillesse des conseils concernant notre parcours à venir, nous sommes preneurs !

 

Vers seize heures, de retour à l’hôtel, je contrôle notre filtre à air et constate que depuis l’Iran, il s’est bien gavé de poussières et autres petits insectes. A notre prochaine pause d’un jour, nous ferons le nécessaire. Merci à Franck, le concessionnaire Honda, de nous avoir conseillé un filtre à air lavable, c’est une excellente idée pour de longs voyages. 

 

L’entretien des chaînes effectué, je veux déplacer le Sauvage de quelques mètres pour le mettre à l’abri. Devinez, je n’ai plus de contact, comme en Iran, même pas l’heure !!!

Il y trente minutes, la batterie fonctionnait parfaitement.

Ce n’est pas possible, cela doit être un problème de court-circuit quelque part. Souci du style à passer du temps sans trouver, surtout quand on est un Guyno pas particulièrement appétant à l’électricité. Je décide tout de suite d’aller à la recherche d’une nouvelle batterie en me renseignant auprès de l’hôtel.

 

Un jeune m’emmène avec son 70 cm³ pour aller à Ajanta à une dizaine de km. Il ne connais pas les zones de travaux et je dois prendre un bon appui sur les repose-pieds et bander un maximum les bras  pour ne pas être éjecté. On se sent vivant !!!

Arrivé chez le ‘spécialiste’, il m’annonce sans surprise qu’il n’a pas le modèle mais qu’il téléphonera demain lundi à ses fournisseurs. Qui vivra verra.

Le retour se fait de nuit avec la même crispation sur les zones ‘off road’.

 

En me couchant, je ne peux m’empêcher de me dire : 

-Ce n’est pas possible de vider une batterie en si peu de temps sans un problème ‘majeur’ !

 

Il est 21h30, le sommeil ferme momentanément les portes de la salle des questions sans réponse...  

6 Janvier 2025

En me réveillant ce matin, je cogite déjà sur mes deux pannes inexpliquées de batteries.

Je constate que c’est au moment où j’ai démonté le filtre à air pour contrôle. Je ne vois pas vraiment le rapport, mais c’est tout de même surprenant.

Le petit déjeuner avalé, je vais regarder sur les câbles électriques si quelque chose me saute au yeux. Du coté du réservoir soulevé lors du contrôle du filtre, seuls des câbles de tirage de la poignée d’accélérateur touchent le réservoir sans contrainte. Alors, comme l’amateur que je suis, je prends les fils visibles en vérifiant un éventuel accroc. Je ne trouve rien jusqu’au gros plus arrivant à la batterie. Il est bien entaillé et je comprends vite  ce qui ‘est passé. En soulevant le réservoir tenu par une sorte de charnière, l’un des éléments de celle-ci est venu écrasé ce gros câble qui s’était mis au mauvais endroit. D’où, un plus avec la masse et une décharge totale de la batterie, euh des deux batteries ! Joe un ami mécano me confirme au téléphone qu’il n’y a pas de fusible sur ce plus d’où une décharge totale.

Trop content d’avoir trouvé la cause improbable de notre problème !

 

Le fils du gérant de l’hôtel m’emmène à Ajanta pour tenter une recharge de la batterie. J’ai un gros doute sur la possibilité de la faire repartir après une décharge totale… Sur ce coup là, j’ai malheureusement raison !

Dans la petite boutique très Indienne (…), une personne, puis deux, trois échangent pour trouver une solution. On me dit qu’il n’y en a pas de disponible, que je devrais commander sur le net (dix jours de délai dans le meilleur des cas), que quelqu’un est parti dans une autre ville pour en trouver une, que le beau-frère de mon pilote verra de son coté si l’on ne trouve pas de solution…

Trois heures plus tard, un homme arrive avec un modèle de la bonne taille avec un ampérage à 9 au lieu de 10 accepté pour ce modèle. Ça doit passer :-)

Je commençais à imaginer prendre une batterie de voiture dans le side avec une connectique adaptée.

Voilà deux professionnels qui nous suivent jusqu’à l’hôtel, pour contrôler que tout est bien ok.

Le Sauvage démarre sans problème, ils me demandent de faire un tour, je m’exécute.

 

La prochaine fois quand je soulèverai le réservoir, croyez-moi, je serai vigilant !!!

On n’avait pas encore eu l’occasion de tester le service Indien, chacun a fait le maximum, j’aurais envie de dire, comme partout où nous sommes allés :-)

Je me souviens seulement d’un refus de coup de main en Zambie vite comblé par une autre local acceptant ma demande. C’est bien peu sur de longues années de voyage.

 

En prenant les bonnes précautions (..), je profite de la fin de l’après-midi pour démonter le filtre et procéder à son nettoyage.

 

A environ cent km d’Ajanta, les grottes d’Ellora devraient nous ravir les pupilles, nous nous y rendrons demain, mais le mardi est leur journée de fermeture. Nous les visiterons mercredi.

 

L’emploi du temps des deux jours à venir va être plutôt cool.

7 Janvier 2025

Vers 10h30, l’emploi du temps plutôt cool dont je parlais hier a été fortement bousculé...

Seulement un petit cent km pour rejoindre Ellora, les zones de travaux sont nombreuses et après environ trente km dans l’une de celles-ci, j’entends un bruit qui me fait fortement pensé au Klonk entendu à Bandar Abbas en Iran proche de l’île de Qeshm. 

Dans les bosses, c’est franchement pas bon, mais si nous devons réparer quelque chose, hors de question de m’arrêter dans la poussière et la circulation…

Après quelques minutes, nous trouvons une station qui, miracle, a un grand espace pavé en dehors de la partie pompe à essence.

A peine arrêté qu’un employé me demande de me déplacer un peu. Je recule d’un mètre et crac la roue du side est en travers comme à Bandar Abbas !

Je connais le tarif, c’est dépose de la caisse, changement du boulon cassé, repose de la caisse…

 

Ce boulon est à mon avis sous dimensionné, il me faudra revoir cette fragilité au retour.

Je commence seul me disant que il va bien y avoir quelques badauds rapidement. L’employé de la station rencontré tout à l’heure est le premier. Je lui demande de me trouver un cric professionnel pour sécuriser. Quelques minutes après, un modèle remplaçant avantageusement celui embarqué dans les bagages, arrive par une autre personne.

Deux jeunes Indiens s’intéresse d’un peu plus près à mon démontage, puis finissent par donner le coup de main. L’un d’entre eux me paraît assez doué et donne de temps à autre le bon conseil.

Pour sortir la caisse de manière confortable, il faut être cinq. 

Il nous manque deux personnes rapidement trouvées dans l’entourage !!!

Le bras oscillant démonté, l’un des jeunes m’emmène avec son scooter chez un mécano de sa connaissance. 

Je suis encore une fois en contact direct avec le monde professionnel avec ses nombreux petits commerces à touche touche où se créent des liens entre les différents gérants.

On me donne une chaise, on m’offre un thé, et le responsable me demande d’attendre quelques minutes. A coté de moi un jeune Indien, je dirais 14 ans, répare le circuit électrique d’un des modèles très répandus dans le pays. 

Je récupère la pièce prêt à être réinstallée avec la mise en ligne de la partie tordue.            Le paiement de quoi que ce soit est refusé par le gérant...

De retour à la station, on entame le remontage. Le jeune qui m’avait emmené en scooter disparaît  et je me retrouve avec celui qui l’accompagnait.

Il est encore une fois de bon conseil, calme, sans être intrusif. Dis de manière différente, il me donne un sacré coup de main avec une sérénité bien palpable.

Autour de nous, c’est un blabla incessant d’une quinzaine de personnes nous regardant nous affairer. 

Au moment de remettre la caisse, on trouve sans problème trois personnes supplémentaires.

 

Cette situation permet de deviner les tempéraments des différents intervenants. Le compétent, modeste, calme qui m’accompagne ; celui qui arrive en fin de chantier avec un conseil toutes les minutes ! l’employé de la station n’ayant jamais mis la main à la pâte mais qui me voyant chercher un outil, l’a bien souvent trouvé avant moi ! Celui qui ne fait rien mais met le nez dans le coffre ou dans l’habitacle sans se soucier un instant qu’il peut nous gêner ; les enfants sans retenus bien loin des problématiques des adultes.

Vers 14h30, tout est remis en place, on finirait par être bon ! 

En voulant donner la pièce à mon aide précieuse, elle sera refusée même en lui mettant le billet dans la poche. Il me serrera juste la main avec un sourire et quittera les lieux... 

 

Comme exprimé en début de compte rendu, j’ai déjà quelques idées sur l’amélioration du Sauvage. Je pourrais en vouloir à Albert le constructeur de ne pas avoir tout prévu mais ce n’est pas le cas.  N’oublions pas que les mises au point des véhicules sont fait par des centaines d’ingénieurs et des essais aussi nombreux !!!

 

Nous testons en réel à l’autre bout du monde, on ne vas pas s’en plaindre, mais dans le cas présent, j’ai bien peur qu’une autre casse du même type nous arrive. 

Achetez un autre boulon de rechange nous paraît être une bonne idée !

 

A 16h30, nous voilà à l’hôtel d’Ellora, non loin des caves célèbres que nous visiterons demain. 

En soirée, nous déjeunons dans un restaurant typique tenu par un père et sa fille d’une grande gentillesse. Ils sont ravis d’accueillir des étrangers qui doivent très rarement entrer dans son minuscule commerce.