Collection d'horizons
Tour du monde
Le temps devant s’améliorer en milieu de matinée, c’est plutôt grasse mat pour tout le monde aujourd’hui. Levé un peu plus tôt, j’en profite pour finaliser la journée d’hier sur Collection-d-horizons. La chaleur du poêle est appréciable, il fait sept degrés à l’extérieur.
Lors de mon résumé d’hier, j’ai omis un détail. En cherchant le coucher, la police arrêtera Alain pour le port du… bob au lieu du casque. Le Chili contrairement aux autres pays traversés pour le moment a une obligation en ce domaine. Ils seront conciliants et donnerons juste un avertissement !
Dix heures quinze, le plein est fait et c’est sous un ciel gris avec un petit dix degrés que nous commençons la journée. En fait, le ciel bleu ne se montrera qu’à de courts moments, et nous ne dépasserons jamais les douze degrés.
Au fil de l’étape, quelques sommets enneigés se découvriront, ce qui permettra quand même de belles prises de vues. La Carretera Austral est pour aujourd’hui principalement goudronnée mais nous ferons tout de même quelques dizaines de kilomètres de piste encore détrempée par les précipitations des jours précédents ; un seul avantage, pas de poussière :-))
Merci à nos pneus mixtes qui nous permettent d’éviter les glissades qui pourraient mal se finir.
Mon pneu avant qui commence à faire grise mine verra arriver la fin de son périple très prochainement.
Les Chiliens dans leur grande majorité sont charmants et nous nous sentons vraiment bien dans ce pays.
Dans deux jours, nous devrions retrouver l’Argentine au village de Perito Moreno. Il nous reste environ 1800 kms avant Ushuaia, c’est peu comparé au treize mille au compteur depuis notre départ !
Jeudi 16 Janvier 2020
Dans le restaurant d’hier soir qui touchait nos chambres, nous étions… quatre. Ce matin au petit déjeuner, nous sommes… quatre. L’endroit est pourtant bien tenu et confortable. Nous nous posons souvent la question de comment font les commerçants pour retirer un revenu suffisant avec des fréquentations à première vue si faible.
Au sujet des restaurants, la coutume au Chili est de payer un pourboire de dix pour cent du montant total. Un peu déstabilisé au départ quand les serveurs nous demandent si on paie avec ou sans pourboire (propina) ; vous voulez payer cent ou cent dix !!!
Les salaires étant à priori faible dans ce domaine, leur rémunération viendrait en partie de ce « propina ». Nous nous plions maintenant à cette coutume.
Nous sommes en été, mais nous nous rapprochons du Sud du continent et les conditions s’en ressentent, fraîcheur et vent font maintenant partie du menu quotidien.
La première partie de l'étape se fait sur bitume mais les zones de travaux sont nombreuses et les attentes en conséquence…
Le ciel dégagé nous permet de faire du superbes photos et profiter de certains paysages somptueux.
Vers treize heures, nous déjeunons dans un bus aménagé à cet effet ; exotique avec belle vue sur la montagne. Dans ce bus, une équipe de télévision de la chaîne Arte fait un reportage sur le Chili et nous disons quelques mots devant la caméra.
En après-midi, une zone de travaux nous stoppera pendant une heure trente ! Au total, cent kms de piste ou la poussière use pilote et passager. Ces conditions donne forcément moins envie de s’arrêter pour de nouveaux clichés, ça tombe bien, les plus endroits étaient plus jolis en début de journée !
A dix neuf heures, nous prenons possession d’ un chalet charmant ou le poêle réchauffe le cœur et l’esprit.
Encore deux cents kilomètres avant la frontière Chili Argentine, si la piste est au menu du jour, nous coucherons probablement toujours au Chili ce soir.
Vendredi 17 Janvier 2020
Somptueuse nature !
Le petit village ou l’on a dormi cette nuit avait une station sur les GPS mais… que sur les GPS ; probablement fermée ces dernières années.
Il doit y en avoir une à trente kms, on croise les doigts qu’elle existe, sinon malgré nos jerrycans de secours, nous ne pourrons joindre la frontière Chili Argentine ou se trouve la suivante...
Puerto Rio Tranquilo, les pompes sont bien là, on est sauvé :-)).
On y rencontre deux cyclistes Suisses, le père et sa fille pour un périple de six mois et un autre de St Christophe La Couperie (proche de Cholet).
Les deux hommes sont en retraite, les Suisses viennent d’Ushuaia, et le Français s’y rend. L’échange est naturel et chaleureux. Nous avons des moteurs eux non, mais l’esprit est le même : le voyage !
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Le Suisse est un colosse haut en couleurs pour qui le rire à l’air d’être un compagnon de route.
Le genre de personnage amoureux de la vie, avec des projets plein la tête ; tiens, j’en connais un autre…
Le Français est plus réservé mais tout aussi passionné.
Ces gens-là ont entre 60 et 70 ans, mais des âmes de jeunes hommes. Les limites viendront mais plus tard, bien plus tard…
La route espérée est… une piste et le restera jusqu’à Chile Chico, proche de la frontière ; deux cents kms à utiliser nos machines dans le cadre pour lequel elle ont été fabriquées !
Déjà abordé en début de voyage, le confort de l’Africa Twin chargée d’au moins 70 kgs de bagages est remarquable, une vraie invitation au voyage. Le joint spi déficient à Mendoza… s’est arrêté miraculeusement de fuir après avoir perdu seulement un à deux cl. On achètera quand même les pièces à Ushuaia, si jamais l’envie lui prenait de recommencer.
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A propos mécanique, la batterie de la Varadéro, en milieu de journée s'est mis sur Off, nous obligeant à la redémarrer en y associant celle de l'Africa. On se dit que ça ne va pas tenir et on imagine déjà la panne au milieu de rien...
Que nenni, elle fonctionnera ensuite sans problème jusqu'à Chile Chico. Quelquefois qu'elle nous fait fait faux bond, un changement rapide va s'imposer.
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En 2013, lors de la traversée du parc de Jasper, j’avais dit que c’était la plus belle balade moto de ma vie ; aujourd’hui, sans faire de surenchères, les paysages longeant le lac du Général Carrera valent ceux du parc Canadien. Juste extraordinaire, alors oui trop de photos à tel point qu’en fin de journée, on souhaitait que les paysages deviennent plus quelconques pour ne plus s’arrêter comme le livreur de pains !!!
A Chile Chico, on trouve une Cabana (cottage) plutôt grand confort qui clôt parfaitement cette journée qui restera gravée dans nos mémoires.
Demain, nous continuerons de rouler en Patagonie, mais du coté Argentin cette fois.
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Samedi 18 Janvier 2020
Encore bien au chaud au creux de notre lit, on entend à l’extérieur ce vent permanent qui va très certainement ne plus nous quitter pendant quelque temps !
La frontière du Chili se passe en quelques minutes, quelques kms plus loins, nous voilà à la porte de l’Argentine !
Alain Véro, se voit refuser le passage, un tampon n’a pas été mis sur un de leurs documents au poste Chilien ! Une petite heure plus tard, tout est ok et nous roulons cette fois-ci sur la ‘routa nacional 40’ au bitume impeccable.
Perito Moreno est notre premier village, il nous faut retirer des Pesos Argentins.
Déjà dit précédemment, les sommes maximum que l’on peut retirer sont très faibles et les frais avoisinent les dix pour cent !
Il est déjà midi passée et avant de reprendre la route, nous déjeunons dans une cafetaria ou les portions sont gargantuesques ; il n’y a pourtant pas de sieste prévue cet après-midi…
Les stations étant plutôt rares dans la région, nous planifions afin de ne pas rester en rade !
Deux cents kms plus loin, une station aux allures de bout du monde est notre point de ravitaillement.
Elle est fermée pour le moment, mais une dame nous indique qu’elle va ouvrir dans quinze minutes. Après plusieurs demandes, les quinze minutes se transforment en trente, puis une heure, une heure trente... Pendant ce temps, dans le jardin de la maison touchant la station, on festoie bruyamment et l’alcool a l’air de couler à flot ! Nous sommes un peu la dernière roue de la charrette.
On commence à calculer avec Alain, notre ‘stock’ d’essence pour voir si l’on peut faire les 225 kms qui nous séparent du prochain lieu de ravitaillement à Gobernador Grégores.
C’est décidé, nous prenons la route ; le vent est au début du parcours trois quart face et en fin plutôt dans le dos. La conso de l’Africa passe de six, à trois litres et demi au cent !
A 55 kms de l’arrivée, il reste un demi litre dans le réservoir, je m’arrête pour utiliser les 7 litres de mes jerricans ; Alain de son coté met dix litres. C’est gagné !
C’était sans compter sur la batterie de la Varadero qui cette fois-ci nous fait le coup de la panne définitive, y compris en branchant celle de l’Africa pour la démarrer.
Nous sommes en plein milieu de la nature, le vent doit souffler à 80 km/heure et il est déjà 7h45…
Que faire ? Quelques minutes de réflexion pour décider qu’Alain Véro vont rester camper sur place dans un creux un peu à l’abri du vent et que de notre coté nous rejoignons la ville de Gobernardo Gregores ou notre ‘mission’ sera de trouver une batterie, petite ou grosse pour les faire décoller de cet endroit au plus vite.
Arrivés sur place vers 21h, le plein d’essence est la priorité, demain on est Dimanche si jamais la station était fermée ; en même temps que le plein, on se renseigne pour un vendeur de batterie.
La réponse est plutôt imprévue :
- Le Monsieur là-bas avec le Pick-Up, en vend.
- Bonjour Monsieur, nous avons des ‘Amigos’ en panne à 55 kms d’ici suite à un problème de ‘bateria’ (je lui fait voir la batterie)
- Suivez-moi (avec une bienveillance qui transpire)
Nous arrivons à son magasin, ou l’homme nous montre une batterie de moto qui n’est pas le modèle de la Varadero. C’est la seule qu’il a en stock et dans le cas présent, nous ne devons pas faire les difficiles…
Après un échange chaleureux, le rendez-vous est donnée demain à dix heures à son magasin qu’il ouvrira pour nous !
La batterie est à l’ancienne et l’acide doit faire son œuvre afin qu’elle soit chargée !
Pas de réseau téléphonique ou Alain Véro sont restés, c’est une panne comme autrefois, ils auront des nouvelles quand nous serons sur les lieux !
Il est 21h30 et nous n’avons pas notre coucher, la première demande dans un hôtel essuie un refus, celui-ci est complet. On nous propose une cabane à cinquante € en nous disant que nous ne trouverons pas ailleurs.
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La suite de l’histoire un peu plus tard, nous avons rdv avec le Monsieur de la batterie à 10 h et nous ne voulons pas faire attendre Alain Véro seuls au milieu de la nature...
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Nous sonnons à deux autres Hospedare sans succès, la nuit tombe et décidons de finalement d’accepter la cabane proposée tout à l’heure.
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Sur le chemin du retour, une gendarme qui sort de nulle part m’arrête :
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- Vous êtes en sens interdit Monsieur !
- Bonjour Madame, c’est bien possible, mais je ne suis pas vraiment du coin… Connaissez-vous un hôtel ?
- Oui Monsieur, à cent mètres d’ici, dans cette rue.
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Elle nous quitte en nous souhaitant une bonne nuit et… en me laissant faire les derniers cinquante mètres en sens interdit avant de prendre la rue indiquée !
L’hôtel est plutôt une auberge coquette ou, magique, il y a de la place à vingt €.
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Bien contents de pouvoir enfin se poser et passer une bonne nuit ; nous ne pourrons nous endormir sans avoir une pensée pour Alain Véro au beau milieu de la Patagonie, dans leur tente sûrement fortement secouée par le vent !!!
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Dimanche 19 Janvier 2020
Dix heures pétantes, nous sommes devant le magasin pour récupérer la batterie. L’homme est là comme promis, Alain Véro vont pouvoir retrouver la civilisation !
Un peu de courses pour leur petit déjeuner et nous prenons la route avec le sourire ; dans une heure, le moteur du Varadero chantera à nouveau !
Nos amis sont heureux de nous voir arriver et dans la foulée nous installons la nouvelle batterie. Nous savons qu’elle est peu faible pour sa moto mais en y associant la mienne, ça le fera !
Nous déchantons rapidement, il est impossible de redémarrer malgré plusieurs essais ; nous devons retourner au village pour trouver un dépanneur !!!
Lors de notre retour, je pense à une corde d’une dizaine de mètres que nous avons dans les bagages et j’imagine un instant tracter leur moto. A trente km/heure sans prendre de risque, il nous faudrait deux heures. On échange sur le sujet avec Dedette, pour arriver à la conclusion qu’il nous faut d’abord chercher un dépanneur et que la corde serait la solution de la dernière chance.
Nous sommes Dimanche, tout est fermé, nous allons sonner à la porte de la maison ou habite ‘l’homme à la batterie’ ! Celui-ci nous ouvre, il déjeune avec son épouse.
Un bref échange, le voilà à nouveau dans son magasin à téléphoner pour trouver une solution.
Pas de dépanneur ouvert dans le village, il appelle alors un ami à lui, propriétaire d’une remorque et nous dit :
- Vos amis ne peuvent pas rester au milieu de rien, nous allons partir avec mon pick-up et la remorque.
On se retrouve dans une demi-heure ici.
Vers seize heures, me voilà installé à l’arrière du pick-up et roulez petit bolide arracher à la nature et au vent violent nos amigos !!!
Sur place, grâce à un booster de batterie, la Varadero démarre et Alain prend le chemin du retour devant notre véhicule. En cas de nouvelle panne, nous chargerons la moto sur la remorque.
Arrivés sur Gobernardor Grégores, nous constatons malheureusement que le souci n’est pas la batterie mais probablement un problème de régulateur ou d’alternateur ! Et là, pas de commerce deux roues sur place et en conséquence de solution en pièce de remplacement.
L’homme à la batterie est équipé de testeur mais ne sait diagnostiquer les différents éléments du circuit de charge ; nous pouvons appeler demain matin Charles un ami sur Redon qui saurait en vidéo nous aider au diagnostic…
La première concession Honda est à El Calafate à 330 kms et une autre plus importante à Rio Gallego à plus de 700 kms. Il nous faudrait nous rendre là-bas pour réparation et commande des pièces nécessaires…
Une solution est alors envisagée ; embarquer sur la Varadero une batterie de voiture qui grâce à son énergie permettrait d’avancer par étapes en prenant bien soin de la charger tous les soirs.
Ce n’est pas très confort, mais cela éviterait d’être bloqué ici.
La décision est prise, demain matin à dix heures, la ‘grosse’ batterie sera montée dans une des valises, en espérant qu’elle puisse nous faire avancer d’au moins deux cents kms avant d’être à plat.
Ce n’est pas l’idéal mais on n’a pas trouvé mieux !!!
Ah oui, j’oubliais, le joint spi de l’Africa twin qui s’était miraculeusement arrêter de fuir, a repris de plus belle aujourd’hui.
Il y a des jours comme ça…
Lundi 20 Janvier 2020
La batterie voiture est prête ce matin pour alimenter la Varadero en électricité pour… x kms.
C’est le x qui gêne un peu, beaucoup... Si elle nous laisse en rade au milieu de la pampa, c’est rebelote un petit campement dans la nature et les ennuis qui vont avec.
L’achat d’un chargeur à 180 € (!!!) complète l’équipement pour redonner l’énergie indispensable pendant la nuit.
El Calafate avec, à priori une concession Honda est à 330 Kms ; c’est à notre avis, un peu ambitieux et nous coupons la poire en deux avec un arrêt au village Très Lagos (Trois lacs) situé à 170 Kms.
Bien nous en a pris, les voyants de la Varadero commençaient à clignoter en arrivant.
La route traversait aujourd’hui des paysages classiques en Patagonie, des grands espaces légèrement montagneux. Désolé d’en parler plus que de mesure, mais le vent est très, très présent et… permanent. On s’habitue malgré tout à être secoué de droite et de gauche fonction des remparts naturels de la nature, des ponts, et de la direction.
Dans cette région, on entend peu le moteur de la machine comparé au sifflement du vent…
Pas vraiment prévu ce matin, nous ferons 57 Kms de pistes bien alimentées par endroit de couches de graviers bien épaisses qui associées aux rafales, oblige à la vigilance constante…
Une belle virgule à 40 Km/h, nous fera passer par très loin d’une belle gamelle !
Lors d’un rare moment ou je suivais Alain d’un peu trop prêt, celui-ci s’arrête pour observer un petit Tatou. Je m’arrête en très léger déséquilibre, une bourrasque vient me filer un petit coup de main et patatras, voilà l’Africa couché sur le flanc gauche. La bagagerie protège efficacement mais la fesse de Dedette aura besoin du magique contre coup ;-))
Sur cette piste, nous croisons un motard en routière petite cylindrée chargée au maximum. Il est arrêté au beau milieu des graviers manifestement épuisé par la roue avant qui n’en finit d’aller de droite à gauche. Personne ne l’a probablement pas informé que dégonfler les pneux permet de faciliter sensiblement la tâche !
Très Lagos est un petit village perdu au milieu de la nature, mais nous trouvons sans problème le coucher. Malgré notre escapade d’il y a six ans en Hémisphère Sud, je n’avais jamais remarqué qu’ici le soleil tourne dans le sens inverse des aiguilles d’une montre ; incroyable, moi qui dit souvent me fier au soleil pour savoir si je suis dans la bonne direction.
On en apprend tous les jours :-))
Vers vingt heures, plusieurs motards Argentins arrivent au gîte avec des motos de petite cylindrées comme il se vend en majorité dans le pays.
Peu importe la monture, l’ambiance est festive alimentée par quelques bonnes bières non oubliées dans les bagages !
C’est universel, après une bonne journée sur la route, on aime se retrouver autour d’un verre, d’un plat en se racontant nos histoires, nos ressentis, nos projets.
Tout ce qui n’est pas partagé est… perdu !
Ça faisait longtemps que je ne m’étais pas mis un petit Johnny sur l’ordinateur ; je finirai sur une phrase d’une de ses chansons
‘Rester libre’,
Un peu comme une définition du voyage !
Tout pour rester libre de partir avant que l’habitude me prenne tout mon temps ;-))
Mardi 21 Janvier 2020
Comme hier, les amigos partent devant, si jamais la panne électrique avait la mauvaise idée de survenir avant l’arrivée à El Calafate notre destination du jour.
Pour préserver la batterie, pas question de s’arrêter pour clichés et autre vidéos, les 170 Kms se feront d’une traite pour eux.
De notre coté, on rattrape notre retard pris lors des pauses en roulant à l’ancienne :-))
En Patagonie en dehors des villes, la présence de police et autres radars est inexistante.
Nous nous rapprochons des zones glaciaires et les sommets enneigés apparaissent à nouveau à l’horizon.
Nous avons l’adresse d’un commerce Honda motos afin de traiter en priorité la problématique de la Varadero. En fait, malgré des infos sur le net à ce sujet, pas de concession.
Un réparateur auto moto, d’une chaleur humaine proche des glaces du Perito Moreno nous envoie chez un ‘spécialiste’ en électricité.
Sur place, on comprend rapidement qu’il ne peut rien pour nous mis à part charger à nouveau la batterie. Il diagnostique tout de même un alternateur hs.
Pendant ce temps, Dedette et moi faisons le tour de la ville pour trouver un professionnel compétent sur le sujet !
Une heure trente à être envoyé de gauche à droite dans des boutiques minuscules, des réparateurs motos qui ne s’occupent pas de… motos, vers des adresse fantômes aux abonnés absents.
Tout ça pour revenir chez le spécialiste en électricité ou Alain Véro, nous attendent avec la batterie à nouveau chargée ! Il y a tout de même une bonne nouvelle,le professionnel vient de leur donner une adresse à Rio Gallegos ou il est possible de refaire leur alternateur ; c’est peut-être la solution !
Nous vérifierons au gîte si les renseignements donnés donnent bien sur une entreprise toujours en activité…
Il est 16 h, la ‘cabana’ est sympa et il nous reste à jouer les vacanciers fainéants. Un petit café, deux cafés, un petit tour en ville pour faire les courses, un apéro, deux apéro….
Une bonne nouvelle, la société qui reconfigure les alternateurs existe bien et est même ouverte le Samedi ; on croise les doigts pour qu’il ne soit pas en congés !
Sinon, ce sera commande sur le net avec livraison….. bla bla bla….
On en est pas là, chaque chose en son temps.
Deux objectifs à court terme, aller voir demain le king Glacier Perito Moreno à portée de batterie d’El Calafate.
Après demain, se rendre à Rio Gallégos pour… réparation.
Ushuaïa le 25 , c’est mort, mais on n’en a jamais été aussi prêt ;-))
Mercredi 22 Janvier 2019
Le Perito Moreno, l’un des plus grands glaciers d’Amérique du Sud est notre curiosité du jour.
D’une surface de 250 Km2, d’un front de cinq Kilomètres, d’une longueur jusqu’à trente kms et d’une profondeur maximum de sept cent mètres, il fait partie des géants.
Tous les spécialistes ne sont pas d’accord sur le sujet, mais en apparence, il serait le seul à continuer à progresser malgré le réchauffement climatique.
En début de journée, la chance est avec nous, le soleil nous accompagne et nous en profitons car un temps maussade est prévu pour l’après-midi.
Nous rencontrons un couple de Péruviens d’un âge certain (proche du notre…) en provenance de leur pays et se rendant jusqu’à Ushuaia. Leur monture d'une marque inconnue, d'une cylindrée de seulement deux cents cm³ est chargée au maximum.
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Heureux de leur périple, leur bonheur fait plaisir à voir et prouve s’il en était besoin que l’aventure n’est pas liée à la cylindrée de la machine.
Sur le parking, nous prenons quelques photos de motos de baroudeurs ; les bagageries sont souvent complétées au maximum.
Le Perito Morino est majestueux, gronde à intervalles rapprochés à chaque avancée et lors des vêlages (lorsque les masses de glace se détachent du front). Ces grondements ressemblent à s’y méprendre à des coups de tonnerre ; impressionnant !
Désolé, les photos sont silencieuses ;-))
Comme prévu sur le Web ce matin, le retour sur El Calafate se fait sous la pluie, la batterie d’Alain a fait gaillardement l’aller retour sans se plaindre.
En arrivant au gîte, lors d’une intersection à gauche, l’eau coule sur le béton de la rue de gauche ou nous nous engageons. Comme pour Alain Véro il y a quelques semaines, nous chutons en glissant sur de la mousse accrochée au béton par le passage permanent de l’eau à cet endroit à tel point qu’il est même difficile de tenir debout ; pas de bobo, ni de casse.
Nos amigos dans l’histoire passerons par un autre itinéraire pour éviter ce piège.
Demain, à Rio Gallégos, nous espérons vous donner de bonnes nouvelles pour l’alternateur.
Jeudi 23 Janvier 2020
Aujourd’hui doit être une bonne journée !
L’adresse donnée à Rio Gallégos nous paraît fiable et le rebobinage de l’alternateur devrait pouvoir se faire là-bas.
Plus de trois cents kms pour cette étape, ce qui nous obligera à La Esperanza à faire une pause charge batterie !!!
Nous prenons une grosse averse avant ce village au nom évocateur. La température descend à dix degrés avec un vent devinez… à écorner les taureaux !
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Lors de l’arrivée de la pluie, je tarde un peu pour mettre les tenues, et ne voit plus la Varadero dans le rétro. Je doute que ce soit pour l’équipement mais la panne de batterie planant toujours dans le mental des troupes, nous décidons de revenir sur nos pas.
Sur le bitume impeccable, j’aurais du mal à faire demi-tour avec les gifles données par le vent !!!C’était bien pour les tenues, le V2 tourne joyeusement lui :-))
A l’arrivée sur La Esperanza, les amigos sautent sur la première prise du bar de la station et nous sommes ‘contraints’ à une bonne restauration ;-) en attendant que la batterie ait repris des forces.
Nous y rencontrons un cycliste Français à la retraite, en voyage depuis deux mois sur le continent en vélo. Il n’en peut plus de ce vent et décide de faire du stop dans la station pour rejoindre Punta Arenas un peu plus au Sud au Chili.
Sur ces longues lignes droites de la Patagonie Argentine balayées constamment par un vent puissant, la population de cyclistes a considérablement diminué voir disparu depuis la Carretera Austral du Chili.
Nous rejoignons sans souci Rio Gallegos et après une petite charge à la chambre d’hôtel, nous nous ‘précipitons’ à l’adresse du professionnel en alternateur.
La façade est propre et les clients y sont nombreux. Effectivement, ils peuvent refaire des stators d’alternateur... mais pas ceux des
motos :-((
Pendant les deux heures qui suivront, nous serons ballottés d’une adresse à l’autre sans autre résultat !
Autour du traditionnel apéro, pas grand-chose à arroser ce soir, ou plutôt si, on arrose notre quasi traversée du continent, le mail que nous faisons à la concession Honda d’Ushuaïa pour demande de commande d’alternateur et de régulateur, la décision d’embarquer une deuxième batterie de voiture pour augmenter l’autonomie !
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En effet, demain, nous avons la frontière Argentine Chili, le détroit de Magellan, et en conséquence quelques démarrages que l’unique batterie ne pourra assumer.
Voyons le coté positif, cela nous oblige à faire des arrêts boissons et repas régulièrement !!!
Au café central de Rio Gallégos, en fin de soirée, nous rencontrons un couple de voyageurs sur les routes depuis 2018 avec un Land Rover. D’une grande gentillesse, ils ont mille choses à raconter, nous en avons aussi quelques-unes en échange :-))
Juliette après que nous ayons raconté nos déboires mécaniques, nous propose demain d’appeler la concession à Ushuaia afin d’avoir une réponse rapide au mail envoyé ce soir. Son pays d’origine est l’Argentine mais le couple vit en France. Elle maîtrise parfaitement les deux langues.
Le rendez-vous est donné à leur hôtel non loin du notre. Son ami sera lui, de son coté chez Land Rover pour maintenance mécanique !
L’espoir fait vivre et malgré tout, on avance !!!
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Vendredi 24 Janvier 2020
Il est neuf heures quarante, Juliette nous attend comme prévu à l’hôtel Santa Cruz.
De leur coté, Alain Véro sont partis compléter la centrale électrique en achetant une deuxième batterie plus puissante que la première !
Juliette arrive à joindre sans problème le concessionnaire d’Ushuaia qui n’a pas eu le temps de traiter notre message ; il nous promet un retour dans la matinée. On croise les doigts !
Vers onze heures, les quatre compères se rejoignent à ‘leur’ hôtel. La deuxième batterie est en charge, Honda Ushuaia nous a répondu qu’il n’est pas possible d’avoir ou de réparer un alternateur de Varadero !!! Les doigts devaient être mal croisés...
Et m….
Pas d’autres solutions que téléphoner à Charles en France pour commander chez Honda Europe les pièces. D’après lui, elles ne partiront pas de France avant Mardi ou Mercredi prochain et un délai d’une semaine paraît un minimum ensuite avant l’arrivée en Argentine.
Nous avons deux jours pour arriver à Ushuaïa, il n’est pas envisageable de rester plus de dix jours là-bas.
Nous décidons que nous récupérerons les pièces chez un transitaire à Buenos Aires. D’où, vous l’avez deviné, entre trois mille cinq cents et quatre mille bornes avec la petite centrale électrique.
On aurait pu zappé Ushuaïa et ainsi les mille kms aller retour, non je déconne Ushuaïa n’est pas zapable ;-)
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Tous ces échanges nous emmène à Midi passé, la pluie fait plip plip plip à l’extérieur, la prochaine étape à un Ferry et deux passages de frontières, vous l’avez compris, on reste à Rio Gallegos cet après-midi.
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Nous tuons le temps en allant chez un glacier spécialisé déguster d’excellentes glaces ; essayer d’ouvrir un commerce de dégustation de crudités, vous y verrez moins de monde !!!
Demain, fini de s’amuser, on reprend vraiment la route. Les motos n’avaient pas compris le chargement vers neuf heures et l’inverse en fin de matinée !
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Je finirez par une blague excellente de notre ami Guy-Noël (l'autre !) au sujet de notre chute sur la mousse détrempée :
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"Une petite mousse et te voilà par terre... Tu en as pourtant ingurgité quelques-unes sur toute la planète ! Il faut te reprendre ! "
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Reste comme tu es Guy-Noël, un humour comme celui là, on en redemande ;-))
Samedi 25 Janvier 2020
Pas question ce matin de trop traîner au petit déjeuner, nous avons 380 kms pour rejoindre le coucher à Rio Grande sur la côte Atlantique, une première frontière pour entrer au Chili, un ferry à prendre pour traverser le détroit de Magellan, si c’est comme en 2013, de la piste et une deuxième frontière pour à nouveau entrer en Argentine !!!
Emploi du temps agrémenté probablement par une charge batterie en cours de route…
Alain Véro teste aujourd’hui la deuxième batterie plus puissante grâce à qui notre autonomie devrait augmenter sensiblement.
Le temps est sec et le début de l’étape se fait, c’est assez rare, avec un vent modéré. La première frontière se passe assez vite, et nous arrivons vers 11h à Punta Delgada là ou nous devons prendre le Ferry pour le détroit de Magellan. Comme on pouvait s’en douter, le vent s’est levé et est même en pleine forme…
Une petite parenthèse sur Magellan, je viens de parcourir rapidement le résumé de ses aventures et de ses découvertes ; rester célèbre pendant des siècles pour avoir été précurseur l’est parfois au prix d’aventures d’une extrême difficulté, de relations de voyage conflictuelles et dans son cas, au prix d’une mort à 41 ans !
La chance est avec nous en arrivant au détroit, nous voyons les autres motos entrer dans le Ferry, nous doublons la file de voitures et y entrons sans aucune attente.
Il y a six ans dans cette région du Chili, les routes étaient en partie non bitumées. C’est maintenant de l’histoire ancienne, tout est terminé sur notre parcours et nous ne nous en plaindrons pas.
Une bonne averse fera passer la température de 19 à 10 degrés avec un angle permanent de la moto pour contrer le vent qui ne se fait pas oublier.
Quelques kms de piste entre la frontière Chilienne et celle de l’Argentine et nous voilà en direction de Rio Grande notre étape du jour.
Je n’en ai pas encore parlé mais la nouvelle batterie achetée pour compléter la première fonctionne à merveille, il ne sera pas nécessaire d’en changer dans la journée ni de lui donner un complément de charge malgré plusieurs démarrages. C’est une très bonne nouvelle pour la suite de notre voyage.
Le mot liberté s’invite à nouveau dans le mental de nos amigos et en conséquence aussi dans le nôtre !!!
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Souvent abordé lors de discussions sur le voyage et l’aventure, la possession de son propre véhicule apporte une liberté indiscutable mais aussi son lot de maintenance qui peuvent parfois être des contraintes passagères.
Avant hier, prévoyant le changement prochain de nos pneus arrières, nous avons reçu un devis d’un professionnel Argentin : 450 € pour celui de la Varadero et 560 € pour l’Africa ; vous avez bien lu !
En sachant qu’un Argentin gagne en moyenne 500 € par mois, on comprend pourquoi les grosses cylindrées sont quasi absentes de ce pays. L’Africa Twin coûte ici le double du prix Français.
En fin de journée, nous irons faire les courses dans un supermarché, avec une file d’attente d’une demi-heure à la caisse. Devant nous, deux femmes sur lesquelles, sans trop savoir pourquoi, mon opinion n’étaient pas très positive. Elles nous proposeront de passer devant elles, compte-tenu du peu de marchandises que nous avons.
Guyno, te voilà remis en place sur des jugements quelquefois un peu trop rapides !
Le chemin vers l’excellence est toujours en construction ;-))
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Demain, on pourrait bien avoir quelque chose à arroser !!!
Dimanche 26 Janvier 2020
Souvent heureux de monter sur nos machines, mais aujourd’hui est un jour particulier, nous devons réaliser l’un des objectifs de notre voyage :
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Finir la traversée du continent Amérique du Sud !
Il y a 15300 Kms, nous étions dans la chaleur humide du climat tropical de Carthagène, la température de l’étape Ushuaia notre destination du jour, oscillera entre dix et quatorze degrés avec comme il le dise à la météo, une jolie brise !!!
Durant les cents premiers kms, rien de particulier, nous connaissons maintenant plutôt bien les landes à perte de vue balayées par le vent. Sur les photos, vous verrez un troupeau de vaches ressemblant à s’y méprendre à nos Françaises. Il se dit que des élevages intensifs sont pratiqués en Argentine, celles-ci sont élevées dans de vrais prés et donnent sans aucun doute une viande succulente.
Sur un autre cliché, un panneau ’victime fatal’ ; en dehors des mausolées au bord de la route, une manière d’inciter les usagers de la route, à la prudence et peut-être aussi une marque de respect pour le (la) disparu(e).
Dans un autre endroit, nous croyons à une entrée d’Estencia (vaste exploitation agricole) qui est en fait un territoire appartenant à YPF une société pétrolière Argentine. La recherche de pétrole continue activement sur la planète, et à horizon de nos espérances de vie, le pétrole continuera certainement à être l’énergie phare de nos sociétés.
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Un petit détail concernant nos photos, les amigos y sont assez peu présents par choix personnel que bien sûr nous respectons.
Il y quelques jours, nous avions remarqué la disparition des vélos sur la Routa Nacionale 3, nous en avons vu à nouveau. Arque bouter sur les pédales avec un développement minimum quand le vent est contraire, on soupçonne que les distances journalières doivent être bien faibles.
Chapeau bas à ces hommes et ces femmes qui ont choisi l’absence de poignée d’accélérateur.
Nul doute que leur mental doit être un peu...musclé !
En se rapprochant d’Ushuaia, les arbres font à nouveau leur apparition. Les conditions climatiques difficiles de la région donnent des formes laissant entrevoir leur difficulté à croître et rester en vie.
La montagne fait progressivement son apparition, avec de la neige sur les sommets.
Vers quatorze heures, le bonheur s’écrit en en sept lettres :
U S H U A Ï A
C’est la première fois pour Alain Véro, et la deuxième pour nous.
L’endroit est mythique et le challenge est dans la poche ;-))
Nous avions prévu une arrivée au 25, nous sommes le 26, ce n’est pas si mal avec nos petits ennuis ;-))
En soirée, nous arrosons l’évènement au restaurant ‘La Estancia Parrilla’ ou la viande excellente est à volonté.
Une bonne adresse à mon avis pour 2022 …
Lundi 27 Janvier 2020
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Ce Lundi est plutôt orienté maintenance des machines.
Le résumé du jour est forcément moins ‘sexy’ :-(
Alain Véro doivent trouver un pneu arrière, le leur ayant entamé les repères d’usure.
De notre coté, nous devons nous rendre chez Honda pour un changement des joints spi de fourche de l’Africa.
On se retrouve plus tard…
Chez Honda, la moto est prise en charge et on m’annonce une réparation demain soir 18h. On aurait préféré plus tôt mais ce n’est à priori pas possible. N’étant pas équipé, il ne peuvent pas changer mon pneu avant ; de ce coté là, on trouvera facilement un professionnel pour le faire.
Quatre kilomètres pour rentrer ‘au bercail’ ou nous retrouvons les amigos qui ont trouvé leur pneu et l’on fait changer ; parfait !
C’est trop tôt pour changer le notre mais Alain en a vu un en stock chez le commerçant qui lui a vendu le leur. Il vaut mieux tenir que courir, nous irons l’acheter dans l’après-midi.
Au sujet du prix des pneus rapport au mail reçu il y a quelques jours, celui de la Varadero est deux fois moins cher (210€), le notre trois fois moins (190€) ; allez comprendre !
Dans ce sens là, il n’y a pas de problème ;-))
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Vous verrez sur les photos, on a trouvé le Graal du bar, le bar Idéal ; plus de quarante ans qu'on le cherchait !!!
Dans le pays, les peintures représentatives sur les murs sont assez courantes, Ushuaia ne déroge pas à cette particularité Argentine.
En fin d’après-midi nous réservons un bateau qui nous emmènera demain matin faire le tour d’îles à proximité d’Ushuaia. Nous devrions pouvoir y voir de près la faune représentative de la région.
Mardi 28 Janvier 2020
Restons Zen :-)))
Nous devons récupérer la moto ce soir, on en profite pour prendre la mer et faire un peu de tourisme maritime.
La bateau est seulement de douze personnes, nous avons pris hier soir les quatre dernières places, du moins c’est ce que l’on nous a dit !
Nous arrivons un peu avant dix heures comme prévu. Un café nous attend, mais nous sommes seulement six personnes… Le temps est froid mais clément.
On nous informe que le capitaine du bateau va indiquer dans quelques minutes si le temps permet de sortir ; bizarre, sur la météo, pas d’alerte.
Dix heures quinze, on nous indique :
- Le bateau ne partira pas aujourd’hui, en raison du temps.
Le mental ne peut s’empêcher de penser :
- Madame, ce n’est pas plutôt que votre bateau n’est pas complet et que ce n’est pas rentable pour vous de partir pour seulement six personnes.
On ajouterai même :
- Les quatre dernières places n’étaient sûrement pas les dernières…
Bon, nous voilà devant un emploi du temps à remplir sans moto pour nous.
Un petit café en ville puis Alain Véro décident de faire la fin de la routa nacionale 3 située à 25 Kms. Les photos de l’endroit sont les leurs.
Nous avions fait cette partie en 2013, on regrettera moins notre absence de ce jour. Et puis, on doit avoir des nouvelles de l’Africa, on va suivre la réception de mail de près.
En amont, j’envoie un courriel pour avoir des infos ; deux heures après, je reçois le message suivant (traduction avec notre ami Google) :
-Ce retard dû au manque d'un outil sur lequel nous travaillons, nous vous en informerons, aujourd'hui je ne le vois pas possible.
Alors là, s’il faut fabriquer un outil pour changer deux joints spi de fourche, je m’en vais récupérer la moto si le démontage n’est pas commencé. Les joins tiendront bien quelques milliers de kilomètres de plus (ils ont déjà tenu 4000 Kms), la fuite est minime pour le moment. J’envoie le mail suivant :
- Si le travail n’est pas commencé, je viens récupérer la moto en achetant les joints. Merci de votre réponse.
Ne recevant rien rapidement, j’appelle alors sur le téléphone de Honda et sort magnifiquement la phrase ci-dessus en Espagnole préparée avec notre ami Google. Le seul souci, c’est que je ne sais pas écouter la réponse.
Comme vous pouvez le deviner, l’échange dure peu, mais au moins on peut espérer qu’il a pris note des instructions.
Sans tarder, me voilà reparti du gîte pour me rendre directement à la concession à quatre kms d’ici.
Sur place, Senior P... m’emmène dans l’atelier. Là, notre partenaire l’Africa est estropiée d’un tube de fourche…
- Monsieur Poirier, c’est la première fois en Argentine que nous avons à faire cette réparation et nous n’avons pas les outils nécessaires.
- Mais, vous auriez pu me le dire lors de nos échanges de mails !
- Nous ne le savions pas ; de plus, le joint avait été mal monté et le tube à son sommet a le chrome qui décolle (photo à l’appui), aussi il faut le faire rectifier.
- Humm, j’aurais peut-être pu être prévenu !
- Oui mais maintenant qu’il est démonté, nous n’avons plus le choix. Nous sommes en contact avec le responsable service après vente Honda Argentine (…).
- Rien que ça ! Et pour le délai, pouvez m’en dire un peu plus (facile, pour le moment aucune info sur le sujet) ?
- On va faire au plus vite...
- Mais encore ?
- On fait de notre mieux...
Vous comprenez maintenant la photo du Guyno énervé !
Traverser l’Amérique du Sud, c’est bien, mais il va bien falloir décoller de la ville de la fin du monde !!!
Lors du retour, je me dis que j’ai le temps (…) et malgré le temps pluvieux, j’en profite pour prendre quelques nouveaux clichés de la ville de la Fin del mundo, avec entre autres :
- Une 4L originale équipée d’une tente de toit
- Un tandem nous faisant penser à notre projet Australie 2021 ; il y a même la place pour la bouteille de Vino Tinto !
- De nouvelles peintures,
- Un panneau indicateur San Martin que l’on retrouve dans toutes les villes d’Argentine,
SanMartin célèbre général Argentin, est l’un principaux acteurs des prises d’indépendance Sud Américaines
- Les peintures de célébrités avec entre autres Gunter Pluschow, premier aviateur ayant survolé les montagnes de Patagonie.
- Des rappels au bagne d’Ushuaia fermé en 1947
- Des dessins des Yagans peuple Amérindien qui peuplait cette région avant l’arrivée des blancs
- Notre Africa Twin Estropiée !
Il pleut sur ma capuche en rentrant ‘à la maison’, mais j’ai le cœur gai. Après ma déception du milieu d’après-midi, on se dit qu’on est au bout du monde et que l’on ne va pas se gâcher la vie pour une malheureuse fourche de moto !!!
Dans quelques temps, les jours perdus ici n’auront pas beaucoup d’importance.
Un Whatsapp avec des amis Charles et Florence finit chaleureusement cette journée ;-))
Mercredi 29 Janvier 2020
Au vu de l’échange d’hier après-midi avec Honda, je doute fort que mon amie l’Africa soit remise sur pied aujourd'hui.
Le temps est encore frais et maussade et incite à rester au chaud au moins pour ce début de journée. Le petit déjeuner s’éternise, puis en milieu de matinée les amigos décident de partir sur la route de l’Estancia de Puerto Harberton située à 80 Kms d’ici.
Comme hier, les photos de la ballade sont les leurs. Les nôtres étant quasi exclusivement Ushuaia intra muros !!!
Fin de matinée, Dedette et moi prenons un apéro prolongé en écoutant nos musiques préférées.
Moment intime d’échange ou le bonheur d’être ensemble se mélange avec délice aux sentiments d’amour et d’amitié de notre famille et de nos amis.
Merci à vous tous de faire partie de notre histoire…
Si l’on y prend garde, la bouteille y passerait mais les meilleurs choses ont une fin.
Vers 14h, Le Whisky et le Martini retournent au rude climat du réfrigérateur !
Lors de notre réservation de bateau (ensuite annulée), on nous avait donné des bons gratuits de consommations dans des établissements de la ville.
Qu’à cela ne tienne, nous n’avons pas déjeuné, c’est l’occasion de les utiliser.
Le premier Bar restaurant s’appelle Le Krund, à priori le premier Etablissement ouvert dans les années 1930. La cuisine y est simple et… succulente. Le verre de vin généreux !
Seize heures (…) le repas de midi est terminé !!!
La visite du musée de la fin du monde ne nous laissera pas un souvenir impérissable.
A l'extérieur de celui-ci, s'y trouvent tout de même quelques jolies peintures de scènes historiques.
Une coupe de cheveux éclair (trois minutes maxi) chez un coiffeur complétera l’emploi du temps, puis nous utiliserons deux bons pour des Chocolats chauds dans un commerce de gourmandises.
La confection de trois cartes postales incontournables et les courses pour le dîner achèveront ce Mercredi 29 Janvier. De mon coté, même si je m’en défendais hier, notre moto me manque et mon humeur sur le chemin du retour n’était pas des meilleures. Comme dirait Dedette :
Tu vrilles dans le mental !
Elle a raison… Quelquefois, mon humeur peut passer du ciel bleu à une grosse couverture nuageuse, comme le temps ici !
Voilà un axe d’amélioration pour l’avenir…
En rentrant au logis, un mail de Honda nous informe qu’ils doivent recevoir les tubes de fourche demain à la première heure et ensuite remonter.
‘Nous vous préviendrons quand vous pourrez venir récupérer la moto’.
Voilà une nouvelle qui clôt plutôt pas mal cette journée Australe ;-))
Jeudi 30 Janvier 2020
Vendredi 31 Janvier 2020
Nous étions heureux d’arriver à Ushuaia mais nous sommes ravi de reprendre la direction du Nord. Nos amigos sont toujours contraints de rouler ‘à l’électrique » et pour cette début de remontée du continent, nous devons limiter l’étape à environ 300 Kms.
Le thermomètre est à neuf degrés, on concurrence presque l’hiver Français !
En arrivant à Rio Grande, au bout de deux cent kms, la pause café est bienvenue.
Je m’enfile une tablette de chocolat à la manière de mes tendres années ; pas bien, mais trop bon !!!
Après avoir pris des photos de nos montures, un Argentin nous aborde et commence à échanger en Espagnol avec nous. Nous l’informons que nous parlons très peu sa langue.
Il s’installe à notre table et… parle pendant une demi heure ! Si si, je vous promet !
On comprend à demi mots qu’il parle de sa région, de moto, de vent ; il désire garder contact (…)
finit à notre départ par des selfies et des gestes d’amitié.
Je n’ose imaginer si on avait connu l’Espagnol…
Dans un voyage, les échanges de courte durée sont nombreux et les promesses de contacts futurs sont rarement tenus. Rentrés à la maison, les habitudes reprennent, les relations nombreuses sur place occupant une majeure partie du temps, les projets futurs une autre partie .
Un peu comme le titre d’une chanson à Michel Fugain : Je n’aurai pas le temps !!!
Nous vidons le garde-manger avant le Chili (pas de produit frais en importation) en déjeunant à l’abri du vent derrière un bâtiment de station essence. Compte tenu du vent, il n’est pas possible de pique niquer dans la nature Patagonienne ou bien souvent les remparts naturels sont inexistants.
Il y a quelques jours, je parlais de l’absence de contrôles de police ; c’est vrai au niveau vitesse ou code de la route mais il y a quelquefois des barrages filtrants ou vous pouvez vous faire arrêter de manière aléatoire pour contrôle de papiers ou pour des phares éteints comme cela a été le cas pour Alain Véro.
En expliquant leur problématique, ils sont repartis sans souci.
La petite chambre Chilienne proche du poste frontière est à quasi 50 €, ce qui en fait notre hébergement le plus cher depuis le début du voyage.
Nous y rencontrons un couple de Californiens en voyage avec deux Yamaha 250 super Ténéré.
Le look est soixantehuitard et la cool attitude est de mise !
Demain doit être la dernière journée du voyage au Chili, et ce sera comme pendant un bon bout de temps, plein Nord.
Samedi 01 Février 2020
Un nouveau passage au détroit de Magellan nous permet de retrouver le continent ; le bout de l’Amérique du Sud est en effet composé d’îles.
Les vols de cormorans ras de l’eau y sont superbes et d’un parfait accord entre les individus. La beauté de la nature interpelle...
Nous passons un temps certain au poste frontière ; au dernier guichet, l’homme est manifestement fatigué et sans demande de notre part, deux tampons auraient manqué à l’appel.
Pas que nous soyons devenus des spécialistes, mais les Frontières Argentine Chili et vice versa, on commence à connaître, c’est ce matin la huitième !!!
Le ciel bleu est aux abonnés absents, mais la température est monté à quinze, ce qui fait du bien au corps et au mental !
Les Lamas Guanicoe, les chevaux, les moutons, quelques autruches constituent le principal des animaux bordant la Routa Nacionale 3 qui va nous emmener à Buenos Aires.
Depuis bien longtemps, je n’avais pas fait, comme on dit, une petite pointe…
La route est droite, le vent pas trop violent, la circulation faible, c’est le moment :-))
130, 140, 150, 160,170, 180, ouahhh, trop bon !
L’Africa n’a pas bougé d’un millimètre, avec deux valises, un top case, un sac sur le top case, une sacoche de réservoir, deux sacs sur les valises, deux autres sur les crash bars, et en bonus un pneu arrière sur le coté ! Gé…nial ;-))
Rio Gallegos est notre destination du jour et nous nous rendons directement à l’hôtel que nous avions à l’aller.
Je surveillais régulièrement mon pneu arrière depuis notre départ d’Ushuaia.
Selon l’épaisseur de gomme, il devait rallier Buenos Aires mais je trouvais la gomme fatiguée (les pistes sûrement…). Ce soir, pas de doute, il faut procéder à son remplacement. La gomme est coupée en de nombreux endroits, voir certains pavés sont proches de l’arrachement ; cerise sur le gâteau, c’est le jour que j’ai choisi pour mon petit excès…
Demain, c’est Dimanche, et tout sera fermé. Il me faudrait régler le problème ce soir.
Mais avant ça, nous avons rendez-vous avec Jean-Luc et les copains qui sont au week-end Hivernale. Ça fait du bien de vous revoir, et encore une fois, on se dit que l’on aura dans un mois et demi d’excellentes raisons de rentrer à la maison !!!
Une fois cet intermède amical terminé, je demande au réceptionniste de l’hôtel s’il connaît un endroit pour faire changer mon pneu.
Sans attendre, il téléphone à un professionnel qui est à 200 m.
A peine arrivé, on me fait comprendre qu’ils sont disponibles pour le travail. Je démonte la roue et dix minutes plus tard, je la remonte. Elle est pas belle la vie !!!
C’est ma période de citation !
Une autre sur le voyage tellement vraie :
Voyager rend modeste, on voit mieux la place minuscule que l’on occupe dans le monde !