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18 Novembre 2019

Après une bonne nuit de 9h de sommeil, je me réveille à 5h30 ! Le décalage horaire et les derniers 48h doivent être avalés au plus vite, et si c'est aujourd’hui , c'est parfait.

On envoie un mail à un Mr Babilonia qui doit s'occuper du dédouanement de nos motos ; eh, Monsieur Babilonia, on a hâte !!!

Il nous répondra dans la matinée qu'il viendra vers nous en temps et en heure.

Un peu comme un, vous affolez pas....

8h,  on se prend un petit déjeuner dans un restaurant aux normes inexistantes.  2,40€ pour quatre personnes, on peut difficilement faire moins, avec, cerise sur le gâteau un excellent café.

Nous prenons ensuite la direction de la ville de Carthagène coté océan. En matinée, ce sera plutôt le coté plage longée par de hautes tours dont certaines sont assez jolies (si si ça existe !).

Que de différence de niveau de vie entre cet endroit et les quartiers ou nous sommes passés hier soir. 

Nous en profitons pour chercher une Segura de moto (assurance moto). En effet, nos assurances Européennes ne nous couvrent pas dans cette région du monde. Deux contacts sans succès, nous permettent tout de même de récupérer deux nouvelles adresses dont une est dans le vieux Carthagène ou nous nous rendons dans l'après-midi.

Cette ancienne ville coloniale entourée de ses remparts est inscrite à l'Unesco ; elle est considérée comme l'une des plus belles villes d'Amérique du Sud. L'état de la cité est remarquable et dénote rapport à d'autres quartiers. Les prix, vous vous en doutez sont sans aucune mesure avec les 2,40€ de petits déjeuners de ce matin.

Pour l'assurance de la moto, nous avons trouvé le bon endroit,  mais il nous faudra revenir avec les documents de douane. Plus simplement, rouler avec la moto du port au lieu de l'assurance sans... assurance.

Ce sera toujours beaucoup mieux que lors de notre tour du monde ou on avait fait l'impasse sur ce sujet...

On finira cette belle journée dans le restaurant d'une galerie marchande ou les prix seront relativement élevés pour des assiettes relativement  vides !

Quasi 20 kms à pied à une température de 32 degrés, on est heureux de retrouver nos chambres pour un repos bien mérité.

 

Mais avant ça, Guyno, Collection d 'horizons t'attend pour le résumé de la journée et les photos !

19 Novembre 2019

 Envie de dire, toujours piétons ! 

Le petit déjeuner est au même endroit qu'hier ; de manière naturelle, en restant sur place, on a tous tendance à prendre des repères. 

Le nomadisme que l'on adore évite justement les habitudes.  Mais dans le cas présent, nos chevaux d'acier sont toujours aux abonnés absents.

Dans ce petit restaurant, il n'y a, nous mis à part, que des Colombiens venant partager avec des connaissances un petit moment autour d'un café ou autre chose.

Voilà une  coutume en grande partie perdue dans notre pays ou ces lieux de convivialité disparaissent en grand nombre. Ici, l'immense majorité travaillent à deux pas, ce qui est loin d'être le cas chez nous.

Je ne fais pas l'apologie de la Colombie ou de ses habitants mais seulement une constatation. Quand le pays aura atteint un niveau de vie ressemblant au notre, tout aura probablement bien changé.

En matinée, nous visitons le château de San Félipé, forteresse datant du début du 16 ème siècle. Cette visite nous permet d'avoir une belle vue circulaire de Carthagène. La température est comme hier et on a vite fait de suer sous le maillot.

Sur Carthagène il y a environ 90% d'humidité avec une température moyenne de 28 degrés.

En après-midi, nous prenons un bus touristique à deux niveaux qui nous emmène faire le tour de la ville. C'est marrant mais placé au premier niveau sans vitre juste avec un toit pour protéger du soleil, on trouve tout de suite que la chaleur est beaucoup plus supportable.

Lors d'un arrêt, nous irons déambuler dans une rue ayant de nombreux parapluies accrochés en l'air : original et charmant ; ou comment faire pour attirer de nombreux visiteurs pour un prix plutôt modique. Dans cette même rue, deux jeunes filles m'abordent :

 

  -  Holla senior, sexo ?

  -  Non Mesdemoiselles, ce n'est pas ma recherche du jour, ni celle de demain. Et puis comme vous le voyez je suis avec Madame !

Il faut de tout pour faire un monde, mais c'est tout de même un drôle de métier.

Pendant cette journée, à chaque fois que l'on a l'occasion de bénéficier du Wifi, on jette un œil à nos mails en espérant des nouvelles du dédouanement. La journée se finira sans infos de ce coté là.

Nous rentrons ce soir à pied et l'on s'arrête manger un bout  dans un commerce à tout faire ressemblant autant à une épicerie qu'un bar, un restaurant ou une papeterie ! 4,5O € pour deux plats, deux bières et un café. La télévision est trop forte, la rue à quelques mètres déverse son flot bruyant de bus , de motos, de taxis, de charrettes d'un autre âge. Cela pourrait énerver ou rendre le moment désagréable. Eh bien devinez : on se sent particulièrement bien !

A cela, une raison toute simple, on est juste libre, sans contrainte avec pour seul compte à rendre : payer l'addition.

Si ça, ce n'est pas le bonheur, on n'en est pas très loin  ;-))

20 Novembre 2019

 Restons zen !

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.

Cette nuit, Alain et Véro  ont été réveillé dans la nuit par la fumée d'un feu qui s'était déclaré dans l'hôtel ; à priori, vite éteint, mais quand même !

Lors du petit déjeuner, en dégustant des frites avec le café (si si, ça se fait chez les Colombiens), on décide d'écrire à l'agent des douanes en espérant de bonnes nouvelles. 

On se rend compte que depuis notre départ  soit plus de quatre jours, nous n'avons pas pris un seul apéro ; assez rare pour être remarqué. Rassurez-vous ça ne vas pas durer... Les bouteilles sont avec les motos, et nous nous réservons pour une soirée récupération des motos finalisées. A ce sujet, on tient le bon bout, Mr Babilonia nous a déjà répondu et nous avons rendez-vous à 15h cet          après-midi, gé....nial !

La zone portuaire n'est pas très éloignée de notre hôtel et nous déjeunons dans un resto au bord d'une station essence. Comme bien souvent , la musique est très présente et assez forte. Un groupe de six à sept femmes sont installées autour d'une table avec deux hommes. L'ambiance est joyeuse. Avec la musique, cela donne un vrai brouhaha ; nul n'a l'air gêné.

La Colombie est un pays jeune et cela se voit. La moyenne d'âge est de 30 ans alors qu'elle est de 41 ans en France.

A la télévision, sur les images des infos nationales,  l'armée et la police sont très présentes un peu comme  dans notre beau pays.

Bizarre cette manière de gouverner qui consiste à mettre le peuple dans un état de peur permanente ; sur ce sujet, nombre de nations se ressemblent. Vous avez remarqué, on a souvent plus peur en imaginant le voyage plutôt qu'en le vivant.

15h pétantes, nous sommes dans les bureaux ou Mr Babilonia doit nous recevoir ; si tout va bien, on règle les montants dûs et on repart avec le précieux bill of loading (document de transport).

  -  Bonjour Messieurs dames, il nous faut votre adresse sur Carthagène

  -  Bonjour Mr B, bien sûr, nous allons vous la donner

  -  Non en fait je vais vous passer au téléphone Mr A des Ets Bollore, c'est à lui que vous devez la transmettre.

  -  J'entends, mais je ne parle pas Espagnol.

  -  Qu'à cela ne tienne, Mr A parle Anglais.

  -  Bien comment vous dire, échanger en face à face, pas de problème mais au téléphone, je ne suis pas vraiment champion (c'est un         euphémisme !)

  

Pour finir, nous envoyons l'adresse de Carthagène par whatsapp avec le portable de Mr B ; celui-ci s'absente pendant cinq minutes et revient en nous indiquant que ce Mr A va nous faire suivre le montant à régler par mail et que nous devrons nous rendre à l'adresse indiquée sur la facture pour celui-ci.

En fait, on nous explique juste que notre petit tour dans ces bureaux ne sert à rien et que l'affaire se fera avec quelqu'un d'autre...

  -  Rassurez-vous, Messieurs, vous allez recevoir le message avant ce soir.

Et bien, devinez, pas de message en cette fin d'après-midi. Pour faire court, une journée de perdue.

Lorsque mes filles étaient dans l'adolescence, je leur ai dit bien des fois : dans le monde professionnel, inutile de faire du zèle, si vous faites votre travail juste comme il doit être fait, vous le ferez mieux que la majorité ! Je m'égare encore mais il faut avouer que je suis un peu énervé.

En rentrant le soir, nous avons l'explication de plusieurs panneaux vus dans la journée qui interdisent sur certaines routes la conduite moto avec deux passagers ; en fait, pour éviter dans certains quartiers, des actes de terrorisme ou fusillade, seul le pilote est autorisé sur la moto (à deux, l'un pilote, pendant que le passager peut tirer en toute tranquillité). Il doit quand même y avoir un sujet sécurité en Colombie. 

Voilà, fin de journée avec un excellent plat préparé dans un petit resto mais l'esprit est un peu ailleurs ; il traîne au beau milieu de la Cordillère des Andes avec nos deux roues à proximité...

Jeudi 21 Novembre 2019

On veut se balader au bout du monde, mais pour le moment présent, on est plutôt accroché à nos smartphones à guetter les avancées du « chantier »  dédouanement !

Première tâche du matin, avons-nous reçu les factures avec les montants à payer et le lieu de récupération des documents ? Super, je découvre trois mails avec les factures jointes ; seulement voilà, pas d’adresse sur Carthagène et les factures sont intitulées :              Bollore Bogota !!! Et si les documents étaient restés là-bas….

Tiens, ça me rappelle une demande faite sur Cholet pour que justement tout se fasse sur Carthagène.

Alors avec cette découverte, on se retrouve devant son écran à essayer de clarifier une situation qui de toute façon n’est pas limpide.

Sans vous décrire le détail des échanges de mails avec les différentes intervenants, on passe la matinée à écrire à :

  -   M B qui depuis hier après-midi ne répond plus

  -   L de Bollore Cholet qui nous avait indiqué que les documents étaient entre les mains de M B.

  -   M S de Bogota qui ne répond à chaque envoi qu’à la moitié des questions.

   -  M de Bollore Cholet qui s’occupe de la réception du virement que, pour faire court (!!!), nous allons faire directement sur leur compte. A eux de transmettre à Bogota, l’attestation de réception des fonds.

   -  Laura,  notre fille qui de son coté s’est occupé de téléphoner du coté Français avec envoi de la preuve du virement.

Il est 15 H, nous attendons le courriel de Mr S, nous informant sur le lieu de récupération des documents.

Demain, nous sommes Vendredi, on commence à craindre un week-end de trop dans l’une des plus belles villes d’Amérique du Sud.

18H30, nous recevons un mail de Bogota qui nous indique qu'ils attendent la confirmation de paiement de l'agence de Cholet et qu'il faudra probablement aller ensuite chez... Mr B. Ah bon, ce n'est pas encore fait !

Quand l'informatique est arrivée, on avait peur aux suppressions d'emploi. Après des journées comme celle-ci, je suis rassurée,

à ce train là on arrivera très vite au plein emploi.  Ou comment faire pour travailler sans avancer.

La ligne d’horizon est quelque peu statique ces derniers temps...alors forcément pour les photos, c'est mini.

Un petit café devant l'hôtel avec la propriétaire, des pommes de terre monstrueuses dans le magasin d'a coté, le premier dîner pris en dehors d'un restaurant.

L'aventure est bien là mais elle est administrative :-((  

Vendredi 22 Novembre 2019

On ne recule pas....

Pendant le petit déjeuner, mail de Mr S qui nous indique que tout est ok pour le règlement et que nous pouvons nous rendre aux douanes. Nous voilà tout guilleret en imaginant déjà chevaucher nos montures tout en restant toujours prudent  sur des éléments inattendus. 

Arrivés aux douanes, Mr B nous serre la main chaleureusement et nous imprime sur une feuille :

quelqu'un va s'occuper de vous pour la documentation.

Parfait, on tient le bon bout ! La Colombie est très catholique ; ici un fonds d'écran avec le pape, là une vierge posée sur le bureau, là  un père Noël qui a juste oublié qu'ici on est au printemps et que la tenue d'hiver n'est pas très adaptée.

Les documents de transport arrivent et un homme nous accompagne alors à un petit kilomètre de là dans des bureaux ou d'autres vérifications vont être faites. Tout roule jusqu'au moment ou le jeune homme nous demande :

  -  Vous avez l'attestation de prise en charge médicale dans notre pays ?

  -  Oui, nous sommes assurés avec l'assurance x

  -  Vous avez le document sur vous ?

  -  Bien, non, il nous faut la chercher sur le net et nous ne pouvons l'avoir ici ; vous avez peut-être un pc à nous prêter

  -  Non ce n'est pas possible, il vous faudra revenir après l'envoi de cette attestation

  -  Nous n'avons pas le choix ?

  - Non Messieurs, c'est la procédure.

Une fois que l'on a dit ça, on a tout dit. 

Le jeune homme nous complète les instructions avec la demande suivante 

  -  Quand vous allez revenir cet après-midi, afin de pouvoir entrer dans l'espace portuaire, vous devrez porter des chaussures fermées ainsi qu'un pantalon long.

  - Comptez sur nous pour respecter ces instructions.


 

C'est vrai qu'à 90% d'humidité, un pantalon est beaucoup plus agréable qu'un short !!! Coté positif, si on nous parle de container pour cet après-midi nous devrions  rentrer dans la journée avec les motos.

Concernant les attestations, afin d’accélérer, nous sollicitons Laura sur Cholet qui rapidement nous envoie les précieux documents.

L'homme qui nous accompagne nous emmène alors dans un autre bâtiment ou nous nous rendons en taxi. Là, un immense open space, ou au bout d'un quart d'heure on nous donne un document à remplir. Un fois celui-ci complété, nous quittons l'endroit en gardant le dit document avec nous.

  -  Vous le Monsieur qui nous accompagnez, vous n'auriez pas pu avoir en votre possession cet imprimé au bureau des douanes, cela nous aurait évité un aller retour. 

Sur cette démarche, nous nous quittons, l'homme nous donne un nouveau rendez-vous à 14 H aux douanes.

14h, nous voilà revenus, pour cette fois,  nous demandez permis de conduire classique, international, carte grise.

  - Vous le Monsieur qui nous accompagnez, ça aussi on aurait pu le faire ce matin et encore une fois éviter un allez retour !

Nouveau déplacement pour voir à nouveau le jeune homme "à l'attestation médicale".

  -  Je n'ai pas reçu vos mails.

  -  Si Monsieur, on vous les à fait suivre, nous vous avons aussi apporté les contrats sur une clé USB.

  -  Non , je ne peux la prendre

Là, on comprend, risque de virus. 

Sur cet échange, on nous donne un code wi-fi afin de faire suivre un nouveau mail, sauvé de ce coté là ; l'attestation n'appelle pas de commentaire ; ça c'est fait.

Si nous avons bien compris, il ne reste qu'une seule étape, le règlement des frais de douane et d'entrepôt.  Il est 15h, si cela va vite, on est bon pour ce soir.

Les factures arrivent avec 470 Dollars à Sortir (...) ; nous avons du liquide en Dollars, nous pouvons régler ainsi

Ah non ce ne sera pas possible, allez voir les guichets de banque juste à coté (dans le même bâtiment)

  -  Bonjour Mme, je viens pour régler cette facture ; je préfère régler en Dollars

  -  Notre banque ne prend pas les Dollars, le guichet d'à coté, ils vous les prendront

  -  Bonjour Mme, je viens............

  -  Ah non, pas de Dollars non plus  dans notre Etablissement

  -  Peut-être puis-je régler avec la Carte Visa

  -  Nous ne l'a prenons pas non plus ; il nous faut des pesos Colombiens

Un distributeur est à coté, qu'à cela ne tienne, sortons les cartes Bleues ; je vous le donne en mille, ce cher distributeur ne prend pas les carte du  réseau Visa.

Là, ma patience commence à s'émousser ; je retourne au bureau et demande à Alain de venir essayer la sienne et là miracle, ça fonctionne. Les montants maximum n'étant pas très élevés, nous faisons trois retraits avec sa carte et une carte que je n'avais pas encore essayée. Sauvé, il est 16h, on est encore dans les clous, on paye et on fonce à la zone portuaire.

Nous indiquons au jeune homme  avoir pu retirer la somme demandée et l'informons que nous allons payer ses factures.

Celui-ci nous dit alors :

  -  Il y a une erreur sur les factures et je dois les refaire.

 

Là, on se dit que c'est mort pour ce soir. La suite nous confirme notre pressentiment.

Le jeune homme nous fait trois nouvelles factures mais une par une avec après l'émission de chacune d'entre elles, le paiement à la banque au guichet d'à coté.

Avant l'émission de la troisième facture, celui-ci nous indique qu'il termine à 17h et qu'il est déjà 17H05, et que en conséquence c'est un collègue à lui qui va prendre la suite des opérations.

Celui-ci passe à coté de nous sans  un regard, va s'asseoir à son bureau au bout de la pièce et nous attendons à nouveau.

La troisième facture arrive enfin, le règlement au guichet de la banque est effectué, nous recevons les documents indispensables pour aller demain aux entrepôts de la zone portuaire. Ouf, c'est fini pour aujourd'hui. Que nenni !

  - Messieurs, j'ai une question à vous poser. Votre container vous voulez qu'on l'ouvre dans la zone portuaire ou à l'extérieur de cette zone.

  -  Le plus rapide, Monsieur, le container nous importe peu, c'est son contenu qui nous intéresse

  -  Oui, si c'est à l'intérieur de la zone, la facture est à refaire !

  -  Ecoutez, on va laisser comme ça....................nous verrons demain 8h dans la zone  portuaire.

Il est 18H, on a un peu avancé ! Demain aura probablement encore son lot de surprise ou de désagrément..


 

Allez, on vous le promet, on les aura ;-)

Samedi 23 Novembre 2019

Une fois n’est pas coutume, afin de ne vous gaver avec trop de détails administratifs, je ne prendrai que les grandes lignes du grand jeu : la chasse aux motos

7h30 Nous sommes à Contecar la zone portuaire de Carthagène.

8h10 Manuel avec qui nous avons rendez-vous ici à 8h00 n’est pas là. L’ambiance est électrique !

8h15 Voilà Manuel qui nous attendait depuis vingt minutes à trente mètres de l’endroit ou nous étions.

8h35, Vingt minutes que Manuel a fait la demande de nos badges pour entrer dans l’enceinte de la zone 

8h45 Nous avons les badges mais lui ne peut nous suivre malgré son insistance.

8h50 Un pick up nous emmène dans l’enceinte pour retrouver enfin le lieu de stockage du container.

9h15 Nous sommes là devant « notre » petit container de 20 pieds contenant la précieuse cargaison. C’est la fin de la partie !

9h20 Un employé arrive avec la pince coupante pour déplomber ; génial, on y est.

9h25 Changement de programme, nous nous rendons dans le bureau d’un des hommes présents devant le container qui reste non « déplombé ».

9h25 à 10h25  L’homme passe au minimum 20 communications pour un problème de photo de plaques d’immatriculation, de numéro de série. Avec le container resté fermé, cela ne va pas être facile !

10h30 Nous voilà à nouveau devant le container et là, miracle on l’ouvre. Les motos sont là campées fièrement sur leurs pneus à tétines !

10h35 à 11h00 Inspection des machines avec contrôles des différents numéros, et prise de photos.

11h00 à 11h25 Au moins 10 communications, pour finir par envoyer à on ne sait qui, les dites photos des numéros.

11h55 On a quitté la zone portuaire et nous rendons au bureau des douanes visité hier pour un document à remplir. Ici un employé vérifie les numéros sur les photos (encore!!!) et nous remet un nouveau document.

12h20 Passage dans le bâtiment d’hier ou on nous avait demandé l’attestation médicale. Vérification du document signé lors de la rencontre avec le dernier intervenant ; ce dernier pour la petite histoire avait contrôlé les numéros déjà vérifiés dans la zone portuaire….

12h30 Paiement d’une nouvelle facture de 108 Dollars correspondant à l’inspection de la marchandise.

12h40 Les frais de la zone portuaire ne sont pas encore réglés, il y en a pour 275 Dollars. Nous devons retourner là-bas avec le cash nécessaire. Seul le peso Colombien est accepté et nous n’en avons pas assez.

12h50 On jette l’éponge, quatre cartes bancaires en échec dans trois distributeurs finissent cette troisième partie de la chasse à la moto .

13h00 Manuel nous donne rendez-vous Lundi matin à 8h00 pour le dernier règlement et d’après ses dires, finaliser.

En fait, le jeu de la chasse à la moto, c’est un peu comme les petits chevaux mais avec un dé frappé aux six faces du chiffre un !!!

14h30 Excellent repas dans une maison restaurant bien à l’ombre d’un arbre puissant nous protégeant des rayons d’un soleil présent tous les jours depuis notre arrivée.

La chasse à la moto étant terminée pour le moment, sera remplacé dans l’après-midi de la chasse aux distributeurs qui acceptent nos cartes. Là, le dé est tombé sur Six. Chaque fois que l’on a joué, on a gagné. Parfait, nous avons le cash pour Lundi.

Ensuite, on n’a plus qu’à se laisser aller ; nous prenons une bonne bière dans un bar bruyant ou les clients suivent avec attention un match de football à la télévision.

En soirée, devant une pizza, je ne pourrai m’empêcher d’observer discrètement un jeune couple très amoureux ; leurs yeux brillent de bonheur et d’insouciance. Pendant l’heure et demi ou ils seront à coté de nous, les fou rires et les marques d’affection se sont succédés sans discontinuer.

Gardons cette insouciance et cette envie de mordre chaque instant que la vie nous apporte.

« Donne moi des monts et des merveilles comme si j’avais toujours vingt ans » (chanson 20ans de Johnny Hallyday)

Dimanche 24 Novembre 2019

Aujourd’hui, est peut-être notre dernier journée piétons. En lisant quelques témoignages de voyageurs étant passés par la même opération que nous, c’est toujours un peu « compliqué » en Colombie. On se dit que dans quelques jours, on aura vite oublié ces moments d’attente qui peuvent sembler interminables.

Nous sommes Dimanche et décidons de visiter dans le vieux Carthagène les endroits ou nous n’étions pas passés. Désolé pour le nombre peut-être un peu élevé de photos, mais nous avons déjà pas mal supprimé !!!

Carthagène est touristique et cela se voit. Beaucoup de vendeurs de rues vous sollicitent mais avec une insistance moindre que dans d’autres pays…

En milieu d’après-midi, on a fait le tour du sujet et nous faisons à pied les 4 kms qui nous séparent de l’hôtel . Dans les quartiers populaires, c’est un tout autre monde. Nous l’avons déjà dit mais le bruit est omniprésent. Entre les enceintes qui crachent leurs décibels dans certaines maisons , dans les étales de marché, les conversations sans retenue, les véhicules klaxonnant pour tout et n’importe quoi, on est loin de nos villes provinciales beaucoup plus calmes.

Au milieu de tout ça, on passe régulièrement à coté de la misère humaine de certains laissés pour compte quelquefois dans un état pitoyable. Se mettre dans leur peau de ces pauvres gens, ne serait-ce que quelques secondes, crève le cœur.

Autour des marché, les plastiques jonchent le sol un peu partout ; une planète propre, ce n’est pas pour demain !

Dans le resto ou nous dînons, une chanteuse anime le repas, pendant qu’un match de foot passe à la télévision. Les bières s’accumulent sur les tables, dans une ambiance à priori bon enfant. On entend souvent dire que les Français sont de gros buveurs ; en ayant traîné dans de nombreux bars à l’étranger, la bière s’y invite beaucoup plus souvent que les jus de fruits… On doit juste boire comme un peu partout !

Demain matin 8 h, rendez-vous avec Manuel avec qui nous devons finaliser la partie, chasse aux motos !

On croise les doigts ;-))

Semaine 1
Semaine du 25 Novembre au 01 Décembre 2019
Lundi 25 Novembre 2019

Pour la dernière fois, nous voilà avec Manuel Ammar pour récupérer les machines.

Alain et moi sommes bien sûr à l’heure (8h), pour l’occasion. Arrivés sur les lieux, je me rend compte que j’ai pensé à tout sauf…. La clé de la moto. Ça ne vas pas être facile de la démarrer !

- Allo Dedette, il va falloir que vous veniez pour nous donner la clé restée dans la chambre.

Manuel, nous indique que nous avons le temps, le container doit arriver chez le transitaire à 10 h.

Avant cela, nous devons régler les frais de la zone portuaire (275 Dollars) et ceux concernant l’accompagnement de Manuel (200 Dollars) . Pour faire simple, au global autant de frais sur place que le montant demandée pour transporter la moto de France !

On peut toujours de rassurer en se disant qu’une location sur quatre mois reviendrait beaucoup plus cher et que de plus, nous n’aurions pas le plaisir de rouler sur… nos motos !

Revenons-en à nos moutons. Nous devons régler les derniers frais dans l’endroit de l’attestation médicale. Arrivés sur place, on attend l’arrivée de l’employé qui commence à 9h. Là, un document est donné à Manuel et le règlement est fait en cash à celui-ci… sans facture. Je pose la question du pourquoi et j’ai une réponse plutôt évasive. On ne comprend pas tout et ne maîtrisant pas du tout la langue, cela n’arrange rien. Mais tout ou partie irait dans la poche des uns ou des autres que je ne serais pas surpris !

Retour au bureau de Manuel qui nous demande d’attendre un peu avant l’arrivée de la cargaison. 

Soudain, la tristesse s’empare des employés de l’agence. L’un d’entre eux vient d’apprendre que son fils s’est fait tué dans la nuit. Manuel nous expliquera plus tard sans certitude que c’est probablement une bagarre sur fonds d’alcool qui serait la cause de ce drame.

Le père a quitté le travail les yeux remplis de larmes ; d’un coup, nos problématiques de sortie de motos ont paru bien dérisoires…

Peu de temps après cet evènement malheureux, nous prenons le taxi en direction de l’entrepôt ou le container doit être livré. Arrivé sur place, la délivrance des badges prend… un certain temps.

Dans ce genre de situation, on se dit de multiple fois que tout cela est bien compliqué mais quand on sort du cadre, on attire les procédures. D’un autre coté, du coté satisfaction, il est fort probable que l’on sorte aussi… du cadre !

Le container qui arrive comme prévu (…) à l’entrepôt, est ouvert sans fioriture, nous sortons les machines qui démarre sans problème, nous quittons Manuel et sortons de cette zone sans contrôle supplémentaire. Ce n’est pas possible, il ont dû oublier un bureau, un document, un contrôle !!!

Nous roulons maintenant sur un boulevard de Carthagène heureux comme des enfants venant de récupérer leurs destriers. Il ne reste que l’assurance que nous pouvons prendre dans une station service repérée il y a deux jours, nous en profitons pour faire le plein.

En fait contrairement à ce qui est indiqué sur la vitrine, pas de contrat possible ici. Nous devons aller en plein centre ville pour souscrire celui-ci ; la circulation est bouchée dans de nombreux endroits et le temps d’arriver sur les lieux, il sera trop tard.

- Revenez demain à partir de 8h.

C’est sûr, on sera là en tout début de journée pour quitter Carthagène au plus vite, les grands espaces commencent à sacrément nous manquer :-((

Mardi 26 Novembre 2019

Après une excellente nuit à l’hôtel Boquilla Suite, lever à 6h pour être fin prêt vers 7h00 pour le petit déjeuner. A l'ouverture à 8h00, nous devons être à l’immeuble des assurances motos pour perdre le moins de temps possible, à priori 50 Minutes pour partir avec le précieux document. Pour la petite histoire, nos assurances Européennes ne nous couvrent pas pour rouler entre autre en Amérique du Sud.

Il y moins de circulation qu’hier soir, nous arrivons dans les bureaux vers 8h05, parfait.

La dame de l’accueil sait qu’elle est un passage obligé, qu’elle n’est pas objectivé, et ça se voit !

Un proverbe Amérindien dit :

« il faut s’abstenir de juger quelqu’un avant d’avoir vécu deux lunes dans ses mocassins ». 

Pour une fois, je vais déroger à la règle. Cette femme n’a aucune chaleur humaine, et elle fait en sorte que ma bienveillance aille plutôt vers quelqu’un d’autre ! Ce sont des comportements comme celui-là qui fâche bon nombre d’entre nous avec les services administratifs. Il ne faut pas grand chose pour nous rendre heureux mais pas grand-chose aussi pour nous énerver! Au risque de me répéter, un sourire sincère ne coûte pas grand-chose et rapporte beaucoup…

Bref, les 50 minutes dont on nous avait parlé se transforment en deux heures trente d’attente pour partir avec le document d’assurance de nos machines. Cette fois-ci, on peut sortie de Carthagène le cœur léger, tout est enfin ok.

Petite parenthèse sur un point commun à nos cultures : le smartphone est devenu en une décennie l’animal de compagnie préféré de la terre entière. Je crois qu’il est impossible à la majorité d’entre nous de passer un quart d’heure sans l’allumer ne serait-ce que par réflexe. Rassurez-vous, je  ne suis pas mieux !

Depuis maintenant une semaine que l’on est en Colombie, on peut dire que la femme Colombienne a très majoritairement les cheveux longs et que quelquefois, les vêtements ne sont pas aussi longs que les cheveux...

Ça y est, nous avons quitté Carthagène avec ses embouteillages et son million d’habitants et nous roulons vers le Sud.

Il y a pas mal de travaux sur les routes, ce qui fait fortement baisser la moyenne.

Compte-tenu de notre départ plutôt fin de matinée, nous comptons nous arrêter sur Magangué.

La circulation ne suit pas les règles du code telles que nous les connaissons mais un respect mutuel ainsi qu’une vitesse raisonnable permet à tout ce petit monde d’avancer sans bobo.

Je ne connais pas le clignotant, en revanche je ne change pas de voie de manière brutale ; c’est juste un exemple mais tout est un peu comme ça. Il suffit de s’adapter.

Je klaxonne tout le temps, mais je ne suis pas agressif sans raison. On s’y fait aussi très bien et on se surprend même à klaxonner plus que nous le faisons chez nous.

Nous passons l’après-midi sur la route et de nombreux détails nous indiquent que la France est maintenant bien loin :

-  Les vaches ressemblent à de petits zébus,

-  Nous y croisons assez souvent des cavaliers dans les exploitations,

-  L’âne fait encore office de tracteur pour certains locaux,

-  La végétation est luxuriante grâce au climat chaud et humide (36 degrés encore aujourd’hui),

-  Dans certains villages, on peut deviner beaucoup de pauvreté.

Nous avons décidé ce soir de coucher à Magangué et pour une fois sans avoir fait de réservation d’hôtel au préalable. Pas de chance pour nous, la ville organise un tournoi de Foot-ball et les quatre premières demandes se soldent par un : on est complet.

Il est 18h, le soleil s’est couché à 17h35 (nous nous rapprochons de l’Équateur) et rien autour de la ville. Pas le genre de situation que l’on affectionne. Véro et Dedette vont acheter de l’eau et pendant ce temps là, un jeune Colombien sur sa petite moto vient échanger avec nous. Malgré, notre méconnaissance de la langue, nous comprenons qu’il y un hôtel pas très loin avec très probablement de la place.

Ceux qui font de l’itinérant savent combien il est important d’avoir trouvé son coucher et aussi le bonheur d’avoir trouvé après un petit moment de « galère ».

Vers 19h, grâce au renseignement du jeune Colombien, les filles nous ont réservé deux grandes chambres, que du bonheur !

Les commerçants du coin se mettent en quatre pour trouver ou parquer les motos qui finissent dans un parking semi-privé ou l’on nous dit qu’elles seront gardées. De toute façon, on n’a pas vraiment le choix, nous verrons bien demain.

Un excellent plat dans le resto au bas de l’hôtel finira cette première vraie journée de voyage.

Demain, Mompox ville coloniale sera notre prochaine destination.

Mercredi 27 Novembre 2019

Dans le vif du sujet !

Ce matin encore, il fait déjà une chaleur moite, et descendre la bagagerie moto est déjà l’occasion de mouiller le maillot ! La douche fait du bien…. le temps de la douche. Ce n’est vraiment pas le climat rêvé.

Le café se prend dans une échoppe au bord de la route comme on peut en voir un peu partout en Colombie.

Après quelques kilomètres, nous retrouvons le jeune Colombien d’hier soir dans un endroit sensé nous servir d’embarcadère pour faire traverser nos motos. Ce serait possible en retirant tous les bagages des motos avec en prime le risque de faire tomber la moto.

Si le seul choix avait été celui-là, nous l’aurions fait, mais nous croyons savoir que quelques kilomètres plus loin, nous avons la possibilité de prendre un vrai ferry (au normes Colombiennes toutefois). Ce sera notre choix !

Lors du chargement, règne une ambiance de bout du monde. Ici encore, le verbe est haut, et les clients d’origines multiples. Nous échangerons entre autre quelques mots avec des Vénézuéliens en asile politique. Ils seraient un million neuf cent mille en Colombie.

Nous avons la chance de pouvoir voyager loin de notre chez nous, ce qui est un luxe absolu pour de nombreux peuples.

Après ce passage de Ferry au goût exotique, nous prenons la route de Mompox, petite cité coloniale célèbre pour ses églises et ses maisons blanches. Le réseau routier est souvent mauvais voir très mauvais. Notre arrivée sur la ville se fait vers Midi, il fait un soleil de plomb.

Après déjeuner, nous passons presque deux heures à déambuler dans les endroits les plus célèbres. Nous avons la chance de voir plusieurs iguanes pacifiques et immortalisons ces moments en prenant vidéo et photos.

Nous sommes loin de Carthagène et le casque plutôt utilisé là-bas ne l’est quasiment pas en province. Partout ou l’on s’arrête, nos motos traditionnelles en France font sensation ; en effet, les cylindrées ici dépassent rarement les 200 centimètre cube.

Le ferry de ce matin nous a fait perdre pas mal de temps, et compte tenu du coucher de soleil vers 17h25 , nous réservons à El Banco à environ 80 Kms d’ici.

Nous mettons au moins deux heures pour cette distance ; le réseau routier est dans certains endroits en devenir, et de longues portions ne sont que des pistes à peine carrossables. Dès que vous sortez des grands axes, pas de certitudes d’avoir toujours du goudron !

Nous aimons le baroud ; aujourd’hui, nous avons été servi malgré une faible distance parcourue.

A ce sujet, notre périple est ambitieux et nous sommes loin des 250 kms journaliers prévus.

En allant dîner vers 19h45, nous sommes les derniers clients et vers 20h30, le restaurant ferme ses grilles.

Demain avant 7h, les rues se remplirons à nouveau . Le soleil de couche tôt, mais il se lève tôt !

Ce soir, comme bien souvent, nous n’aurons pas besoin de berceuse !

Jeudi 28 Novembre 2019

Tout d'abord, les photos d'hier sont arrivées un peu en retard, désolé ! La journée avait plutôt été bien remplie, le web  fonctionnait  très mal et cerise sur le gâteau j'avais fait une fausse manœuvre sur Collection d horizons qui m'empêchait de faire bien.

Yann, une fois de plus m'a sorti de cet problématique ! Trop sympa le service après vente !!!

Ce Jeudi 420 Kms de plaisir de rouler. Du voyage comme on en veut en overdose....

Il nous fallait une bonne journée de route, l’Amérique est le quatrième continent du monde de part sa taille mais faire d’un Nord au Sud et en remonter une grande partie, ne peut se faire d’un coup de baguette magique. Régulièrement, il nous faudra avaler du kilomètre ; ça tombe bien, on aime ça.

La route est bien meilleur qu’hier, au moins en début de journée ; sur les quatre voies, les camions roulent à gauche ou à droite et y restent. Alors, on les double à gauche ou à droite...

A propos des camions Colombiens, ce sont en grande majorité des camions Américains.

On nous parle souvent de la fin de l’ère du pétrole, pas de doute, elle viendra, mais ce n’est certainement pour les décennies proches. Sur ce continent, comme en Afrique, il se construit des stations flambant neuve en grande quantité ; sur certaines portions, en voir trois ou quatre sur Vingt Kms, n’a rien d’étonnant. Si les pétroliers investissent de la sorte, c’est qu’ils connaissent l’avenir de cette énergie qui a encore de beaux jours devant elle.

En Colombie, pas besoin d’être sur autoroute pour payer des péages, ils sont présents de manière régulière y compris sur les deux voies. Les motos en sont exonérées, ce qui n’était pas le cas de notre side-car lors de notre tour du monde.

Lorsque qu’on joue les nomades avec nos motos, il y a deux moments privilégiés et préférés dans la journée. Le premier est la première heure de roulage ; la passion qui nous anime de ce coté là ne s’éteint pas et c’est comme une complicité toujours renouvelée entre les passagers et la monture.

J’ai souvent dit que lorsque j’achète une nouvelle moto, elle ne devient mienne qu’après avoir fait quelques trips en sa compagnie. Au fil des aventures, elle devient alors vraiment une partenaire de voyage.

Le deuxième moment est le repas du soir : échanger sur la journée avec les gens qu’on aime, parler du projet de demain sans autre contrainte que trinquer à la vie !

En parlant de fin de journée, nous finissons les soixante derniers kilomètres sur une route de montagne sinueuse à souhait et… comme hier pas toujours goudronnée.

A Landazuri, nous trouvons un hôtel bien sympa situé autour d’un place très animée. Au centre de celle-ci, un arbre somptueux qui a du protéger du soleil :

- des anciens venus là pour profiter du temps libre que le travail leur a volé pendant bien longtemps,

- des amoureux qui rêvaient à faire beaucoup mieux que leurs ancêtres,

- des enfants qui n’avaient pas de limite à leurs projets et bien d’autres encore...

Une salle de sport ouverte est aussi présente sur cette place , deux équipes de football s’y affronte devant des spectateurs enthousiastes.

De notre coté, Alain, Véro, Dedette et Guyno trinquent à la vie dans un restaurant ou, devinez, passe un match de football à la télévision.

Demain, il est prévu de visiter une mine de sel, on vous racontera :-))

Vendredi 29 Novembre 2019

Après une bonne nuit réparatrice, nous prenons un petit déjeuner dans un café avec une grande terrasse surplombant les maisons du villages. Comme c’est souvent le cas, les constructions donnent une impression de finition bâclée si l’on s’en tient au critères Français.

Nous sommes ici à presque 2000 M d’altitude et cette sensation de moiteur insupportable a quasiment disparue.

Dans nos assiettes, des œufs sur le plat, une galette de céréales, et un excellent café. N’oublions pas que la Colombie fait partie des producteurs incontournables de ce breuvage tant apprécié, entre autre des Français.

Nous continuons aujourd’hui notre route vers Bogota en comptant nous arrêter à Zipaquira célèbre pour sa cathédrale de sel. En jetant un œil, sur le GPS, nous sommes déjà monté à environ 3100 mètres d’altitude avant la pause déjeuner. La température est descendu à 22 degrés pour notre plus grand plaisir.

Une grande partie de la route empruntée ce Vendredi n’est pas fréquentée par les camions, ce qui en augmente largement l’agrément.

Avant d’arriver à la cathédrale de sel, nous prenons les premières nuées d’orage. Compte tenu de l’état du réseau routier, les motos ont vite fait d’être souillées des tétines des pneus jusqu’en haut du pare-brise...

Cette cathédrale a été construite au début des années 90 dans une ancienne mine de sel. C’est un lieu de culte et aussi l’un des sanctuaires catholiques les plus connus consacrés au chemin de croix de Jésus. Ele se trouve à 180 mètres au dessous de la surface.

Cette visite vaut le déplacement mais d’après Alain Véro, celle de Krakovich est plus jolie car plus travaillée.

Nous avions réservé une chambre avec le site Booking à une trentaine de Kilomètres de Zipaquira en raison  des prix pratiqués aux alentours de Bogota et de plus, suite aux évènements et manifestations actuellement dans la capitale.

En fait, les dieux ne vont pas être avec nous en ce début de soirée :

La distance est plus importante que prévue pour rejoindre le gîte, nous sommes accompagnés par la pluie, le nuit tombe en fin de parcours pour dix kms de piste, la température n’est plus que de 14 degrés soit vingt deux de moins qu’hier en pleine journée ; cerise sur le gâteau, le gîte est fermé et personne ne répond au téléphone. Il y a des soirs comme çà !!!

Nous finissons tout de même par trouver notre bonheur dans un autre hôtel très confort mais dépassant largement notre fourchette de tarifs. On fera mieux demain.

En parlant de demain, nous éviterons Bogota et continuerons notre route vers le Sud en nous rapprochant peu à peu de la frontière Équatorienne.

Samedi 30 Novembre 2019

L’hôtel était pourtant classe, mais aucun de nous quatre n’a vraiment bien dormi. Allez savoir pourquoi ?

Comme abordé hier, nous allons éviter Bogota et sa banlieue en raison des manifestations.

Le début de la journée reprend la piste d’hier soir. C’est beaucoup moins difficile de plein jour !

En contournant la capitale, nous ne pouvons malgré tout éviter les bouchons ou nous devons subir la route plutôt que d’y prendre du plaisir. Dans ces moments là, je me dis bien souvent qu’on est trop nombreux sur cette planète ; quand à savoir pourquoi beaucoup sont ceux qui préfère les grandes villes, c’est pour moi un mystère.

Depuis notre départ ce matin, nous sommes toujours à une altitude d’environ 2500 m, imaginez vous sur un immense plateau de la hauteur du col du Galibier. Ce sera encore bien plus élevé un peu plus loin dans la cordillère des Andes mais dans le cas présent, on a à peine l’impression d’être en montagne.

Pas de visite prévue aujourd’hui, plutôt une étape de voyage au sens strict du terme.

Nous avons fait le choix avec Alain Véro, de ne pas prendre la Transamérica au moins au début du voyage. Cela nous permet de vraiment passer dans le centre du pays et d’y observer la vie du peuple Colombien. Inconvénient, notre avancée s’en trouve un peu ralentie mais c’est pour la bonne cause.

Aujourd’hui, nous passons d’un beau temps en début de journée, à du brouillard et quelques averses en milieu d’étape. La fin se fera sur une route de montagne avec un trafic de camions impressionnant. C’est bruyant, polluant, lent, difficile à doubler ; on a connu il y a six ans le même genre de situation en Amérique Centrale. Ça fait partie du trip mais comme vous pouvez vous en doutez, on apprécie moyennement !!!

On verra des jeunes qui rentrent du travail s’accrocher avec leur vélos aux truck Américains pour se faire emmener sans avoir besoin de pédaler. Derrière l’un d’entre eux, trois cyclistes !

Dans une descente, deux enfants d’une dizaine d’années s’amusent à jouer les pilotes avec leurs vélos en essayant de doubler les véhicules. J’en suis persuadé depuis longtemps, les anges gardiens doivent être très actifs durant nos années de jeunesse…

Certains taxis pour faire le plein mettre la roue arrière coté réservoir sur une cale de 20 à 30 Centimètres histoire de pouvoir remplir jusqu’au dernier centilitre.

Les quatre voies appartiennent aussi aux cyclistes ; déjà dit en d’autres occasions, nos experts Français nous sortiraient une statistique du style : espérance de vie 15 mn dans cette situation. Ici, c’est largement mieux !!!

Le plein d’essence se fait en Gallons (3,78 L) et le prix est d’environ 0,70€ le litre.

Contrairement à la soirée d’hier soir, sans réservation, le premier hôtel à Cajamarca sera le bon et trouvé avant la tombée de la nuit. Bon marché, confortable, elle est pas belle la vie !

Il est environ 22h, je m’en vais vous laisser pour passer la porte des songes ; quelquefois, dans cet autre monde, on me souffle des réponse à mes questions. Pas souvent, mais lorsque les images sont claires, elles sont forcément d’une vérité implacable ;-))

Hasta Luego

Dimanche 01 Décembre 2019

Ce matin, pour le petit déjeuner, l’hôtel n’en servant pas, nous allons dans une panaderia (boulangerie) dans laquelle nous trouvons croissants, cookies, pain etc ; un peu comme à la Française. Quatre petits déjeuners environ deux € !

Whatsapp, c’est magique, à 14h, heure Française (8h en Colombie), nous avons un rendez-vous visio (on se croirait au travail!) avec Anabelle Yann et Maman. Elle est bien sûr très heureuse de nous voir en chair et en os, nous essaierons de renouveler de temps en temps afin que le temps ne lui paraisse pas trop long sans la famille. On critique quelquefois la technique mais elle a tout de même de très bons cotés !!!

Départ vers 8h45, en commençant par une route de montagne puis ensuite une belle quatre voies bordée d’arbres vigoureux. Après environ cent Kilomètres, nous prenons la Panamérican pour la première fois depuis notre départ de Carthagène.

Cette route traverse les continents Américains (du Nord, centrale, du Sud) ; imaginée en 1923, commencée en 1936, un dernier tronçon est en cours de réalisation à Panama mais se heurte à la traversée de parc nationaux.

On ne sait pas si c’est liée à la victoire d’Egan Bernal, premier Colombien vainqueur au tour de France 2019 mais les cyclistes sont nombreux que ce soit en mode vélo course ou vtt.

L’armée est assez présente dans la région, et comportement inhabituel, les soldats font pour la plupart le salut militaire à notre passage.

Notre Espagnol étant ce qu’il est, et l’Anglais n’étant pas parlé par la majorité des Colombiens, nous ne pourrons en savoir plus !

En après-midi, comme les deux derniers jours, nous finirons sous des averses orageuses.

On retrouve comme en  2013, les camions à trois ou quatre remorques qui transportent les cannes à sucre. Leur circulation est uniquement sur les grands axes !

En matière de motos, il n’y a quasi aucune grosse cylindrée en Colombie. Seul la police et l’armée bénéficient de Suzuki 65O V Storm. Les quelques BMW GS 1200 croisées sont pour la plupart des motos louées pour des voyages clés en main.

En arrivant à Timbio, il nous a suffit de demander ou se trouve un hôtel pour que l’interlocuteur nous y emmène avec sa moto ; plutôt sympa !

La place du village est une fois de plus animée : match de foot dans les bars (encore!), partie de billard dans un autre lieu, musique omniprésente….

380 kms parcourus, la frontière Équatorienne se rapproche...

Dans les photos, nous joignons le logo de notre club, le Coletum ; tout simplement un clin d’œil à nos nombreux copains restés dans notre beau pays !

Lundi 02 Décembre 2019

Nous avons décidé aujourd’hui de rejoindre Ipiales située à la frontière Colombie Equateur. Si tout va bien, nous devrions voir ce soir le célèbre Sanctuaire de Las Lajas.

En fait, tout va plutôt pas mal mais de nombreux virages en montagnes, le fort trafic par endroit, et une portion significative de travaux de titans sur la panaméricain nous retarderons quelque peu l’arrivée.

Bilan, nous arrivons à Ipiales vers 16h30 et toujours fonction de ce coucher de soleil très tôt dans la journée, le sanctuaire se visitera plutôt demain matin.

Sur les 330 Kms parcourus aujourd’hui, l’altitude a varié entre 550 m et 3 180 m, et la température de 14 à 30 degrés. Celle-ci étant d’ailleurs directement proportionnelle à l’altitude.

Alors, vous imaginez bien qu’en roulant à l’extérieur, il y a forcément quelques arrêts pour, comme on dit dans le milieu motard :

- bâcher ou débâcher !!!

Les paysages sont montagneux et verdoyants, la Cordillère des Andes pointe le bout de son nez.

Contrairement à la France, ou les animaux sauvages écrasées sur la route sont assez nombreux ( il suffit de se balader en vélo pour le remarquer), c’est assez rare en Colombie.

Probablement, la vitesse moyenne des véhicules tout compte fait assez faible laissant une chance aux « imprudents ».

Cette vitesse modérée évite aussi les accidents qui pourraient être occasionnés par de nombreuses tentatives de dépassement à l’aveugle générés par les voitures ou…. les camions.

Comme indiqué au début de ce voyage, le conducteur Colombien est globalement pacifique et ne s’énerve pas pour les fautes de conduite d’autrui.

La Colombie est dans la moyenne assez pauvre, et cela se remarque aux chiens en liberté sur le réseau routier. Depuis le temps que l’on voyage, nous avons remarqué que le niveau de richesse est inversement proportionnel à la densité de canidés en liberté sur les voies de circulation. Ces braves toutous déambulant sans contrôle, le croisement de l’amour et du hasard donne des individus de taille moyenne sans charme particulier.

En arrivant sur Ipiales, nous nous garons sur la place centrale ornée d’un bel édifice religieux. L’hôtel est non loin d’ici et Dedette et Véro font le déplacement pour la réservation.

A ce sujet, nous sommes tous les quatre complémentaires. Alain et moi nous occupons des motos, du pilotage, de quelques photos vidéos. Les filles s’occupent de la plus grosse part des prises d’images, de la cagnotte, des hôtels, des courses. Les décisions sur le parcours, les arrêts, la partie visite, sont prises en commun ; pour que l’équipe se porte bien, il faut que chacun y trouve sa place.

Il faut trouver la juste mesure, entre : faire accepter sa décision, et je m’efface !

La vie en société quoi !

Revenons-en à la place centrale d’Ipiales, Alain et moi sommes restés seuls auprès des motos en attendant Dedette et Véro.

Un quart d’heure après notre arrivée, nous avons échangés :

- Avec trois policiers à qui nous expliquons que notre stationnement dans un endroit interdit ne va pas durer ; ceux-ci acceptent sans problème notre présence momentanée et nous remercie de visiter leur pays.

- Avec plusieurs Colombiens Colombiennes très heureux de notre présence dans leur ville, qui nous souhaitent un Buen Viaje                (bon voyage) sincère et chaleureux. Certains autres parlent en abondance y compris après avoir appris que nous ne parlons quasiment pas l’Espagnol. Dans le commerce au travail, on nous disait qu’ils fallait plus écouter que parler ; c’est ce qu’on a fait ;-))

Quand les filles reviennent, ils sont à peu près une vingtaine autour de nous ; ces gens-là n’ont certainement pas la chance de pouvoir allez voir de l’autre coté de la colline.

Sachons apprécier l'opportunité que nous avons de pouvoir courir le monde, même si quelquefois les conditions peuvent être un peu rudes.

A l’instant présent, je suis devant mon ordi dans une chambre d’hôtel très correct et la nuit sera plutôt douce !

A demain, si notre ami le WI-FI fait partie de la soirée !

Mardi 03 Décembre 2019

Frontière Colombie Equateur

En ce début de journée, comme un pressentiment que la journée serait bien (trop) remplie.

Pourtant à la base, rien d’extraordinaire en emploi du temps, la visite du sanctuaire de Las Lajas, le poste de la frontière Colombie Equateur et environ 230 kms pour se rendre à Quito ou nous avons réservé un appartement pour quatre (histoire de prendre l’apéro autour d’une vrai table!!!).

Avant de partir, on met déjà un certain temps à retrouver l’adresse de l’hébergement sur nos GPS. Quito est une grande ville et il vaut mieux programmer en amont (on ne croyait pas si bien dire).

Quelques kilomètres pour se rendre au Sanctuaire ou il n’y a pas foule, c’est mieux comme ça. L’endroit est unique et somptueux. Cette église néogothique est situé à cheval sur des gorges de la rivière Guaitara à l’endroit même ou une petite fille muette aurait retrouvé l’usage de la parole. Construite entre 1916 et 1949, elle est devenue basilique en 1954, et est aujourd’hui un lieu de culte et de pèlerinage. Forcément nous prenons encore une fois trop de photos, mais on ne reviendra probablement pas !

La visite terminée, direction la frontière qui est à une dizaine de Kilomètres. Ce n’est pas notre première loin s’en faut, mais on ne s’accoutume pas à ces endroits ou la liberté est un vaine notion !

Nous passons un premier poste immigration pour le passeport, un deuxième pour fournir le document d’importation fourni lors de la récupération des motos, voilà une affaire classée pour la Colombie. Equateur, nous voilà !

Le tampon du passeport est rapide et sans procédure particulière ; il ne reste plus qu’à faire griffer le carnet de passage en douane.

- Bonjour Monsieur , le bureau concernant nos véhicules s’il vous plaît.

- C’est par là, le bureau derrière.

- Bonjour, nous sommes bien à l’endroit des documents véhicules.

- Ah non Mr, c’est derrière ce bâtiment.

- Bonjour Mr, nous venons pour la motocycletta.

- Non Mr c’est le bureau que vous voyez là-bas.

Je ne m’y ferai jamais ; Alain comme moi supporte assez mal le coté administratif de ces endroits sans âme.

Enfin, nous trouvons le bon endroit, un couple d’anglais en camion est devant nous avec des documents ressemblant aux nôtres. Ils partent 6 mois sur le continent. C’est mon tour, on y est !

Mon interlocutrice s’adresse alors à Alain

- Vous Monsieur allez à un autre bureau

Cela sans autres explications ; Alain est ravi… et se dit qu’il va encore sûrement galérer pour trouver ce nouveau bureau !!!

On se retrouve une demi heure plus tard ; tout est ok.

Un gros deux heures pour passer la frontière, ce n’est pas si important mais cela paraît toujours plus long.

Roulez jeunesse sur la Panamerican en Equateur, les deux roues ont quasiment disparu, le bitume est parfait. L’arrêt déjeuner nous permettra de prendre un plat très copieux et bien cuisiné. Les prix paraissent être le double de la Colombie. Un café de trente Centilitres devrait nous permettre de tenir la route pour l’après-midi.

La route est superbe avec de longs virages genre épingle à cheveux très large permettant de prendre un angle sympa sans risque. A ce sujet, nous sommes très satisfaits de nos pneus mixtes.

Alain, Véro se font arrêté par la police :

- Vous fumez ? Vous vous piquez (avec les gestes appropriés).

- Non répondent-ils, on se contente de l'apéro avec les copains.

Alain ayant une info constante sur son GPS s’arrêtent à l’Equateur la latitude est de 00 00 000.

De mon coté, ouvrant la marche sans info en fixe sur l’écran, je rate l’endroit, ce qui nous vaut un demi-tour pour retourner au lieu mythique qui par ailleurs n’est pas indiqué ; au Kenya, la ligne de l’Equateur est mise à l’honneur avec un panneau bien visible.

Vers 18h à la tombée de la nuit, nous arrivons sur Quito ; super dans une demi-heure, on est à l’appartement.

C’était sans compter sur les embouteillages monstres de cette ville que nous avons à traverser en grande partie. Nous voilà englués dans cette circulation qui vous fâchent avec le développement économique des grandes agglomérations. Il fait noir, on avance à une moyenne de cinq km /h, il ne manquerait plus qu’une bonne saucée pour couronner le tout.

Devinez, la pluie bien dense arrive pour compléter le tableau ; nous avons la veste de pluie mais pas le pantalon. Pas possible de s’arrêter, il fait 13 degrés, nous voilà trempés jusqu’au slip avec encore 8 kms à faire en centre ville. Nous arrivons au bout de deux heures de bouchon, notre énergie est pour le moins émoussée, ce n’est pas très grave, dans cinq minutes on est dans un appartement spacieux et le moment nous fera déjà marrer.

En fait, personne à l’adresse, nous voilà dehors trempés sans savoir à quel saint se vouer. Deux fois avec Booking en peu de temps que l’on trouve la porte close, ce qu’on appelle la loi des séries.

Dedette et Véro échangent avec une jeune fille qui gentiment appelle l’hôte qui… ne répond pas.

Elle nous propose alors de chercher sur le net un autre numéro et revenir nous voir.

- C’est trop gentil, Mucchas Gracias (mille mercis).

Quelques minutes après, elle revient en nous indiquant que l’on va venir nous ouvrir dans vingt minutes. La nouvelle est plutôt accueillie avec enthousiasme !

La location est nettement moins bien que prévue mais on est au chaud et c’est là le principal.

L’apéro ne dure pas, on mange un bout sans traîner, demain nous serons à nouveau tout neufs !!!

Mercredi 04 Décembre 2019

Quito

 

C'est fou comme une bonne nuit vous change le mental. Plutôt voltmètre au mini hier soir, ce matin, on repart sans trace de la veille autre que le souvenir ; un de plus à se remémorer bien au chaud auprès de la cheminée.

On profite de cette première  demi-journée  pour, entre autre trouver une laverie et ainsi pouvoir  repartir demain avec du linge propre. De mon coté, je mets à jour collection d'horizons ; hier soir, je n'avais plus l'envie de m'y mettre.

 

L’Equateur est un pays extrêmement jeune avec une moyenne d’âge à 27 ans et une espérance de vie de 77 ans.

Quito sera notre visite du jour. Capitale du pays, elle s’étend sur environ 50 Kms et compte environ 3,100 millions d’habitants. Elle aurait été fondé 900 ans avant notre ère.

Un petit détail, vous verrez de temps en temps des photos en panoramique, c’est Alain qui nous les créent grâce à son appareil.

Notre visite de Quito commence par la Basilica del Sagrado voto. Classique en intérieur, elle offre la particularité de pouvoir monter dans une de ses flèches par des escaliers plutôt très pentus !

La vue sur Quito est circulaire et l’on peut observer cette ville entièrement construite dans un paysage très montagneux. Nous sommes à 2800 m. C’est la deuxième capitale la plus haute du monde derrière La Paz en Bolivie, ou l’on ne manquera pas d’aller !

La place de l’indépendance joliment aménagée continue notre ballade au milieu du Quito colonial inscrit à l’Unesco.

Lors de notre repas du midi, nous remarquerons que la banane se déguste avec le... potage !

Les toilettes sont à priori aménagées pour les handicapés, le petit panonceau l’atteste  ; juste un détail, deux marches pour y parvenir !!!

La place San Francisco sera notre prochaine découverte. L’église et le couvent donnant sur cette place datent du 16ème siècle. Du coup, en allant chercher les renseignements sur la toile, je découvre que Francisco veut dire François en Français. Ou comment apprendre des choses de base à presque 61 ans :-))

La vierge du Panecillo se trouve au sommet d’une colline dominant la ville, ancien lieu de culte Inca.

Nous décidons de nous y rendre à pied. La pente est assez raide et le quartier à l’air… moyen.

Nous ne croisons pas de sourire, de regard chaleureux, plutôt noirs et semi-agressifs dans un milieu plutôt pauvre ; et personne à pied sur cette rue qui nous emmène sur l’un des lieux les plus célèbres de Quito. A mi-montée, une voiture, conduite par un jeune Équatorien accompagnée par deux membres de sa famille, s’arrête, celui-ci nous dit :

- Ne marchez pas dans cet endroit, c’est dangereux ici, les agressions sont fréquentes, montez dans ma voiture, je vous emmène près de la statut de la vierge de Quito ! Pour descendre, je vous conseille de prendre un taxi.

Le jeune homme a l’air sincère, nous montons dans son véhicule et prenons un taxi pour revenir dans le centre.

De retour à l’appartement, nous consultons les informations présentes sur le net et le routard, elles confirment ses dires. L’instinct nous aide bien souvent mais quelquefois, l’aide de l’autre peut s’avérer précieuse. On est toujours en apprentissage !

Un peu avant la nuit, nous récupérons notre linge flambant neuf et dînons dans un restaurant ou il y a huit places ; trois personnes ont l’air d’y travailler. Inconcevable chez nous !

La vérité des uns n’est pas celle des autres !

Vers 21 h, comme hier soir, un feu d'artifice est tiré non loin de notre gîte. Cela va durer cinq jours  avec défilé et improvisation d'orchestre pour fêter la fondation de Quito.

Demain, nous chevaucherons à nouveau nos motos pour continuer notre descente vers le Sud.

Elle est pas belle la vie !

Jeudi 05 Décembre 2019

8h15, nous commençons la sortie de Quito ; ayant déjà bien avancé vers le sud de la ville avant hier, les embouteillages durent moins longtemps mais sont tout aussi denses.

Je me répète, mais comment fait-on pour vivre tous les jours dans ces mégapoles ?

Une petite demi-heure et les moteurs ronronnent de bonheur devant une panamérican enfin dégagée. Nous avons environ 280 kms pour rejoindre Alausi ou nous espérons pouvoir réserver une place dans un train exceptionnel .

Celui-ci initialement prévu pour rejoindre Guayaquil à Quito ne parcourt aujourd’hui qu’une quinzaine de kilomètres dans des conditions de déplacement uniques au monde. Lors de la construction de la ligne initiale de nombreux accidents mortels survinrent et les Equatoriens finirent par l’appeler : El Naril del Diablo (Le nez du Diable).

Nous avons beau être à l’Equateur, les températures ne sont jamais très hautes en raison d’une altitude souvent élevée, aujourd’hui entre 2300 et 3600 m ! La petite laine est bienvenue ; le climat insupportable du Nord de la Colombie est bien loin…

Ayant passé la latitude Equateur, nous allons maintenant de jour en jour bénéficier d’un coucher de soleil plus tardif, ce qui ne sera pas pour nous déplaire.

Au resto du midi, nous y voyons des informations sur les manifestations Françaises du O5 Décembre. A la vue des images présentées par les médias , il ne faut pas se rendre dans ce pays qui paraît proche de la révolution ; alors que, mis à part dans certains endroits très concentrés du territoire, la vie suit son cours tout à fait normalement.

Il en est de même de la plupart des infos reçues en France sur les événements étrangers...

La petitesse des Équatoriens sautent aux yeux ; en allant consulter les statistiques sur le sujet, leur taille est d’environ dix centimètres de moins que la moyenne Française.

Comparé à la circulation Colombienne, il y a beaucoup moins de gros trucks en Equateur ; en revanche, les fumées noires s’échappant des pots d’échappement de certains véhicules sont juste irrespirables.

Sur les photos, vous verrez un pick-up chargé de roses. L'Equateur est l'un des plus gros producteurs au monde.

Arrivés sur Alausi, huit mille habitants, nous découvrons la statut de San Pedro qui veille sur les habitants. Après la réservation des billets pour le « Nez du Diable », nous prenons de la hauteur pour aller la voir de plus près et ainsi avoir une vue d’ensemble sur la ville.

Les cartes papier auront toujours cet attrait que les médias modernes n’auront pas. Ceux qui voyagent le savent, les cartes donnent des ailes ; un passage de doigt sur le papier fait survoler les obstacles sans difficulté et là est déjà le commencement du rêve.

Pendant le traditionnel apéro, Alain et moi commençons à prévoir notre parcours Bolivie Chili. Cette partie est très importante à nos yeux car elle passe par des endroits incontournables du continent. On soupçonne du très beau et… du rude.

Encore une fois, la journée se finit sous la pluie, mais aujourd’hui, nous sommes installés et celle-ci  glisse sur le mental !

L'apéro est servi les cartes étendues sur le sol, rien ne peut nous arriver...

Demain nous allons voir le nez du diable !

Vendredi 06 Décembre 2019

Une fois n’est pas coutume, pas de départ sur les chapeaux de roues ce matin. Nous devons prendre le train à 11h, et avant ça un petit déj, une réservation d’hôtel pour ce soir et puis…. c’est tout ! Un peu de farniente ne peut que faire du bien.

Le train que nous prenons ne sert plus que pour les touristes. Pendant des décennies, il a transporté passagers et marchandises puis avec l’arrivée des transports routiers a perdu de son intérêt et est tombé en désuétude.

Ne pouvant tourner en épingle à cheveux comme sur la route, un système de marche avant arrière avec aiguillages lui permettait de « grimper » la montagne ; impressionnant !

Seul regret, les wagons sont vitrés et feutrés. C’est un avantage pour les longs voyages mais dans le cas présent, mais en mode  découvert sur les cotés, cela aurait apporté un plus au niveau des sensations de vides et de canyons longeant la voie.

Une pause au bout de la ligne avec vue sur le nez du diable (l’extrémité d’une montagne ou une manœuvre marchant avant arrière est réalisée), nous permet de profiter d’un spectacle de danses traditionnelles Équatoriennes.

A vingt ans , je n’apportais que peu d’importance à tout ce qui touchait à l’histoire et à la tradition.

La grand-mère de Maman que je n’ai pas connu disait :

- De tout ce que je me suis moqué dans le vie, je l’ai fait !

Et bien, c’est un peu pareil pour certaines des opinions de mes vingt ans.

Tout ces gens qui font vivre les coutumes sont précieux et doivent être appréciés à leur juste valeur.

Grâce à eux, le monde gardera dans tous ses recoins tous ces trésors d’histoire qui font qu’il y aura toujours un intérêt d’aller voir de l’autre coté de la colline !

Vers 14h30, nous prenons la route vers Cuenca qui est notre prochaine étape. Peu de choses à dire sur ces 170 Kms. Le menu sera plutôt arrosé avec en prime quelques nappes de brouillard à ne pas y voir à 10 mètres, des trous sur la route et une température descendant à dix degrés à 3500 m d'altitude !

Si, un élément remarquable, c’est la première fois depuis très longtemps que ma dépense en carburant était aussi faible pour cent kms. Quatre litres à 0,44€ le litre, soit 1,76€ au cent. Qui dit mieux !!!

A ce sujet, quelques copains et moi-même avons remarqué que bien souvent à l’étranger notre consommation était plus faible qu’en France pour des conditions de route identiques. De la à dire que notre essence n’est pas optimisée, il n’y a qu’un pas. Mais forcément, on doit se tromper, tous les pétroliers nous le diront…

Depuis notre départ de Carthagène, il est flagrant que les fumeurs sont très peu nombreux en rapport à l’Europe en général.

En soirée, nous dînons dans un resto Français tenu par un Choletais,  le fils d’une ancienne collègue de travail à Véro. Dommage, il n’était pas là ; un croque Madame et des profiteroles changeront avantageusement du poulet frites ! Un peu comme à la maison.

Je finirai sur une note humoristique en vous laissant le message d’un ami de 40 ans, Guy-Noël (oui comme moi!) concernant la ligne de l’Equateur ratée une nouvelle fois il y a «3 jours !

Hola ! Sauf erreur de ma part, cela fait deux fois que vous ratez le passage de l'équateur ici....On peut dire que vous êtes un peu tête en l'air au moment de passer la tête en bas dans l'autre hémisphère.   Vamos amigos !

Samedi 07 Décembre 2019

Le petit restaurant ou nous prenons notre café est juste à coté de l’hôtel. En déco sur un mur une grande peinture des Beatles ; ou comment quatre jeunes Anglais des années soixante ont inondé une planète entière avec leur musique. Quel destin !

Encore une fois, très peu de place dans ce commerce, un peu comme nos bars d’antan.

Aujourd’hui, ils suffisent à faire vivre leurs propriétaires mais demain lorsque les grands groupes se seront installés, ils fermeront probablement leurs portes. Bien plus tard, les maires des villes prendrons des mesures pour dynamiser les centres villes… Je m’égare !

Le point de chute (au sens figuré, je m’entends!) est Vilcabamba soit 280 Kms.

Alain et moi choisissons un passage frontière du Pérou un peu plus dans les terres et probablement un peu plus difficile. En regardant la carte, l’échange ressemble à ça /

- En passant par La Balza, on évite le trafic et on traversera des lieux encore plus typiques.

- Oui, je suis d’accord, mais t’as vu, ça a l’air d’être une petite route, ce sera peut-être de la piste.

- On n’en sait rien mais si on n’y va pas, on ne le saura pas !

- Ah, ça c’est sûr ! Il vaut mieux avoir des remords que des regrets, va pour La Balza !

Ce choix n’est à priori pas un problème pour l’étape du jour mais plutôt celle de demain.

Et dans ces pays, quand on fait le choix d’un itinéraire, il est impossible de modifier mis à part en faisant demi-tour.                                  Comme chacun sait, on n’aime pas rebrousser chemin !!!

Le début de la journée est superbe, le menu est parfait. Température douce, temps sec, peu de trafic, le pilotage est en mode automatique avec le ballet bien rythmé des courbes qui se succèdent en douceur.

Dans certains villages, des cochons entiers sont sur la broche attendant d’être dégustés par les futurs clients. Pas de photo, nous n’avons pas osé. L’idéal serait de s’arrêter pour déjeuner mais ça ne s’est pas trouvé. A propos de prise de vue, il n’est jamais facile de trouver la juste mesure entre le souvenir à ramener à la maison et le respect des autochtones qui ne joue pas au théâtre mais vivent simplement leur vie.

A ce sujet, dans les campagnes, les tenues traditionnelles sont légion. C’est encore plus évident chez les femmes.

Fin de matinée, la pluie s’invite encore une fois. Au déjeuner, nous mangeons de délicieux morceaux de lard avec de la banane platane préparée au beurre. Pour la diététique, on repassera, mais de temps en temps, ce qui fait du bien au mental et au ventre est, j’en suis sûr, excellent pour la santé.

Dans l’après-midi, on va faire court, nous ferons tout sous la pluie ; arrivés sur Vilcabamba, on cherche une station pour le plein et être tranquilles demain ou les points essence ne devraient pas courir les rues. C’est très rare, mais dans ce village, pas de possibilité de ravitailler en dehors de particuliers ayant un stock essence à la maison : solutions parfaite pour récupérer des fonds de jerrican chargés en dépôt ! Cela nous vaudra un retour sur Malacato à une dizaine de kms.

Comme si on en avait pas assez pris…

Le gîte est toujours apprécié, mais dans ces conditions de roulage, c’est encore meilleur ;-))

Demain, on sera fixé sur notre choix d’itinéraire. Qui vivra verra !

Dimanche 08 Décembre 2019

Le jeune Equatorien du Gîte est heureux de nous accueillir et demande une photo de nos machines accompagnées des passagers ; raison de la photo de nous quatre devant l’hébergement.

L’hôtel est réservé juste après la frontière et nous avons peur que les 150 Kms fasse un peu court malgré la frontière à traverser.

Un peu partout sur la route nous évitons de petits éboulis dus au nombreuses pluies ces derniers jours. Rien de très important, il suffit de ne pas se trouver en dessous lors de la descente de quelques dizaines de kgs de pierres !

La jolie Transaméricaine d’hier est bien loin ; nous tombons régulièrement sur des zones de pistes mais qui ne durent jamais très longtemps. Comme nous nous y attendions, il n’y a quasi aucun trafic sur cet axe.

Vers dix heures, nous sommes stoppés dans notre progression par un éboulis d’importance, la route est tout simplement coupée. Un bulldozer est déjà à pied d’œuvre pour dégager la voie.

Pas de zone de sécurité, malgré le risque de nouvelles chutes de pierre ; environ trois quart d’heure plus tard, nous roulons à nouveau.

Le temps est beau et la température monte jusqu’à trente degrés. Nous sommes souvent aux alentours des mille mètres d’altitude ; ceci explique cela !

Les paysages sont superbes, verdoyants (nous ne sommes pas très loin de l’Amazonie), mais les pilotes ont plus que de mesure le nez non pas dans le guidon, mais sur la piste. Celle-ci s’est en effet imposée 80 kms avant la frontière et du coup, le goudron a disparu. Dans les zones boueuses, nous ne sommes pas plus fiers que ça. Nous avons la chance de ne pas avoir de pluie, nous aurions dû alors rebrousser chemin.

Sur le sec, le comportement des machines est assez bon, aidé par des pneus mixtes accrochant plutôt bien les éléments !

Dedette et Véro ne se plaignent pas du mal aux fesses, c’est vous dire !

En arrivant à la frontière Équateur, Pérou, nous sommes en tout…. deux véhicules particuliers (seul un car passera pendant les procédures).

Pour les deux pays, un bureau passeport et un pour le passage de la moto.

Du coté Pérou, c’est la première fois que le douanier s’occupe d’un carnet de passage en douane ; alors forcément, cela prend un certain temps. Il est plutôt sympa et souriant, ce n’est pas si courant dans les postes frontières !

Dedette avec sa chevelure blonde attire souvent les peuples aux cheveux très bruns, ce qui est le cas du Pérou et de l’Equateur ; voilà une photo souvenir de plus prise par des autochtones !

Proche des bureaux Péruviens, une poule et ses poussins s’y promène tranquillement ; un peu plus loin, un coq pousse son cocorico ; d’un autre coté s’il y a des poussins, il y a forcément un coq dans le coin !!!

Seize heures, nous voilà  libérés  de la « Frontera », il nous reste cinq kms avant notre gîte.

Nous en profitons pour faire un peu d’entretien des motos.

Le repas du soir est à Nambale à un km ; en s’y rendant, nous évitons de justesse deux vaches noires sur le coté de la route. Il est bien connu qu’il est dangereux de rouler la nuit dans ces pays…Reste à inventer les gilets jaunes pour les bovins !

Dans le resto, comme en Colombie, la musique est à tue-tête, pas de musique traditionnelle, seulement de la techno. Comme partout dans le monde, les jeunes aiment se retrouver pour boire un verre, et dans le cas présent, danser. Nous sommes tous différents mais un peu… tous les mêmes !

Le retour au gîte se fait sur un filet de gaz, sur une route sans circulation, presque en silence.

Du pur bonheur.

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