
Collection d'horizons
Tour du monde
10 Avril 2025
On se souviendra de cette chambre superbement placée et de l’omelette succulente préparée par les gérants !
Très courte étape aujourd’hui avec probablement une route en meilleure état en se rapprochant de Luang Prabang. Que nenni, les dix premiers km sont infernaux. Les scooters 125 n’ont pas de débattement de suspension permettant d’avaler les chaos sans envoyer de bons coups de raquette sur le postérieur. Pendant cette portion, on se dit qu’il ne faudrait pas que toute la suite soit du même tonneau…
Avant de rejoindre l’ancienne capitale, nous allons visiter les chutes Tad Sae assez connu dans le pays. Nous prenons un petit bateau qui nous emmène en aval de la Nam Khan river affluent du Mékong. Nous débarquons sur les rives et après quelques centaines de mètres dans la forêt tropicale, nous découvrons les chutes… sans eau !!!
Nous sommes en fin de saison sèche, on aurait dû sans douter. La balade sur la rivière et la marche dans la forêt étaient tout de même sympas…
Les quelques employés sur l’embarcadère attendent les clients, tu m’étonnes !
Les vingt km restant avant de rejoindre la ville sont nettement plus praticables.
Après la dépose des bagages à l’hôtel, nous reprenons un des deux scooter pour aller visiter, devinez, les temples Bouddhistes célèbres de la ville. Moins nombreux qu’en Thaïlande, il en existe tout de même des incontournables. Le Mai Suwannaphumaha (…) est le plus grand de Luang Prabang.
A propos de cette dernière, elle n’est plus capitale depuis 1563 où Vientiane a pris sa place. En 1707, une période intermédiaire s’est ouverte entre le royaume des deux villes se disputant le titre au profit final de Vientiane.
Peuplée d’environ 54 000 habitants, elle ne s’est ouverte au tourisme que dans les années 90, elle fait partie depuis 1995 du patrimoine mondial.
C’est aussi un port fluvial situé sur le Mékong.
Le complexe Bouddhiste Xieng Thong prolonge notre visite. Fondé en 1560, Il est considéré comme le plus élégant du pays et l’un des plus importants. On y trouve entre autre un petit sanctuaire du Bouddha couché remarquable datant de la création de ce lieu. Les restaurations sont constantes et l’ensemble dans un superbe état.
Se déplacer en ville à deux sur le scooter nous fait revenir avec plaisir à notre adolescence. Les casques aux dernières normes ( !!! ), ajoutant encore de l’authentique…
Vers 16h, nous nous installons à la terrasse d‘un restaurant bar donnant directement sur le Mékong. Nous y resterons trois bonnes heures, profitant du coucher du soleil, de boissons diverses et du dîner. Nous aurons en visio Pierre et Brigitte qui baroudent en ce moment en Algérie. Heureux d’échanger quelques minutes avec les amis !
De nombreux bateaux aux formes diverses et variées emmenant des touristes agrémentent la vue sur le fleuve et puis, nous ne sommes jamais vraiment à court de conversation ;-)
Demain, journée mi visite, mi dilettante avant de reprendre la route vers d’autres contrées.
Bonne nouvelle, nous venons de recevoir nos visas pour le Cambodge, il paraît que l’on devrait y mettre d’autres roues ;-))









11 Avril 2025
Pour le petit déjeuner, l’hôtel travaille avec un restaurant donnant sur le Mékong.
Restant sur Luang Prabang aujourd’hui, nous observons un bon moment la vie du fleuve rythmée par les traversées des véhicules sur les bacs ou des personnes à pied sur de petites embarcations.
L’hôtel nous fournit les photocopies des visas Cambodgiens nécessaires lors de notre future arrivée dans le pays. Le couple de gérants est jeune et leur envie de bien faire transpire. Assez rare dans nos rencontres, ils parlent un Anglais permettant un échange…
Dans le pays, seuls 82 % des enfants sont scolarisés. Dans les générations précédentes, de nombreux adultes n’ont pas eu cette chance et régulièrement, le logiciel de traduction sans le son ne sert à rien...
Dans tous les pays traversés, le Laos fait partie de ceux où les contacts non provoqués sont les moins nombreux. Il est vrai qu’en plus de leur tempérament en apparence timide, le Sauvage n’est plus là pour attirer le monde !
Le temple Suannaphumahan ( nouveau monastère de la terre d’or ) construit au début du
XVIII ème, le plus grand de Luang Prabang, commence notre matinée ‘tourisme’.
Inscrit à l’Unesco, il est idéalement placé en plein centre ville à 400 m de notre coucher.
La salle principale de prière est dotée de décorations raffinées et de reliques sacrées. Certaines statues de Bouddha sont en or.
Le deuxième lieu choisi est nommé Phou Si Mountain ! Ce mont de cent mètres de haut se trouve au cœur de la péninsule de la ville bordé d’un côté par le Mékong et d’autre par la rivière Nam Khan. Après les 300 marches, nous bénéficions de magnifiques panoramas sur l’ex capitale, on se passerait juste de l’air un peu brumeux ! Comme vous pouvez vous en douter, un ‘petit’ temple Bouddhiste est érigé au sommet.
Ce mont sacré est considéré comme un incontournable du Laos.
Au déjeuner, je retente les larves grillées, comme au dirait entre copains, c’est quand même
‘’ pas diable ! ‘’
Avant d’aller en soirée dîner au marché de nuit, nous nous occupons en après-midi de réserver les billets d’avions pour le Cambodge. Cela aurait dû prendre quelques minutes. A la vue des tarifs pratiqués pour rejoindre Vientiane à Siem Reap, on y passe un certain temps pour finir par choisir un bus de nuit avec couchettes nous faisant économiser plus de trois cents € !
C’est la première fois que l’on voyagera de la sorte, on est tout content !
Ensuite c’est prolongation de l’assurance santé échue depuis hier ; là, c’est le logiciel de la société qui refuse de prendre Dedette. On se rend compte après de nombreux essais qu’il faut souscrire son contrat avec un autre mail ! Les précédents contrats n’avaient pas provoqué ce problème.
Je me plante sur la réservation de l’hôtel au Cambodge en mettant une personne au lieu de deux.
Cerise sur le gâteau, nous nous rendons compte que notre E-visa ne fonctionne qu’à certains postes frontières, ça nous rappelle tout de suite notre ‘’ aventure ‘’ à la sortie de la Russie.
Après recherche, le trajet du bus passe bien par l’un d’entre eux !!!
Pour un après-midi prévu repos, l’administratif nous a mangé entre deux et trois heures !
La soirée sera moins fatigante avec un marché de nuit animé, et de multiples choix en matières de grillades. Ici on est en terrain connu, la canard côtoie le poulet, le porc, le bœuf à des prix
‘’ Laotiens ‘’ ! Un ring est installé sur la place, les combats ne sont pas pour ce soir.
Demain, nous reprenons la route vers le Nord de ce pays n’ayant jamais eu de médaille Olympique !!!









12 Avril 2025
C’est l’étape qui nous emmènera le plus Nord du Laos, quasi équivalent à la valeur de latitude du Triangle d’or en Thaïlande.
En roulant, malgré la route demandant une attention toute particulière, on a le temps de cogiter sur des sujets divers et variés. Ce matin, j’étais plutôt sur le Laos et quelques caractéristiques de la population et du pays.
Comme en de nombreux autres contrées dans le monde, le tatouage est ici très largement répandu, en particulier chez les jeunes ; pas le petit motif discret mais plutôt de larges couvertures corporelles, bras, jambe, dos !
C’est vrai partout en Asie et ici au Laos, les hommes peuvent rester de longs moments en position accroupie avec les pieds totalement posés sur le sol. Pour nous Occidentaux, essayez, ce n’est pas très confortable. Dans leurs cas, ils donnent l’impression de s’y sentir aussi bien qu’assis sur une chaise. Il y a quelques jours, l’employé de l’hôtel faisait la vaisselle à même le sol, comme en Himalaya en 2016 où les cuisiniers préparaient les repas dans cette position.
Le Laos était connu (comme le Vietnam, la Chine), pour consommer de la viande de chien.
Depuis notre arrivée ici, nous voyons un peu partout le compagnon de l’homme déambuler dans les rues mais pas sur les cartes des menus des restaurants. Sur le net, on y affirme que c’est toujours pratiqué dans le pays. La coutume traditionnelle serait en net recul, il était consommé en Asie environ trente millions de chiens par an !!!
La Laos est un pays pauvre avec un revenu moyen par habitant de deux cents € mensuels, ce qui le place à 21 % de la moyenne mondiale. En traversant le pays, cet élément saute aux yeux.
Les habitats en campagne sont bien souvent d’une grande rusticité. Les finitions sommaires des résidences, des commerces sont un moindre mal compte-tenu du climat globalement chaud de tout le territoire, permettant une vie en extérieur. Bien sûr, nul doute que les autochtones aspireraient à plus de confort. La généralisation des portables ayant ouvert une vue globale sur le monde et ses différences de richesses…
Ne connaissant pas l’état de la route empruntée, chaque jour est une aventure. Aujourd’hui, ce sera globalement une bonne surprise ! Seuls des tronçons réguliers de piste ralentissent notre avancée mais la majorité de la chaussée est asphaltée correctement.
Pour la troisième fois depuis notre entrée au Laos, la police arrête les deux roues par paquet, et… nous fait signe de continuer quand ils voient que nous sommes étrangers :-))
Le scooter de Dedette consomme de l’huile de manière anormale, tous les deux cents km, nous refaisons l’appoint... Quand je suis en deuxième position, il me faut prendre un peu de distance pour éviter d’inhaler la fumée blanche sortant du pot d’échappement !
Dans les pays à faible revenu, nous sommes bien souvent surpris dans certains endroits, de la multiplicité des stations essences malgré une densité de population assez faible. Sur une partie du parcours, ce sera dix stations en… dix km !!!
Le départ du déjeuner se fera avec les combinaisons de pluie. Le temps prévu sur les prochaines 24h est tourmenté.
L’arrivée à Nong Khiaw, village célèbre pour ses paysages montagneux et la vie traditionnelle de ses habitants se fait sous la pluie. Le temps est bouché et nous ne pourrons profiter des paysages de cet incontournable du Nord du Laos.
Demain, la route empruntée est en blanc sur les cartes, dit de manière différente, sur un réseau secondaire…
A force de croiser les doigts, on finit par avoir peur qu’ils restent bloqués dans la position :-))









13 Avril 2025
Nous partons sous la pluie. Celle-ci nous accompagnera environ une heure sur une route parfois cent pour cent piste ! L’humidité a un seul avantage, on n’est pas gêné par la poussière des camions assez rare sur cette voie secondaire.
Dans ces conditions de circulation, les femmes conduisent leur scooter avec une seule main, l’autre étant occupé à tenir le parapluie !
Nous sommes dans le Laos profond et les traversées de village sont d’une authenticité qui saute au yeux. Maison sur pilotis, métiers oubliés, toilettes à l’ancienne au bord de la route en prenant l’eau sortant d’un tuyau, basse-cour, petits cochons en liberté, nous voilà projetés dans une autre époque. Nous connaissons les conditions de vie de nombreux humains sur cette planète, mais être en contact direct est un vrai plus…
Par deux fois, nous voyons des Laotiens ayant manifestement abusé de bières ou autres alcools.
En fin de matinée, nous voyons de grandes tablées installées au bord de la route. On y mange, on y boit, accompagné quelques fois avec la musique. C’est dimanche, c’est peut-être la raison ou les festivités du nouvel an Laotien. Dans un hameau, des jeunes arrosent les deux roues passant proche de leur lieu de réunion ; nous y aurons droit !
Vers treize heures, nous décidons de nous arrêter après 90 Km en quatre heures !!!
Dedette est un peu usée de ses secousses permanentes pendant une longue matinée.
Çà se comprend aisément...
Le village possède trois guest-house, l’une d’entre elles aura bien une chambre pour nous.
La première fait restaurant, le gérant nous accueille froidement (ou timidement???) en nous informant qu’il n’y a pas de place pour dormir mais qu’il est possible de déjeuner.
Va pour le repas, nous irons visiter les autres établissements ensuite.
Pour le menu, c’est assez facile, c’est plat unique : soupe avec viande de bœuf, pâtes, verdure !
Pas mauvais, mais on pourrait finir par s’en lasser !
On se répète, même dans les endroits les plus reculés, le portable est partout. A ce niveau là, la pénurie n’existe pas...
Nous voilà rassasiés, nous allons alors visiter les autres Guest-house.
- C’est complet ici, à dix km, vous en trouverez une autre.
Dedette fait un certain effort pour remonter sur son cheval. Chance pour nous, le goudron est miraculeusement réapparu et les passages chaotiques beaucoup moins nombreux.
Nous trouvons notre bonheur dans un petit immeuble à deux niveaux où l’eau et l’électricité devraient revenir dans deux heures ! L’offre dans la région est plutôt faible, on ne fait pas les difficiles !
L’immeuble en question a une particularité singulière, il est de travers. Dit autrement, il penche a tel point que l’on s’en rend compte en marchant !
Ce serait quand même pas de bol s’il s’écroulait cette nuit…
L’électricité ne reviendra pas en soirée, la pluie s’en mêlera, nous parcourons les trois cents mètres qui nous séparent d’un petit restaurant avec les combinaisons de pluie. Celui-ci fonctionne avec un groupe électrogène, l’accueil y est très chaleureux. Nous mangeons de la poulette qui vient à n’en pas douter d’ici ou d’un village à côté.
Le retour se fait dans une nuit noire juste éclairée par les lumières des portables.
Quand je vous parlais d’être projeté dans une autre époque...









14 Avril 2025
La pluie n’a pas cessé cette nuit, on imagine tout de suite l’état des routes !
Vers huit heures, nous nous rendons au seul restaurant du village (celui d’hier soir) pour le petit déjeuner.
- Nous n’en faisons pas !
- Même pas un café chaud ?
- Non
N’ayant pas de bouilloire dans la chambre, nous partons avec juste quelques gâteaux secs dans le ventre :-(
La tenue est la même qu’hier, il pleut sans discontinuer…
Nos craintes s’avèrent exactes, les portions boueuses sont nombreuses. On ne parle pas moyenne, seulement de ne pas se mettre par terre. Chance pour nous, les pneus des scooters ne sont pas des savonnettes et tiennent assez bien la gadoue. Au niveau personnel, je ne suis pas un spécialiste, mais imaginez Dedette n’ayant jamais pratiqué ces terrains !
Bon an mal an, on avance doucement mais sûrement.
Le croisement avec un camion fou nous a tout de même fait une belle frayeur. Je m’explique :
Sur la route étroite, le chauffeur n’a pas voulu ralentir et a passé toute la semi beaucoup trop près de nous deux. Ce n’est pas le comportement habituel des routiers ici et c’est tant mieux !
En parlant camions, nous sommes passés à 1560m d’altitude dans un brouillard assez dense et sommes arrivés sur des camions bloqués en raison de la boue qui faisait patiner les roues motrices avec, pour l’un d’entre eux le risque d’un glissement incontrôlé de la remorque dans le décor. Nous nous sommes crus quelques minutes sur les routes de l’impossible !
Pour doubler, une seule solution, passez sur le bas côté dans la gadoue avant que l’un d’entre eux se mette en travers empêchant le passage. Je prends d’abord mon scooter puis celui à Dedette en prenant tout de suite conscience du danger de ces mastodontes sur les zones trop glissantes… Cent mètres plus loin, c’est rebelote avec la même opération !
Nous ne savons pas ce qu’il est advenu de ces camions, mais nous n’en avons pas croisé un seul ensuite. Peut-être les villages en aval étaient-ils prévenus de ce blocage.
Partout dans les hameaux, comme hier, de petits groupes de jeunes fêtent le nouvel an.
Les festivités durent du 13 au 16 Avril. Cette année est symbolisée par le serpent signe du zodiaque Chinois représentant, sagesse, adaptabilité, renouveau. On va en prendre une tranche de chaque :-))
Sur la fin de notre parcours, la pluie a cessé, le goudron plus présent, les températures moins fraîches, on aurait presque dit : elle est pas belle la vie ! Seulement voilà, il y a souvent un caillou dans la chaussure !
Une petite dizaine de km avant l’arrivée, au détour d’un virage, je ne vois plus Dedette.
Demi-tour, elle est au bord de la route et me dit :
- Quand j’accélère, ça fait un drôle de bruit et ça n’avance pas.
Effectivement, le bruit n’est pas ‘’ catholique ‘’ et rien ne se passe au niveau transmission.
Pas le choix, il nous faut arrêter quelqu’un pour demander de l’aide.
Le premier est un jeune en scoot, puis trois autres. Ils ont quelques outils, démontent le carter de chaîne où l’on découvre que celle-ci est sautée et que, cerise sur le gâteau, la couronne a un jeu latéral conséquent. La réparation sur place n’est pas possible, nous attendons un pick-up ou un petit camion pour demander à monter le scooter dans la benne et l’emmener au village où nous avons repéré une Guest-House.
Peu de temps se passe avant le passage d’un camion qui s’arrête et après échanges accepte d’emmener le deux roues. Dedette monte dans la benne avec son cheval !
Dix km plus loin, le scooter est déchargé à cent mètres de la Guest-house ! Le mécanicien prend en charge tout de suite et pendant ce temps, nous sommes invités à coté à boire le traditionnel alcool de riz avec les femmes installés sur de mini tabourets. On l’aspire avec des longues pailles en bois partagées…
Après cette pause apéritive, un homme vient à notre rencontre et nous fait comprendre qu’il veut nous emmener chez lui pour boire une bière. On se retrouve assis à même le sol avec la famille !
Pas de logiciel traduction correspondant à leurs dialectes, nombreux au Laos, nous parlons avec les mains !
Le mécanicien nous informe que la réparation est terminée, elle nous coûtera environ quatre € !
Il est quasi cinq heures, nous déjeunons au restaurant tout à côté de la chambre. Les enceintes crachent leurs décibels, la bière coule à flot, c’est le nouvel an !
Voilà un incident technique qui nous aura apporté que du bonheur. Malgré une fatigue bien présente, nous sommes heureux d’avoir vécu cette journée extra… ordinaire où le contact avec la population a été réel et intense.
Elle est pas belle la vie !!!









15 Avril 2025
La musique des deux restaurants touchant notre chambre s’est arrêtée à minuit. Sans les bouchons d’oreille, c’était mort pour s’endormir avant. Entre les chambres mal isolées, la circulation extérieure, les climatisations, les prières dans les pays Musulmans, les coqs en de nombreux endroits, les fêtes des autochtones comme c’est le cas ici, voilà un accessoire de voyage indispensable.
Ce matin les scooters sont à deux mètres de la porte de la chambre, le temps est sec, rien à voir avec les conditions de départ hier matin !!!
Comme tous les jours le scoot de Dedette a soif d’huile ; il démarre toujours difficilement en raison des particules d’huile mélangées à l’essence…
Pas de possibilité de petit déjeuner encore ce matin, les gérants des restaurants émergent de la soirée de la veille. Je m’aventure tout de même pour de l’eau chaude, Madame accepte sans problème pendant que Monsieur découpe de la viande stockée dans une grande bassine.
En de nombreux endroits dans le monde, les normes sont inexistantes dans ce domaine pendant qu’en France, les bouchers employés dans les grandes entreprises d’agro-alimentaires sont habillés comme des cosmonautes… Encore un grand écart entre nos différentes cultures.
Hygiénisme d’un côté, produits cent pour cent naturels d’un autre…
Dedette s’est fait quasiment le tour de l’horloge et est en pleine forme ce matin. Elle a cette capacité à récupérer partout :-)
La route n’a rien à voir avec celle d’hier. Déjà, elle a commencé à sécher et l’état global est correct. En France, on dirait état déplorable, au Laos, on est content.
Le trafic est très faible, les paysages montagneux recouvert de forêts tropicales et les villages traversés sont typiques, ça sent bon l’aventure !
Au déjeuner, une scène nous marque particulièrement :
Un homme arrive en scooter avec un chien de taille moyenne entre ses jambes. Jusque là, tout paraît normal. Il descend du deux-roues, prend le sac et le pose au sol sans ménagement !!! L’animal est dans un sac cabas et à l’air d’être attaché au niveau des membres, il ne peut bouger. L’homme rentre dans le restaurant et ressort quelques minutes plus tard en repartant avec le triste paquet.
Sur cette épisode, Dedette et moi sommes quasi persuadés qu’il est venu proposé de la viande de chien dans l’établissement :-((
Le parcours d’aujourd’hui est très sinueux, et nous ferons 6300 mètres de dénivelés cumulés.
Sur la fin de l’étape cumulant environ 150 km, de nombreux groupes de jeunes sont au bord de la route pour arroser copieusement les deux-roues qui passent. Épargnés la plupart du temps, nous prendrons tout de même quelques casseroles et autres tuyaux d’arrosage !
C’est le nouvel an !!!
Phonsavan, ville de 57000 habitants sera notre lieu de villégiature après une étape beaucoup moins éreintante que celle d’hier. L’hôtel au confort Européen fait beaucoup de bien en comparaison des derniers établissements…
Le dîner est dans un établissement à deux pas de notre coucher, il ne propose que de la viande. Nous prenons des brochettes d’abats pas terribles et des morceaux de langues succulentes avec une bonne bière légère du pays, la Beerlao !







16 Avril 2025
Ne pouvant continuer notre route vers Vientiane après la visite des sites des célèbres Jarres du Laos, nous décidons de rester ici une journée de plus. Du coup, celles-ci étant à une petite heure de route, nous avons le temps. Ça tombe bien, le petit déjeuner est extra dans une salle à manger 100 % bois ! Aimant goûter à tout, je me tente les fleurs intégrées à l’assiette.
Pas vraiment de goût, puis je me dis qu’elles ne sont peut-être là que pour la décoration…
En demandant au serveur, celui-ci m’indique ne pas savoir si elles sont comestibles. Bon, je vais me calmer sur celles qui restent !!!
Un seul scooter aujourd’hui, Dedette fera la pause et, autre raison, il consomme de l’huile plus que de mesure, on va préserver…
Le Bouddha doré de Phonsavan est notre premier point d’intérêt. L’ancien temple ayant été gravement endommagé par les bombardements Américains, il en a été construit un autre ayant fière allure en haut d’une colline… Le temps est idéal et il y a peu de visiteurs. Quelques moines dans un édifice adjacent préparent ce qui semble, selon les musiques écoutées, être une fête. A notre départ du lieu, nous croisons des visiteurs en plus grand nombre.
Le mystère des jarres est notre deuxième curiosité de la journée. Trois sites officialisés mais de nombreux autres sont encore non encore ouverts au public car non déminés.
Petite parenthèse sur la guerre du Vietnam entre 1964 et 1973 :
Le Laos ne faisait pas partie du conflit mais les Américains pensaient que Ho Chi Min passait sur le territoire du pays pour réapprovisionner les lignes communistes en armes, au Vietnam Sud.
Certains sites rapportent que c’est un bombardement sans discontinuer, toutes les huit minutes pendant neuf ans, que le pays a subit ! Soit au total 270 millions de tonnes de bombes et de mines pour la plupart non explosées !!!
Le tout pour se rendre compte après cette opération que le Laos n’était pas un point de passage !!!
Peut-être me trouverez vous de temps à autre un poil revanchard envers les états-unis ; ce n’est pas le cas, mais nos médias ne se gênent pas pour critiquer d’autres nations sans discontinuer, c’est juste pour faire l’équilibre !
Rien n’est tout blanc, ni tout noir, fermons la parenthèse.
Le voyage est la quête d’un ailleurs, de nature, d’humains mais aussi d’histoire. Ne m’étant jamais intéressé plus que ça au passé, collection d’horizons me bouscule et c’est très bien comme ça !!!
Le site numéro un des jarres du Laos est le plus vaste. L’environnement est très nature. Les objets en eux-mêmes n’ont rien d’extraordinaire. En l’état actuel, on ne sait quasiment rien de ces curiosités mis à part qu’elles auraient été créées entre 500 ans avant J.-C. et 800 après.
Elle pèsent entre 500 kgs et plusieurs tonnes, sont constituées d’un grès que l’on trouve vers Luang Prabang situé à plus de deux cents km !!!
Leurs utilités ne font l’objet, pour le moment, que de suppositions. Entre urnes funéraires, récipients alimentaires, réserves, rien n’est gravé dans le marbre.
C’est la même chose au niveau des humains s’en étant servi, on est devant une feuille blanche pour le moment.
Le site numéro deux est perdu au milieu de la forêt. Je me tromperai une fois pour y accéder en prenant un chemin qui finira très étroit avant un demi-tour forcé. Dedette était enchantée !
Sur ce site, rien de plus au niveau des objets mais une ambiance ‘’ Merlin l’enchanteur ‘’ charmante.
De retour sur Phonsavan, on sera arrosé plusieurs fois par les nombreux groupes de jeunes encore au bord de la voie aujourd’hui. C’est le dernier jour du nouvel an...
Cette coutume permettrait de souhaiter bonheur et santé aux récepteurs du précieux liquide.
Il en est envoyé sur les gens, les maisons, les animaux, les objets.
On peut aussi s’y baigner pendant la fête, d’où les installations dans le lit des rivières.
Notre quête de trouver un nouveau bidon d’huile en fin d’après-midi s’avérera être un échec, les commerces étant fermés et les hommes aux regards allumés (…) par vraiment coopératifs !









17 Avril 2025
Notre objectif est d’être sur Vientiane, la capitale, Samedi.
Nous trouvons un litre d’huile scooter pour ‘’ alimenter ’’ la consommation excessive de celui à Dedette. A priori, pas de voyant d’alarme, on fait le point tous les 80 km !!!
Les réservoirs de 4 litres nous obligent à réapprovisionner tous les 150 kms maxi, la fréquence des stations étant inconstante.
Le début du parcours du jour est très ‘’ Laotien ‘’ ! Sortis de la zone montagneuse, la route s’améliore et les zones sensibles moins nombreuses.
Nous sommes à la fin de la saison sèche et certains cours d’eau sont quasi à sec. Ici, on est habitué à de grosses quantités de précipitations pendant la mousson et beaucoup d’habitations sont construites sur pilotis.
Les rivières non à sec ont une couleur boueuse caractéristique.
Au déjeuner, le personnel du petit restaurant où nous arrêtons nous servira le plat traditionnel, soupe viande pâtes, sans autre choix et sans un échange verbal ! Plusieurs fois que nous remarquons ce manque de communication. C’était beaucoup plus marrant lors de la réparation de la moto à Dedette avec les autochtones ayant déjà attaqué bières et autre alcool de riz...
On pourrait en conclure que c’est de la timidité, nous nous renseignerons !
Après cent cinquante km, nous nous arrêtons dans un hôtel à Bolikhanh, petit village où nous trouvons tout le nécessaire.
Une demi-heure après notre arrivée, des trombes d’eau accompagnées d’un violent orage arrosent la bourgade. Heureux d’être bien à l’abri !
Un échange avec la famille en visio finit l’après-midi. Dans un mois, la boucle sera bouclée et les retrouver nous fera un immense plaisir !
Les glaces achetées après le dîner ont sans aucun doute étécongelées, décongelées…
Les coupures d’électricité n’étant pas si exceptionnelles, on imagine que le moins vingt n’a pas toujours été la norme...









18 Avril 2025
L’aventure routière Laotienne touche à sa fin avec nos deux monstres. Celui de Dedette est sur un trois litres d’huile au mille sur les derniers réajustements ! Décidément, on est fâché avec les moteurs sur ce cap à l’Est !
Nous quittons progressivement la montagne et les zones chaotiques pour finir sur une belle route longeant le Mékong servant de frontière avec la Thaïlande.
Plusieurs vidéos de Dedette aujourd’hui, c’est maintenant ou jamais ! Elle finira avec une casquette, les lunettes de soleil ayant rendu l’âme au bout d’à peine deux semaines…
Perso, ça fait quarante quatre ans que je tiens :-))
La pause déjeuner se fera comme comme hier en histoire sans paroles ! Ce sera la même chose avec une Laotienne venant acheter des légumes. Ça ne vient pas de nous !
Un élément routier nous a marqué pendant ces 1400 km sur le sol Laotien : malgré une partie du réseau en état déplorable, quasi aucune zone de réfection de la chaussée ! En l’état actuel, on peut imaginer que ce n’est pas demain la veille que l’on pourra rouler la nuit en sécurité dans certaines régions du pays…
Nous rejoignons la capitale en une journée ( 230km ) contrairement aux prévisions matinales.
L’hôtel est géré par des Laotiens très sympas qui parlent un bon Anglais. Leur échange n’a rien à voir avec les sensations évoquées plus haut, ça réconcilie avec la nature humaine.
L’ambiance de l’établissement est ‘’ auberge de jeunesse ’’ avec musique diffusé dans tout l’établissement jusqu’à 22h !
Les deux anciens devraient survivre ;-))
