Collection d'horizons
Tour du monde
10 Septembre 2024
L'au revoir avec nos hôtes depuis deux jours est très chaleureux. On nous offre une coiffe traditionnelle Kyrghize. Nous connaissions peu Mr arrivé seulement hier soir du travail mais Madame est juste d'une gentillesse extraordinaire.
Deux cent cinquante km sont au menu dont une partie au bord du lac Lessik ou Issyk kul. Celui-ci fait 6280 km2 soit dix fois le lac Léman !
C’est le deuxième plus grand lac de montagne derrière le Ttiticaca. Sa profondeur atteint 670 mètres.
Afin de donner la vue du bon coté à Dedette, nous passons par le Sud. Nous n’avions juste pas intégré que la route longeant cette partie n’est qu’en partie terminée et que pendant tout un moment, nous étions deux tiers de piste…
Le temps maussade du début de matinée nous laisse progressivement pour faire place à de belle éclaircies. En cours de route, nous rencontrons un Coréen du Sud avec une Honda 250 cm³. Il vient de Russie.
Pendant la discussion au bord de la voie, un camion de TP passe à toute allure sur la piste détrempée et... nous arrose copieusement. Non non, les Kirghizes ne sont pas tous gentils !!!
Le pique-nique est dans un endroit avec de belles montagnes environnantes et un verger ou il reste quelques abricots non récoltées. Le dessert est tout trouvé !
Un cycliste s’arrête pour nous saluer. C’est un Écossais, il a fait envoyer son vélo par avion et parcours seul le Kirghizstan. Son débit en Anglais est juste stratosphérique et il est bien difficile de comprendre la moitié de ses échanges.
Bon voyage à toi l’Ecossais.
Les tombes sont toutes surmontées d'un monticule de terre ; coutume observée pour la première fois !
L’arrivée à l’hôtel à Kochkor, grand village de quinze mille habitants est quelque peu compliquée. L’hôte est gentille mais pour faire simple, on ne comprend rien à ses demandes !
On finit par intégrer une chambre, et comme avant hier, nous prenons un peu de temps pour décrotter l’avant du Sauvage bien chargé…
Demain, la Guest house n’aura pas d’internet, et les nouvelles de collection-d-horizons risquent d’attendre. Sur Tbilissi, j’avais réussi à faire partage de connexion avec le téléphone, je suis infoutu de le refaire maintenant…
Ou comment s'irriter pour des détails sans grande importance et que personne n'avait imaginé il y a un peu plus de vingt ans :-(
11 Septembre 2024
Une rencontre extraordinaire...
Pour prendre le col Too Ashuu dans le bon sens, il nous faut remonter un peu sur Bichkek capitale du pays et redescendre ensuite vers le Sud. Nous prenons la direction de cette métropole de 1,2 millions d’habitants où nous ne nous arrêterons pas. Nous quittons la montagne par à un col à 2160 mètres suivi d’une longue descente avec de belles vues sur la montagne, un faible trafic, un bitume parfait, un vent léger dans le dos sans quasiment toucher à l’accélérateur, du pur bonheur !
Incapable de vous dire la distance parcourue dans ces conditions, mails ce moment restera dans ma mémoire :-)
Arrivés en plaine, avec la proximité de la capitale, le charme disparaît et les prises d’images se raréfient. Nous achetons à une Kirghize un épi de maïs cuit à la braise. Dedette déteste, j’adore !
Nous croisons tout un groupe de motos suivi par un 4X4 avec une remorque. Des agences organisent des voyages tout inclus. Les motos sont de petites cylindrées 300 cm³ bien plus adaptées aux pistes que les grosses cylindrées.
On voit des radars à l’ancienne (barbecues) et des caméras de surveillance très fréquemment.
Avec l’âge qui avance, on se pose bien souvent la question de l’intérêt, mis à part le travail plus facile à trouver, d’aller s’entasser dans ces immenses agglomérations sans âme.
En France, depuis que l’on nous a parlé d’aménagement du territoire, les villages ont perdu les trois quarts de leur commerces de proximité. Il y a un détail qui a du m’échapper ; je m’égare…
Lors de la fin de la pause déjeuner, un jeune papa accompagné de ses enfants nous sollicite pour un échange de photos. Bien sûr, mon ami, mais nous avons perdu le téléphone de Madame, c’est plutôt le sujet de l’instant. Nous nous plions tout de même avec le sourire à sa demande…
Quelques minutes plus tard, nous retrouvons le précieux objet tombé entre le side et la moto et accroché à la partie cycle. Ouf !
En soirée, une fois de plus on va dire, on a un peu de mal à arriver à la bonne adresse.
Dedette après avoir cherché un peu me fait signe qu’elle à trouvé la Guest house Nur.
La maison est très modeste, la propriétaire, une jeune maman de deux enfants se met en quatre pour nous accueillir.
Nous avons à peine le temps de sortir les bagages que le thé, le café, les viennoiseries, le pain sont de sortie. Pour le règlement, elle nous répond :
-Profitez, ce n’est pas le sujet pour le moment.
Mes enfants sont chez leur Mamy, vous dormirez dans leur chambre.
Pourquoi pas, mais nous sommes tout de même un peu surpris.
S’en suit une conversation chaleureuse où, entre autre, elle nous propose de préparer le dîner en nous demandant ce que nous préférons.
- il est 17 heures, c’est un peu tôt, nous préférons vers 19h 20h
- Ah ok, vous aimez la viande de bœuf ?
- Oui, nous adorons, mais le dîner n’est pas obligatoire !
- Ne vous inquiétez pas, je vous offre le coucher et le couvert, je suis trop heureuse de vous accueillir…
- …………… vous n’êtes pas la Guest House Nur ?
- Non, ce gîte est à cinquante mètres d’ici
- Mais alors nous n’allons pas pouvoir rester, nous avons réservé là-bas.
- Si vous restez ici, ce sera gratuit !
- Oui, mais nous avons promis…
- Oui je comprends !
Dedette en cherchant notre coucher a vu dans un jardin cette jeune femme et lui a fait le signe du dormir avec les deux mains accolées sur la joue.
Sans se poser d’autres questions, elle était prête à tout donner pour un moment partagé !
Inutile de vous dire que l’au revoir a été fort en émotion…
12 Septembre 2024
Nous prenons le petit déjeuner avec le couple de Russes qui comme nous, descendent sur Osh. L’homme est souvent hors de son pays en voyage, la femme a fait livrer sa moto à Bichkek la capitale, pour deux semaines de balade à travers le pays.
Elle trouve le réseau difficile, on la comprend !
C’était la première fois que l’on avait dans la même assiette quatre œufs sur le plat !
Le col Too Ashuu est un col célèbre du Kirghizstan situé sur la route de la soie.
La montée offre de très beaux points de vue, il est juste dommage qu’en son sommet, l'ascension ne s’arrête pas pour faire place à la descente mais par un tunnel assez long, étroit, pollué, car non ventilé !
De l’autre coté, parler de grands espaces est un euphémisme, c’est juste grandiose ! Imaginez être sur une montagne donnant sur une plaine infinie terminée par une autre chaîne de montagnes aux sommets enneigés...
L’automne arrive, c’est le moment des transhumances, les troupeaux redescendent dans les vallées. Pendant la belle saison, les éleveurs vivent dans des roulottes en métal à coté desquelles se trouve bien souvent une yourte.
Les paysages font penser à la Mongolie. Lors d’un arrêt dans une propriété typique d’été pour y boire un thé, on nous servira un repas complet non sollicité ! La viande est excellente, même le gras se mange sans problème. J’ai juste un doute sur le demi-litre de lait de jument au goût un poil aigre avalé avec la sensation que mon estomac va être un peu surpris de cet apport inhabituel !!! Allez mon ami, fait un effort, digère sans te plaindre. Mis à part une courte douleur deux heures après me faisant craindre le pire (…) , le nourrissant liquide passera comme une lettre à la poste :-)
De succulentes galettes de pain bien grasses accompagnent le tout.
L’homme connaît l’Europe pour y avoir roulé en poids lourds et transport en commun. La prise de photo n’est pas un problème, y compris avec leurs enfants.
Au moment de se quitter, le tarif annoncé n’a pas grand-chose à voir avec le pays ! Je lui fais comprendre que deux fois la prix d’un restaurant local est plutôt déplacé, surtout que l’on avait commandé deux thés ! Il accepte sans problème notre proposition qui lui permet de gagner sa vie très correctement fonction du niveau de vie ici.
Nous passons à nouveau un col avec une altitude supérieure à 3000 m (voir photo) avec ces immenses espaces, présents tout au long de la journée et excellents pour le mental.
Vers 16 heures, nous arrivons à notre Guest House ou la chambre est minuscule mais les équipements et le cadre bien agréable.
J’apprends sur le net que nos possibilités de dates d’entrée au Turkménistan sont raccourcies en raison de l’organisation à Achgabat la capitale, d’un salon d’investissement où les touristes sont proscris…
Nous croisont les doigts pour que l’attente ne soit pas trop longue à Douchanbé pour la réception des visas Iraniens !
On se cale le 27 Septembre lors d’une visio avec Eric et Cécile, les professeurs de l’école de notre petite fille pour une première vidéo conférence sur le thème du voyage.
Ce sera une première pour moi ; ça me mettrai un poil la pression !
13 Septembre 2024
Quand on voyage dans ce genre de pays, il est toujours difficile de planifier de manière exacte le temps de parcours, l’état du réseau routier étant un inconnu de première importance !
Trois cents km pour se rendre à Djalalabad à priori sans piste, ça doit le faire.
Aujourd’hui comme hier, nous perdons, c’est bon signe, du temps à immortaliser de superbes images nous ravissant les rétines. La rivière Naryn d’un bleu turquoise donne un beau contraste avec les montagnes environnantes. Désolé d’insister un peu lourdement sur la beauté du paysage mais le Kirghizistan nous offre un panel largement supérieur à la moyenne.
Je suis le premier à dire à mes interlocuteurs que ça n’intéresse personne de trop centrer l’histoire sur les jolies rivières ou les jolies montagnes, ben sur ce sujet, je rappellerais la phrase de mon arrière grand-mère :
- De tout ce que je me suis moqué dans la vie, je l’ai fait !!!
Sur les deux cents premiers km, le goudron assez irrégulier oblige le pilote à avoir fréquemment le nez sur la route. On peut tenir un soixante dix de croisière, ce qui est déjà bien.
Le repas du midi est dans un petit restaurant ou nous sommes deux clients ! On se régale avec les beignets et viande hachée dans des grosses pâtes ressemblant aux Khinkalis Géorgiennes, accompagnées de soupe grasse. Ça pourrait être un menu hiver, il fait presque trente degrés !
En après-midi, lors d'une xième pause photo, c'est un couple se mariant aujourd'hui qui demande la pause devant le Sauvage.
- Attention Madame, la carrosserie est moins propre que votre robe !!!
Les cent derniers km se font en plaine, sur un bitume bien lisse avec de larges voies sans peinture au sol. Passer à trois n’a rien d’exceptionnel…
Demain, nous devons nous rendre à Sary-Tash, Sud du Kirghizstan avant d’aller découvrir le Tadjikistan !
Ca, c'était la phrase avant que l'on tombe sur une info sur le net indiquant l'obligation d'une autorisation du gouvernement Kirghize pour passer la frontière. Voilà un évènement imprévu et cassant la dynamique ! On vous tiendra informé :-((
14 Septembre 2024
Fin de journée hier soir après validation du compte-rendu !
On a eu beau chercher une info contradictoire sur cette obligation d’autorisation du ministère Kirghize pour se rendre au Tadjikistan, les quelques articles consultées confirment la procédure.
Il y est même mentionné qu’un délai de quinze jours est demandé auprès des autorités. La saison avance, et le froid pourrait s’installer au col du Kyzyl Art poste frontière situé à 4280 mètres d'altitude. Ce coup-ci, je suis sur de l’info !
Ensuite, il nous faudrait décaler l’entrée au Turkménistan une troisième fois et rester planté pendant les quinze jours mentionnés. Le ventre est le deuxième cerveau, on le sent bien sur ce genre de nouvelles…
Nous finissons par trouver les références d’une agence nommée ‘Destination Osh’, qui peut s’occuper de cette procédure, avec un contact WhatsApp. Il est un peu tard, mais je tente l’envoi d’un message expliquant notre désarroi.
Contre toute attente, on me répond peu de temps après, en me donnant les documents à fournir, le tarif de quinze dollars par personne et le délai de trois jours ouvrés.
Ah, on respire un peu mieux !
J’envoie dans la foulée, copie des passeports, carte grise du Sauvage et demande d'IBAN pour le règlement. Il me répond que je dois me rendre à une borne Mbank pour créditer son numéro WhatsApp directement, où aller à l’agence sur Osh Lundi matin.
Nous irons peut-être à l’agence …
La conversation se poursuit pour finir sur une note encourageante :
- Je vais essayer de vous fournir en messagerie les documents lundi dans la journée.
Je ne vous dis pas la variation des états d’âmes sur le temps d’une soirée...
Osh est sur notre route à cent km de Djalalabad, nous nous y rendrons demain samedi, pour attendre patiemment Lundi
14 Septembre,
Il faut battre le fer pendant qu’il est chaud ! Si on essayait de trouver une borne Mbank et demander de l’aide à un(e) autochtone. Vers dix heures, je frappe à la porte d’un bureau intégré dans une zone commerciale où se trouve une charmante jeune femme.
- Savez-vous si je peux trouver une borne Mbank dans cette galerie ?
- Oui, il y en a une à coté.
- Accepteriez-vous de m’aider à faire un versement de trente dollars à ce numéro ?
- Oui, bien sûr, mais on ne peut faire qu’avec la devise du pays (les som).
J’envoie un message au numéro en espérant un retour rapide qui ne manque pas d’arriver. C’est ok pour un règlement dans la devise du pays.
Nous voilà devant la borne, ou la jeune femme compose le numéro du téléphone, intègre les billets du règlement, récupère le reçu et fait suivre la photo au bénéficiaire.
Une minute maxi !!!
La réservation est faite sur Osh, nous préférons nous y rendre histoire d’être proche de l’agence en cas de couac inattendu.
On vous a vanté les paysages Kirghizes et la sensation de liberté depuis notre arrivée dans le pays. Les cents km de cette étape contrastent avec les sensations précédentes ! Zones urbaines fréquentes, circulation assez dense, pollution des véhicules, police assez présente, paysages sans relief, constituent le menu.
Le tri des photos va être facile à faire…
Depuis la dernière vidange, nous avions gardé dans les bagages l’huile usagée attendant l’occasion de la laisser à un mécano complaisant. En nous arrêtant devant un atelier exhibant des bidons d’huile de grande capacité, j’obtiens sans difficulté l’accord du gérant pour nous séparer de ce bidon devenu bien inutile.
- Bon voyage, les Français !
En fin de balade à pied, nous faisons un peu hâtivement (…) quelques photos des quartiers populaires qui laissent imaginer un confort rustique et l’absence de possession d’automobiles pour la grandes majorité de ces habitants.
Le gîte est une bâtisse à la décoration d’époque (…) avec de grands espaces.
Le side-car est garé dans un garage, nous voilà bien installés pour attendre le précieux document...
15 Septembre 2024
Pas besoin de clé de contact aujourd’hui, le Sauvage restera bien à l’abri ! Nous sommes dimanche et sur les conseils d’un jeune homme tenant un commerce de photocopies, nous allons déjeuner au restaurant Navat pour y déguster un Beshbarmak de cheval.
Ce plat traditionnel Kirghize est plus qu’un simple aliment, il est le symbole de l’hospitalité et d’identité culturelle. Ce met très ancien nous ravive le passé nomade des peuples d’Asie Centrale et leur profond respect pour le bétail.
La déco intérieur est typique et les serveurs en nombres. On prend notre temps, aujourd’hui rien ne presse !
Après être passé à la mairie ou se trouve l’agence qui doit nous faire les attestations, on prend quelques clichés de la statue de Lénine sur cette immense place devant l’immeuble administratif de la ville.
De retour au gîte, nous ferons une demi sieste dans espace aménagé dans le jardin.
Comme dirait Renaud dans une de ses chansons, c’est quand qu’on va où !!!
16 Septembre 2024
Nous devons recevoir aujourd’hui sur le téléphone l’autorisation du gouvernement Kirghize pour passer la frontière. Sa réception dans la matinée nous arrangerait bien pour pouvoir quitter l’hôtel et reprendre la route. Mais, bon , on ne saute pas sur les gens qui viennent de reprendre la semaine.
La matinée passe, nous décidons d’envoyer un petit message sympa sans presser mais juste pour savoir si on réserve une journée de plus ici. La réponse nous surprend :
- Passez à l’agence après déjeuner pour régler.
- Mais, nous avons déjà réglé !
- Désolé, oui, je suis en rendez-vous, je vous écris un peu plus tard.
Vers 11h45, on enclenche la réservation d’une nuit supplémentaire et décidons de nous rendre à l’agence vers 14h après avoir acheté une nouvelle carte sim pour rester en contact. On prépare le départ en moto et quelques minutes avant de monter sur notre cheval et la coupure de notre ancienne carte sim, nous recevons le numéro d’autorisation. Plus besoin de carte sim, ni de présentiel à l’agence, nous avons juste des photocopies à faire en après-midi.
On se disait avec Dedette, que ces journées à planifier font partie du voyage mais ne sont vraiment pas notre tasse de thé ! On savait avant de partir que ce ne serait pas facile mais ces procédures nous saoulent un peu :-(
Pendant notre sortie pédestre sur Osh, il y a beaucoup d'animation avec de nombreux marchés. Les femmes Kirghizes ont en grande majorité les cheveux longs. Les Musulmans sont majoritaires mais les tenues féminines peuvent sans problème être occidentalisées.
A la sortie de l'école, nous voyons des enfants rentrant seuls au milieu de ce grouillement. Un frère et sa petite sœur rentrent main dans la main sans souci, le petit garçon n'a pas plus de de 7ans, la petite fille peut-être cinq !
La circulation d'argent liquide est encore très importante dans le pays et des vigils sont présents dans la majorité des banques. En revanche, dans les quelques grandes surfaces où nous sommes allés, les sacs à dos ne sont pas ouverts et les gardiens aux abonnés absents.
En écrivant ce compte-rendu, je jette un œil sur l’aventure d’une famille qui viennent de faire la Pamir Highway. Si on en croit leurs sensations, on doit s’attendre à quelque chose de très rude et… grandiose. On s’en rapproche, on s’en rapproche !
Demain, nous redevenons voyageurs et cela nous convient beaucoup mieux que d’assumer l’administratif incontournable de ce voyage un poil ambitieux…
Comme dit souvent Dedette : On n’a rien sans rien !
17 Septembre 2024
Vidéos bétail à perte de vue
Vidéos bonjour les enfants !
L’homme de maison du gîte Lovely house (tout un programme !) était serviable comme c’est pas possible. Le croiser dans la maison sans qu’il nous demande si nous avions besoin de quelque chose était mission impossible. En nous regardant partir ce matin, il était tout heureux pour Dedette qui serait bien à l’abri dans le side-car !!!
Un petit deux cents km à faire aujourd’hui avec des passages à plus de trois mille mètres, et des paysages magnifiques. Seul ombre au tableau, le ciel gris qui finira tout de même par se découvrir en fin de parcours.
Je vous parlais hier de la Pamir highway qui s’approchait. En n’ayant jamais regardé de près son parcours exact, je m’imaginais qu’elle était exclusivement au Tadjikistan. Dans la réalité, elle commence à Osh d’où nous sommes partis ce matin. Nous sommes déjà sur cet célèbre ‘highway’. Elle s’appelle route de Pamir tout simplement parce qu’elle traverse l'un des plus célèbre massif montagneux de la planète, le Pamir. Celui-ci est en partie en Chine, en Afghanistan et au Kirghizstan ! Le plus gros morceau nous attendant au Tadjikistan…
La majorité des enfants au bord des routes nous font des signes sans avoir été sollicités (voir vidéo). Comme nous vous disions hier en ville, en campagne, c’est la même chose les ‘petits’ rentrent souvents seuls de l’école, l’autonomie est précoce et la peur distribuée sans compter en France n’a pas l’air d’être un sujet ici !
Nous en avions déjà pris un paquet en photos, mais on a encore rencontrés de nouveaux troupeaux en transhumance sur la route et on n’a pas pu s’empêcher de rajouter quelques clichés à la collection !
Sary-Tash le village étape donne une belle impression de bout du monde. Il fait froid, avec un vent assez fort, le ‘supermarché’ doit faire moins de vingt m² ! Inutile de vous dire que le choix de l’alimentaire pour les deux jours qui viennent sont plutôt limités...
Ce soir c’est repas au restaurant du gîte avec soupe de légumes et viande de mouton, puis un second plat cuisse de poulet avec pommes de terres, tomates concombres poivrons oignons, sans compter les gâteaux secs, la confiture, le thé ! On est calé pour la nuit !
Demain soir, on ne peut prédire où l’on sera fonction de notre avancée sur les pistes du Highway Pamir au Tadjikistan. La première ville est Murghab après 230 km dont au moins 180 difficiles.
C’est l’aventure ;-)
18 Septembre 2024
Début de matinée sous haute tension et splendeur de la nature !
Vers 8h15, il fait zéro degré, nous voilà bien équipés pour prendre la direction de la frontière Kirghizstan, Tadjikistan. Le ciel est d’un bleu azur, les rayons du soleil diffusent déjà à Dedette déjà une douce chaleur à l’intérieur de son carrosse.
De mon coté, les poignées chauffantes protègent du froid mes petites menottes assez sensibles au froid…
Dès le début l’étape, les paysages sont superbes, il nous faudra nous limiter en photos et puis dans le mental, j’ai tout de même une petite appréhension sur notre numéro d’autorisation reçu comme suit sur le portable :
Attention !!! À VOTRE ARRIVÉE À LA FRONTIÈRE KIRGHIZE, DITES AUX GARDES-FRONTIÈRES QU'UNE LETTRE AVEC VOS DONNÉES A ÉTÉ ENVOYÉE AU MINISTÈRE EN DATE DU 16 SEPTEMBRE 2024. LE NUMÉRO DU DOCUMENT EST 173
. ILS VOUS TROUVERONT DANS LA BASE DE DONNÉES.
TOUTES LES DONNÉES SERONT ENVOYÉES VIA LE SYSTÈME INTERNE DE L'ÉTAT À LA FRONTIÈRE.
Ca paraît un peu léger, mais on avait pas trop le choix si on voulait accélérer la procédure, on fait avec ce que l’on a…
Arrivés à la frontière, il y a un véhicule devant nous , le poste est fermé !
Le chauffeur du véhicule, un local m’indique qu’ils vont venir dans quelques minutes. Effectivement, deux douaniers arrivent et l'un d'entre eux demande les passeports aux deux Japonaises rencontrées à l’hôtel et les nôtres.
Les deux femmes ont le document papier du ministère Kirghize les autorisant à passer. De notre coté, j’ai un message Whatsapp ! L’homme regarde d’un air dubitatif (imaginé la tension intérieure…), me demande le téléphone de l’expéditeur et l’appelle. Décroche, décroche !
- Allo, s’en suit une conversation de deux minutes. Le douanier nous dit :
- Attendez, et repart avec nos passeports.
Il y a des minutes qui durent des heures. Le voilà qui revient au bout d’une dizaine de minutes.
Il a environ cent mètres à faire, il va nous faire un signe pour nous dire que c’est ok. Clic clac clic clac, à quelques mètres de nous, sans expression, il nous lance :
- C’est ok !
Vous ne pouvez pas même vous imaginer le bonheur que j’ai ressenti à ce moment là (Dedette était plus cool sur le sujet). Les barrières s’ouvrent sur l’un des rêves de ce voyage, la Pamir Highway ! Les formalités qui suivent sont classiques à un détail près !
- Vous avez le document d’importation du véhicule ?
- Non, il ne nous ont rien donné en entrant au Kirghizstan !
- Voilà un exemplaire de ce que vous devriez avoir.
Et là je reconnais le document d’importation donné à l’entrée en… Russie !!!
J’en ai fait quoi de ce document ? Devenu je croyais, inutile, j’ai du le jeter ! A moins que… je l’ai gardé pour le souvenir ? Je ne sais plus. P…. c’est pas possible !!! Je sors le portefeuille et retrouve le document rangé. J’en aurais chialé, trop heureux !
La frontière Tadjike soit disant corrompue sur certaines infos, passe rapidement avec des intervenants souriants, et avec des procédures claires. A la dernière barrière, un douanier me demandera une cigarette.
- Désolé, je ne fume plus !
Les difficultés à venir sur cette route célèbre viennent de nos choix, pas de réglementation. C’est beaucoup plus facile à supporter.
Le premier col à 4290 m a une partie bien difficile de neige, de boues, et de pentes assez fortes. A tel point qu’à un moment le Sauvage refuse de monter.
Nous descendons et poussons la bête sur quelques mètres mais à plus de 4000 m, les capacités physiques sont violemment diminuées.
A cet endroit, nous tombons sur un couple de cyclistes qui montent à pied et nous avoue que dans certains endroits, ils sont obligés de pousser chaque vélo chargé, à deux !!!
Sur le dernier kilomètre, je n’ai qu’une solution, faire cirer l’embrayage plus que de mesure pour nous hisser au sommet. Ouf, on y est :-)
Le reste de l’étape se passe moitié moitié pistes, moitié asphalte tourmenté (…), mais sans grande difficulté comme en ce début de parcours. Pour les paysages et les sensations, c’est extra, magnifique, somptueux, unique ,je vous promets, je n’en rajoute pas !!!
A Murghab, l’équipe de l’hôtel nous demande une photo devant le side-car dans une ambiance joviale. La banque était fermée pour le change, la gérante me propose un cours très intéressant en Dollar, beaucoup moins en Euro, on choisira la devise Américaine.
Remarqué un peu au Kirghizstan, et plusieurs fois dans notre gîte du jour, les sourires couleurs or sont assez fréquents, les dents étant remplacées par des prothèses en or ou un autre métal fort ressemblant !
Comme je l’exprime de temps en temps, certaines journées passent dans la corbeille de la mémoire, celle-ci restera gravée.
Nous n’avons fait qu’un tiers de la Pamir Highway, à très bientôt ;-))
19 Septembre 2024
Trois choses sont importantes en rentrant dans un pays, l’essence, la devise et la carte sim maintenant intégrée. Le change a été fait hier soir, il nous faut remplir les réservoirs. En regardant bien, on n’a jamais plus de 250 kms sans station. En optimisant, la panne sèche arriverait entre 650 et 700 kms, de quoi être tranquille un peu partout. Le village respire la pauvreté, et la pompe a essence ne fait pas exception à la règle.
Pour la carte sim, le magasin est installé dans un container, comme plusieurs commerces de la rue (voir les photos). On y rencontre un cycliste Français depuis presque un mois dans le pays. Il part ensuite rejoindre son frère en Chine en profitant des quinze jours maintenant possible de visa dans cet immense territoire. Cela n’est toujours pas possible avec son véhicule ! Vous pensez bien que dans le cas contraire, notre circuit aurait essayé d’y faire un bout de chemin !
Aujourd’hui, en majorité, les routes sont exécrables, goudronnées ou pas. Sur les deux premières heures, nous avions fait un gros soixante km… Guyno tu ne vas pas ronchonner, hier tu aurais donné ta culotte pour pouvoir y accéder !
Dedette et moi on traîne un mal à la tête depuis deux jours qui nous tanne un peu. Normal, on navigue en permanence entre 3600 et 4200 mètres d’altitude. Le moindre effort vous essouffle.
A ce sujet, chacun a des capacités innées à supporter l’altitude. On l’a, un peu, beaucoup, pas du tout, c’est liée à notre physiologie.
Contrairement à hier, quelques camions circulent sur la Pamir highway. On espère qu’il ne transporte pas du cristal !
Sur la journée, nous avons du voir une petite dizaine de cyclistes. La Pamir est un challenge convoité par ces passionnés de deux roues. La jeunesse est un critère quasi constant de ces sportifs de l’extrême. Le vélo en côte, ce n’est pas facile, chargés, à 4000 mètres d’altitude, sur une piste chaotique, imaginez…
En début d’après-midi, on en dépanne un, en quasi rupture de stock d’eau. On survit un peu sans alimentaire, pas sans eau. Le trafic extrêmement faible, entraîne immanquablement une solidarité entre ce petit monde.
Les 190 km auront demandé presque sept heures de selle ! Ajoutez une heure trente de pause photo, café, repas, besoin naturel, nous arrivons à Jelondy, votre village étape vers 16h30.
A propos de pipi, en haute altitude, on multiplie par trois la fréquence (pour nos cas) ! L’air présent dans la vessie prenant plus de volume, l’envie n’attend pas !!!
A stay home, le nom de la Guest House, on recule de quelques décennies en matière d’équipement. Les toilettes sont dans le fond du jardin, avec des feuilles de cahiers d’exercices de mathématiques pour la toilette intime ! La salle d’eau est dans une autre partie du bâtiment. L’eau qui y coule sent les œufs pourris car venant d’une source souterraine. L’avantage est qu’elle est toujours chaude, gratuite pour la toilette, le chauffage.
La dame qui tient le modeste établissement a une envie de faire plaisir qui transpire. Nous sommes surpris d’apprendre que pour le prix modique demandé, le dîner est compris. Nous aurons du mal à finir !!!
L’extinction des feux vient assez tôt, le mal au crane est toujours lancinant, on espère une accoutumance demain !
20 Septembre 2024
Dans nos sociétés modernes, en matière de literie, on parle de matelas à mémoire de forme.
De notre coté, on n’a pas la mémoire de tous les matelas qui nous ont accueillis depuis que l’on voyage ! Bien peu nous ont empêché de dormir ;-)
Le dîner d’hier était trop copieux, le petit déjeuner avait la même qualité ! Les deux étaient composés en grande majorité de produits 100 % naturel.
Après ces deux jours à malmener le Sauvage, il m’est apparu opportun de faire une vérification rapide de la partie cycle avant un nouveau départ.
Tout est ok… sauf la roue du side-car qui à un jeu pour le moins anormal. Une partie du bras oscillant, pièce maîtresse, est fendu en deux endroits.
Il nous fait un soudeur avant de repartir. Après renseignements, il y en a un qui habite à cent mètres ! On n’oublie souvent que, perdu dans un village à l’autre bout du monde, le soudeur est indispensable à ces petites communautés. Un tadjike m’emmène à sa propriété.
L’homme étend l’herbe de son terrain et son épouse fait le pain dans un four en extérieur. Sous le ciel bleu azur, la situation fait rêver. Pas qu’a notre âge, nous voudrions les mêmes conditions mais simplement la sensation de scènes de vie millénaires...
Après sollicitation de notre ‘sauveur’, l’homme laisse son travail, va chercher le matériel et fait le job pour environ vingt dollars (vous verrez pourquoi je parle du prix après…). Il y a une heure trente, on était en panne, nous voilà réparé !
Nous repartons guillerets, vers Khorog situé à cent trente km. La route n’a rien à voir avec nos voies de circulation mais on ne souffre pas trop.
J’en remets une petite couche, les paysages sont encore un fois variés et comme dirait Dedette époustouflants ! Nous redescendons de 3600 m à 2100 m d’altitude et retrouvons des villages en nombre, des arbres et les couleurs de l’automne. Nous longeons la rivière Gunt d’un bleu turquoise magnifique.
Lors de la pause café , nous échangeons quelques mots avec un motard Russe en BMW qui fait aussi la Pamir Highway. D’après ses dires, les 230 derniers km sont cent pour cent piste, et assez difficile. La Pamir se mérite...
Arrivés à l’hôtel, je fais une manœuvre et j’entends un crouic crouic bien inquiétant !!! J’ai tout de suite la sensation que le travail du matin n’a pas tenu.
Prenons d’abord la possession de la chambre, nous verrons après. Le wifi est en panne, voilà deux jours que collection-d-horizons restera muet.
Bon, ce n’est pas le sujet du moment, je dois démonter la roue pour vérifier mon pressentiment.
Bingo, les deux soudures ont lâché. Ça me rappelle un axe de roue arrière en Zambie qui avait lui aussi tenu une journée…
Sur cette ‘découverte’, Dedette me dit :
- Regarde le panneau ici, il y a une société de soudure là !
Le ‘là’ est à trois mètres du parking. Incroyable !
C’est effectivement l’hôtel qu’il nous fallait !!!
Au début, on nous demande de démonter la pièce, ce qui m’impose de retirer la caisse du side-car.
Après réflexion, j’insiste auprès de l’ouvrier qui accepte finalement de souder sur place. L’homme de la situation fait le travail couché en dessous du side remonté au maximum par un parpaing à la verticale ! Le matériel, contrairement à ce matin, est professionnel.
La tâche terminée, le responsable de l’entreprise (appelé par l’hôtelier!) complète une des soudures non finalisées. Le tarif est de cinq Dollars soit quatre fois moins qu’en début de journée !!!
Je finis le remontage à la lueur des lampadaires toujours accompagné de notre hôte qui veut absolument que le sauvage couche dans sa propriété.
Dans les chambres, on se plaint souvent du manque de prises électriques. Celle-là en a dix-sept, vous avez bien lu...
On casse une petite graine, et on se jette dans le grand lit qui ne servira à rien d’autre qu’à dormir…
21 Septembre 2024
L’homme gérant de l’hôtel est d’une extrême gentillesse. En payant notre note, nous laissons un pourboire supplémentaire compte-tenu des services rendus hier soir.
Celui-ci refuse en nous disant :
- Ce n’est pas dans nos traditions !
Nous n’insistons pas, l’au revoir, plutôt l’adieu est chaleureux.
Il nous reste environ deux cent quarante km sur la Pamir highway, nous choisissons de faire en deux jours compte-tenu des infos reçues de ci de là. La dernière en date était celle du Russe rencontré hier : que de la piste…
Nous n’avons pas fait trois km qu’un bruit parasite nous pollue l’agrément du voyage au point de s’arrêter pour vérifier si dans les bagages, quelque chose ne cognerait pas sur la caisse ; peut-être la thermos mal placée, le cric en dessous du siège. Que nenni, nos modifications d’emplacements n’y changent rien.
Nous n’avons guère le choix, il me faut re-démonter la roue du side, c’est la troisième fois en deux jours, pour voir si tout a bien été positionné correctement lors du remontage à la lumière des lampions. Une entretoise a été positionnée au mauvais endroit, c’est une heure de perdue mais un confort auditif retrouvé !
Le revenu moyen au Tadjikistan est d’environ quatre vingt dix euro par mois, ce qui en fait le pays le plus pauvre d’Asie centrale. Rarement, nous n’avons vu autant de sourires au bord de la route.
On nous lève le pouce sans retenue.
Je n’en fais pas une relation de cause à effet, ni bien sûr l’apologie de la pauvreté mais on a tout de même l’impression que les pays riches ont oublié en partie que le sourire est un vecteur communicant exceptionnel...
Le paysage du jour est plutôt rocailleux avec des gorges profondes. C’est encore une fois superbe mais sur cette partie, les grands espaces sont devenus quasi inexistants. Tout une partie de la route suit la frontière Afghane de très près, quelquefois moins de trois cent mètres. Une rivière tumultueuse sépare les deux pays.
Nous voyons régulièrement des militaires Tadjiks marcher le long de la voie.
A ce sujet, nous nous faisons arrêtés par quelques-uns d’entre eux qui veulent contrôler les photos prises sur les portables. Nous prenons l’appareil en y affichant la dernière photo prise, quand un autre militaire nous fait comprendre que l’on peut ranger celui-ci et continuer notre chemin !
On n’a pas tout compris sur ce coup-là !!!
Sur cette partie de la Pamir, il y a des travaux qui peuvent bloquer la circulation pendant plusieurs heures. La chance est avec nous, nous arrivons une petite demi-heure avant d’être libérés. Juste le temps que plusieurs chauffeurs d’engins de travaux publics fassent la pause sur le sauvage !
La sortie de la zone est difficile et une voiture de tourisme y reste plantée pendant quelques minutes au prix d’un bas de caisse endommagé...
Cent cinquante km aujourd’hui, c’est plus qu’imaginé ce matin, il n’en restera plus que quatre vingt dix pour terminer cette voie mythique !
En arrivant à l’hôtel, je remarque encore une fois un bruit pas catholique. C’est rebelote avec la soudure qui n’a pas tenue !!! Là, c’est tout de suite un peu moins drôle (si jamais ça l’a été !).
Nous sommes perdus au milieu de la nature avec encore quatre vingt dix km pas toujours asphaltée et une pièce maîtresse qui risque une rupture bloquant l’avancée.
Le dîner pris dans cette auberge fréquentée principalement par des routiers est forcément moins joyeux que certains soirs. L’endroit est pourtant typique avec des tables basses où l’on mange plutôt assis en tailleur sur des tapis après voir enlevé ses chaussures.
Je parierais bien sur une nuit un peu entrecoupée :-(
22 Septembre 2024
Impressions à chaud !
Comme prévu, le Guyno s’est réveillé assez tôt et le bras oscillant est tout de suite venu s’installer dans son mental.
Hier soir, j’avais envoyé un message à John, le jeune d’Almaty qui avait changé la pompe à essence. Il m’avait fait un retour rapide avec les références d’un copain au Tadjikistan qui connaissait bien le réseau dans le pays. Dans la foulée, je lui avait fait suivre un message. Sa réponse m’avait laissé dubitatif :
Tu devrais trouver un bon soudeur à Douchanbé la capitale (située à 450 km d’ici !).
Alors ça, c’est un vrai bon renseignement :-((
Il va falloir reprendre la route demain, ici, ce n’est même pas un village. Souhaitons que nous ne cassions pas au milieu de la piste… Là, pas d’assistance. Je vous passe les détails, le bla bla bla incessant ne s’arrête pas.
Pendant le café, je décide d’aller voir des routiers au petit déjeuner de l’hôtel.
Sans espoir, je leur pose la question :
- Connaissez-vous un soudeur dans la coin ?
- Oui, par là, c’est assez proche (Il me fait voir une direction à travers le mur).
Mouais, ici, derrière l’hôtel, il n’y a qu’une carrière..
En mettant les bagages dans le Sauvage, je retrouve l’homme à qui j’ai parlé tout à l’heure.
Il me montre une petite route après la carrière.
- C’est là-bas.
Bon, on ne risque pas grand-chose à aller voir là-bas.
A l’entrée de cette petite route, nous sommes arrêtés par la police :
- Monsieur, vous n’avez pas le droit de prendre cette voie !
- Je suis un peu ennuyé, j’ai un problème de soudure qui a lâché et on m’a indiqué un soudeur le long de la route.
- Oui mais c’est interdit
- S’il vous plaît, je pourrais être bloqué sans prévenir !
- Bon ok, allez-y.
Nous ne voyons que des maisons éparpillées en dehors de la voie.
Je demande une nouvelle fois à une dame marchant sur le bas coté. Celle-ci méfiante au premier contact, me confirme qu’un peu plus loin sur la gauche, je trouverai. L’échange se finit avec un sourire partagé...
Le seul lieu qui attire notre attention est une société de fabrique de béton qui est fermée (on est dimanche).
Je m’approche du grand portail, et frappe sans grand espoir. Si jamais quelqu’un était là. C’est calme, on entend pas un bruit. J’insiste un peu, un homme arrive et nous échangeons sans grand succès.
C’est un Ouzbèke qui, à priori, ne sait pas lire, ne comprenant pas les messages dans sa langue laissés sur le téléphone. Au bout de quelques échanges infructueux, il m’indique aller chercher quelqu’un.
Quelques minutes plus tard, un autre homme arrive et nous réussissons à échanger. Il ouvre la porte à coté du portail, vient auprès du side-car et m’indique, comme ça :
- Il y en a pour cinq minutes.
- Euh, je vous trouve un peu optimiste !
Sur cet entre-fait, une voiture s’arrête, un homme en descend, et me demande en Anglais ce que je fait ici.
- Ok, nous comprenons !
Puis ils repartent sans autre explication.
On nous ouvre l'entrée, l’espace industriel est immense avec la centrale à béton, les camions.
On me demande de garer le Sauvage sous un espèce de silo.
Là, deux autres hommes arrivent dont l’un est Kirghize. J’explique que je veux un renfort soudé sur la partie déjà ‘bricolée’ et sur le reste de la pièce.
La pièce est fabriquée à la côte du tube initial et les soudures sont effectuées rapidement, à mon humble avis, comme il le fallait. Qui aurait dit il y a une heure trente, dans cet endroit perdu que la solution était à deux km de l’hôtel !!!
Nous demandons le montant de la réparation en offrant une somme très correcte pour le niveau de vie du pays. Le soudeur refuse, nous insistons.
Il répète son ferme refus, nous souhaite bon voyage, et retourne dans le bâtiment ou les ouvriers présents ici doivent passer la journée.
Le voyage permet ces entraides entre humains ne s’étant jamais rencontrés avant et qui ne se verront plus jamais après. La sensation est délicieuse…
Bien m’en a pris d’essayer de trouver sur place, la partie piste est très dégradée et on peut supposer que la casse aurait fini par arriver assez rapidement.
Seulement quatre vingt dix km d’étape mais 70 km ou la moyenne était 15, 20 km/heure.
Pendant le parcours, une voiture berline nous double à la vitesse des 4X4 Land Cruiser Toyota que l’on voit bien souvent pour les touristes.
Je suis impressionné par le rythme du véhicule vraiment pas adapté pour ce genre de surface. Quelques km plus loin, la voiture est arrêtée avec la roue avant gauche à l’équerre axe brisée !
Les km ou les travaux sont terminés le bitume est juste royal mais ça ne dure jamais longtemps. Il y en a encore pour pas mal de temps avant que la Pamir Highway soit vraiment une Highway !!!
La circulation loin d’être dense est toutefois plus importante que dans la partie Est du pays. Je vous laisse imaginer la poussière quand on s’essaie à doubler les camions-remorques.
Encore de belles vues aujourd’hui en longeant toujours la frontière Afghane.
Notre arrivée à Kalaikhum finalise notre traversée de la Pamir Highway !
Ce ne sont pas les parcours les plus faciles qui donnent les plus belles satisfactions…
Pendant notre dîner, on se raconte déjà les souvenirs de cette traversée fait intégralement sous un ciel bleu azur.
Elle est pas belle la vie !
23 Septembre 2024
350 km nous attendent pour rejoindre la capitale Douchanbé.
On doit partir assez tôt ce matin, le réseau redevient correct avec toutefois des portions non finalisées d’après les dires de cyclistes. Mais bon, tout ne se passe pas toujours comme on veut…
- Rencontre avant le départ de deux jeunes cyclistes Français venant prendre le petit déjeuner : bla bla bla !
- Nettoyage de la chaîne secondaire bien salopée par les derniers jours.
- Dépoussiérage du Sauvage que l’on ne peut toucher sans se salir les mains...
- Nouvelle rencontre d’un autre cycliste Français qui vient de terminer la Pamir Highway. Il est en panne de téléphone depuis une dizaine de jours pour une problématique de déclaration qu’il ne comprend pas lui-même. Il imagine sa famille bien inquiète de ne plus avoir de nouvelles. Il a une belle condition physique, il a… soixante dix ans !!!
Alors encore une fois bla bla bla.
Compte-tenu de la mésaventure du septuagénaire, on se dit que déclarer le téléphone avec la Sim Tadjike est peut-être une bonne idée. Nous voilà partis chercher le magasin que nous trouvons sans problème, puis attendons un peu, beaucoup que les clients avant nous soient servis. Au final, s’entendre dire que si nous quittons le Tadjikistan sous quelques jours, ce n’est pas la peine…
Trouver une station pour ravitailler, il est 11heures, on décolle enfin. Ca va être chaud pour Douchanbé.
Sur 120 km, la circulation est quasi nulle, le bitume est parfait, sinueux sans excès, lisse comme un flanc au chocolat :-)) Nous traversons des gorges monumentales qui seront nos derniers km avant de quitter la frontière de l’Afghanistan.
Ensuite, on quitte progressivement la haute montagne et les voies se remplissent en se rapprochant de la capitale. Pas de peinture au sol, sur les voies assez larges, les autochtones font l’appel de phare en doublant pour demander à celui qui est bien à sa place de devoir se ranger…
Un nuage de pollution au dessus de la ville est bien visible ; pas surprenant en voyant le nombre de véhicules avec des moteurs non réglées ou à bout de souffle.
L’hôtel a un garage privé ou nombre de baroudeurs s’y retrouvent. Des motos, des vélos et un side-car (!) s’y côtoient. Ne prenez pas mal le propos qui va suivre, mais l’aventurier est en grande majorité masculin. Dedette est bien souvent esseulée dans ce milieu. Depuis quelques années, des femmes seules font aussi des périples remarquables !
Je fais partie des gens qui pense que dans l’adversité, la femme est supérieure à l’homme. Cela n’engage que moi…
En soirée, on rencontre William jeune voyageur en vélo avec un Irlandais. Ils viennent de traverser l’Afghanistan. Bien sûr il a plein de choses à raconter, nous ouvrons grand les oreilles :-)
Max qui nous raconte ‘entre autre’ son agression en Russie par un militaire lui ayant mis le pistolet sous la gorge pour récupérer son argent. Il le précise lui-même, il trouve les Russes charmants, c’était l’exception marquante (…) qui confirmait la règle !
Demain, nous devons nous rendre à l’ambassade d’Iran pour les visas sur passeports...
25 Septembre 2024
Vers dix heures, nous arrivons à l’ambassade d’Iran. Après la dépose de nos objets personnels dans une boîte fermant à clé, nous voilà dans une assez grande salle prévue pour l’attente d’une trentaine de personnes. Il n’y a qu’un homme devant nous !
L’employé qui nous reçoit trouve les deux Choletais sans problème sur les fichiers !
- Vous devez aller verser 50 plus 10 € par personne à la banque dont je vais vous donner l’adresse. Prenez le taxi, ce sera plus simple et essayer de revenir avant midi, nous sommes fermés ensuite.
Nombre de Tadjikes n’ayant pas de voiture, les taxis se trouvent sans difficulté.
A peine sortis de l’administration Iranienne, nous en arrêtons un qui nous emmène à l’établissement financier. Dix minutes après, nous sortons avec les reçus et reprenons le même taxi à qui nous avions demandé d’attendre. L’homme est gentil, souriant, calme.
Le retour à l’ambassade est très simple, nous avons en main les visas, les avons reçu sur la boîte mail et un autre message nous à envoyé l’assurance voyage.
Avant de se quitter, l’homme nous dit :
- Merci de venir visiter notre pays malgré les fortes restrictions données par votre gouvernement. Trente jours ce sera peut-être un peu court. Bon voyage !
Les portes s’ouvrent sur ce grand pays historiquement appelé La Perse !
En après-midi, nous avons rendez-vous chez Aziz, un mécanicien dont les références m’ont été donné par John d’Almaty. Nous avons un boulon de support de porte-bagages cassé dans le filetage.
Aziz met quasi deux heures pour remettre un nouveau filetage ayant eu un mal fou à sortir la partir restée dans le logement. Ses mèches aciers étant à mon avis de moyenne qualité, et le frein filet posé lors du serrage n’arrangeant rien…
Pendant tout ce temps, Aziz est resté calme, déterminé sans le moindre signe extérieur d’énervement. J’en connaît un qui aurait certainement eu moins de patience…
Ensuite, le passage au Karcher s’impose pour nettoyer le Sauvage dans un bien sale état.
Une seule condition, c’est moi qui le passe. Il est puissant, trop puissant et vouloir faire parfaitement impose d’insister dans des endroits ou les roulements risquent de ne pas apprécier.
Seulement voilà il y a une Dedette qui trouve qu’il faut faire un peu plus ici ou là, je suis autorisé à en parler :-)
- Tu ne le fait pas comme il faut, laisse les faire !
- Écoute, c’est juste pour enlevé le gros, insistez comme ils le font, c’est hors de question.
- Oui, mais, il ne sera pas bien finalisé !
Effectivement, on peut mieux faire, mais si c’est pour ruiner l’un de nos roulements, je préfère quelques traces restées ici ou là !
- Sous le top-case, il n’y avait pas de risque, et tu ne l’as pas fait…
En rentrant à l’hôtel, nous discutons longuement avec William et deux autres cyclistes Français projetant la Pamir Highway. L’un deux attend depuis une dizaine de jours un colis venant de France pour changer son axe de pédalier. On se mets à leur place, rester scotcher juste à attendre est difficile. De plus on rentre en automne et il ne faudrait pas que le mauvais temps s’installe.
On leur souhaite une belle réussite en attendant le paquet les libérant enfin !
A ce sujet, nous avons omis d’en parler lors de la traversée de la Pamir. Nous sommes passés au col Ak-Baikal à 4600m. Pas étonnant que l’on ai eu u peu mal à la tête…
Vous verrez quelques photos de Douchanbé prises à l’intérieur du taxi mais en roulant, rien de transcendant. La ville nous a paru avoir de belles réalisations, nous y retournons demain pour une longue marche à pied en matinée, l’après midi prévu très chaud n’étant pas favorable aux déambulations !
25 Septembre 2024
Non repas au restaurant !
Vers huit heures, nous commençons notre balade à pied à travers la capitale. Douchanbé comptant 1,5 million d’habitants a un centre assez aéré et il est agréable de s’y promener.
Le portrait de Emomali Rahmon président depuis trente ans du Tadjikistan, se voit un peu partout sur les immeubles de la ville…
Les policiers assez présents ne sont pas armés, on n’y verra qu’une seule personne handicapée faisant la manche ! La pauvreté existe, mais à priori, pas la mendicité ou celle-ci est peut-être interdite ; pas d’info sur le sujet.
Les travaux d’entretien de nettoyage des espaces verts sont principalement des emplois féminins. Pendant notre longue marche, nous voyons une femme assez âgée balayant les feuilles et exprimant peu avant notre passage une lassitude de voir certains passants marcher dans son espace de travail. Voyant la scène, nous nous écartons franchement, ce qui lui a immédiatement accroché un sourire chaleureux sur le visage. Peu de chose pour la tristesse, peu pour un petit bonheur. On a tous besoin d’exister !
La pauvreté ou le niveau général de niveau de vie d'un pays n’empêche pas, n’a jamais empêché les réalisations d’un coût exorbitant. Le Navrus monument à la place de l’indépendance en est un bel exemple. L’intérieur regorge de marbre, le trône est en or massif…
Le retour à l’hôtel vers 14h30, nous permet de passer une fin d’après-midi assez cool. Je m’entraîne pour mon exposé vendredi matin avec les enfants de la classe de Clarisse notre petite fille. La première vidéo ‘conférence’ doit résumer nos voyages passés. Cinquante minutes, ce sera court, comme chacun sait, je parle peu !!!
William, le jeune cycliste venant de traverser l’Afghanistan, attend un colis de France pour son vélo avant de repartir. Sa date de retour en France est inconnue. Il nous laisse du thé Iranien que nous porterons à son papa en Maine et Loire en 2025 pour que celui-ci voit des voyageurs ayant rencontré son fils qu’il n’a pas vu en physique depuis deux ans… L’écran ne remplacera jamais le présentiel, c’est plutôt bien comme ça.
On se décide un restaurant pour finaliser notre passage dans le pays. Celui-ci est contrairement à la devanture plutôt classe, avec des prix du même niveau. Un orchestre joue du traditionnel qui aurait pu être agréable mais avec un niveau de son stratosphérique. Impossible d'échanger :-(
Trois quart d'heure d'attente sans rien voir arriver sur la table, nous quittons l'endroit le ventre vide. Cette dernière soirée sera l'exception de notre séjour dans le pays.
Demain, nous devons rejoindre l’Ouzbékistan avec en poche un excellent souvenir du Tadjikistan et son peuple...
26 Septembre 2024
Trois cent km à faire aujourd’hui sur des routes de montagnes, avec une frontière à passer, il y a de quoi s’occuper. William a voulu se lever pour nous dire au revoir, on se retrouvera sûrement un de ces jours…
Le ciel bleu nous a quitté pour un gris uniforme. On ne va pas se plaindre, la température est idéale et la pluie (pour le moment) absente. Ici, comme dans encore pas mal de pays, les normes de pollution sont inexistantes, ou non respectées. Vous verrez la photo d’un camion crachant une belle fumée noire ; dans ces cas là, on s’empresse de doubler !
Ce qui n’empêche pas d’avoir l’intérieur des narines d’une couleur n’ayant rien à voir avec notre physiologie :-(
Une grande partie du parcours traverse des gorges ou les traces des travaux titanesques de construction de la route sont encore bien présentes. Un camion benne quel que soit sa taille n’est toujours qu’une goutte d’eau dans ces espaces aux volumes immenses.
Nous traversons un long tunnel non éclairé, pollué avec des travaux en intérieur, où l'on voit à peine les ouvriers. Nous vous laissons imaginer les conditions de travail, et le danger permanent...
Vers 13 h, nous arrivons à la frontière Tadjikistan, Ouzbékistan. Je ne vais pas encore vous faire le coup d’Astérix dans les circuits administratifs mais je crois que dans les services des douanes, on se réunit régulièrement pour faire en sorte que ce soit le plus opaque possible pour celui qui arrive sur les lieux !
Juste une anecdote :
Le pilote ne passe pas toujours au même endroit que le (la) passagère. Me voilà seul au guichet véhicule. De cet endroit, je vois que l’on demande à Dedette de déplacer le sauvage pour passer à la caméra. Il va lui falloir faire demi-tour, le pousser pour la marche arrière, faire plusieurs manœuvres (…). Je lui fais signe d’attendre.
Arrivé sur place, quelques minutes après, l’homme qui venait de me faire le ticket moto pour le prochain contrôle, me dit que ce n’est pas la peine, que nous pouvons y aller. Super, rouler jeunesse vers le dernier poste pour fouiller du véhicule.
C’était sans compter sur la logique implacable de ces endroits me faisant perdre mon énergie bien plus vite qu’en grimpant le col de l’Iseran à vélo !
Arrivé au poste ‘final’, un douanier vient me voir :
- Votre moto n’est pas passé à la caméra, il vous faut revenir.
- Mais, on m’a dit que ce n’était pas la peine !
- Si Monsieur, on doit filmer votre plaque d’immatriculation
- ????
Demi-tour, ce n’est rien, juste à planter le side-car devant une caméra. Là aussi, ça pourrait être simple :
- Avancer un peu, la caméra ne voit pas votre plaque.
- Reculer un peu.
- Mettez plutôt votre moto un peu en biais, ça devrait aller.
- Avancez plus loin.
- On n’y arrive pas, il vous faut aller là-bas, vous voyez, près de la barrière à la sortie.
C’est une séance de caméra cachée, on va bien finir par me dire que c’est une blague !
J’ai failli demandé si les caméras de prise de vue étaient branchées, cela aurait peut-être été mal interprété...
J’aurai encore droit à une petite séance manœuvre au deuxième endroit pour m’entendre dire enfin :
- C’est ok, on a l’image.
Si seulement, nos caméras de sécurité routière Françaises marchaient aussi mal :-))
Ensuite, ce sera une heure d’attente pour que le papier véhicule soit tamponné.
En me voyant revenir, Dedette me lance :
- Je te regardais au loin, je te voyais te décomposer !!!
Je vous vois venir :
Il n’est pas bon le Guyno pour ça, il le sait depuis le temps…
Vous n’avez pas tort !
Le chemin vers l’excellence est toujours en construction, de ce coté là, pour moi, il est à peine commencé...
Reste les passages prochains en douane au Turkménistan, ensuite la fréquence des passages de frontières va fortement diminuer avec l’Iran, le Pakistan, l’Inde. Ce sera préférable pour ma santé ;-)
Vers 17h, nous arrivons à Samarcande ville la plus célèbre d’Ouzbékistan que nous ne manquerons pas de visiter…
Avant ça, à 9h30, heure Française, j’aurai pour la première fois de ma vie devant moi une classe de cinquième. Encore une fois, on y croit !
27 Septembre 2024
Avant de vous parler de la dernière journée, nous vous ajoutons une photo que William nous avait envoyée. Il est sur les routes d’Afghanistan ; c’est sûrement l’un des pires endroits mais elle vaut le coup d’œil.
Cela faisait un petit moment que nous n’avions pas eu une matinée sans monter sur le Sauvage ou occupée à autre chose. Clarisse ,notre petite fille nous appelle pour nous faire un coucou.
Trop heureux d’échanger avec elle !
Je répète mon exposé avec Dedette en juge de paix.
- Guyno, tu en dis trop, cinquante minutes, c’est vite passé.
De toute façon quarante ans de voyages et d’aventures en une petite heure…
A l’impossible, nul n’est tenu !
La responsable de l’hôtel nous autorise à faire notre exposé dans le hall plus sexy que notre petite chambre en acceptant pendant une heure le bla bla de cet apprenti narrateur !
En arrivant, la maman de la gérante arrête sa prière avec le sourire pour nous laisser la place.
L’échange avec Eric notre ami professeur commence mal, nous n’avons pas le son venant de France. Chance pour nous, nos propos sont entendus ! Il valait mieux le problème dans ce sens !!!
Dedette ouvre le bal, puis je prends la main. De temps à autre, je saute certains détails voir certaines années moins marquantes de l’histoire pour avancer dans le timing. La chance est avec nous, je finis dans le temps imparti.
En espérant que notre petit exposé en ai charmé quelques-uns, voir, ai donné envie de faire les bagages pour dans leur avenir, prendre la route…
Samarcande, avec ses 2750 ans d’histoire, fait partie des villes les plus anciennes d’Asie Centrale. Située sur la route de la soie, elle est la cité à ne pas rater en Ouzbékistan ! Ça tombe bien, elle est sur notre route pour rejoindre le Turkménistan.
Au lieu de sprinter pour en faire le tour cet après-midi, nous avons décidé de rester demain.
Nous retournerons à la place Reguistan, fermée aujourd’hui pour des officiels. Nous espérons demain des photos en intérieur de ce lieu incontournable ! Gour Emir, les statues Alisher Navoyi, Jami and Alisher, l’université, prolongent notre balade sur ces grandes avenues arborées, en attendant bien d’autres curiosités demain.
La forteresse de Samarcande s’est dressée pendant près de 18 siècle, puis a été détruite par Gengis khan et son armée, au treizième. Elle n’a jamais été reconstruite. A ce sujet, le territoire de Gengis Khan a son apogée faisait 46 fois la France soit le plus grand empire que le monde n’est jamais connu.
Perso, je ne me souviens pas que l’on m’en est parlé à l’école…
Après avoir dégusté une bière Irlandaise (ça faisait longtemps!), nous mangeons dans un petit restaurant des Khinkali comme en Géorgie, mais bien meilleures.
D’un autre coté, le choix était simple, c’était le seul plat proposé !!!
Un petit mot sur leur monnaie, un Euro vaut 14200 Sum, à peine le temps de s’y habituer qu’il nous faudra encore une fois changer...
28 Septembre 2024
En partant de l’hôtel, nous demandons à la gérante ou nous pouvons trouver une banque pour le change. Sans hésitation, elle nous y emmène. L’établissement n’est pas très loin, c’est… la boucherie du quartier qui nous fait le change ! Ça nous rappelle un vendeur de tissus en Éthiopie qui nous avait fourni du Dollar pour le Soudan…
Nous avions survolé hier en extérieur, nous prenons aujourd’hui les tickets pour l’ensemble monumentale de la place du Régistan. Nous y passons un bon moment et limitons les photos… Finalisée au XVII ème, c’est juste superbe.
A l’intérieur de l’un des ensembles, nous prenons un café au premier étage. A cinq € les deux, on sait tout de suite que l’endroit est célèbre !
Ensuite plusieurs mausolées jalonnent notre parcours. Celui du prophète Daniel attire notre attention car unique dans le concept. Vénéré par l’Islam, le Judaïsme, le Christianisme, la légende veut que son corps continue à croître malgré sa mort d’où son cercueil de 18 mètres.
Ce qui en fait l’une des tombes les plus longues du monde.
Le cimetière d’Afrosiyob, avec ses mausolées Shah i Zinda prolongent notre balade. Ici se trouve l’un des plus grands site archéologiques du monde.
En fin de visite, nous allons à l’observatoire astronomique d’Ulugh Beg datant de 1429. Celui-ci était de l’époque.
Nous rentrons à notre coucher par les petites ruelles de la ville ou l’écoulement des eaux des habitations se fait au milieu de la rue sans grille. En deux roues, la vigilance s’impose !
Les occasions de mettre la jambe dans un dénivelé dangereux ne manquent pas. Idem quand vous garez la voiture au bord de la route, les canaux d’écoulement des eaux de pluie non protégées doivent faire cinquante cm de profondeur…
En soirée, nous discutons un bon moment avec un jeune couple de Français en vélo. Ils ont commencé le voyage à Almaty et sont passés par la Pamir Highway. Depuis le huit Août, l’homme a perdu douze kgs ! Ca fait du bien de temps en temps d’échanger sans chercher ses mots.
Vers 21h, nous finissons la journée en allant voir un son et lumière sur la place Régistan, vous aurez les images un peu plus tard.
Samarcande restera sans effort dans nos souvenirs...
Demain, nous reprenons la route avec plaisir. Boukhara sera notre dernière étape en Ouzbékistan.
29 Septembre 2024
Petit vidéo envoyée par un Ouzbèque rencontré à l'hôtel
L’hôtel ou nous étions depuis trois jours avait vraiment une gérante adorable. Lors de la rencontre avec le couple de cyclistes hier soir, elle nous a préparé un petit repas sans l’avoir demandé. En partant ce matin, nous demandons à payer les photocopies dont nous avions besoin :
- Non, non c’est juste quelques feuilles, je vous les offre !
Je vous livre une anecdote singulière oubliée dans le compte-rendu d’hier. Dans une zone de travaux de la highway Pamir, nos deux cyclistes sont obligés d’attendre jusqu’au moment ou un chauffeur de grosse pelleteuse leur propose de les emmener l’un après l’autre vélo compris dans l’énorme godet.
Nous avons vu la vidéo, voilà un souvenir unique !!!
Après le repas, nous allons voir un son et lumière à la place Registan situé à 800 mètres de l’hôtel. Sympa, mais rien d’exceptionnel, le puy du fou peut être tranquille sur la concurrence ! Cela nous a fait penser à une toute autre situation en Égypte où le son et lumière devant les pyramides de Gizeh n’était pas à la hauteur de la célébrité de l’endroit...
Ce matin, une famille Ouzbèke ayant dormi à l’hôtel ne perd pas un instant de la préparation du départ des trois compères. L’homme échange un petit moment avec nous. En soirée, il nous envoie une petite vidéo prise avec son fils jouant sur le tableau de bord de la voiture pendant la conduite !
On se répète un peu avec les pays en ‘stan’ mais l’Ouzbékistan ne déroge pas.
La gentillesse, l’accueil sont juste remarquables. Sur la route, c’est plus qu’ailleurs au niveau des signes, sourires, bonjours, pouces levés, j’ai l’impression de lever la main bien souvent.
Lors d’une pause sur une place, un ancien vient nous aborder, nous parle de Joe Dassin, de Démis Roussos. En zone habitée, il est difficile de prendre son café tranquille.
Une large moitié des automobiles sont blanches. On voit un paquet de Damas, mini fourgonnette servant de taxi, de transport de petites marchandises (voir photo).
Cette journée de route de 270 km se fait sur une quatre voies sans charme avec un mauvais revêtement ; pas de magie aujourd’hui !
En soirée, nous rencontrons quatre Français (ses) ayant organisé un trip vélo. Nous passons la soirée avec eux en jouissant de cette parenthèse de parler notre langue maternelle sans chercher ses mots.
Les bières sont de sortie, et un alcool fort accompagnent ce bon moment. Dans quelques jours, ce sera diète de ce coté là, pour quelques semaines...
30 Septembre 2024
Notre passage en Ouzbékistan sera assez court. Dans les cinq premiers producteurs au monde de coton , ne comportant pas de frontière avec une mer ou un océan, c’est un état laïc ou la religion Musulmane est majoritaire.
Contrairement à d’autres anciennes républiques Soviétiques, le Russe est une langue minoritaire et l’Ouzbek est parlé par le plus grand nombre. 37 Millions d’habitants peuplent ce pays incontournable de la route de la soie, dont Boukhara est une ville étape millénaire.
A l’époque médiévale, cette cité était un centre important pour la théologie et la culture Islamique.
On y trouve de nombreuses mosquées, écoles coraniques, et caravansérails, ces cours entourées de bâtiments ou les caravanes faisaient halte.
Moins de chance que les derniers jours, le ciel est bien gris aujourd’hui, et en conséquences les photos manquent d’éclat. Nous avons une journée de bonus en attendant de rejoindre le Turkménistan le 02 Octobre. Nous retournerons demain ou les prévisions nous annoncent un ciel dégagé :-)
En soirée, nous avons un premier contact avec notre guide Turkmène qui nous fera traverser le pays. Nous n’avons pas eu le choix de cette formule, le Turkménistan n’autorisant pas le voyage en autonomie sur son territoire. Compte-tenu de notre circuit dans les anciennes républiques Soviétiques et les passages en Iran et Pakistan, le passage dans ce pays était obligatoire, ou bien c’était l’Afghanistan que peut-être à tort, nous n’avons pas voulu tenter.
Lors du premier message avec notre guide Ybrahyym, nous avons utilisé l’Anglais, celui-ci nous répond :
- Hello, comprenez-vous le Français ?
Un peu mon ami, voilà plutôt une excellente nouvelle !
Contrairement à l’habitude, vous aurez le résumé du jour ce soir, le départ demain étant assez matinal.
01 Octobre 2024
Dernière jour en Ouzbékistan !
Les prévisions météo ont du bon, c’est comme ils prévoyaient hier, plutôt lumineux ce matin. Vers neuf heures, nous retournons vers la vieille ville avec, cette fois-ci, le soleil dans le bon sens pour certaines prises de vue.
Nous nous dirigeons ensuite vers la forteresse entièrement rénovée en extérieur mais avec bien peu de curiosités en intérieur mis à part des ruines dans le sens littéral du terme…
Sur le parking visiteurs de l’endroit, deux camions d’aventure immatriculés en Allemagne, j’aurais presque envie de dire, on l’aurait deviné ! Ce ne sont pas les seuls à voyager de la sorte, mais en majorité, ce sont nos voisins du Nord Est !!!
Le monde est plein d’injustices, de bêtises, de non sens, mais il y a une chose que l’on ne peut lui enlever, c’est le choix infini de matériel dans tous les domaines, à condition d’avoir les moyens de se l’offrir.
En moto, side-car, en vélo, à pied, la proximité avec l’autochtone est facile et naturelle. En camion, le premier contact est plutôt dominant du coté du touriste !
Je n’ai bien sûr rien contre ceux qui ont choisi ce mode de voyage, c’est à n’en pas douter un choix efficace pour aller un peu partout…
Encore une fois, un peu trop de photos mais on a du mal à se retenir.
Boukhara est une ville avec de nombreuses curiosités ; elle mérite sans problème sa réputation !
Les deux roues ici sont en majorité électriques et conduits parfois par de bien jeunes garçons ! Les normes de sécurité, d’équipement sont comme, vous pouvez vous en doutez, un poil moins restrictives que dans notre beau pays !
Demain, nous nous dirigeons vers le Turkménistan et avons rendez-vous avec le guide à la frontière vers neuf heures. Cent km nous séparent du territoire Turkmène, nous allons décoller avant le lever du jour vers six heures, histoire d’avoir un peu d’avance et rouler sans pression inutile.
Comme on vous l’a dit sur la vidéo, le pays est resté avec des règles de contrôle à l’entrée concernant le covid. Nous allons ‘bénéficier’ d’un contrôle pcr !
Vous nous connaissez, on est charmé par la mesure…
Internet sera peut-être aux abonnés absents, pas d’inquiétude si les nouvelles arrivent un peu plus tard...
A bientôt ;-)