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21 Juin 2022

Mais ou est Dedette ?

 

Pas de pause aujourd’hui. Ne désirant pas faire deux cols à plus de 2000 m consécutivement, je repars dès 8H pour l’Izoard, à la fraîche.

Dedette doit prendre la route 45 minutes plus tard pour suivre l’ascension. A La Chalp, un peu après Arvieux, le téléphone sonne :

- Allo Guyno, je suis perdu !

- Ou es-tu ?

- Je suis à Château ville vieille, vers Aiguilles

- Tu as raté l’intersection à gauche vers Izoard ! Reprogramme Arvieux sur le Gps, je continue à monter

- A tout à l’heure !

 

Le temps passe, je passe Brunissard, attaque les lacets, me rapproche de la case déserte, voilà enfin le bolide :-))

Elle finirait par me manquer…

Ne désirant pas faire d’arrêt pendant cette ascension, je lance à Dedette :

- Fais quelques photos ici (la case déserte), c’est vraiment superbe !

 

Elle en a pour deux minutes, et pourra quand même faire quelques clichés avant que j’arrive en haut.

Il ne reste que trois petits kms, mais à la vitesse ou le cycliste monte, elle pourra même faire deux, trois arrêts...Sauf qu’ elle n’arrive pas et qu’à moins d’un km du sommet, je finis par m’en inquiéter.

J’arrête dans une épingle à cheveux pour l’appeler : pas de réseau, grrrr,.. Ca cogite dans la boîte à pensées : problème avec l’envol, accrochage, crevaison, tout y passe ; faire demi-tour maintenant à quelques centaines de mètres du sommet, ce n’est pas possible.

Bon, Guyno, arrête de te prendre la tête, va au sommet, et fais demi-tour pour revenir à la case déserte voir de quoi il en retourne.

Je remonte sur le vélo et peu de temps après, je vois l’envol plus bas, ouf elle arrive, au moins il y aura un petit bout de vidéo sur la ligne.

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En arrivant au sommet, pas de Dedette, elle est garée un peu plus loin suite à des travaux sur tout le site. On cumule aujourd’hui.

Je me sens un peu ronchon malgré l’Izoard dans la poche.

- Dedette, que s’est-il passé à la case déserte ?

- J’ai discuté avec un homme qui m’avait remarqué sur le side-car ce matin et qui voulait en savoir plus, on a échangé… pendant un certain temps !

Guyno, ce n’est pas possible de s’inquiéter et d’imaginer un tas de trucs pour si peu…

 

Bon, on a fait une deuxième arrivée filmée en haut de l’Izoard pour de faux mais la scène sera sûrement mise à la corbeille ou le détail précisée dans la vidéo :-)) Faire une copie de l’original n’est jamais une réussite ; et puis faire semblant manque d’intégrité !

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Depuis le départ, Dedette se fait effectivement souvent aborder. Une femme seule avec un side-car marqué Tour du monde dessus, ça interpelle !!! Lors d’une zone de travaux, un employé Travaux public, lui a demandé de l’emmener faire un tour… Là, le retard aurait été plus conséquent :-))

 

Pour la descente, on a été nettement meilleur. La “avec moteur” a toujours été avec le “sans moteur !!!

Le camping des cinq vallées à Briançon sera notre lieu de villégiature pendant deux jours.

Comme c’est souvent le cas maintenant, nous achetons une carte wifi pour l’alimentation de collection-d-horizons. Ca ne marche pas :

 

- Désolé Monsieur, mais ils installent la fibre dans le village et il y a des coupures.

- Non, pas des coupures mais pas de réseau du tout !

- Vendredi dernier, ça a fonctionné un peu, on vous remboursera si cela ne fonctionne pas demain.

- Vous n’y êtes pour rien mais on aurait préféré le savoir avant de s’installer...

 

Bon il y a des choses plus graves, mais vous avez remarqué dans la vie, il y a des jours ou les petites contrariétés se bousculent au portillon. Le jeu de la vie est d’apprendre à les gérer avec philosophie.

 

En terminant le compte-rendu du 20, je vous parle de temps au beau fixe depuis une longue période.

Nous sommes le 22 début de matinée, il pleut sans discontinuer depuis une partie de la nuit ; j’aurais mieux fait de me taire sur la météo :-(

Après consultation des sites sur le sujet, le 22 risque d’être bien moyen, il est bien possible que l’on aille visiter un petit resto dans le centre du vieux Briançon.

On se souviendra de ce 21 ou somme toute, l’objectif a été atteint mais juste pollué par des contrariétés sans importance.

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Sénèque, il a 2000 ans en avait déjà bien conscience :

Le chemin vers l’excellence est toujours en construction ;-))

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22 Juin 2022

Grisaille !

 

Il y a peu, je vous vantais le camping et tous ces avantages. Bon, ça fait deux heures que je suis assis dans la petite entrée de notre “demeure” et me “déplier” ne me ferait pas de mal !!!

Dedette dort comme une bien heureuse malgré les plip plip plip continus sur la toile. Elle a cette capacité a récupérer dans de nombreuses situations et fonction de nos différentes aventures, c’est juste un bel avantage…

 

Comme je dis depuis bien longtemps : l’homme des cavernes n’a jamais été l’homme des prés. Contrairement à de nombreux animaux, nous ne sommes pas équipés pour vivre toujours à l’extérieur. Il suffit de sortir de la zone de confort pour s’en rendre compte.

Bien sûr, je souhaite que le ciel bleu réapparaisse, mais bizarrement je suis heureux sous ma guitoune. J’ai de quoi me faire chauffer un café, manger un bout, la toile est pour le moment étanche, si ça ne s’améliore pas, on choisira dans le dur les prochaines nuits, un tas de SDF envieraient notre situation…

 

Bon, il est 9h15, je me prépare mon troisième café, je reviendrai plus tard sur cette journée qui comme toutes les précédentes, sera différente de la veille ;-))

 

La météo étant ce qu’elle est, on va en profiter pour faire quelques achats nécessaires à notre voyage. Entre autres, une coque étanche pour l'IPhone. Bon, après plusieurs tentatives dans différentes enseignes, je crois qu’on finira par en commander une sur le net…

Je me suis souvent demandé quelles mauvaises ondes il pouvait y avoir dans les commerces de grande distribution, mais ils ont l’art de m’épuiser ; le vélo me fatigue moins !

 

Comme envisagé hier, on déjeune dans un petit restaurant dans le centre de la vieille ville. Nous mangeons ici parmi les meilleurs sandwichs de notre vie ; les géants de l’agroalimentaire feraient bien de s’en inspirer. Ah, j’oubliais, ils ne sont pas là pour faire de la qualité…

 

Le service n’est pas rapide, mais les produits sont excellents, et la gérante de ce petit commerce fait le maximum avec le sourire et la gentillesse. Puisses-t-elle obtenir un revenu correct de son activité !

 

En début d’après-midi, nous visitons la ville fortifiée, la collégiale Notre-Dame et St Nicolas en travaux. La ballade est écourtée par le retour de la pluie.

Le fort de Briançon tel que nous le connaissons à été construit par Vauban début XVIII siècle. Place militaire renommée pendant de nombreuses années, il est aujourd’hui principalement un lieu touristique visité par de nombreux voyageurs.

Briançon la sous-préfecture des Hautes Alpes est considérée comme la plus haute ville de France, le coeur de la ville étant à 1326 m. D’autres villages ou hameaux ayant des altitudes plus élevés briguent le titre mais ne sont pas, rapport à leur nombre d’habitants assimilés à des villes.

Un peu comme la guéguerre que se livre Ushuaia en Argentine et Punta Arénas au Chili pour être la ville la plus Australe du monde.

 

En fin d’après-midi, le wifi du camping fonctionne et votre narrateur est content ; l’histoire des derniers jours va s’imprimer définitivement sur la toile. Dans quelques années, il suffira de lire quelques phrases pour ouvrir les tiroirs de la mémoire et ainsi retrouver les images du passé ;-))

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23 Juin 2022

Lautaret, Galibier, Télégraphe...

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Le titre est trompeur, le col du Lautaret long mais à la pente assez douce, permet d’atteindre 2057 m qui sont autant de gagné sur le Galibier. Ensuite c’est 8,6kms avec un finish qui a des passages à 14%.

La forme est là, je souffre un peu sur la fin du Galibier mais rien de trop compliqué. Comme bien souvent, le vent est bien présent au sommet. La température est de onze degrés, je me couvre rapidement, car comme d’hab, mes deux maillots sont dégoulinantes de sueur !

Pas d’aménagement en haut de ce col qui culmine à 2642 m. Nous avons eu de la chance, le temps lors de l’ascension était magnifique, ce qui ne sera pas le cas en après-midi.

Pendant la montée, je réfléchissais sur les multiples possibilités de tout à chacun en matière de performances. Le travail, l’entraînement, l’âge sont bien sûr des critères importants mais avant tout, je reste convaincu que l’on naît avec un capital inné ou pas !

Le vainqueur d’un tour de France pédalait déjà certainement très bien ado, sans être encore conscient de son potentiel.

Minos, j’ai pratiqué le football et déjà on remarquait sans peine la technique des uns et des autres. Perso, le grand esprit avait oublié de cocher cette qualité là !

Pour revenir sur le cyclisme, la grande majorité réalise des ascensions entre 8 et 12, voir 15 km/h dans les cols faciles. Les pros de leur coté montent entre vingt et trente !!!

Pour ce qui est de l’âge, il est possible de faire pendant bien longtemps. Avec le recul que j’ai sur le quasi demi-tour de France réalisé, seule la puissance diminue, mais l’endurance reste encore tout à fait correct. Ce qui est le plus flagrant, c’est la diminution des braquets pour passer.

Pour les connaisseurs, à quatorze ans, je passais le Galibier avec un 46 30, j’avais aujourd’hui un 34 28 et j’ai fini dans le raidillon avec un 34 32 !!!

A propos de braquet, un cycliste m’a doublé vers le sommet ; il était resté sur le grand plateau et qui plus est, sur un pignon intermédiaire, impressionnant !!! J’ai eu beau chercher l’emplacement de la batterie, ça me paraissait être un vélo “normal”…

Lors de la descente du Galibier en commun, nous croisons un grand nombre de cyclistes. Petite parenthèse sur ce col, c’est pour nous deux, l’un des plus beaux des “Grandes Alpes”.

De son coté, Dedette,  oublie de fermer le top-case et Pq, casquettes, sac à dos s’envolent. Oups, arrêt d’urgence, réintégration dans la bagagerie.

Pendant ce temps, Guy-No se demande : mais ou est  Dedette  ???

 

Un arrêt pique-nique à Valloire nous fera une pause bien agréable avant d’entamer quelques kms de montée pour arriver au col du Télégraphe. Le dénivelé positif sera de 1632m pour cette journée.

Au camping, en fin de soirée, trois mobylettes arrivent de Valenciennes en trois jours (!!!) pour un rassemblement ce week-end à St Michel de Maurienne. Le retour se fera la semaine prochaine de la même manière...

 

Nous sommes le 24 juin, il est 7h00, j’entame le résumé de la journée d’hier avec le casque audio sur les oreilles devant la montagne qui doucement, s’éclaire. Le ciel, avec ses tableaux superbes aux éclairages changeants, inaugure le bal d’une nouvelle journée de vie…

 

Magique, inspirant, dynamisant…

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24 Juin 2022

La pluie s'invite !

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25 Juin, il a fait  petit 7 degrés cette nuit, on était bien sous le couette ! J'ai une salle à dispo pour ma prose journalière, c'est super !

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La météo annonçait une belle matinée et une forte dégradation entre 12 et 16h. A nous de partir assez tôt pour faire les cinquante kms qui nous séparent de Bessans sous un ciel clément ;  les évènements ne se déroulent pas toujours comme on les imagine…

En fin de petit déjeuner, l’un des “pilotes” de mobylette s’attarde devant l’envol et adresse la parole à Dedette à propos de l’Hayabuza, modèle de notre moto. La conversation s’engage et je propose au bout de quelques minutes qu’il nous parle en vidéo de leur périple en France avec leur cinquante cm3.

- Non, personnellement, je ne suis pas doué pour ça mais mon ami le ferait avec plaisir. De plus, il serait ravi de vous rencontrer ; mais il se réveille souvent assez tard…

Une rencontre différente avec un petit interview à la clé, vaut bien de partir un peu plus tard quitte à prendre une ou deux averses !!!

Il est environ 9h30, voilà notre homme accompagné de son ami rencontré en début de journée. Jonathan est bavard, passionné, sensible, généreux. La conversation est vivante, chaleureuse et rapidement,  il nous invite à venir dîner et coucher chez lui lors de notre futur passage dans le Nord.

- Si le grand esprit le veux, tu peux compter sur nous, on s’appelle quelques jours avant !

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C’est leur premier trip de ce genre avec leurs charmants deux roues. Jonathan est en Honda Monkey, Fred son ami en Motobécane. En parlant de leur traversée de la France, on ressent le bonheur du challenge réussi. Ils peuvent être fiers de leurs parcours !!!

Le temps passe… On se quitte, nous leur promettons un passage à Valenciennes.

Voilà un début de journée bien inattendu :-))

Il est quasi 11h, j’enfourche ma bicyclette, je pars sous un ciel gris pour seulement cinquante kms mais avec un dénivelé de 1100m dont le col de la Madeleine.

Un peu avant Lanslebourg, Dedette me rejoint, il nous reste 13kms ; on se retrouve au camping. En traversant Lanslebourg, je relate sur ma petite caméra les souvenirs de mes quatorze ans dans ce charmant village. On est en 1973, je grimpe mes premiers cols ; j’ai déjà l’envie de rejoindre la ligne d’horizon…

Contre toute attente, je tombe sur Dedette garée au bord de la route :

- Guyno, je me disais qu’un petit café, ça pourrait être sympa

- Oui, c’est une bonne idée.

Pendant qu’on profite d’un excellent “noir allongé”, la pluie redouble et une fois assis bien au sec, le courage manque pour retourner “au charbon” !

- Ils font aussi crêperie ici, on pourrait manger ici !

- Allons-y, on sera un petit moment au chaud.

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Dans le restaurant, un couple avec leur fille trisomique déjeunent non loin de notre table. Les regards de cette jeune fille pour ses parents sont juste étincelants d’amour et de chaleur humaine. Une intensité aussi puissante est extrêmement rare chez les personnes dites “normales”. L’autre a toujours quelque chose à nous apporter. Les sociétés modernes nous mettent en concours au lieu de nous apprendre à se nourrir des qualités de son prochain..

En repartant vers quatorze heures, la pluie bat le pavé, il fait frais, mais le col de la Madeleine a vite fait de réchauffer l’organisme en pleine digestion !!!

Arrivé à l’Illaz le camping municipal de Bessans, village de 300 âmes, la blondinette manque à l’appel. Deux appels sur son téléphone sonnent aux abonnés absents.

- Ce n’est pas possible, ou est-elle ?

La pluie redouble, je m’abrite dans les toilettes et, je m’inquiète un peu, beaucoup !

Un petit quart  d'heure passe, je file sur Bessans à deux kms :-((

Arrivée au village, voilà l’envol qui apparaît :

- Je m’inquiétais !

- Je suis allé trop loin, je ne pensais pas que tu serais déjà là !

dit-elle en se marrant…

- Fais moi pas ça tous les jours…...

Au camping, la pluie a cessé, le ciel bleu a remplacé les nuages, la montagne est magnifique, l’emplacement est immense… On ne pouvait rêver d’une meilleure fin de journée.

On doit rencontrer demain Thiérry, un copain de longue date résidant sur Chambéry pour monter ensemble l’Iseran. Nous sommes tous les deux très heureux de ces retrouvailles dans ces conditions particulières. Selon les prévisions, le ciel bleu fera partie du menu.

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Encore une fois, ma devise préférée prendra tout son sens

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Tout ce qui n’est pas partagé est perdu !

25 Juin 2022

Magnifique !

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Aujourd’hui restera dans les souvenirs de ce long périple, je ne vais pas rouler seul ! Thiérry et Samuelle viennent nous rejoindre pour partager le plus haut col d’Europe avec nous. La cime de la Bonette est la plus haute route d’Europe avec ses 2860 m et l’Iseran est le plus haut col avec ses 2770m.

9h15, les voilà au camping d’Illaz ; pas de souvenir précis de notre dernière rencontre mais dire que l’on ne s’est pas vu depuis 15 ans me paraît un minimum… En fait, un peu comme si on s’était quitté la veille :-))

On finalise les derniers préparatifs, nous partageons un bon apéro… euh un café et voilà les deux compères d’un jour sur la route de l’Iseran. Dedette et Samuelle joueront les reporters dans la montée :-)

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Nous passons Bonneval sur Arc, l’un des plus beaux villages de France sans nous y arrêter, ce n’est pas le sujet du jour ;-)

Le temps est radieux, la température idéale, l’air est d’une transparence rare ; comme si les éléments mettaient tout en place pour une belle réussite !

Thiérry aborde cette montée hors catégorie sans entrainement  depuis un mois, c’est courageux. Pas de challenge entre nous, l’intérêt est de monter ensemble pour encore une fois… partager. Et puis, comme dirait Jean-Luc, un ami :

- On part à deux, on finit à deux ! (ça marche quelque soit le nombre !)

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A notre avis, le Galibier fait partie des plus beau cols mais en toute objectivité, l’Iseran le surpasse. Alors, comme vous pouvez vous en doutez, on prend une multitude de photos qui pour ne pas surcharger et lasser seront en majorité supprimées ; point trop n’en faut !

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Inutile de vous dire que je suis fan de moto et autre side-car, mais pendant notre montée, une multitude de motards faisaient eux aussi cette somptueuse balade, et pour ne rien vous cacher, un peu moins de deux roues motorisés n’aurait pas été plus mal. Il nous faut partager la route, et il est à mon avis préférable de laisser les choses en l’état plutôt que comme certains pays, ou certains projets voudraient le faire, réglementer la circulation…

Ne rentrons pas dans le : les motos gênent les vélos… qui gênent les camping-car…. qui gênent les voitures… qui gênent les voitures de sport !!! Partageons l’espace en bon intelligence comme la grande majorité le fait. Emettre des règles pour les mauvaises exemples ne sert juste qu’à prendre des décisions liberticides… pour tout le monde !

Pendant le temps des réflexions, le goudron défile doucement sous nos pneus étroits. La conversation est rare et courte, le rythme respiratoire est soutenu.

L’arrivée au sommet est un vrai bonheur partagé, la photo traditionnelle devant les panneaux indicateurs est juste indispensable ;-))

Un grand coup de chapeau à Thérry qui, sans préparation a gagné ce difficile pari !

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Nous entamons la descente vers Val d’Isère et pique-niquons au milieu de la nature plutôt accueillante en ce 25 Juin.

Un café à Val d’Isère clôturera cette courte mais chaleureuse rencontre. On se souhaite de se revoir avant vingt ans !!!

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Le camping réservé ce matin est superbe, les emplacements spacieux, avec des arbres protégeant du soleil. Une fois l’installation terminée, un camping car arrive se gare à coté de notre nouveau lieu de villégiature :

- Vous êtes sur le numéro 47, c’est celui que nous avons réservé

- On nous a indiqué en arrivant, allez vous installer, vous nous direz quel numéro vous avez choisi.

- Bien nous, c’est le 47…

- Nous retournons à l’accueil :-((

- Rebonjour, vous auriez pu nous préciser que certains emplacements étaient déjà réservés !

- Euh oui, prenez le 84, vous y serez bien aussi !

Deux fois plus petit, sans ombre, au bord de la route, effectivement c’est aussi bien !!!

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L’itinérance a deux avantages. Quand on est bien, cela nous rend heureux. Quand on n’est pas au top, ce n’est pas grave, on ne reste pas longtemps ;-))

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Demain, c’est le repos de la bicyclette, elle l’a bien mérité…

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26 Juin 2022

On ne dit jamais : fontaine...

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Après trois jours de vélo consécutifs, on s’était dit, on ne sort pas de la journée, mis à part pour quelques courses.

A ce sujet là, évitant de les faire un Dimanche sur Cholet, on a décidé de faire de même en voyage même si par l’absence de frigo, les stocks sont plutôt réduits. Juré, craché, à partir de maintenant, on se débrouillera le Samedi…

Les emplettes terminées, l’adage, “il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis”, nous a fait un appel du pied :

- Le col du petit Saint Bernard n’est qu’à trente kms, ce n’est pas le bout du monde, et puis les paysages le méritent, allez vous balader…

Un brin de fil nous entraînant, nous voilà sur cette route qui mène en Italie. Le sommet du col étant d’ailleurs à quelques mètres de la frontière. C’est moins grandiose qu’hier à l’Iseran, mais le détour vaut le déplacement. Notre pique-nique se fera d’ailleurs dans un cadre idyllique. Pendant le déjeuner, nous appelons Pascal et Martine des cousins en balade sur Annecy ; nous devrions les retrouver demain soir dans un camping proche de la ville et passer la soirée ensemble. Il y a quelques jours, ils nous avaient fait un appel du pied pour passer un moment ensemble mais la planification ne pouvait se faire plus tôt vu les avancées modestes du cycliste !

Le rendez-vous est mis pour demain ou nous friserons alors les cent kms avec en plat d’entrée, le cornet de Roseland ayant une moyenne de 6,1% sur presque vingt kms.

On sera heureux de se retrouver !

Après le repas, nous rejoignons le sommet  prendre le café dans un  bar au nom évocateur !!! Au sommet à quelques centaines de mètres,  s'y trouve l’hospice créé par l’archidiacre d’Aoste, Saint Bernard dans les années 1050 ; d'où le nom donné à ce col. A travers ces constructions, notre saint personnage rétablit la sécurité en assurant l’hospitalité et le service du culte. Il va de soi que comme bien souvent, les bâtiments ont subi plusieurs destructions liés à différents conflits au fil des siècles . Malgré l'endroit improbable pour y construire ce type de bâtiment, l'hospice a toujours été reconstruit.

De retour vers seize heures, nous déambulons une petite heure dans le centre de Bourg Saint Maurice. Comme en de nombreux centres ville, les petits commerces ayant fermé boutique sont légion et laissent la place à des vitrines désespérément vides.

Il est bien difficile d’imaginer un retour à la vie d’avant dans ce domaine !

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Demain est une grosse journée vélo avec 1700 m de dénivelé et une belle distance pour la montagne, on y croit !

27 Juin 2022

Au revoir les Grandes Alpes !

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Les prévisions météo sont bien moyennes en après-midi, vers 8h00 les, “avec ou sans moteur” sont prêts pour la dernière étape Alpestre.

Avec moteur accepte un handicap d’un petit trois quart d’heure pour laisser le sans moteur prendre un peu d’avance :-))

Le cormet de Roseland commence dès la sortie de Bourg Saint Maurice, avec des pourcentages qui réveillent tout de suite le physique. Je suis heureux d’aborder cette montée jamais effectuée.

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Rapidement, les gouttes de sueur perlent, la machine est chaude ! Depuis quarante sept jours que l’on est sur les routes, le corps s’est habitué à ce type d’effort et sans nier les difficultés, la sensation est bien agréable d’avoir un organisme optimisé.

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Peu de paysages à couper le souffle dans la montée, c’est découvert ou gris venteux, menaçant mais sec ! Le final se fait avec un vent de face assez fort, mais trop faible pour empêcher d’atteindre l’objectif ;-))

La descente nous fait découvrir le lac de Roseland qui doit être magnifique par beau temps… Nous prenons quand même deux ou trois photos de l’endroit malgré la grisaille.

Pour éviter de rallonger l’étape, nous passons par le col de la Forclaz qui devrait, je le pense finir la série des cols Alpestres (j’avoue que je n’ai pas encore regardé la suite mais il me semble…).

Pas de pique-nique sur la route aujourd’hui, une quatre voies interdite au vélo me contraint de prendre une piste cyclable et ainsi quitter le parcours de Dedette. On se retrouve au camping !

Rapport à cette piste cyclable, une fois n’est pas coutume, elle est juste parfaite. large, au goudron lisse, avec des panneaux indicateurs, je donnerais la note maxi.

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Pascal et Martine, arrive comme prévu vers 17h30 avec leur véhicule aménagé. On connaît les capacités de Pascal en matière de bricolage, tout est fait avec goût et une belle finition. J’aurais bien du mal à faire de même…

Leur fille et leur gendre Caroline et Vincent nous rejoignent pour la soirée qui sera, comme on pouvait l’imaginer, riches en échanges…

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Tout ce qui n’est pas partagé est perdu !

28 Juin 2022

Annecy 

Tiens, j’ai eu un petit mal au crâne cette nuit, les repas conviviaux ne sont jamais très bons pour des nuits légères !

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Pascal et Martine nous quittent après le petit déjeuner. On reste au camping et pique-niquons au bord du Lac à deux pas de notre emplacement. Peu de monde, nous y passons un moment bien agréable.

En après-midi, nous allons aux Tilleuls bar restaurant de Saint Jorioz relais motard, tenu par un side-cariste. Nous abordons le sujet avec la serveuse qui répond de manière évasive, mais qui nous donne un flyer et un porte clé écusson de l’établissement, sans plus d’explication. Les évènements ne se passent pas toujours comme on les a prévus…

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Annecy a plutôt la réputation d’avoir un centre ville attractif, nous y passons la fin de la journée. La vieille ville avec son château, ses rues étroites, ses canaux, ses nombreux bars restaurants très animés, nous charme. Il aurait été bien dommage de partir demain sans faire un tour ici. Sur le chemin du retour, le trafic est encombré sur la route qui longe le lac. Les territoires touristiques paient bien souvent le prix du succès par une qualité de vie entachée en raison une densité de population trop élevée. On n’a jamais le beurre, l’argent du beurre, la crémière !!!

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Nous le savions avant notre départ, mais faire le tour de notre beau pays nous fait prendre conscience de manière plus accentuée, de la densité extraordinaire des lieux de culture, de nature, d’histoire que le France peut offrir.

A ce sujet, notre nation cumule au niveau mondial les podiums dans des domaines primordiaux :

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- C’est le premier pays touristique depuis les années 80 (sur 200 pays !),

- Le premier réseau routier (pas en qualité mais en maillage),

- Le premier ou le deuxième propriétaire maritime (selon les classements),

- La nation réputée pour le luxe et la mode,

- Un culinaire renommé, une variété au niveau viticole unique,

- Le premier domaine skiable,

- Un climat on ne peut plus tempéré (le 45 ème parallèle situé au milieu de la distance entre le pôle Nord et l’équateur se trouve à peu près sur Bordeaux)

- La langue Française est considérée par de nombreux pays comme la langue de l’amour !

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Pas de fierté dans mes promos, simplement la prise de conscience que nous vivons dans un pays extraordinaire et qu’être né sur son territoire nous a donné des avantages indéniables en mettant les pieds sur cette planète !

Vous me connaissez, cela ne m’empêche pas d’avoir la dent dure envers de nombreuses décisions politiques nocives pour notre avenir…

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Demain, les Alpes ne seront plus qu'un souvenir pour quelque temps,

le Jura nous ouvre ses portes :-))

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29 Juin 2022

Gex !!!

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Petite parenthèse sur le titre de cette nouvelle journée ensoleillée.

Pourquoi ce titre du nom de votre ville étape complété de trois points d’exclamation?

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Les motards vont vite comprendre, pas les non initiés à cette passion :

Notre moto est une Suzuki GSXR, faisant partie de toute une lignée de modèles de différentes cylindrée GSXR ! Au fil des années, nombre de propriétaires appellent leur monture, la GEX. Une ville portant le diminutif d’une moto, je ne pouvais pas rater ça ;-))

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Au petit déjeuner ce matin, nous étions deux et une bonne dizaine de moineaux très intéressés par les miettes de notre gâche Vendéenne. Nullement impressionnés par notre présence, leurs distances de “sécurité étaient parfois bien courtes

 

Contrairement au tour de France cycliste professionnel ressemblant de moins en moins à un… tour de France, nous essayons de ne pas galvauder la définition. Pas trop loin des frontières, pas de pays étranger !

D'où, notre parcours du jour qui contourne l’Ouest de la Suisse. Le début de l’étape se fait sur la route de Bourg en Bresse ou la circulation y est très dense. Sortir de cette axe pour entrer dans la moyenne montagne est pLus difficile au niveau des mollets, mais tellement plus reposant au niveau mental. Je me suis souvent posé la question de savoir si j’aurais aimé vivre à la campagne. Je n’ai pas de réponse catégorique, mais une chose est certaine : le sujet lors de notre achat de maison en 1984 (…) n’était pas sur la table ; aujourd’hui, on y réfléchirait !

Lorsque j’ai abordé les qualités de notre pays dans le compte-rendu d’hier, j’ai omis de parler de la densité de population élément central du bien-être. Celle de la France n’est “que” de 110 habitants au km2 pendant que la concentration dans de nombreux pays y est beaucoup plus importante. Pour ne prendre qu’un exemple, les Néerlandais qui viennent en nombre passer leurs congés chez nous sont quatre fois plus peuplés en rapport avec leur territoire !

On se retrouve par hasard avec Dedette en traversant le Rhône ; toujours contents de voir sa (son) partenaire de voyage quitté(e) il y a seulement deux bonnes heures !

Le pique-nique du midi est riche en évènements ; contrairement à l’habitude, notre choix de rendez-vous dans la zone commerciale de Thoiry n’était pas très inspiré !!!

A peine installés à l’ombre d’un arbre au milieu de la zone Leroy Merlin, Feu vert, Mac Do (…), Dedette entend un bruit métallique plutôt important non loin de notre “restaurant improvisé”. Un jeune avec son VTT électrique vient de se prendre pleine face une barre horizontale à l’utilité mystérieuse Il s’est ouvert au niveau du nez et de la joue et pisse le sang comme c’est souvent le cas au niveau de la tête. Nous nous rendons sur place, et appelons les secours. Impressionnant, mais pas grave, il s’en sortira avec deux cicatrices qui lui rappelleront pour toujours l’année de ses 16 ans et de son bac de Français !

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Le déjeuner à peine commencé, une voiture dans un état bien moyen se gare en trombe sur le parking proche de nous. Mr Mme échangent bruyamment donnant sans aucun doute la certitude que le grand amour n’est pas pour aujourd’hui. Mme s’approche de nous et nous demande d’appeler deux numéros en Suisse, son téléphone ne pouvant le faire.

Les deux essais s’avèrent improductifs, les voilà repartis comme ils sont arrivés !

Enfin, on peut déguster nos sandwichs grillades de porc accompagné de l’indispensable beurre quelque peu défaillant avec les températures plutôt élevées.

Sur le point de repartir pour les quinze derniers kms, un homme nous aborde :

- Bonjour, moi aussi, j’ai une Hayabuza, je ne vous dérange pas ?

- Bonjour, non, pas de souci, enchantés !

Une bonne demi-heure plus tard, on se quitte en ayant échangé sur la moto et… bien d’autres choses. Une fois de plus, quand la passion réunit les gens !

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Avec un départ vers 9h45, 90 kms au compteur, 800 m de dénivelé, un pique-nique à rallonges, ce n’est que vers 17h30 que le campement est enfin prêt.

Installés au bar du camping, on déguste une bonne mousse bien méritée ou l’on se raconte encore une fois les souvenirs de cette journée, puis parlons des futurs parcours qu’il nous faudra comme à l’accoutumée, planifier.

Vers 9h30 les somnifères naturels font leurs effets, nous baillons à tour de rôle.

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C’est le moment d’aller mettre de la peau sur les yeux !!!

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30 Juin 2022

Massif du Jura

 

L’itinérance permanente a de grands avantages déjà évoqués précédemment, mais elle présente l’inconvénient de ne pas pouvoir creuser tous les attraits des régions traversés. Ne rien rater signifierait un voyage beaucoup plus long !!!

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Notre parcours du jour passe par le col de la Faucille qui du haut de ses 1323 m, est un vrai col de montagne. Contrairement aux chaînes pyrénéennes et Alpestres, les points de vue pendant l’ascension sont souvent cachés en raison des conifères toujours présents à des altitudes finalement modestes. Dans un des endroits dégagés, nous pouvons y voir le Lac Léman d’une taille sans commune mesure avec celui d’Annecy, il est en effet 23 fois plus grand…

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Nous sommes dans les régions les plus froides de France ou le climat continental règne en maître rapport à notre région de l’Ouest influencée par l’Atlantique. Arrivés au col de la Faucille, on s’offre un petit café servi par une serveuse visiblement fâchée avec la vie. On n’est pas responsable de la tête qu’on a, mais de la tête qu’on fait ;-))

Nous pique-niquons au Belvédère des Maquisards, une petite ouverture de la forêt sur la vallée. Un banc, de la place pour deux ou trois, nous passons un super moment.

Puis c’est le village de Lajoux le plus haut du Jura avec son lac Lamoura plus haut lac du massif avec ses 1156m.

Région riche en fromages, nous achetons du bleu de Gex, de la tome du Jura, du morbier. On aurait pu prendre plus varié encore et en quantité plus importante mais le mode camping impose un stock mini. Bizarrement, dans cet endroit artisanal, les prix sont plutôt en deçà de ce que l’on peut trouver dans la grande distribution. Ces gens là nous mangeraient-ils la laine sur le dos ?

Non, il font le maximum pour nous sortir les meilleurs tarifs :-((

Allez, arrête de faire ton Guyno !!!

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Dans cette fromagerie, comme dans le bar de ce matin, la joie de vivre et le sourire sont aux abonnés absents ; juste la correction minimum. C’est pourtant tellement plus convivial et enrichissant de rendre l’autre heureux, un peu comme un rapport gagnant gagnant. Travailler sur le bonheur de l’autre, fait immanquablement progresser le sien…

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Mijoux, station de ski prolonge notre balade avec l’envol avant de terminer sur Gex pour encore une fois, refaire le stock.

En soirée, un échange avec les gérants du camping finira bien agréablement cette journée.

Vers 19h, un fort vent se lève, la température baisse sensiblement, la pluie arrive et sera continue durant toute la nuit. Le dîner se fait en tête à tête dans notre petite avancée ; on est obliger de s’aimer dans ces cas là !!!

Les plip plip plip sur la toile ne s’arrêteront que vers 6h. La tente a bien tenu, tout est au sec mais Dedette ronchonne avec les perce-oreilles un peu trop présents dans la guitoune

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Le temps prévu pour le 01 Juillet devrait permettre au cycliste de rouler sans la tenue de pluie ;-))

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