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21 Mai 2022

La grenouille qui voulait manger un boeuf...

 

La nuit a été excellente et réparatrice. J’y reviendrai mais hier soir, j’étais juste rincé…

J’ai oublié un petit détail dans mon compte-rendu des deux derniers jours. Le dernier camping à Saint Jean de Luz est un camping familial tenu par la même famille depuis plusieurs générations. Ce n’est pas la première fois que l’on remarque mais l’accueil, l’état d’esprit est bien souvent dans ces cas là bien meilleur que dans les franchises des gros groupes.

La femme qui a géré notre inscription a pris le temps d’échanger en sortant du cadre professionnel ; que ça fait du bien !!!

Ne pas être juste un numéro d’emplacement est juste primordial.

 

La circulation de la région côtière du pays basque est plutôt dense ; le fonctionnement des feux ou nous sommes passés plusieurs fois a attiré notre attention : pas de feux, et règles de priorités traditionnelles pendant les heures à faible traffic, rétablissement de leur fonctionnement aux heures de pointes. Voilà une idée qu’elle est bonne ; histoire de ne pas rester à attendre le vert un nombre incalculable de fois les heures creuses…

 

Pour le circuit du jour, nous avons hésité longuement en raison de campings plutôt clairsemés à l’endroit ou il aurait été raisonnable de s’arrêter. Au diable la raison, nous irons jusqu’à Aren situé à 12 Kms d’Oloron sainte Marie. Sans les futures plantages sur la route, c’est 107 Kms.

Dès mon départ de St Jean de Luz, je me dis que cela ne va pas être facile. Les Landes sont bien loin. De longues côtes alternent avec de grandes descentes, pendant une grande partie du circuit. Ben oui Guyno, c’était juste évident ! Le vent est plutôt face, je dépense pas mal d’énergie.

Dedette me rejoint, j’ai 90 kms dans les pattes et je commence à être fatigué. On se met d’accord pour un repas dans 10 Kms, il en restera une petite vingtaine ensuite (les 107 kms du départ se sont transformés en 118…).

Peu avant l’arrêt pique-nique, je pose le pied à terre dans une longue côte très pentue , p…. ce n’est pas de bonne augure pour la suite. Allez, on va mettre çà sur le compte de la distance trop élevée, et de la température à 32 degrés !

Après un bon repas pas trop chargé (mille merci à Dedette qui s’occupe de la logistique à ce niveau là). et peut-être un litre d’eau, me voilà reparti.

Dedette prend beaucoup de plaisir à piloter l’envol, les cent kms en moto sont trop courts pour lasser ; le cycliste du jour n’en dira pas toujours autant…

Sur la dernière partie du parcours, une biche et son faon traversent la petite route nous menant vers Aren.

Plus de descentes que de montées sur les derniers kms, me conviennent parfaitement :-))

Après 118kms, nous voilà au camping Pyrénées passion, je sue à grosses gouttes, ce sera pire en montant la tente. Le corps a beaucoup  donné aujourd’hui, mais il est bien fait grâce aux quatre milliards d’années de recherche et développement de la nature ;-)).

Quand la chance vous doté d’une bonne santé à la base, les alarmes en matière d’effort sont multiples et votre mental ne pourra faire plus que ce que  peut donner votre physique.

A propos de nature, je viens de voir une minuscule araignée passer devant moi comme si elle était en téléphérique, somptueux !!!

 

En me couchant, je me dis qu’aujourd’hui la grenouille avait voulu manger un bœuf !!!

22 Mai 2022

Visite d’Oloron Sainte Marie dans le Béarn

 

La nuit a gommé une partie de la fatigue, on se l’a fait cool aujourd’hui, avec une ballade dans la ville d’Oloron Sainte Marie

Idéalement située, à la porte de trois vallées (Ossau, Aspe et Barétous), proche de Pau et Lourdes, pas très loin de l’Espagne, cette ville de dix mille habitants est riche de 2000 ans d’histoire.

La cathédrale Sainte Marie est inscrite au patrimoine de l’Unesco car entre autre située sur les chemins de St Jacques de Compostelle.

Nous y (re)découvrons les maisons construites à la verticale le long du gave D'Ossau, qui nous donnent de chouettes photos.

Il fait encore très chaud aujourd’hui, la pause est bienvenue dans un bar populaire. Le barman, la petite cinquantaine avec une queue de cheval est juste super sympa, commerçant dans le bon sens du terme.

Devant nous, un jeune sirote une bière les yeux rivés sur son portable, avec un tremblement ininterrompu de sa jambe gauche… Souhaitons que celui-ci soit dû à l’attente d’un rendez-vous galant plutôt qu’à un sentiment de solitude en ce dimanche après-midi…

Quelques minutes plus tard, un homme la quarantaine sort du bar (nous sommes sur la terrasse) passablement émeché ! Scooter rose, casque de la même couleur, nous le regardons partir, il zigzag moins qu’à pied ; ce n’est probablement pas la première fois.

Un autre homme, la trentaine, arrive sur un autre scooter, lui est tout à fait net, mais torse nu et sans casque. Le tout sur les vingt minutes que nous avons du passer sur la terrasse.

Pas d’apologie de ma part sur ces comportements, mais un pourcentage non négligeable d’êtres humains ne sont pas fait suivre les règles à la lettre. C’était le cas il y a 1000 ans, ça le sera dans mille ans !!!

En rentrant au coucher, on se dit qu’une pizza au snack du camping, ça peut être sympa.

- Ce n’est pas possible ce soir Msieurdame, la météo a prévu des rafales de vents à 90 Km/h ; je veux bien vous en préparer deux mais vous ne pourrez  pas les manger ici.

- On y va comme ça !

En fait, la soirée orageuse avec pluie, orage, et rafales de vent s’est terminée en simple rafale de vent.

On ne va pas s’en plaindre, mais Dedette a pour une fois installé les bouchons anti bruit.

 

On a dormi comme des bébés, demain j’attaque l’Aubisque !

23 Mai 2022

Avons voulu, avons pas pu !!!

 

Comme tous les jours sportifs, la préparation du matin est importante. Mes bidons, les fruits secs, le circuit, la tenue fonction du temps (gris et neuf degrés en haut de l’Aubisque ce matin), le “gros” petit déj, un bisou à Dedette, il est 9h, action !!!

Dedette :

- Je vais me mettre à l’entrée du camping, pour une photo et un bout de film.

- Ca marche, j’arrive !

Une bonne centaine de mètres avant la sortie, j’aperçois Dedette qui parle avec les gérants.

En arrivant sur les lieux :

- Guyno, le col de l’Aubisque est fermé !

- Oups, c’est bien qu’on le sache…

Le temps prévu demain est pourri, et nous avons déjà réservé un studio à Argelest Gazost pour deux nuits (réservation non remboursable).

Retour à l’emplacement pour vérification, j’appelle l’office de tourisme de Gourette (station de ski dans l’Aubisque).

- Bonjour Mme, j’aimerais savoir si le col de l’Aubisque est ouvert ?

- Oui Mr, sans problème

- D’accord du coté de Gourette, mais pour redescendre du coté d’Argelest Gazost ?

- Ah là, c’est fermé Mr, des travaux sont en cours pour le Tour de France.

- Merci Mme…

Nous n’avons pas le choix, il nous faut modifier le circuit ; on va suivre le GPS qui nous fait passer en plaine : Pau, Lourdes.

Moins sexy, mais on avance et cela nous permet d’éviter de perdre les deux prochaines nuits déjà payées.

En roulant avec deux moyens de locomotion différents, on s’appelle au moins une fois pendant la route.

Aujourd’hui, on se met d’accord pour un appel dans trois heures.

Dès le début de mon parcours du jour, le double plateau refuse de fonctionner, chance pour moi, il est scotché sur le petit plateau. C’est embêtant, mais pas trop grave, j’arrive à mettre quand même sur les pignons les plus petits et bien sûr utiliser les grands pour les montées (ceux qui pratiquent comprendront !). On fera réparer à la première occasion.

Aujourd’hui encore, c’est le vélo qui arrive en premier sur une aire de pique-nique à Lourdes ; normal, on était parti sur un délai assez long pour monter le col, hors c’est après modification de l’étape, assez plat et une fois n’est pas coutume, j’ai le vent dans le dos ;-))

Le pique-nique se fait à Lourdes à seize Kms de l’arrivée, avec un beau soleil.

Dans les derniers kms, je rate une route obligatoire pour les vélos, et me retrouve sur une quatre voies, forcément interdite au bicyclette !

Quand on est dans ce genre de situation, on sait que l’on est pas au bon endroit et que l’on va sortir dès que possible. Alors, Messieurs, Mesdames, inutile de klaxonner, ne vous soucier pas pour moi et puis, vous ne trouvez pas que les contrôles en tout genre sont déjà suffisants !!! Ne vous inquiétez pas, si la maréchaussée passe par là, elle risque de m’allumer.

Voir la circulation en de nombreux autres pays, feraient prendre du recul au plus grand nombre. On se souvient de vente et changement de pneu sur les bandes d’arrêts d’urgence d’autoroute au Mexique, de car en sens inverse sur des quatres voies en Inde, etc….

Etre rigoriste de la loi, n’a jamais apporté de sérénité et de joie de vivre aux peuples…

L’arrivée à l’ancien Hotel Victoria nous charme, le bâtiment est magnifique, la dame qui nous accueille est souriante, à l’écoute.

Elle tient avec son mari cet établissement depuis cinquante ans, si si, ça existe :-))

 

On avait parler du Tourmalet pour la prochaine étape, il va falloir s’y intéresser de près pour savoir s’il est ouvert….

24 Mai 2022

25 Mai 2022

Une histoire de grottes

 

J’ai omis un petit détail dans le compte rendu du du 24 en rapport avec le double plateau du vélo :

Proche de notre coucher, nous avons pu voir un magasin deux roues. Dès l’ouverture le mardi matin, me voilà avec ma bicyclette pour savoir si une réparation serait possible dans la journée ; arrivé avant moi, un client demande des réparations sur son vélo.

Pendant l’échange, un autre employé sort du magasin et s’adresse à son collègue :

- Préviens les clients que le délai minimum est Vendredi !

Je suis fixé, inutile de faire ma demande… Le double plateau restera pour quelque temps un simple plateau !

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Aujourd’hui, nous commençons la journée par un passage à la célèbre basilique de Lourdes. Le départ se fera un peu plus tard que prévu, la pluie tombée cette nuit est en partie dans… l’habitacle du Side-car.

On commence donc par un échoppage minutieux du précieux liquide bien inutile en cet endroit :-))

Je me doute de la raison de cet avarie ; la petite fente dans la coque provoquée par le choc du 4X4 à la Rochelle doit être responsable de ce défaut d’étanchéité. Un peu de scotch Américain dans un premier temps avant une réparation au retour à la maison devrait solutionner provisoirement la problématique.

 

De culture chrétienne, mais non “adhérents”, Lourdes est tout de même une visite incontournable  quand on est dans la région.

Notre dernier passage ici date des dix ans du Coletum , c’était il y a 26 ans, oupsss !!! Nous sommes heureux de revenir ici, l’ensemble religieux est superbe, et nous évitons probablement la foule du week-end proche de l’Ascencion.

L’histoire des visions de la vierge à Bernadette Soubirous date du milieu du dix neuvième siècle. La grotte des apparitions devint rapidement une destination très prisée. Bernadette devenue célèbre malgré elle, meurt en 1879 à 35 ans de maladie. Elle sera béatifiée en 1925.

La petite église de Lourdes deviendra rapidement trop petite suite à l’affluence de nombreux fidèles informés des apparitions.

La construction des édifices religieux commença de son vivant en 1862 ;

Environ 3,5 Millions de visiteurs se déplacent annuellement dans cette ville de treize mille habitants.

 

Avant notre pique-nique, nous prenons un café dans un bar situé devant le parking ou nous sommes garés. Ce commerce situé à cinq cent mètres est maintenant isolé suite à la fermeture “covid” de deux autres bars. On échange un petit moment avec le gérant ex propriétaire d’un restaurant à Faye l’Abbesse (79),  dépité du manque de clientèle et se laissant quelques mois pour peut-être lui aussi fermer ce lieu de convivialité !

Rassurons-nous, les autorités font ce qu’ils peuvent pour conserver ces lieux  :

500 000 bars au début du vingtième siècle, 200 000 dans les années soixante, environ 35000 aujourd’hui…..

 

En début d’après-midi, nous traversons Lourdes en direction des grottes de Betharram. La beauté de l’Hôtel de ville nous impose un arrêt prise de vue. A cet endroit, nous rencontrons un Français architecte de 75 ans, partant en fin de semaine pour participer à une course de… karting. Le personnage est haut en couleur et a l’âme d’un jeune homme ! Il acceptera avec bienveillance un petit interview !

Ouahh, ça fait du bien de rencontrer un “vieux” jeune !!!

 

Découverte en 1810, les grottes de Betharram sont les premières grottes Françaises ouvertes au public. Le passage de la rivière pendant des dizaines de millions d’années a façonné, creusé son lit de manière magnifique. Ici stalactites, stalagmites se rattrapent à raison d’un centimètre par… siècle pour ensuite former de superbes colonnes. Comme c’est souvent le cas, les photos sont nombreuses, on ne pouvait pas s'en empêcher ! A un endroit de la visite, nous traversons la limite entre les basses Pyrénées (devenu Pyrénées Atlantique) et les hautes Pyrénées.

 

Demain, le temps est beau, il paraît qu’on a rendez-vous avec le Tourmalet !

26 Mai 2022

Le temps passe !!!

 

Pour ne rien vous cacher, j’ai un peu la boule au ventre ce matin. Moi qui me dit optimiste et pas inquiet de nature, je me trouve mauvais depuis hier. Ce Tourmalet me trotte dans la tête avec un pressentiment de difficulté d’un niveau limite pour mes capacités. On n’a beau se dire, l’abandon n’est pas une option, là, on est dans la vraie vie, pas dans un film.

Vous me direz, quelle importance, si tu y arrives, tant mieux, sinon tu passeras par une autre route. Seulement voilà, le mental ne se dompte pas aussi facilement et les scénarios reviennent en boucle depuis trente six heures.

La bonne nouvelle du jour est que dans quelques heures, je serai fixé !

Le temps est magnifique, me voilà sur la route de Luz Saint Sauveur pédalant religieusement pour ne pas perdre une miette inutile d’énergie.

Arrivé dans le village, les choses sérieuses commencent. Le Tourmalet a une pente moyenne à 7,5%, ce qui n’est pas rien et Luz St Sauveur est le début de ce col mythique. Dès le départ, les passages à 8, 9% me font mal, et les scénarios d’abandon se bousculent. Au pire, on mettra le vélo dans le side, et on montera ce qui reste en motorisé ; non ce n’est pas possible !

Oui, tu souffres mais ce n’est pas l’enfer non plus, bien des humains ont fait largement mieux en matière d’effort…

Arrête de cogiter, et pédale mètre après mètre !

Dans un petit village, j’entends derrière moi un bruit de moto qui me semble être celui d’un FJR 1300. Pourquoi ne double-t-il pas ? Le supposé motard me dépasse enfin et le FJR se tranforme en Hayabuza  attelé avec une charmante pilote à son guidon.

Miss Dedette m’a rejoint comme promis dans les premier kms, afin de suivre l’ascension de son champion comme elle dit :-((

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La présence de proches dans ces moments plutôt rudes, est un support moral inestimable. Lors d’un arrêt commun pour lui laisser mon sac à dos me grossissant de quelques kilos,  je me laisserai aller quelques instants dans l’émotion, puis me reprendrai rapidement ; Guyno pas de sensiblerie inutile…

Dedette aura filmé cet instant de découragement que nous regarderons propablement avec plaisir dans les années à venir !

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Il y a douze ans, lors de mes vingt ascensions des cols les plus hauts de France, le challenge était  : pas de pied à terre entre le début du col et l’arrivée. Bon dans ma 64ème année, on va oublier cet objectif. C’est bien aussi de regarder la nature :-)))

Fixer l’horizon est quelques fois usant, et regarder les bandes blanches défiler sous les roues est une bonne alternative. A la vitesse ou je monte, j’ai le temps de voir les défauts de peinture !

Julien, mon compagnon de route lors de la traversée des Alpes en 2019 m’avait dit :

- Guyno, par rapport à ton âge, ce serait bien de le faire maintenant. Il avait raison l’ami, le temps passe !!!

Pour les connaisseurs, je suis tout à gauche au niveau développement. Pour les non connaisseurs, rapport à la boite de vitesse, je monte en première !

A huit kms du sommet, je ne suis pas pire qu’au début, je commence à y croire. La jolie blonde perchée sur son drôle d’engin me suit de près et fait quelques plans du cycliste dans cette nature somptueuse.

 

Lors d’un de ses passages, elle me dit, plus que 2,5 Kms avant le l’arrivée ! Là, je sais que même en rampant, j’y arriverai !

Sur les derniers quatre cent mètres, une partie est à treize pour cent, mon mollet droit décide alors que la blague avait assez duré. Une crampe vient s’y installer et me force à mettre le pied à terre. Les derniers mètres sont plus accessibles et je finis sur le vélo, le Tourmalet du haut de ses 2110 est dans la poche.

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En descendant vers Saint Marie de Campan, les lignes blanches discontinues me paraissent beaucoup plus courtes….

Nous trouvons un camping au début de la montée du col d’Aspin qui sera au menu de la prochaine étape.

A chaque jour suffit sa peine, savourons la réussite du jour avec un bon whisky !!!

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Le Dalai Lama en philosophant sur la vie , parle d'impermanence ; rien ne dure. Le bon moment, c'est toujours maintenant.

Apprécions pleinement l'instant présent ;-))

27 Mai 2022

Merci nature !

 

La température extérieure était à six degrés, sous le duvet 37, hummm ! La petite avancée de la tente permet de prendre le petit déjeuner en intérieur avant que le soleil ne commence à réchauffer l’atmosphère. Dedette est toujours dans le royaume des songes, Ca me donne le temps d’avancer sur collection d’horizons sans être un compagnon de voyage trop absorbé par cette tâche journalière.

 

Le circuit du jour n’est pas encore fait que je reçois de Jean-Luc Christine des amis de (très) longue date, un message nous conseillant de passer par Hourquette d’Ancizan. En regardant la carte, l’endroit nous convient bien, le pique-nique pourrait se faire là-bas avec un retour par le col d’Aspin que nous prendrons dans le sens inverse du circuit prévu demain ; aujourd’hui, ce sera sans les pédales :-))

 

L’envol et ses passagers décollent (!!!) vers 12h45. Nous avons seulement une petite quinzaine de kms à faire avant d’arriver sur les lieux. Effectivement? les amis avaient raison, ça  valait le détour. De plus, le temps extra est un super allié dans ces  paysages magnifiques. Nous déjeunons au sommet ou de nombreux cyclistes goutent la satisfaction d’avoir atteint leur objectif.

Dedette est heureuse de passer un moment dans cet endroit ou le calme, la sérenité, règnent en maître malgré les promeneurs. La montagne incite à ces états d’âme.

 

Nous échangeons avec deux cyclistes en VTT électriques loués. Le matériel évolue à grande vitesse et ils nous parlent de modèles haut de gamme à treize mille € !!! Il n’y a pas que dans le monde du side-car que les prix sont délirants…

 

Dans un tout autre registre, nous voyons arriver un homme d’un âge certain sur un 103 Peugeot en excellent état. Celui-ci descend de son bolide et s’assoit face à la montagne comme en méditation.

Avant de partir de cet endroit charmant, j’aborde cette homme rapport à son moyen de locomotion inhabituel.

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- J’ai fait beaucoup de moto, de side-car, je viens de vendre dernièrement une Harley Davidson de...1920 ! A mon âge avancé, je n’ai plus la force d’avoir de grosses machines, mais continue à me passionner pour la balade en deux roues. J’ai trouvé cette solution pour continuer quelque temps !

Enjamber une moto ne m’est plus possible. Je compte bien profiter jusqu’à la dernière limite.

 

La passion de la moto n’a pas grand chose à voir avec la valeur ou la cylindrée de la machine. C’est une manière de voyager, un art de vivre. Celle-ci est installée dans l' esprit  d'un certain nombre jusqu’à la fin de l’ histoire.

En rejoignant le col d’Aspin, nous prenons une piste qui ajoute au sentiment d’aventures, d’ailleurs…

 

Il est 7H30, il fait 8 degrés, je suis dans l’entrée de la tente à écrire ces lignes ; le casque musique rivé sur les oreilles me donnent une chaleur mentale inestimable en de début de journée frisquette.

Bien des fois, j’ai constaté cet apport d’optimisme, d’envie de faire, de voir la vie en couleurs grâce aux huit notes de la gamme.

Mille merci à tous ces artistes qui nous font rêver, nous envoler…

 

La musique est la nourriture de l’âme !!!

28 Mai 2022

Trop heureux !!!

 

Il est 7h, je suis assis devant ma table de camping à commencer le résumé d’hier. En face de moi, le soleil vient doucement éclairer la montagne ; un aigle passe au dessus de moi, majestueux, maîtrisant parfaitement la portance de l’air. Une abeille vient me rendre visite quelques instants avant d’aller contribuer à l’équilibre de la nature. Les oiseaux gazouillent comme pour célébrer encore une fois, l’hymne à la vie…

Pour réaliser ce tour de France, Dedette a opté pour une boucle autour du pays, et non comme je l’avais pensé pendant un moment, un circuit en France ne suivant pas forcément les contours. Son point de vue a été retenu, on fera le… tour de la France.

Déjà presque trois semaines que l’on est parti, je peux vous le dire, en vélo, c’est un grand pays :-)))

Les étapes de montagnes sont un peu plus courtes, mais une distance minimum que j’ai fixé aux alentours de 60 Kms, doit être réalisée sous peine de voir trop augmenter la durée totale du voyage.

 

Pour respecter cette distance aujourd’hui, deux cols au menu : Aspin et Peyresourde. On se met rendez-vous avec Dedette en haut de l’Aspin. Cette première montée se passe plutôt bien. Lors d’un arrêt dans la descente, je réponds à Julien qui m’appelle pour avoir des nouvelles. Comme mentionné il y a quelques jours, j’ai quelques bons souvenirs avec lui et sa famille lors de la traversée des Alpes en 2019. De son coté, il prépare les cent kms en courant ; chapeau bas !!!

Pour rappel, nous ferons une pause dans notre tour pour revenir sur Cholet fêter ses 40 ans. Comme dirait Dedette, ce n’est pas raisonnable. Rester toujours dans la mesure est tellement lassant et insipide !!!

En bas du col du Peyresourde, on se retrouver avec Dedette qui s’arrêtera de temps en temps dans la montée pour voir ou j’en suis. Le col fait 18 Kms avec un début très facile suivi d’une dizaine de kms entre 6 et 11% pour le dernier km.

Au moment ou elle me double, nous croisons un groupe de side-car pour lesquels je remarque que certains emportent avec eux des fauteuils roulants ; baptême pour handicapés, ou pilote dans cette situation ?

Ce groupe me rappelle nos multiples balades avec les copains, du temps ou nos bambins nous accompagnaient et que le side-car était la seule solution pour continuer à assouvir notre passion.

 

Pour en revenir à la blondinette qui vient de me dépasser, contrairement à son habitude, pas de signe de la main, de regard, je me dis que vu la circulation, elle était attentionnée !

Je continue ma montée quand j’entend le téléphone sonner :

- t’es ou ?

- je monte, je monte.

- je ne t’ai pas vu, je suis au sommet ! t’es loin ?

- ben, je n’ai pas encore attaqué la partie plus difficile

- Je redescend pour aller à ta rencontre.

- Ne me rates pas en descendant :-)))

 

Les jambes répondent bien ce matin, mais j’ai en tête ce dernier km à 11% qui me fait un peu peur.

En fin d’ascension, je rattrape doucement deux cyclistes, l’un en électrique l’autre en classique. Arrivé à leur niveau, ils accélèrent légèrement le rythme, de mon coté, je reste sur ma mesure. Au bout de quelques instants, je me rend compte que l’on est proche du sommet et que le km à 11% est passé sans bobo ! Je rattrape le cycliste qui a laissé s’échapper son ami ayant mis la puissance maxi sur la batterie.

Trop heureux de finir cette deuxième ascension en “bon état” !!! Elle est pas belle la vie.

 

Nous décidons de prendre un bon café sur la terrasse du bar restaurant installé ici. Les propriétaires de cet endroit commercent ici depuis 45 ans en ayant commencé avec un vieux HY Citroën. Grâce à eux, on a pu pendant des décennies déguster de bonnes crêpes à petit prix.

Pendant que nous prenons notre café, un homme d’un certain âge sort de l’établissement.

 

- Bonjour Monsieur, êtes-vous la personne au commencement de cette belle histoire ?

- Oui, c’est moi, à la fin des années 70, mon épouse et moi avons acheté un HY Citroën et bla bla bla bla bla…

- Désolé de vous couper, mais dans le cadre de notre voyage, nous réalisons un film sur la France ; accepteriez vous un petit interview ?

- Avec plaisir !

 

En un seul mot, extraordinaire !!! Cet homme a une grande richesse humaine et les quelques minutes qu’ils nous accordent sont à mon humble avis, exceptionnelles. Dans la future vidéo, nous ne pourrons tout garder mais on sait d’avance qu’il sera choisi…

 

Dedette me suit pendant toute la descente du Peyresourde, une première, un vrai bonheur !

Nous déjeunons sur un banc à l’ombre à Bagnères de Luchon

Nous avions décidé de réserver un camping ici, mais nous optons,  fonction de ma forme du jour, de pousser 16 Kms jusqu’à Cierp-Gaud ou se trouve un camping municipal.

Arrivés sur place, pas d’accueil, la barrière est fermée. Dedette se renseigne auprès de résidants qui lui indiquent qu’au bar du village, une dame peut, si elle le veut, donner un badge pour pouvoir entrer !

 

Dedette au bar :

- Bonjour Mme, je cherche une personne qui peut fournir un badge d’entrée au camping municipal

- Oui, c’est moi mais je ne peux le faire sans l’accord du maire !

- Vous voulez l’appeler ?

- Non je ne veux pas le déranger !

- J’ai vu son numéro sur le panneau d’affichage du camping, je vais l’appeler.

 

- Bonjour, ici Mme Poirier, mon mari et moi aimerions prendre une place au camping du village, j’ai besoin de votre accord pour le badge d’entrée.

- Ok, passez moi Mme ….

 

Dedette revient sourire aux lèvres avec le précieux pass. Faire 20 Kms de plus en motorisé pour trouver autre chose est une bagatelle, pas en vélo !

L’installation dans ce petit camping est un vrai bonheur, nous sommes les seuls campeurs.

Collection-d-horizons n’aura pas de mise à jour pendant notre séjour ici, pas de wifi.

 

Des journées comme celle-ci, on signe pour mille ans, pourtant rien d’extraordinaire, ou plutôt si,

 

Tout était extraordinaire !!!

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29 Mai 2022

Bagnères de Luchon,

 

Comme tous les jours sans bicyclette, pas d’affolage en début de journée. Le temps est la richesse inestimable de la retraite, sachons appécier à sa juste valeur, cet élément indispensable à tout sentiment de liberté !

 

La vallée du Lys sera le cadre de notre restauration du midi. Souvent je pense à ceux qui n’aime pas manger… On a la chance tous les deux d’adorer sans se lasser se retrouver pour, en dehors de se nourrir, prendre plaisir !!!

Le Lys est une rivière qui descend dans la vallée de Luchon. Le paysage ressemble à un grand cirque. Encore enneigé à cette période et pour ne rien gâcher avec un beau ciel bleu, le point de vue est superbe. L’aire de pique-nique est aménagée au minimum, le coté nature ayant été préservé.

 

Dans l’après-midi, nous reprenons la route pour atteindre la station de ski Superbagnères. Pas de charme au niveau de la station (surtour en été), mis à part le grand hôtel en pierre qui en impose un max ! En revanche, la route pour s’y rendre traverse des paysages magnifiques.

La mer fait rêver d’ailleurs, donne une impression de puissance et de gigantisme, mais j’ai un faible pour les paysages aux reliefs tourmentés. Peut-être les restes des vancances avec les parents quand j’étais encore mioche !

On finit la journée à Bagnères de Luchon station thermale dont la réputation n’est plus à faire ; l’eau y est à 34 degrés.

Les massifs montagneux autour de cette ville appelée aussi Luchon concentre 14 sommets à plus de 3000m. En conséquence, de multiples activités de montagne sont possibles autour de la cette agglomération de seulement 2400 habitants.

A l’inverse de toutes ces qualités, nous n’avons pas trouvé de charme particulier en nous baladant dans le centre ville ; voir un sentiment d’une gloire passée, avec des commerces fermées, à vendre et une animation “naturelle” plutôt absente…

 

Devinez, on était content de rentrer au camping pour savourer encore une fois un bon petit plat dont Dedette a le secret !!!

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30 Mai 2022

Petits mais costauds !

 

Un café, deux cafés, un peu de musique, l’effet des hormones du sommeil s’efface petit à petit et reviendra immanquablement en fin de journée. Cette nuit, la pluie a tapoté gentiment la toile de notre petit abri ; délicieux de sentir l'averse si proche  avec notre maigre protection tout compte fait bien efficace. Nos résidences ultra protectrices, formidablement conçues nous éloignent inévitablement du contact avec les éléments.

Retrouver les racines de l’existence, le vivre dehors, le lien avec l'environnement est indispensable de temps à temps ; sous peine de s’affaiblir doucement mais sûrement..

L’étape du jour est d’environ 70 Kms, deux cols au menu, petits mais costauds.

Le premier, le col de Menté fait un petit dix kms avec une moyenne de pente à 9,3%, ça va cogner.

Le deuxième, le Portet d’Aspet est plus court mais a des pourcentages jusqu’à 17% !!!

Comme toujours en montagne, ne pas se mettre dans le rouge, il faut modérer autant que faire se peut son effort pour garder un rythme respiratoire soutenable. Je ne parle pas des pros qui ont dans ces conditions des performances stratosphériques…

L’effort contenu, encore et toujours, me rappelle des paroles d’une chanson de Johnny :

“je les ai usés ces chemins buissonniers, le nez dans le goudron” !

Certains se demanderont à quoi servent ces efforts, j’ai mes raisons qui ne seront forcément pas celles de tout le monde.

Aller au bout de soi-même, connaître sa capacité à résister,  acquérir de la persévérance, du calme, faire le tour de son mental, connaître ses forces, ses faiblesses, accepter l’échec, se renforcer l'âme.

Le sport n’est pas bien sûr pas la seule manière de ressentir ces sentiments mais il en fait partie.

 

La diversité humaine est sans limite, et j’aime à me nourrir des réussites des autres qui sont autant de motivations pour avancer soi-même dans sa propre direction.

 

Et puis, quand l’échec arrive, se rappeler de la phrase de Thomas Coville recordman du tour du monde à la voile en solitaire :

 

“Si tu ne subis jamais d’échec, c’est que tes rêves ne sont pas assez grands !”

 

J’ai de la chance aujourd’hui, les deux montées se font sans  pied à terre (comme la dernière étape d’ailleurs), même sur dans les passages jusqu’à 17% dans le Porte d’Aspet, ou j’ai cru voir un escargot me dépasser, non je déconne ;-))

Peu de circulation sur ces deux montées, seuls les gazouillis des oiseaux rivalisent de gaieté et d’entrain. Et puis, pour le moment, même pas le petit sifflement d’une batterie venant aider le bonhomme ;-)))

Dans les portions les plus fortes, on tire forcément plus fort avec les bras, jusqu’à lever involontairement la roue avant, oh pas pour faire un wheeling, juste naturellement liée à la forte pente ; pendant l’effort, déstabilisant !

 

Une pause café au Portet d’Aspet, nous fera rencontrer quatre Allemands intrigués par l’Envol. Je retrouve mon mauvais Anglais, qui permet tout de même d’échanger autrement que par gestes (souvenirs de Mongolie !).

A cet endroit, un homme à l’allure  et au comportement rustiques, s’occupe d’un magnifique cheval de trait, devenu plutôt rare dans nos campagnes. Merci à ces passionnés ayant l’envie, la volonté de préserver pour nous tous, les vestiges de notre culture d’antan.

 

Contrairement aux prévisions météo, pas une goutte de pluie sur cette étape, dans ce sens là, pas de souci s’ils les prévisions sont erronées.

 

Le camping d’Audinac les Bains est parfait, le temps du soir l’est moins. Pour l’apéro et le repas, on fera dans, et en dehors de la tente aux ordres de Tlaloc, le dieu de la pluie :-)

31 Mai 2022

Pic Montcalivert, Saint Lizier

 

Le camping ou nous couchons est super, pas de torrent à proximité, les pigeons et autres tourterelles font la grasse matinée, l’église du village est assez éloignée pour ne pas perturber le sommeil, on serait presque dans le meilleur des mondes alors ?

Et bien non, car cette fois-ci c’est un troupeau de vaches non loin du camping qui fait un concours de meuglements bien sonores. Mais que leur fait-on subir à ces pauvres animaux pour qu’elles hurlent de la sorte ?

Bon, les bouchons d’oreilles vont être une fois de plus les partenaires d’une bonne nuit reposante !!!

 

Fin de matinée, nous faisons pour la première fois une marche en montagne pour rejoindre le pic Montcalivert. Cet endroit peu impressionnant par son altitude (650 m) permet en revanche d’avoir un panorama aussi  joli qu’inattendu. Une table d’orientation nous permet de repérer de grands sommets avec entre autre le Pic du Midi de Bigorre.

La croix y a été érigée en 1934, à la gloire du Christ.

 

Apres le déjeuner sur la petite place publique à Saint Lizier, nous visitons le palais des évêques. Celui-ci a été au fil des siècles, évêché, prison, asile d’alliénés.

Saint Lizier a une histoire millénaire et les premiers vestiges datent de l’époque Gallo-Romaine. Les remparts datent du Vème siècle ; sur les 740 m de longueur initiale, il en reste aujourd’hui 600m.

Il fait bon se promener dans l’enceinte, visiter le musée, admirer les peintures Renaissance de la cathédrale Notre-Dame-de-la-Sède mais en toute honnêteté, qualifier l’endroit de palais est quelque peu usurpé ! A contrario, l’ensemble a fier allure vu de l’extérieur.

En 1994, la découverte fortuite d’un trésor monétaire de 13000 pièces a enrichi les nombreux objets de l’époque Gallo Romaine déjà mis à jour à St Lizier.

Vous verrez sur les clichés quelques costumes historiques portés dans cette région Ariégeoise.

Quelques photos centenaires laissent imaginer des vies d’une rusticité difficilement acceptables aujourd’hui.

Entre nos sociétés ultra modernes cultivant le principe de précaution jusqu’à la démesure, et la vie avec une absence totale de confort mais une législation minimum, le juste milieu serait à mon humble avis… au milieu !!!

Nous avons quatre kms pour revenir au camping, j’arrive à me planter deux fois, le magasin ou je me dirige ensuite pour les emplettes n’existe pas.

Nous arrivons vers 17h, et on se dit qu’une petite glace au snack serait une bonne idée. La cliente devant nous papote pendant un bout de temps avec la gérante, et quand enfin, j’arrive à commander ma glace, elle doit aller la chercher dans la réserve. Vous allez me dire, que des éléments d’une banalité affligeantes ! Et bien, je suis énervé, et je me trouve mauvais à être dans cet état.

Alors, en mangeant ma glace, je suis un peu fâché avec Guyno.

 

J’arrive à peu près à me réconcilier en soirée. Ben oui, on n’est pas toujours bon :-((

 

Yannick, mon frère nous appelle et nous passons tout un moment à échanger et comme bien souvent à refaire le monde !

Demain, 93 kms au programme dont le col de Port, avec des températures milieu de journée à trente degrés.

On va décoller tôt...

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