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Mercredi 08 Janvier 2019

Pour la première fois depuis notre départ, voilà une journée ou on a … rien à faire.

Nous devons seulement récupérer l’Africa Twin ce soir chez Honda Mendoza.

 

Bernard nous quitte ce matin pour continuer sa remontée vers la Bolivie ; nous nous reverrons c’est sûr. Depuis des décennies, il voyage à travers le monde et la passion qui l’anime est contagieuse.

Merci à Amaury de nous avoir permis de le rencontrer :-))

 

Alain Véro avait prévu un tour en ville cet après-midi, mais avec trente six degrés à l’ombre, ils resteront au frais avec nous.

 

Devant récupérer la moto vers vingt heures, j’avais demander à Victoria d’appeler la concession pour savoir s’il était possible de la récupérer avant. Vers dix sept heures, je reçois un whatsapp de sa part qui me confirme l’heure initiale et que… les joints de fourche ne sont pas changés car ils n’en ont pas !

Il n’aurait pas pu me le dire avant le Monsieur de chez Honda !!!

Ou comment faire pour ‘perdre ‘ une journée pour rien ; j’aurais fait comme Alain la vidange hier à la maison !

Il faudra que ça tienne jusqu’à Ushuaïa ou nous allons commander à distance les joints.

 

Le repas du soir est préparé par nos hôtes ; de bonnes grillades de viande accompagnées d’enpanadas de crudités de salade. Une bouteille de vin de la région accompagne le tout.

 

Demain, nous quittons le confort douillet de ce gîte extra pour continuer notre route vers le Sud.

Sur la carte, au moins trois jours de route avant de rentrer à nouveau au Chili ou nous projetons de faire une partie de la Carretera Austral.

Jeudi 09 Janvier 2019

Petite précision oubliée dans le résumé d’hier, j’avais demandé à mon interlocuteur chez Honda d’appeler la concession à Ushuaia pour faire la commande des joints afin qu’en arrivant là-bas, ils soient disponibles.

La réponse laisse rêveur : ils sont fermés ce soir, vous les appellerez demain...

Monsieur de chez Honda, vous avez bien dû vous rendre compte que mon Espagnol est proche de zéro et que ce n’est juste pas possible pour moi !!!

Les Argentins sont dans leur majorité gentils et bienveillants ; certains dérogent vraiment à cette règle…

En rentrant au gîte, j’ai fait un mail à Ushuaia.

 

N’ayant pas voyagé depuis deux jours, nous sommes heureux de reprendre la route et continuer notre avancée vers la ville la plus australe du monde : Ushuaia.

 

Nous traversons la région du Cuyo qui est peu peuplée et le coucher doit être planifié à l’avance afin de s’arrêter dans une ville ou village disposant d’un hôtel, d’une auberge, d’un camping !

La température est supérieure à trente degrés, le ciel d’un bleu uniforme.

Avant le déjeuner, le vent devient très fort et certaines bourrasques nous force à ralentir le rythme à 70, 80.

Le déjeuner se prend dans un village abandonné. Les maisons sont d’extérieur en bon état, l’endroit paraît tout à fait vivable ; difficile d’appréhender les raisons de cet abandon.

 

Compte-tenu de la densité de population et en conséquence des stations essences, nous nous arrêtons pour l’e plein plus fréquemment ; lors de notre tour du monde, nous avions connu une pénurie ou plusieurs fois des files d’attente pour réapprovisionner !

 

En fin d’après-midi, nous avons la surprise de voir la route remplacée par…. de la piste sur plus de cent cinquante kilomètres ! Le gravier est assez épais et il est indispensable de dégonfler les pneus à environ un kilo cinq cent de pression afin d’avancer plus sereinement.

Vers 19h30, il reste encore 50 kms avant le prochain village et nous n’y serons pas avant la tombée de la nuit.

Nous décidons pour la première fois, de faire du camping sauvage , à deux cents mètres de la piste à l’abri des regards des rares véhicules.

Très heureux de sortir la guitoune au milieu de rien avec en accompagnateur le silence de la nature !!!

C'est la pleine lune, et les ombres présentes sur celle-ci laissait apparaître un joli sourire ; si si, on vous le promet !

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Quasi 500 bornes au compteur dont 150 de pistes, après le repas, nous ne demandons pas notre reste et nous nous endormons du sommeil du juste.

 

L’aventure est bien au rendez-vous ;-))

Vendredi 10 Janvier 2019

Neuf heures de sommeil, ouah, ça fait trop de bien !

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Le petit déjeuner est juste troublé par notre réchaud à essence qui fait un barouf , je ne vous dis pas !!!

Par beau temps, il n’y a pas, être à l’extérieur près de sa petite maison en toile est une sensation très agréable. Seul le temps passé à monter démonter freine dans le cas d’une itinérance comme la nôtre.

 

Après notre départ, la piste s’arrête au bout de quelques kilomètres et le bitume ne nous quittera pas sur les 390 kms parcourus aujourd’hui pour rejoindre Zapala.

Rien d’extraordinaire sur cette étape, on alterne les paysages de montagnes et les plaines.

Les grands espaces laissent le pilote rêvasser mais pas de quoi s’arrêter sans arrêt pour photos et vidéos.

 

Deux fois dans la journée nous perdrons plus d’une demi-heure pour ravitailler en raison de files d'attente de plusieurs dizaines de véhicules ; comme en 2013 !

 

Un appart-hôtel à Zapala sera le coucher du soir.

A l’extérieur, bruit de moteurs, échappements sports , sono puissante des véhicules nous font installer les bouchons d’oreilles…

 

On est bien loin du calme de l’endroit semi-désertique d’hier soir.

Samedi 11 Janvier 2019

Ce matin, j’ai une patate d’enfer.

 

Les motos étant garées dans la rue, on avait retiré toute la bagagerie pour les éventuels problèmes de vol. Les 70 à 80 Kgs de bagages sont descendus du premier étage avec facilité ; pas toujours le même dynamisme en début de journée…..

 

Neuf heures quinze, les moteurs ronronnent joyeusement dans les grands espaces Argentins.

Afin de parcourir une partie de la célèbre Carretera Austral, nous allons passer à nouveau la frontière du Chili.

A partir de Junin de Los Andes, nous entrons dans une région très touristique. Le trafic devient progressivement plus dense, les auto-stoppeurs, les cyclistes avec armes et bagages sont légions.

Le temps est splendide pour cette entrée dans la région Nord Patagonie !

 

Le mélange lac, montagne, sommet enneigé, ciel bleu est un cocktail extra.

Dans ces conditions, les arrêts sont nombreux pour immortaliser les points de vue ou nous ne repasserons peut-être pas !

 

Compte tenu de l’interdiction de l’apport de produit frais au Chili, le déjeuner sera copieux ; hier soir, en faisant les courses, nous avions zappé le détail ! Le vin donné par Victoria de Mendoza accompagnera avantageusement ce repas.

 

Vers 17h, nous passons le poste de douane Argentin séparé de celui du Chili d’environ…. 30 kms !

 

Au contrôle de nos bagages, le douanier m’indique :

 

- Ah non, la bouteille de Whisky ne peut pas passer.

- Mais Monsieur le douanier, elle est à peine entamée…

- Désolé, mais c’est la règle.

- Vous ne pouvez pas faire une petite exception (avec un air de chien battu!)

 

Et là, mon interlocuteur me sort :

 

- Mais non, je blague, pas de problème avec le Whisky !!!

 

Juste génial de trouver de l’humour à une frontière, et heureux de ne pas laisser une bouteille pleine de mon apéro préféré !

 

Il est à peine 18 h, nous décidons de rejoindre Osorno, ville de 140 000 habitants encore à 100 kms. L’étape du jour en fera plus de cinq cents mais il nous faut une grande ville, Alain venant de constater un roulement hors service sur sa remorque.

 

Nous finirons l’étape avec une zone de travaux d’environ vingt kms. Nous testons alors les camions qui en vous doublant, vous balancent une poussière si dense que vous roulez à l’aveugle pendant quelques instants.

 

L’Hospedaje ou nous réservons les chambres est d’une finition absente, mais il est plus de 20 heures, et nous sommes un peu… fatigués !

 

Le dîner est dans un resto barricadé par des planches de bois comme la majorité des commerces de cette ville. Sur les protections omniprésentes, nous y découvrons de multiples tags dont certains haineux envers les instances dirigeantes ; le Chili connaît depuis le mois d’Octobre des tensions et manifestations sociales.

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La patate d’enfer de ce matin est bien émoussée et je suis très heureux à 23h passées de retrouver un lit pour un sommeil réparateur.

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Demain, Dimanche, c’est repos dominical, nous devrons attendre Lundi pour le changement du roulement.

Dimanche 12 Janvier 2019

Aujourd’hui Dimanche, les commerces mécaniques sont fermés.

Une journée de repos forcée ou nous n’avons pas vraiment envie de rester dans l’auberge ou nous sommes…

 

Pendant le petit déjeuner, nous programmons un autre gîte pour le début de l’après-midi.

Nous tuons le temps jusqu’à la fin de la matinée, et nous nous rendons au centre ville pour les courses et le déjeuner.

 

Nous assistons à une manifestation de femmes Chiliennes contre les violences sexistes et sexuelles.

La ville nous paraît moins austère qu’hier soir avec les commerces ouverts ; la pizza dans l’assiette est trop bonne !!!

 

Vers 15h, nous prenons possession du gîte, une charmante maison dans un quartier calme ou le silence n’est troublé que par des oiseaux qui caquettent comme les canards.

 

En après-midi, Alain démonte la roue de la remorque afin d’y récupérer les roulements à changer, il ne reste plus qu’à passer une excellente soirée comme à la maison !

 

Demain, les commerces seront ouverts, et nous espérons trouver facilement les roulements indispensables à la suite du périple !

Lundi 13 Janvier 2019

Alain Véro partent en début de matinée à la recherche des précieux roulements ! Pas très longtemps après leur départ, les voilà revenus avec le nécessaire, c’est une bonne nouvelle.

Alain fait rapidement la réparation sans souci majeur.

 

De mon coté, je viens de recevoir un mail de la concession Honda à Ushuaia qui m’indique qu’ils ont sous le coude les joints spi de fourche pour mon Africa. Elle est pas belle la vie !

 

De ce coté, la fuite est pour le moment vraiment minime à tel point que l’on se demande si sur les trois dernières étapes, il n’y a pas eu de nouvelle perte d’huile. A suivre !

 

Nous quittons Orsono par la Carretera Autral. Cette voie construite dans les années quatre vingt est renommée pour ses paysages associant mer, montagne, lacs. Elle n’est pas encore terminée et à priori, de nombreuses parties sont encore à l’état de piste.

 

A La Arena, nous prenons le premier bac ; on aime bien prendre le bateau, on y retrouve toujours un petit goût d’aventure !

 

Ensuite, un petit soixante kms, nous emmène à Hornopiren d’où l’on doit prendre un autre bac pour cette fois-ci plusieurs heures de mer.

Après prise de renseignements, deux départs pour demain, 7 h ou 23h30 !

Ben, on va prendre celui de 7h, ou il faut être sur le quai à 6h, et en conséquence se lever à 5h !!!

 

La nuit étant courte, on fait le choix d’un prix minimum pour le coucher. Le gîte est effectivement minimum mais suffisant pour six heures de sommeil. Lorsque nous allons dîner, nous demandons la clé de la chambre :

 

Il n’y en a pas Messieurs Dames ! Ici, pas de vol.

On ne demande qu’à vous croire Madame !!!

 

En rentrant le soir, rien ne manque.

 

Le compte-rendu de la journée est terminé, je me jette dans les draps...

Mardi 14 Janvier 2019

L’alarme du téléphone nous sort de notre sommeil à 4h45 et la pluie tambourine sur les tôles du toit !

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A l’instant, s’imaginer mettre les tenues de pluie et enfourcher la moto pour aller attendre sur le quai n’enchante pas plus que ça !!! Quand le physique n’est pas réveillé, le mental ne l’est pas vraiment non plus...

Une grosse heure plus tard, après de bons cafés, nous sommes heureux de circuler dans les rues endormis de la ville pour parcourir les deux kms nous séparant de l’embarcadère.

Dans la file attendant de rentrer dans le Ferry, certains doivent trouver que leurs véhicules ne consomment pas assez et laisse tourner le moteur !

 

Pour descendre la Carretera Austral, pas d’autres choix que prendre le bateau en certains endroits là la voie terrestre est inexistante. Ce sera la première fois que nous naviguerons sur le Pacifique !

 

Cinq heures trente de mer ou nous longeons les côtes malheureusement embrumées par un temps maussade.

Dedette en marchant dans le bateau chute lourdement sur un genou et a quelques difficultés à le plier ; pas vraiment besoin de ça pour monter et descendre de la moto et… pour son confort !

 

A treize heures, nous débarquons sous une pluie battante ; un Chilien fait signe un peu plus loin à d’autres motards que la piste est glissante et qu’il faut être prudent. Voilà une belle entrée en matière pour reprendre notre route. Un genou amoché, une forte averse, une piste glissante, restons zen !

Nous circulons au milieu d’une forêt dense ou les plantes géantes se portent à merveille, on comprend pourquoi ! Dès que la pluie s’arrête, on prend des images !

 

Effectivement, une petite heure après, le ciel est plus clément, les mauvais passages de piste sont passés sans encombre, on retrouve le plaisir de voyager ; ce soir autour d’un bon repas, nul doute que nous parlerons de cet épisode avec le sourire !

 

Nous décidons de nous arrêter à Chaiten pour déjeuner ; c’est toujours avec le même plaisir que l’on se retrouve dans un endroit chaud pour se restaurer. L’itinérance gomme les habitudes et l’échange sur ce que l’on a fait, la suite, et les questions logistiques sont toujours invitées à la table !

 

Dans le cas présent, il est 15h, et compte-tenu de la grisaille, il nous paraît raisonnable de rester ici pour la soirée en espérant que demain verra le retour du soleil.

Un wi-fi au gîte devrait nous éclairer sur le sujet !

 

Chaiten est bien fourni en hôtel ou Hospedare mais nous mettons un petit moment avec Alain pour trouver notre bonheur ; notre patience sera récompensée  :

Nous sommes au bord de la mer, la salle à manger est à disposition , un poêle diffuse une chaleur revigorante, c’est parfait !

L’internet nous annonce la fin de la pluie demain vers dix heures et que du beau pour les prochains jours.

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Voilà tout ce qu’il nous fallait pour envisager la suite avec un large sourire !

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