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Une petite bière sous un platane !

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La vie en plein air, un peu d’activité (…), pas de télé, voilà de bonnes conditions pour des nuits de sommeil juste au top. On retrouve un peu le cycle des anciens : l’heure du coucher est rarement tardif, le réveil arrive entre 6 et 7h.

L’étape du jour s’arrête au circuit du Castelet, pas pour y voir une compétition mais simplement que le kilométrage était dans les clous et qu’il y avait des campings. Comme déjà précisé auparavant, le sans moteur impose un minimum de planification pour éviter une addition trop salée au niveau des efforts.

 

Je teste pour la première fois la navigation avec le portable ; au bout de quelques kms, me voilà sur une piste VTT qui me contraint même à un moment à mettre le pied à terre ; ça commence bien !

La suite se passera beaucoup mieux ; je suis juste obligé de couvrir le portable, sinon je vais le finir avec la sueur qui perle à grosses gouttes sur l’écran et les différentes prises !

En passant dans le centre d’Aix en Provence, je traverse le marché (!!!) et filme ensuite l’une des plus belles fontaines que je n’ai jamais vue, la fontaine de la Rotonde. Aix en Provence en compte 250 !!!

 

Une dizaine de kms avant l’arrivée, j’entends à un feu :

- Guyno, Guyno !

Voilà ma dulcinée à mes cotés ; plutôt content de se voir ! On fait une délicieuse pause bière à l’abri des platanes sur un trottoir à la sortie de la ville. Voilà le genre de moment de bonheur qui ne s’explique pas…

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L’installation terminée dans le camping, voilà les voisins qui arrivent…. en side-car. On va dire que vu le nombre de trois roues qui circulent, la probabilité est proche de zéro d’avoir deux couples de side-caristes l’un à coté de l’autre. La conversation est forcément vite entamée. Ce sont de gros rouleurs, depuis 48 ans pour Mr !!! Ils rentrent du circuit Paul Ricard ou entre autres?  Agostini fêtait ses 80 ans.

Dans une passion, plus celle-ci est pratiquée par un nombre réduit, meilleur le contact est entre deux fans de la “discipline” quelle qu’elle soit ! C’est la magie des affinités communes.

Le courant passera un peu moins vite entre deux propriétaires de Clio classiques ; je n’ai rien contre les Clio ;-))

 

Une seule photo aujourd’hui, Mr et Mme ont été fainéants :-((

 

22h, extinction des feux pour aller se ballader dans le royaume des songes…

12 Juin 2022

Marseille…

 

Avant hier, nous avions réservé deux places dans un bateau pour découvrir les calanques !

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C’est le jour J, pas question de partir en retard, Marseille est la troisième ville de France et le rendez-vous est au vieux port.

On n’a pas trop le choix avec l’envol, il passera quelques heures dans un parking privé. Déjà pour le trouver, on brassera un peu de vent bloquant plusieurs fois sur des rues fermées par de grosses bites en métal. Les nombreuses virées effectuées depuis quelques décennies nous ont apporté un calme relatif dans ce genre de situation. Vous avez remarquez, j’ai bien dit relatif :-))

Ca y est, on est piétons dans la ville du Pastis, de la Bouillabaisse, de la pétanque, de l’accent du sud etc… Il a de la gueule ce vieux port en plein centre de la vieille ville avec ces 3200 emplacements sur pontons !

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On a du rab au niveau du timing, on choisit d’aller se prendre un petit café pour finalement... ne pas être les premiers dans la file d’attente. Les meilleures places nous passent sous le nez, tout ça pour notre quarante millième café ; j’ai fait le calcul avec trois par jour sur quarante ans ;-))

Bon, on s’en sort plutôt bien, on évite d’être à l’intérieur derrière les vitres, on se retrouve sur le ponton arrière d’ou l’on peut voir les mêmes vues qu’à l’avant mais pas au même moment…

On se retrouve à supprimer pas de mal de clichés pris en trop grand nombre tellement les points de vue valent vraiment le déplacement.

Le commentateur est sur la bonne mesure maniant avec habileté l’humour, la beauté des sites, l’histoire de Marseille et de sa région.

En sortant du port, on y voit un nouvel immeuble tout de noir vêtu, rectangulaire, ajouré, faisant à mon humble avis tache rapport aux créations du passé. Désolé, je n’ai pas réussi à retrouver le rôle de cette nouvelle création et ai mangé l’info du commentateur. Je ne peux tout de même pas m’empêcher d’avoir la dent dure envers les architectes à la mode. Leurs créations ne passeront pas les siècles comme les chefs d’oeuvre d’antan. On veut juste que les choses soient belles et durables. Les œuvres soi-disant à la mode me laissent bien souvent dubitatif…

Revenons à nos moutons, plutôt à nos sardines comme la légende de celle qui boucha le port de Marseille. En fait, en 1780 une frégate en difficulté s’échoua dans le chenal du vieux port ; le nom de ce bateau était Sartine. Trop facile de transformer le t par un d et ainsi transformer l’histoire en légende.

 

Aucun regret d’avoir fait ce petit tour en mer, ça valait le déplacement. Des sorties plus longues vont dans des criques un peu plus loin, mais Dedette et moi étions pleinement satisfaits de cette découverte de comme la compagnie l’appelait l’essentiel !

 

Je n’ai jamais navigué, mais je ne peux m’empêcher de penser aux marins sur leurs embarcations avec pour seul objectif de rejoindre la ligne d’horizon, encore et toujours…

 

Nous ne connaissions pas la cathédrale La Major, nous avions tort. Massive à l’intérieur, elle est majestueuse et superbe de l’extérieur. Elle peut accueillir jusqu’à 3000 personnes. Celle-ci est construite sur les ruines de la première cathédrale de Marseille

 

Avec le Coletum, nous étions déjà passé à Notre Dame de la Garde, mais on s’est dit qu’une deuxième visite ne serait pas de trop, histoire de bien ancrer les images. La vue sur la ville y est complète ; ici comme ailleurs, les immeubles pour les populations les plus pauvres sont bien loin du centre et des endroits courtisés.

 

Sur le chemin du retour, nous croisons pas mal de motards rentrant du circuit Paul Ricard. Nous irons jusqu’à l’entrée de ce circuit célèbre avant de passer un soirée avec nos voisins. Marie fête son anniversaire et nous arrosons ça ensemble.

 

Demain, mon vélo me fera encore les yeux doux pour que je l’enfourche à nouveau !!!

13 Juin 2022

Facile !

 

93 Kms sur l’étape de ce matin qui sera la dernière avant de commencer à remonter vers le nord au dessus de Nice.

Facile parce qu’il fait beau, je suis parti tôt (8h), le téléphone me guide à merveille, la brise est plutôt dans le dos, on s’est vu avec Dedette pour un petit café, et que vers un peu plus de midi j’étais au camping. Je n’ai plus qu’à attendre Dedette qui s’est arrêté faire quelques courses.

Assis dehors à l’extérieur du camping, un employé m’adresse la parole :

- Ne restez pas ici, venez vous asseoir à coté de l’accueil, je vais vous apporter de l’eau filtrée !

 

Voilà qui commence bien notre petit séjour ici… Un verre d’eau, deux, trois, mais qu’est que fait Dedette ? Elle devrait être là !

Un appel de ma part reste sans réponse ; attendons tranquillement.

Le téléphone sonne :

- Allo Guyno, je suis perdue, le gps me donne une mauvaise direction !

On se fait une reprogrammation par téléphone, et un bon quart d’heure plus tard, voilà la miss calme mais un peu fatiguée...

 

L’emplacement du camping est juste royal, entre les fleurs, les magnifiques pins, la place, l’ombre, qui plus est le tarif, difficile d’avoir mieux.

Allez je vais quand même avoir mon petit point de critique : les mobil-homes qui finissent par grossir un peu trop, sont entourés pour certains de pelouses synthétiques…

 

Malgré tout, de belles occasions en ce 13 Juin de ressortir notre traditionnel :

 

Elle est pas belle la vie !!!

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14 Juin 2022

Massif de l’Esterel côtes d’Azur,

 

C’est décidé, on pique-nique aujourd’hui, j’ai juste à changer les cales de mes chaussures de vélo, et à finaliser collection-d-horizons.

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Je commence par les cales qui sont les mêmes que celles que je change mais en fait pas vraiment les mêmes….. Une petite découpe par ci par là, un démontage des pédales pour voir les choses de plus près, les pieds dans les chaussures, hors des chaussures, le montage des cales neuves, le démontage la découpe à nouveau pour finir deux bonnes heures plus tard avec des chaussures qui tiennent sur les pédales. L’essai dans le camping à 60 km heure est concluant :-)))

Bon, le pique-nique, on va oublier, de toute façon il fait trop chaud, l’entrée de betteraves aurait manqué de fraîcheur !!!

 

Le circuit du jour est simple, on rejoint Théoule sur mer, un peu avant Cannes, et on fait la côte de l’Esterel jusqu’à Saint Raphaël. Devinez, c’est beau, et comme dit en d’autres lieux, on fait comme le boulanger, on s’arrête bien souvent mais là, c’est pour admirer les paysages.

Il est seulement dommage que pendant un certain temps il ai été autorisé tant de constructions à même le bord de la Méditerranée. Heureusement, il reste encore des zones ou la vue n’est pas polluée par un grillage ou un mur.

Nous sommes le 14 Juin et la circulation est fluide malgré la renommée de la région ; on ne s’en plaindra pas, dans quelques semaines, ce ne sera plus la même musique…

 

Un café dans un petit bar avec la vue sur la Méditerranée comble les voyageurs que nous sommes. Quelques Portugais en moto finissent leus repas au resto et l’ambiance est plutôt légère et joyeuse…

En voilà encore quelques-uns qui ne veulent pas grandir, comme on les comprend ;-))

 

En quittant le bar, nous discutons quelques minutes avec un frère et une sœur de 84 et 88 ans, veuf(ve) tous les deux. Ils ont roulé leurs bosses et nous confirment :

 

- Le temps passe vite, profitez de chaque instant, un jour il est trop tard.

 

On a cette chance là, nous sommes toujours conscients de la petitesse de nos existences et que la vie est le seul jeu de société perdu d’avance. La mort doit être notre compagne de route afin de sublimer nos existences. L’instant présent prend ainsi une valeur inestimable..

 

Comme le poète Horace disait un peu avant notre ère :

 

Carpe Diem !!!

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15 Juin 2022

Au revoir la côte d’Azur !

 

Le but était de trouver un camping dans les terres non loin de Cannes et Nice. A St Jeannet, on en trouve un  joliment  nommé "les cent chênes",  qui prend vingt € de réservation sur le net ! On verra sur place…

A peine quatre vingt kms pour cette "petite” étape, mais qui fait par les chemins de traverses avec entre autres la route d’Italie fermée des deux cotés, au revêtement tourmenté et assaisonnée d’une côte de plusieurs kms au pourcentage certain. Ca fait une heure que je suis partie et je dégouline…

P…. je n’ai pas plus de  jambes que ça ce matin !

- Tournez à droite et continuer sur…. mètres

- Mais il n’y a pas de route ici, ni même de chemin ; je file…

- Faites demi-tour !

Je croise un marcheur

- Bonjour, je me dirige sur Cannes, pouvez-vous me renseigner ?

- Si vous allez dans cette direction (celle du téléphone), je doute que vos pneus supportent ; par cette route route (celle ou me dit demi-tour) vous allez rejoindre la DN7.

 

Aussitôt dit, aussitôt fait, et au bout de quelques kms, me voilà sur une belle voie. On se sent mieux !

Mr Google maps, tu n’est pas toujours très bon pour les vélos et sauf erreur de ma part, il n’est pas possible de programmer sans chemins non goudronnés.

Ne faisons pas la fine bouche, c’est quand même globalement pas mal ; en tout cas, beaucoup mieux que sans son aide.

Ensuite, je rejoins la route du bord de mer un peu avant Cannes.

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Cannes, Juan les pins, Antibes, Cagnes sur mer, déjà dit il y a quelque jours, divisez la population par trois, et ce serait bien. Ce ne sont absolument par des lieux pour le tourisme en vélo. Entre les travaux, les pistes cyclables, ou pas, les changements de voie, le suivre le téléphone, et j’en passe, la sérénité n’est pas de la fête.

Dans une rue ou je roule tranquille (pas trop le choix), une voiture garée en avant sur le trottoir (nez vers le mur) se met à reculer au moment ou je passe. Il s’en ai fallu de quelques cms pour qu’au minimum, je me pète une clavicule… Quelques instants plus tard, en remettant ma cale pédale gauche, je fais un léger écart au moment ou une trottinette me double à une vitesse certaine ; encore une fois, quelques cms ! Mon optimisme naturel finit par être un peu entamé!!!

J’ai depuis bien longtemps conscience que le rester en vie est lié bien sûr à la prudence, mais sans la chance, le destin, l’ange gardien, le grand esprit, selon les croyances de chacun, cela ferait des lustres que mon passage sur terre serait terminé ou pour le moins compliqué…

Enfin, je quitte la Méditerranée, pour entrer dans les terres sur une route de petite montagne me dirigeant une quinzaine de kms plus loin vers Saint Jeannet ou le camping des cent chênes se trouve.

On se retrouver avec Dedette à une dizaine de kms de l’arrivée, nous arrosons ça au bord de la route avec une bonne bière d’abbaye. Quand le corps vient de fournir des efforts et est rincé des toxines, le goût est décuplé ; trop bon ce breuvage ;-))

Dedette a téléphoné ce matin au camping, celui-ci n’ouvre qu’à 15h30. Nous sommes un peu en avance, on s’arrête déjeuner sur un pont piétonnié à l’ombre des arbres. Il reste cinq kms à faire, tout va bien mis à part qu’il est prévu à partir de 17h de l’orage avec beaucoup de pluie (diagnostic de la météo, 90%). On doit planter avant…

En réalité, la soirée, la nuit se passent sans orage, sans pluie. Qui s’en plaindra ?

 

On avait prévu pour demain un retour vers Cannes Nice mais j’avais oublié un détail :

Dedette a l'odorat plutôt développé, j’ai l’impression qu’on va  se diriger vers Grasse, la capitale mondiale du parfum.

 

Ce que femme veut, dieu le veut :-))

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16 Juin 2022

Grasse

 

Comme j’avais laissé entendre hier, c’est bien Grasse ou ne sommes jamais allés, la destination du jour.

Il y a six ans, nous avions fait la côte d’azur pour fêter les trente ans du Coletum, nous étions environs cinquante !!!

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La route qui nous emmène sur Grasse traverse de la moyenne montagne et les paysages y sont superbes. La traversée de Tourrettes sur loup nous permet d’admirer une partie du village accroché à flanc de montagne.

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Arrivés sur Grasse, c’est plutôt la vieille ville sur laquelle nous allons porter notre attention ; c’est là que se concentre les curiosités.

C’est assez surprenant d’ailleurs qu’en matière d’esthétique, l’ancien l’emporte quasi systématiquement sur le moderne…

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Nous commençons par un petit musée de l’habillement et des bijoux. L’entrée est gratuite et c’est bien comme ça. Avec tout le respect que l’on doit aux créateurs de ce lieu, l’endroit n’est pas extraordinaire. On y découvre tout de même quelques tenues féminines du passé, et de belles parures de bijoux.

Le musée international du parfum est d’un autre niveau. A priori l’un des seuls au monde, il a été créé en 1989. En prenant le temps de lire les mille et une informations disponibles dans cet endroit, nous passons pas moins de deux heures à suivre l’histoire du parfum de l’antiquité à nos jours.

On y apprend entre autre que ce sont les Egyptiens qui créèrent les premiers parfums. La Grèce antique en fit aussi un usage précoce.

La ville de Grasse est depuis le onzième siècle réputée dans l’art du parfum. Au départ, ce sont les tanneurs qui pour supprimer les odeurs du cuir parfumaient les peaux qui finirent par être célèbres bien au-delà de nos frontières.

Au XVIII et XIX siècle, tout une partie de la population travaillait dans les sociétés de parfum.

Avec la mondialisation, une partie de la production est passée à l'étranger,  l’informatique et la robotisation a remplacé une grande partie de la main d’œuvre.

Aujourd’hui, Grasse demeure tout de même la cité de la parfumerie de tradition.

 

Un passage plus rapide dans le musée Fragonard (gratuit) nous fera revisiter certains éléments du musée international.

La cathédrale Notre dame du Puy de  Grasse au milieu de la vieille ville avec ses étroites ruelles, clôture cette journée dans la cité.

Cette ancienne cathédrale Romaine y contient certaines œuvres de Rubens ; pas très grande, elle donne avec ses piliers en roche brute une impression de solidité extrême.

 

Sur le chemin du retour, nous faisons une rapide marche dans les Gorges du Loup.

Avec une journée dense et variée, difficile  de trop réduire le nombre de clichés :-)). 

 

Demain, le Nord nous appelle pour de nouvelles aventures dans la grande chaine des Alpes !!!

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17 Juin 2022

Coup de mou !

 

La décision est prise, le premier col des Alpes sera celui de la Bonette situé à…. 106 Kms de St Jeannet ou se trouve le camping des cent chênes. Il me faut trouver un point de chute entre les deux.

Saint Etienne de Tinée est à 82 kms de notre camping et se trouve à 24 kms de la cime de la Bonette avec une ascension de 1700 m ; suffisant pour mes petites jambes !

Pour aujourd'hui, quatre vingt deux bornes avec tout de même 1150 m d’ascension, et plus de trente degrés au thermomètre, ça donne des jambes mollassonnes, pas de plaisir à pédaler et l’inévitable doute qui s’installe sur la prochaine montée qui doit être exceptionnellement demain. En effet, n’ayant pas trouvé de camping ou de home camper bien situé rapport à la longueur projetée de l’étape, on a décidé de faire un booking sur un studio à Saint Etienne de Tinée et de repartir dès demain pour l’ascension de la Bonnette, plus haute route d’Europe.

Aujourd’hui, j’ai vraiment un coup de mou, la chaleur ou la fatigue accumulée ; j’opterais pour la chaleur. Demain, les températures baissent sensiblement, si la mollesse rejoue la même partie, je n’aurai plus cette excuse !

Arrivé un peu avant 15h dans le petit appartement, on se la fait repos sans sortir pour autre chose qu’aller à la pharmacie pour les boutons de moustiques que l’on s’est chopé en quantité Dedette et Moi.

Les démangaïsons sont par moment, juste insupportables.

Pas de parking privé, pour cette location, mais une place s’est libérée devant notre adresse, formidable ! Vous le verrez sur la photo.

 

Alors, je dirais, pas malheureux mais tout de même un petit peu soucieux sur cette montée de 24 kms demain matin. La nature humaine est bizarrement faite ; à la sortie des Pyrénées, après le col de Pailhères, je vous disais : la confiance s’installe…

Dans le mental, rien n’est jamais acquis définitivement, il faut sans cesse arroser avec des pensées positives, encore et toujours !!!

 

Qui vivra verra :-)

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18 Juin 2022

La cime de la Bonette !!!

 

Les challenges perso peuvent mettre de la pression non maîtrisée. On a beau se dire qu’il n’y a pas d’enjeu autre que les objectifs que l’on se donne, on attache de l’importance à faire le maximum pour faire de ce que l’on dit… Et puis, pour ma part, quand le projet voit le jour, ça fait l’effet cliquet, plus possible sauf impondérable de revenir en arrière.

Une fois que l’on a dit ça, ce matin, on est tous les deux un peu tendus. De mon coté, parce que l’étape d’hier m’a écorné, et Dedette parce ce que “son” cycliste ne paraît pas très sûr de lui (l’effet transfert).

 

8h00, Dedette quitte l’appartement pour aller acheter à l’épicerie du coin, une banane et des barres de céréales ; trop sympa !

8h15, me voilà en selle pour 24 Kms de col avec un finish à la cime de la Bonette très difficile.

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Avant de continuer pour mon aventure du jour, cela me paraît important de rappeler “mon histoire” avec la cime de la Bonette :

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1988, c’est avec François, un ami de longue date que je monte ce col mythique pour la première fois. François, sportif depuis toujours mais non cycliste fait demi-tour avant le sommet. De mon coté, je fais la montée sans pause, je suis content…. jusqu’au retour ou, devinez, je descends du mauvais coté !

Mais comment est-ce possible ? La route cime de la Bonette est bizarrement faite un petit km avant le sommet et la dernière montée est commune aux deux ascensions (regardez sur la carte, vous comprendrez). Toujours est-il que je me rends compte de mon erreur plus de vingt kms plus bas.

Le stop ne marchant pas, j’arrête une voiture en me mettant au milieu de la route.

- Désolé de vous déranger MsieurDame, j’ai descendu le col du mauvais coté et suis incapable de faire une deuxième ascension en vélo, voulez-vous me remonter ?

- C’est d’accord, on vous emmène

- Mille merci !!!

Pendant ce temps, les copains et Dedette attendent le retour de Guyno, qui n’arrive pas !

François propose d’emmener Dedette en voiture jusqu’au sommet et s’ils ne me croisent pas en montant, regarder dans les ravins en descendant… Dedette est alors au top de la sérénité !!!

Mon “taxi” de son coté, taille la route et me hisse gentiment au sommet ; en descendant de sa voiture, je tombe quasi nez à nez avec François Dedette. Je peux vous dire, il ne manquait plus qu’un orchestre symphonique pour célébrer les retrouvailles. Tout est bien qui finit bien !

 

2010, pour une fois, la moto reste au garage, j’ai décidé de faire l’ascension des 18 cols les plus hauts de France en y ajoutant l’Alpe d’Huez, et le Ventoux. Un col jour, le moyen de locomotion est un camping-car prêté par des amis Jean-Noël et Annick. Le challenge est de tout monter sans mettre une seule fois le pied à terre. Le challenge sera réussi sauf à la cime de la Bonette ou je cale quelques centaines de mètres avant l’arrivée. Je me dis à l’époque, il faudra que j’y revienne sans rien planifier (???).

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2019, l’occasion me sera donnée avec Julien avec qui on s’était promis des vacances sportives ! On se tape la traversée des Alpes de la Baie des Anges jusqu’à Thonon les Bains. On est repassé à la Bonette et j’ai calé à nouveau sur la dernière pente. Là, je me dis, que ce n’est pas avec le temps que ça va s’arranger et qu’il va falloir oublier.

 

2022, Un projet inattendu de tour de France mixte vélo side-car sort du chapeau. Nous essaierons de suivre les contours de notre beau pays. Et bien dans Alpes, pour respecter le principe, c’est pas mal de passer par la Bonette…

Nous voilà revenus à cette quatrième ascension. Je n’y crois pas trop, mais j’ai d’autres jambes que celles d’hier, et dans un petit coin de mental, je nourris l’espoir de monter sans caler.

Pendant la montée, l’effort est contenu et l’énergie reste la même tout au long de l’ascension, seul le raidillon en dessert peut me faire craquer. Une bonne quinzaine de mouches m’accompagnent sans relâche autour du visage, il y a plus agréable !

Le voilà, le dernier kilomètre, je n’ai pas le vent contre comme en 2010. Reste en danseuse, prend ton temps, 500m à en baver, c’est si peu, imagine la joie si tu y arrives, reste concentré, mètre après mètre. Là, après le virage, il me semble que c’est quasi fini, oui je vois ma blondinette, encore 50mètres et le pourcentage diminue, c’est gagné, j’en chiale avant la ligne...Le challenge est dans la poche, je ne finirai pas mes ascensions de la Bonette sur un semi-échec. J’ai posé le pied après la ligne !!! Le bonheur est directement proportionnel à la difficulté, l’émotion me submerge..

Les victoires sur soi apportent un bien-être indéfinissable,...avant le prochain objectif ;-))

Voilà la réponse à la question que l’on se posait hier soir, mon coup de mou était très probablement un coup de chaleur.

Sur ces superbes moments, je me dis qu’un petit bout de film avec le drone est une bonne idée. Voilà le moustique dans les airs, j’entends derrière moi :

- Vous êtes joueur vous !

- Comment ?

- Bien, c’est indiqué ici sur le panneau, que l’on est puni d’une amende 750€ en cas d’utilisation de drones.

Bon, on enregistre des images en le rapatriant mais on ne traîne pas trop pour le ranger.

 

Dans la descente, “avec ou sans moteur” se suivent avec plaisir.

Un arrêt café nous permet de rencontrer les membres d’un club de mobylettes qui font leur balade mensuelle. La plus ancienne est du début des années cinquante. On retrouve la convivialité bien connue au Coletum.

 

Le camping Le Planet à Jausiers est parfait. L’accueil est d’une simplicité sans fioritures avec la chaleur humaine indispensable à toute relation ! A coté de notre emplacement, un préau avec deux tables de pique-nique nous permettent de nous abriter pendant la nuit d’orage que nous aurons vers 18H.

Quelques motards viendront s’y abriter et, devinez, nous avons échanger sur notre passion commune !

 

En cas de réussite à la Bonette, on s’était promis un resto avec Dedette. La pizza fait 40 cm de diamètre

c’est suffisant ! Contrairement à nos habitudes depuis le début du voyage, on abuse un peu au niveau alcool. Bon c’est pas mieux pour la nuit de sommeil mais on a passé un excellent moment !!!

 

Demain, sera une journée avec moteur :-)))

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19 Juin 2022

Que de rencontres !!!

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La virée du jour est prévue au col de Cayolle. En discutant hier soir avec des motards du camping, ils nous dressent un tableau peu valorisant de l’endroit : trop étroit, pas mal de camping car, circulation difficile.

On aime bien se rendre compte par nous-même, et puis la Cayolle culmine tout de même à à 2326 m ce qui en fait le septième plus haut col de France. C’est décidé, on va accrocher cette montée au tableau des endroits visités :-))

Mais avant ça, j’ai un petit rendez-vous avec un homme d’un certain âge arrivé au camping avec un side-car d’un autre âge.

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Le reconnaissant hier soir en allant dîner dans le centre de Jausiers, je lui demande :

- Bonsoir Monsieur, c’est bien vous qui voyagez avec un side-car d’autrefois ?

- Oui tout à fait, c’est un Dniepr des années cinquante.

- Nous faisons un tour de France, et réalisons une vidéo de notre voyage. Accepteriez-vous un petit interview demain matin au camping ?

- Avec plaisir, nous partons vers 9h30, passez nous voir avant !

 

Il est 9h :

- Bonjour, désolé de vous déranger mais nous nous sommes rencontrés hier et ….

Madame :

- Mais non, vous ne nous dérangez pas, ravi de vous rencontrer !

Il y a des gens qui ont l’art de vous rendre mal à l’aise, dans le cas présent, c’est plutôt l’inverse !

 

Son mari se lève et naturellement s’approche du side-car. En fait, je n’ai pas vraiment besoin de demander quoique ce soit. Il parle de son véhicule, de sa passion pour le débarquement, du char dont il a été propriétaire pendant de nombreuses années, de décisions politiques sur la circulation de ces véhicules dans les années à venir et d’un tas d’autres choses.

Monsieur a 78 ans, son épouse dans la même tranche d’âge, ils dorment dans leur petit véhicule et se baladent en se suivant. Ils participent aux rassemblement liés à la deuxième guerre mondiale, et leur dynamisme fait plaisir à voir...

 

Nous voilà sur la route de la Cayolle, c’est un fait, sur toute la partie basse, pas mal de passages ou le croisement n’est possible que sur les petites portions aménagées à cet effet. En side-car, on est plutôt vigilant, surtout que la marche arrière se trouve dans les biceps :-(

En revanche, peu de circulation, et tout compte fait, nous n’avons eu nul besoin d’effectuer des manœuvres compliquées.

Les gorges passées en bas de l’ascension, le paysage se dégage et donne de jolis panoramas. Un peu avant le haut du col, nous faisons la pause café dans un bar au milieu de la nature.

 

Un couple de Suisse en bicyclette s’installe à coté de nous et la conversation s’engage naturellement.

Certaines rencontres sont d’une simplicité extraordinaire, et nous échangeons avec un réel plaisir. J’en parle de temps en temps, il suffit d’un lien commun pour faciliter le contact. Dans le cas présent, le vélo, les voyages ont été les ingrédients d’une belle complicité dans l’instant.

 

Une bonne demi-heure plus tard, nous reprenons l’envol pour atteindre le col ou nous resterons déjeuner au milieu de la nature :-)))

Avant de repartir, c’est grâce l’envol et la curiosité qu’il suscite que nous discutons avec quatre jeunes finissant une marche dans la montagne. Nous sommes à l’automne de nos vies (c’est une belle saison !), ils sont encore au printemps. Il suffit bien souvent de s’intéresser à l’autre pour créer la magie …

C’est avec un groupe de quatre cyclistes entre 65 et 70 ans que nous finiront la journée. Ils terminent un tour de France avec bagages entamé en 2018 ; ce tour aura été effectué sur quatre périodes coupées par les blocages Covid.

Anciens employés d’Air France, le sport leur a permis de garder des relations, mieux que cela, d'avoir des projets ambitieux communs. On ne peut garder les relations que sur des souvenirs du passé. Continuer à construire l’avenir permet d’éviter d’effilocher les liens ou de rentrer dans une routine mollassonne.

 

En rentrant dans nos duvets ce soir, nous sommes heureux qu’une fois de plus, la diversité humaine a nourri notre envie de continuer d’avancer sur le formidable chemin de la vie.

 

Plus on rencontre, plus on écoute, et moins on développe l’égo centrisme :-))))

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20 Juin 2022

Col de Var, les doigts dans le nez !

 

5h30, je suis réveillé (on s’est couché vers 9h30), les quatre compères cyclistes préparent déjà le petit déjeuner. Il est 6h, je suis devant mon premier café, et je regarde s’affairer les sexagénères pour un départ vers la Bonette. En matière de bagagerie, ils font le minimum mais dans les cols, sans assistance, ça me paraît déjà un maximum. Bravo à eux pour ce challenge commun qui alimentera sans aucun doute les futurs soirées apéro au coin du feu !!!

Depuis notre départ, nous finissons par remarquer que la grande majorité des campeurs sont plutôt d’un certain âge disons la cinquantaine passée. Les jeunes s’y mettront-ils plus tard, ou pas du tout ? L’avenir le dira.

Perso, on a fait un peu tous les styles sauf les hotels de luxe. On privilégie un peu plus le camping ces dernières années. Quand le temps est de la partie, c’est juste le panard. Dedette et moi avons pris nos habitudes, chacun a ses tâches : je bois une biere, elle monte le campement :-)))

Trève de plaisanterie, depuis quasi six semaines, naturellement on s’active chacun de son coté et en 45 minutes, la résidence secondaire est opérationnelle, tout est bien à sa place. Je ne suis pas un spécialiste, mais tout ça ne doit par être mauvais pour le système immunitaire et pour la souplesse ;-)

 

Ce matin, le col de Var est au programme. Vingt kms de montée et c’est seulement sur les derniers kms que les pourcentages sont un peu plus raides. Pas de challenge de ne pas poser le pied à terre, on en profite pour faire quelques vidéos avec la go pro et le drone.

Je devrais dire, on brasse pas mal de vent pour seulement quelques plans ; mais bon, ce qui est pris est pris !

 

Désolé pour les non motards, je vais faire une petite parenthèse sur les motos croisées lors de notre virée.

Depuis au moins dix ans, c’est la GS BMW que l’on croise le plus et de très loin, presque lassant ! La part des motos Japonaises continue de décroître au bénéfice des Européennes et autres Harley et Indian du pays de l’oncle Sam. Ktm fait une percée remarquable et ça me ravit. Pas que ce soit la marque sur laquelle on roule, mais leurs efforts depuis quinze ans paient et leurs machines ont l’air d’en satisfaire un grand nombre.

Concernant l’âge des motards, c’est comme pour le camping, une majorité de cheveux gris chez les hommes et probablement d’une teinte cheZ les femmes (non, je l’ai pas dit !).

Quand on a commencé le deux ou trois roues, on n’état loin de penser qu’un certain nombre aimeraient toujours chevaucher leurs chevaux d’acier à des âges quelquefois très respectables…

Prolonger l’histoire autant que faire se peut permet de garder des âmes de jeunes hommes…

Puisses-tu toujours garder les rêves et les étoiles de ton enfance !!!

En haut du col de Var, un bon café me rappelle qu’au même endroit avec Julien en 2019, après avoir eu des difficultés dans ce même col, je lui disais :

- Ce n’est plus moi ce genre de défi !  

Je me trompais !

Je n’en ai pas parlé depuis quelques temps, la météo est globalement toujours très belle et nous simplifie l’histoire sans aucun doute. Il faut toujours profiter du vent qu’on a dans le dos…

 

L’arrivée au camping hier soir a été, ce n’est pas coutume, un mélange d’incompétence, de j’enfoutisme, de lenteur, de manque de gentillesse, j’arrêterai là…

Cela aurait pu nous énerver, on a plutôt trouvé ça comique !

L’un des cyclistes rencontrés la veille nous avait raconté s’être pris la tête avec la personne de l’accueil. Ca devait être le même !!!

 

Comme disait Einstein :

Il y a deux choses infinies dans la vie, l’univers et la bêtise humaine quoique, en ce qui concerne l’univers, j’ai un doute !!!

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