
Collection d'horizons
Tour du monde
10 Juillet 2024
Vidéo, retour de Nemrut Dagi
Nemrut Dagi !
Notre chambre est au septième sans le wifi, ce qui n’est pas vraiment pratique pour la mise à jour du site…
Tout doit se faire dans le grand hall de l’hôtel ou la température est étouffante !
Aujourd’hui, le thermomètre va monter à 37 à l’ombre et notre destination nous convient tout à fait. Le célèbre Nemrut Dagi, est aussi le point culminant de la région à plus de 2100 m d’altitude. Avec une perte de un degré tous les cent mètres, on devrait friser le confort :-)
Au petit déjeuner, nous rencontrons Alim, un Turc ayant travaillé au consulat de France sur Istanbul pendant 17 ans, puis comme routier en Belgique en faisant un aller retour régulier sur Lyon. Il fait un voyage en Turquie avec une Honda 750. On se retrouve ce soir à l’hôtel pour discuter un peu plus !
Sur les quatre vingt km nous séparant du site, les vingt derniers se font sur de petites routes pavées traversant des villages typiques. Le paysage prend de la hauteur et la circulation est quasi nulle. Sur le net, les agences de voyage conseillaient encore une fois de prendre ses billets à l’avance...
A deux km du site, un gardien nous arrête, il nous faut aller prendre les tickets pour continuer. Sur place, il doit y avoir cinq à six voitures dont la moitié pour les gardiens !
Ce Nemrut Dagi est un immense sanctuaire funéraire datant du premier siècle avant notre ère.
Il se trouve au sommet de la montagne. Souvent surnommé la huitième merveille du monde, il est inscrit à l’Unesco et symbolise le trait d’union entre l’Orient et l’occident.
De nombreuses marches nous emmènent à trois terrasses, au milieu desquelles se trouve le tumulus de cinquante mètres devenant la cime de ce lieu unique.
Construit par Antioche Premier, Roi de Commagène, il est consacré aux divinités Perses et Grecques, à son propre culte et à ses ancêtres d’Iran.
Le Grand Hotel, la grande terrasse, lieu de rassemblement pour les cérémonies, les statues de la mythologie, et celle du défunt Antioche premier en sont les principales curiosités.
Ayant souffert pendant le dernier tremblement de terre, plusieurs statues sont en cours de restauration.
On reste encore une fois interloqué par la mégalomanie de certains dirigeants du passé et en conséquence...du présent ! Les siècles défilent et rien ne change vraiment à ce sujet :-(
Des différents points de vue, le panorama est superbe. A ce sujet, les photos de si grands volumes sont bien loin de rendre l’impression ressentie.
On échange avec un jeune Allemand, beau mec par ailleurs, finissant un parcours vélo solo de 5000 kms depuis l’Allemagne. Chapeau bas, jeune homme !
Pendant l’heure et demi passée sur place, nous rencontrons un maximum de 10 personnes.
Sur l’immense terrasse du café du complexe touristique, seulement deux Français en side-car prennent un rafraîchissement...
En rentrant sur Adiyaman, on retrouve la chaleur, Guyno écarte les jambes sur le Sauvage pour éviter le contact avec le cadre aluminium transmettant la chaleur en abondance…
Une petite envie de bière fraîche nous fait ‘visiter’ plusieurs magasins pour enfin trouver le bon numéro. Le contact avec les habitants est très chaleureux et un échange avec un papa et son fils de dix ans se finit avec un :
- Puis-je faire quelque chose pour vous ?
Son garçon installé au poste de pilotage du Sauvage n’avait pas bougé pendant notre échange en regardant rêveur cette drôle de machine. Enfant, l’imaginaire prend des proportions insoupçonnées que les adultes ont bien souvent exclu de leur quotidien.
Comme prévu en début de journée, nous retrouvons Alim en soirée et échangeons tout un moment en prenant pour la première fois de notre périple un café Turc !









11 Juillet 2024
Vidéo, Vous avez dit parfait ?
Vidéo, seuls au monde !
Un petit détail oublié hier, aurait plus sonner le clap de fin de notre aventure, voir de notre histoire !
En rentrant du Nemrut Dagi, le GPS nous indique tourner à gauche sur une petite route. Je mets le clignotant, me cale sur le milieu de la voie, ralentis et à un dixième de seconde de prendre la direction, une grosse BMW noire me double à grande vitesse à vingt centimètres du Sauvage. La petite boîte définitive n’est pas passé loin non plus :-(
Le conducteur de la voiture est forcément en tort sur ce coup là mais le Guyno aurait dû jeter un œil dans le rétro.
Le chemin vers l’excellence est toujours en construction !
11 Juillet, nous devions nous rendre à Diyarbakir et y rester une journée.
Les températures prévues pour les jours à venir étant de 42 43 à l’ombre, on s’oriente vers un plan B. La ville de Tatvan située au bord du lac de Van à 1640 m d’altitude est l'heureuse élue. Là-bas, on sera sur un trente largement plus supportable…
Du coup, 450 km nous attendent !
Je suis heureux de rouler ce matin, un peu comme un musicien qui prend son instrument pour la xème fois. Les passions quand elles viennent des tripes et de l’âme ne s’usent pas. Seul le corps fatigué nous préviendra un de ces jours pour freiner la mesure…
En voyageant dans la partie Kurde de l’Est de la Turquie, on soupçonne un niveau de vie plus faible. Nous remarquons quelques camps de tentes concernant des laisser pour compte… Les voitures françaises un peu âgées sont nombreuses.
La ville de Diyarbakir, 1,783 million habitants, est impressionnante d’immeubles les uns à coté des autres… Comme il y a plus de vingt ans, en constatant cette promiscuité, il apparaît évident qu’un grand nombre d’autochtones ne possèdent pas encore d’automobiles.
La pause café dans un commerce ‘market’ fermé et son immeuble vidé de ses habitants est parfaite pour nous. Un tuyau coulant à flot (???) est le bienvenue pour nous rafraîchir par cette température supérieure à 40 degrés. Un grand arbre nous fait une belle ombre et au pied de celui-ci, on y découvre une table et deux chaises abandonnées qui n’attendaient que nous :-)
Un agriculteur en tracteur s’arrête pour lui aussi se rafraîchir. Nous lui faisons le signe du bonjour et croit une demande d’aide.
- Vous avez besoin de quelque chose ?
- Non, on voulait juste vous dire bonjour !
- Ah, ok bonne route nous répond-il la main sur le cœur...
Quelques kilomètres plus loin, on s’arrête à nouveau pour retirer je ne sais quoi de nos chaussures. Non, ça ne sent pas mauvais, plutôt du style végétal fermenté mais ça colle sur les supports. Vous allez me dire, détail sans importance ; et bien, pas tant que ça !
Notre arrêt se trouve en face d’une station essence sur deux voies en cours de finalisation sans travaux aujourd’hui.
Je pose mes deux bouchons d’oreille moulés sur la selle et malencontreusement, j’en fait tomber un.
Nous passerons quasi quarante minutes à chercher ce p… de petit objet tellement pratique pour le confort auditif. Enfin, nous le retrouvons bien loin de sa chute au moment même ou deux personnes de la station arrivent vers nous :
- Bonjour, Vous cherchez quelque chose ?
- Oui blablabla….
- Vous êtes de quelle nationalité ?
- Français et vous ?
- Ici vous n’êtes pas en Turquie, vous êtes au Kurdistan ! Nous sommes Kurdes.
Venez vous laver les mains à la station, nous vous offrirons un thé et pourrons discuter…
Nous voilà attablés comme hier à échanger encore une fois.
L’un des hommes est professeur de Turc l’autre est fermier et produit des céréales.
On apprend que les températures de 40 à 45 sont fréquentes dans la région pendant l’été.
Le premier nous indique dans le cours de la conversation :
- Je voudrais simplement pouvoir vivre honnêtement de mon métier dans un pays libre !
Excellent programme mon ami !
Après un moment très chaleureux, on se félicite d’avoir sali les chaussures et perdu pendant aussi longtemps ce satané bouchon d’oreille !
Lors d’une autre pause, l’homme de la station nous offre des cigarettes.
C’est bien agréable quand le commerce n’est pas seulement un moyen de faire de l’argent sur le client. En finissant ma carrière chez Bnp Paribas, on nous disait de ne pas entretenir de rapport trop intime avec le client.
- Mais Messieurs Dames, le commerce s’est toujours fait comme ça depuis depuis des millénaires ! Quand on confond un être humain avec un billet de banque, on nage dans la fausse bienveillance destructrice des rapports sincères, intègres... Je m’égare encore !
L’hôtel de Tatvan en plein centre le long d’une rue piétonnière, a un garage dans le descriptif mais seulement dans le descriptif... Impossible de trouver le moindre endroit pour le troisième compère. Avec l'aide du gérant, on finit par entrer sur cette rue interdite à la circulation (!!!) avec des manœuvres au cm.
- Mais Monsieur, si la police passe ?
- Ne vous inquiétez, vous n’aurez pas de souci.
- Puisse le grand esprit vous entendre !









12 Juillet 2024
Pour la première fois depuis le début du voyage, nous nous offrons une journée de quasi repos.
Au petit déjeuner, Huseyin un employé de l’hôtel passe tout un moment à converser avec nous sur un traducteur de téléphone. L’ambiance est bon enfant, les cigarettes pendant le café et les crudités sont encore dans la norme…
En fin de matinée, on planifie les trois prochaines nuits, ce qui est assez rare. On se réserve toujours la possibilité de modifier au dernier moment le circuit initial. Les températures très élevées hier vers Diyarbakir en sont un exemple.
L’inconvénient de ce fonctionnement est que maxi tous les deux jours, on passe un peu de temps sur la planification du prochain coucher…
Rien n’est parfait en ce bas monde :-)
Je passe une bonne heure le casque rivé sur la tête à écouter de la musique.
Passant par tous les styles, elle vous envoie, en les écoutant, des sentiments d'une large palette qui vous donnent une énergie de vie insoupçonnée...
On décolle de la chambre, il est quasi 15 heures !
La balade toute trouvée sur Tatvan, ville à 95% Kurdes, est la côte du lac Van ou s’y trouve nombre de pelouses à l’ombre aménagées pour les pique-niques , des bars restaurants, des jeux pour les enfants. Les familles se retrouvent pour y passer un moment convivial.
La jupe short de Dedette attire de temps à autres les regards, sans agressivité…
Sauf erreur, c’était les seules gambettes de femme à l’air libre cet après-midi sur le remblai !!!
Lors d’un arrêt dans un bar, un homme né ici mais travaillant depuis plusieurs années en Allemagne échange avec nous.
Au moment de payer l’addition, nous apprenons qu’elle a déjà été réglée par celui-ci !
On va éviter la redondance de l’accueil, la gentillesse, mais depuis quelques jours, c’est une constante bien agréable !!!
Vous connaissez mon attirance pour les citations des personnages qui ont marqué l’histoire. En voilà une de Socrate, ressentie depuis bien longtemps :
‘Disposer du temps est la plus précieuse de toutes richesses du monde’
A demain !






13 Juillet 2024
Vidéo, rien n'est jamais parfait :-(
Premier objectif du jour, sortir le Sauvage de cette rue a priori inaccessible aux véhicules à quatre… ou trois roues. Hier j’ai vu un trottoir « franchissable » avec la bonne garde au sol de l’engin ! Effectivement ça passe sans frotter :-)
Cette hauteur a priori excessive sur piste nous est d’un grand secours dans ce genre de situation. Qui peut le plus peut le moins ! Nombre de pays dans le monde font des aménagements inadaptés pour les véhicules trop bas.
Une petite centaine de km sont au programme aujourd’hui avec deux curiosités touristiques bien connues en Turquie.
La première, le Nemrut cratère nous oblige un aller-retour, le point d’intérêt étant un cul de sac. Lors d’un arrêt prise de vue, un couple en Kangoo garé à une centaine de mètres se dirige vers nous avec une bouteille d’eau à la main :
- Bonjour, désirez-vous un verre d’eau ?
- Bonjour, pourquoi pas !
Et blablabla…
L’homme a déjà été deux fois au Pakistan et une fois en Afghanistan ou il compte bien retourner en argumentant la gentillesse des deux peuples. On devrait tester pour l’un, nous n’avons pas osé pour l’autre.
Juste improbable dans notre pays natal, cette envie d’échanger est bien surprenante (j’avais dit que je n’en reparlerais pas!!!).
Le Nemrut Cratère est dans un cadre charmant mais n’a rien d’exceptionnel. En revanche, c’est le deuxième plus grand lac de cratère du monde avec ses 13 km² à 2250 mètre d’altitude.
On se souviendra de notre arrêt pique-nique, la petite vidéo jointe vous donne une idée assez précise de la situation. Un petit détail concernant le lieu, les déchets étaient non odorants !!!
Le cimetière Seljoukide d’Alhat cimetière Turc de culture Musulmane, est notre deuxième curiosité. Il comporte 8200 stèles sur 21 hectares. Ce n’est rien de moins que le plus grand cimetière ancien du monde Islamique. Ce lieu gratuit, en attente d’une inscription à l’Unesco est ouvert jour et nuit !
La méconnaissance de la langue du pays amène quelquefois des situations cocasses.
Au dîner, en commandant les plats au buffet, nous prenons juste pour... quatre au lieu de deux. Les repas Turcs étant déjà copieux, celui-ci était carrément trop !
Il fallait bien que ça m’arrive un jour, euh pardon une nuit ! Je me lève pour satisfaire un besoin naturel et comme à l’habitude, je bois un peu d’eau bien fraîche sortie du frigo de la chambre.
Malencontreusement, j’ai jeter mon dévolu sur la petite bouteille d’eau de vie Roumaine et j’ai goulûment avaler deux bonnes gorgées (le temps que l’information monte au cerveau) !
On ne m’y reprendra pas :-((









14 Juillet 2024
Vidéo, Dogübayazit
14 Juillet 2024
Un peu de pratique pour commencer, on vient de mettre sur les pages de collection-d-horizons un petit menu en haut qui vous permet d’aller directement si vous le désirez sur la dernière journée. Seul hic, sauf si Yann mon gendre préféré (il est le seul!) spécialiste en informatique, trouve la solution, ce petit menu bien pratique n’est pas possible sur le portable.
Vous pourriez nous rétorquer de faire des pages avec moins de dates... Seulement voilà, malgré un abonnement dit premium, collection-d-horizons sera en 2025, pas loin d’être plein comme un œuf en matière de pages et de données informatiques.
Après cette petite parenthèse technique, revenons à ce qui nous anime, nous emmène, nous fait vibrer, le voyage, la moto, le partage.
Au sujet du partage, mille merci à ceux, celles qui nous suivent sur cette aventure. Vous nous apportez un plus indéniable. On se sent accompagnés !
On nous pose quelquefois la question :
- Si vous aviez un pays à choisir, lequel choisiriez-vous en premier ?
La réponse est extrêmement simple :
- Là ou il y a des gens qu’on aime, qui nous aime...
Dans notre cas, c’est définitivement là ou se trouve les voisins, les copains, les amis, la famille ;-))
Nous avons 220 kms à parcourir pour rejoindre Dogübayazit (celui-là, infoutu de le retenir !).
Le début de la matinée se passe à longer le Lac de Van qui est le deuxième plus grand lac d’Asie de l’Ouest avec ses 3755 km².
Un arrêt photo pour une belle mosquée avec en arrière plan une paysage extra nous prouve une fois encore que le savoir faire de la nature et des humains peut créer des accords magiques. A cet endroit, un routier est arrêté et vérifie son chargement.
Il s’approche de nous (on finit par s’y habituer). Lors de la conversation, il nous demande plusieurs fois si nous avons besoin d’aide et qu’il peut être à notre disposition en cas de besoin…
Dans cette partie extrême Est de la Turquie, nous sommes très proche de la frontière Iranienne et même si ce pays est dans le menu un peu plus tard, on ne pourra s’empêcher de prendre un des panneaux indiquant sa direction.
Quelques barrages de polices et des camp militaires nous rappellent que la situation des Kurdes semble être toujours un sujet.
Parler de ce que l’on connaît, pas du reste, telle est ma devise…
Nous passons une route à 2640 m d’altitude avec une belle sensation de grands espaces et peu de circulation. Ce n’était pas arrivé depuis un bout de temps, on remet la petite laine.
Dans l’après-midi, nous allons déambuler dans Dogübayazit et faisons deux rencontres : la première avec un papy accompagné de sa petite fille de 7ans visiblement très curieuse et heureuse de voir une femme aux cheveux si clairs.
La deuxième durera beaucoup plus longtemps…
Avant de rentrer à la chambre, on se met en quête de trouver un magasin ou trouver des bières bien fraîches. Le Coca Cola a rendu diabétique des millions de personnes sur la planète mais est en vente partout quelle que soit la culture. Pour notre quête, c’est un peu plus compliqué…
En cherchant sur Organic maps, fonctionnant sans l’internet, un jeune homme nous aborde :
- Vous avez besoin de quelque chose ?
- Oui….
- Je vous y emmène !
- On ne vous dérange pas ?
- C’est mon jour de repos, j’aime me promener en ville ; nous allons marchez un peu, je vais vous emmener chez un grossiste, vous paierez moins cher !
Pendant près d’une demi-heure de marche(…), il nous partage le wifi afin d’échanger plus facilement.
Enfin , nous arrivons au magasin ou le choix est vaste.
- Voulez-vous que l’on vous paie une boisson dans un bar ?
- Avec plaisir
Nous voilà attablés pendant une heure à converser sur nos expériences de vie.
Quand nous demanderons l’addition au bar man, le jeune homme nous lance :
- Vous êtes mes invités, je paie la note !
Au lieu de voir l’étranger comme un ennemi potentiel, vois-le plutôt comme un possible ami !









15 Juillet 2024
Le palais Ishak Pasha situé à une dizaine de km de notre hôtel fait partie des lieux à visiter aux alentours de Dogübayazit
Il se trouve sur la route de la soie, à une trentaine de km de l’Iran. La vue de ce palais du XVII ème siècle, surplombant la plaine de Dogübayazit, est superbe. Celui-ci, en partie en réfection, est sur une liste d’attente de l’Unesco !
La coutume du petit café du matin dans la nature est un rituel qu’on aime bien quand le temps le permet. On se retrouve dans un lieu de pique-nique non aménagé ou plusieurs familles de Kurdes sont venus pour eux aussi passer un moment agréable.
Non loin de nous, un homme dépèce un mouton puis le découpe. Quelques feux sont allumés pour les grillades, nous sommes les seuls étrangers…
Un homme arrive et nous donne un bon morceau de pastèque avec le couteau qui va avec (rassurez-vous, on lui a rendu après s’être régalé!).
Pour le déjeuner, on a décidé d’aller dans un petit village ‘proche’ du mont Ararat, Ciftilk.
En sortant de la quatre voies, un poste militaire est là pour nous accueillir et de gentiment nous dire que la zone n’est pas ouverte aux touristes.
Bon, on n’est pas à cinq km près pour contempler le Mont Ararat avec ses 5 137 mètres.
La chance est avec nous, après une attente de quelques minutes, la cime cachée par les nuages s’est découverte lors de nos prise de vues.
Demain sera la dernière journée dans le pays, plus gros producteur de noisettes au monde.









16 Juillet 2024
Hier soir, on s’est endormi au son de la musique Orientale et Occidentale. Le bar proche de notre hôtel ’arrosait’ avec ses décibels une partie de la rue !
Le bleu du ciel est aux abonnés absents ce matin. Le mont Ararat que nous retrouverons au niveau visuel en Arménie est lui aussi entouré de nuages. La pause course est faite bien involontairement juste au moment d’une petite averse. Le magasin dispose d’une grande avancée de toit bien pratique en ces conditions :-)
Au sujet de la pluie, le peu que l’on a pris en Turquie nous met à chaque fois le Sauvage dans un état pas possible. Un peu comme si le réseau était recouvert d’une fine poussière.
Un couple de Turcs attend comme nous l’accalmie. Leur moyen de locomotion n’est pas une moto mais un vélo ou Madame s’assoit en amazone sur le porte-bagages !
Pendant ce temps, les possesseurs du dernier modèle de Bugatti Veyron ont, en moyenne, selon les infos, entre 56 et 200 voitures…
Les 220 kms de l’étape nous permettent encore une fois de profiter d’espaces immenses au milieu de montagnes ou de plaines avec des cultures céréalières à perte de vue, et des troupeaux de vaches ou de moutons. Les animaux grandissent dans des prés non clôturés gardés par des bergers, à l’ancienne.
Allez, un petit d’état d’âme, je ne peux pas m’en empêcher :
En parcourant le monde depuis un petit bout de temps, je ne vois pas le manque, mais plutôt l’abondance. Les famines sont plus souvent créées par des conflits que par des problématiques climatiques.
Mais dans les affaires, si vous voulez créez un business très rentable avec des prix élevés, vous vendez l’abondance ou la rareté ?
Un exemple et je vous laisse sur ces sujets sensibles :
Un dixième du débit du fleuve Amazone, je dis bien 1/10ème, donnerait 80 m³ d’eau par an à chaque habitant de la planète ?
Vous avez bien lu, et on ne parle que de l’Amazone !!!
Lors d’une pause achat fruits au bord de la route, nous demandons combien nous devons.
Comme cela nous était arrivé plusieurs fois en Syrie en 2005, l’homme nous répond :
- C’est cadeau, bon voyage à vous !
L’appartement réservé ce soir est au top avec un bon parking à l’extérieur. On a un peu de temps libre, j’en profite pour contrôler les serrages du Sauvage avant les prochaines semaines qui risquent d'être un peu plus rudes. Les boulons d’une couronne de chaîne non fixés avec du frein filet (Méa culpa ! ) en avaient grand besoin…
Demain, nous devrions mettre les roues sur un nouveau territoire : la Géorgie !






17 Juillet 2024
Le passage au lac Cildir est un régal. C’est notre dernière curiosité en Turquie, nous ne regrettons pas d’avoir dévié du parcours proposé pour la frontière Géorgienne ! Ce lac n’est pas un géant, ce qui fait partie de son charme et l’on peut voir sans problème les rives opposées. Situé à 1900 mètres d’altitude, avec ses rives tortueuses, entourées de montagnes, et cerise sur le gâteau, une circulation quasi nulle, on est bien loin d’Istanbul…
Certaines anciennes maisons ont un toit plat paysagé ou l’on devine un confort sommaire.
Les passages aux frontières Turque, Géorgienne se passent assez vite avec quelques sourires du coté Turc et une douanière Géorgienne aussi conne qu’elle est belle…
Quelques km plus loin, nous devons prendre l’assurance véhicule pour laquelle on ne sait pas vraiment pour quoi nous sommes couverts ! Le document est en alphabet cyrillique, on va dire qu’on est d’accord :-)
Le lieu du déjeuner se fait en compagnie d’un coq accompagné de trois poules proche d’un petit village. Une Géorgienne âgée se rend dans une minuscule chapelle pour prier et entretenir le lieu.
Elle nous fait un signe amical avec un sourire ou l’on peut remarquer une seule dent rescapée !
Deux hommes passent avec des vélos hyper chargés ou l’on peut imaginer un voyage au long cours. Chacun son aventure !
Akhaltsikhé, lieu de notre coucher est une petite ville de 16000 habitants située à environ vingt km de la frontière. Elle est connue grâce à sa forteresse de Rabati du XII ème siècle.
Dedette après avoir bu une bière de 50 cl me lance :
- On a l’impression d’être loin de chez nous.
- Ben comment dire, on n’est pas tout à coté quand même !
En se baladant dans la ville, on confirme les infos données sur le net concernant la conduite des Géorgiens ! Elle s’apparente à la conduite Française des années 70 où patinages et autres crissement de pneus étaient assez fréquents… Ça me rappelle quelques excès personnels à l’age ou la mort n’existe pas !
Demain, nous quittons la Géorgie pour entrer en Arménie. Il n’existe pas de point de passage entre la Turquie et l’Arménie pour des raisons politiques d’où notre parcours Géorgie, Arménie pour ensuite revenir en Géorgie.
Déjà exprimé lors de précédentes pérégrinations, si jamais j’étais réincarné en animal , je ne choisirais pas le lion scotché dans un espace de savane écrasé de chaleur.
Je serai un oiseau pour ne pas connaître les frontières, qui plus est,
un oiseau migrateur ;-)









18 Juillet 2024
Vidéo, premiers villages Arménien
Vidéo, la conduite Arménienne
Un petit tour et puis s’en vont ! nous ne ferons pour ce premier passage en Géorgie qu’une seule journée.
Après la visite de l’Arménie ou nous entrons aujourd’hui,
nous y passerons plus de temps !
Quasi trois cent kms aujourd’hui pour rejoindre Erevan capitale du pays, l’une des plus vieilles du monde avec ses 2800 ans d’histoire. L’Arménie a 90 % de son territoire supérieur à 1000 m d’altitude. C’est aussi l’une des premières nations ayant a avoir adopté le Christianisme.
Très peu de passage à la douane, mais nous y passerons tout de même plus d’une heure. On va dire, c’est le tarif !
Les premières traversées de villages laissent entrevoir une réelle pauvreté. En allant jeter un œil sur le classement du PIB moyen par habitant, l’Arménie est classée 115ème sur 200 pays…
Certains réseaux sont extérieurs comme vous pouvez le voir sur l’une des photos.
Les cigognes sont nombreuses et les petits ont déjà bien grandi, ce qui donne de belles images. Bientôt, il vous faudra voler de vos propres ailes !
Le réseau routier est en devenir avec des portions bien pourries, d’autres en travaux et du beau bitume bien lisse flambant neuf offrant la possibilité de belles trajectoires :-))
Ici, le rétroviseur est un outil de survie. On ne dévie pas de sa trajectoire sans s’être assuré qu’il n’y a personne à gauche ou… à droite en même temps, comme cela nous est arrivé aujourd’hui.
Il y a des situations ou l’on apprend vite.
On sort de la voie principale pour déjeuner au bord d’une route secondaire ou des maisons d’habitation se trouvent de l’autre coté. L’un des propriétaires vient vers nous, échange quelques mots et retourne chez lui.
A la fin du déjeuner, il nous apporte un pain traditionnel et nous propose un café à la maison.
L’homme ne parle pas un mot d’Anglais ni de Français. L’Arménien, on commence demain :-(
Nous voilà dans la salle à manger d’une maison cossue. Son épouse apporte donc le café, du jus de cerise, des bonbons, des fruits coupés, des tomates, des gâteaux secs, de la vodka, du fromage, du pain, du fromage blanc !!!
- Mais Madame, c’est très gentil mais nous venons de manger…
Nous échangeons grâce au traducteur, le couple a quatre enfants, Monsieur était ingénieur agronome, l’un de leurs enfants est multi médaillé en judo. Ils ont tout les deux à la retraite.
Nous nous quittons après une heure d’échange. Ils nous donnent en cadeau de bienvenue en Arménie une bouteille d’apéritif à la grenade !
L’adieu est chaleureux, l’homme est visiblement ému.
Que pense-t-il de ses deux retraités parcourant les routes, nul ne le sait. Le voyage laisse bien souvent un imaginaire qui fait rêver…
L’arrivée à l’hôtel d’Erevan est un poil plus compliquée, plus énervante. Le descriptif de la chambre est juste erroné dans sa globalité. Avec, à la clé, un rapport qui finira par être un peu tendu avec les gérants.
Les montagnes Russes, je vous disais, il y a quelque temps !









19 Juillet 2024
Deux heures nous séparent depuis la Géorgie. En allant vers l’Est, on court après le soleil levant !
J’ai omis de l’intégrer le 18 juillet, sur Gyumri, nous sommes passés sur une place en l’honneur de Charles Aznavour. La statue du célèbre chanteur franco-Arménien n’est pas exceptionnelle mais un cliché était tout de même indispensable ! Le monument en plein centre d’un grand rond-point est tout de même remarquable.
Une photo du 16 juillet était intitulé ‘on ne sait pas’ ! Sarah une amie nous a éclairé sur le sujet. C’était juste le plus grand mémorial Turc en l’honneur des martyrs massacrés par les Arméniens ! Sujet brûlant entre les deux pays, chacun accusant l’autre de génocide.
Quand on ne sait pas, on ne dit pas…
Merci Sarah !
Le petit déjeuner de l’hôtel, auberge de jeunesse est servi à 10 heures, un poil tard on va dire.
Lors de la séance vérification des serrages du Sauvage effectuée dernièrement, il me manquait une clé plate de trente dans ma panoplie d’outils. Nous profitons de cette ’attente’ du petit déj pour aller en acheter une dans un magasin de bricolage non loin de notre coucher.
Dans les pays moins développés économiquement, les mastodontes de la grande distribution dans tous les domaines n’ont pas encore assassinées les petits commerces, et vous trouvez bien souvent pas mal de choses, à proximité…
Pendant le café, on échange avec un Russe de Vladivostok, jeune célibataire artiste désigner selon ses dires. Il est en voyage depuis quelques temps (?) et connaît plusieurs pays faisant partie de notre projet.
Le Vietnam l’a charmé, l’inde un peu moins. Dans quelques mois, on vous dira ;-))
Les bâtiments d'Erevan ont souvent une couleur rose provenant de roche volcanique utiliser pour les construire ; raison pour laquelle elle est souvent surnommée la ville rose !
Fin de matinée, nous prenons la route pour la cathédrale Sainte Etchmiadzin, située dans la ville du même nom, qui est le plus ancien édifice Chrétien Arménien. Autour de cette curiosité inscrite à l’Unesco, un complexe religieux avec plusieurs édifices. L’endroit est aéré et paysagé de belle manière. Nous y croisons quelques moines tout de noir vêtus, certains avec une capuche de la même couleur.
Perso, je préfère la lumière…
Près d’un autre édifice religieux , une vieille dame devinant notre nationalité nous lance avec une semi agressivité :
- Macroniste, macroniste !!!
- Ben, pas vraiment…
Un peu plus loin, une autre femme d’un certain âge nous aborde de manière moins radicale. Elle a travaillé en France il y a bien longtemps et est ravie de converser un peu. Elle accepte un bout de vidéo sur la question mystère et est heureuse de poser pour la photo !
En après-midi, à environ quarante kms d’Erevan, nous allons au monastère de Geghard situé dans la montagne à l’entrée de la vallée d’Azat.
La route qui nous y emmène a vite fait de calmer les ardeurs, on prend son temps...
Les Arméniens, pour ceux qui réussissent au niveau économique aiment les belles voitures. Même si les Lada, et autres véhicules Russes circulent encore, le haut de gamme n’est pas si rare.
Arrivés à Geghard, on est plutôt...déçu !
On a beau savoir que c’est une belle architecture médiévale, qu’il y a des tombes troglodytes, que c’est un centre culturel et ecclésiastique, on a du mal, c’est peu de le dire, à être ébahi. Un point positif tout de même, les montagnes environnantes valent le détour. Et puis, on saura :-)
Une petite citation bien à propos en Arménie et très certainement sur les prochaines destinations :
‘Cessez de vous inquiéter des nids de poule le long de la route et célébrez le voyage’
Fitzhugh Mullan









20 Juillet 2024
Vidéo, chouette paysage de montagne avant Vayk
Avec un petit déjeuner à dix heures et ayant planifié la visite de Khor Virap, un monastère connu dans la région (encore un ! ), nous choisissons une courte étape d’environ 150 kms.
La finalité est la ville de Vayk située sur la route de Erevan à l’Iran.
De la famille royale Tiridate, Grégoire l’illuminateur est découvert comme Chrétien. Pour cette raison, il fut enfermé par le roi Tiridate païen, adorant des divinités, dans un cachot à Khor Virap pendant treize ans.
A la suite d’une maladie du roi, il revient en grâce auprès du souverain, le convertit et c’est ainsi que l’Arménie fut l’un des premiers pays à faire la paix avec les Chrétiens et à adopter le catholicisme comme religion d’état. Ou comment le destin d’une nation joue parfois à peu de choses. Nous sommes fin IIIème début IVème siècle.
Ce monastère, contrairement à Geghard hier est situé sur une colline en face du Mont Ararat et le lieu vaut indéniablement le détour. La célèbre montagne ne se montrera pas aujourd’hui, elle est totalement invisibilisée par les nuages :-(
A propose catholicisme, les Arméniens donnent en ces lieux, l’impression d’être de fervents pratiquants respectant les rites à la lettre.
Il est vrai qu’en France, tout est fait par les médias pour décrédibiliser, déconstruire, la religion !
Ce n’est juste que le regard extérieur du narrateur n’ayant aucune affinité particulière pour l’un ou l’autre des grands mouvements religieux mondiaux…
Après avoir passé un peu de temps sur les lieux, nous décidons de prendre un jus d’orange proposé par les nombreux commerçants installés en bas de la colline ou se trouve le monastère.
Le prix est correct, correspondant au coût de la vie du pays.
Le premier verre est fait quand on entend que le tarif est de 3000 Dram au lieu des 300 entendus à la commande.
- Heu, 7€ ici en Arménie, non seulement vous n’allez pas préparer le deuxième, mais vous allez pouvoir garder le premier !
- Mais Monsieur Dame, c’est bien le tarif que je vous ai annoncé.
- Notre Anglais n’est pas exceptionnel mais nous savons faire la différence entre Hundred (100) et Thousand (1000).
- Payez-moi celui qui est fait.
- Non jeune homme à ce tarif là, c’est juste du vol ! (en coût de la vie, imaginez un verre de jus d’orange à plus de 20€ chez nous).
Sur ces entre-faits, un, puis deux autres commerçants arrivent nous incitant à payer.
- Messieurs, on va faire plus simple, nous allons téléphoner à la police qui va sans problème juger du prix totalement abusif que vous me demandez !
- Bon allez-vous en !
- On va faire comme ça !!!
Bien heureusement, c’est l’exception qui confirme la règle de l’honnêteté pour la majorité.
Les 90 kms restants nous offrent de beaux paysages avec du temps pour faire quelques arrêts photos, vidéos. Kamaz, célèbre marque de camions Russe est encore très présentes en Arménie. On peut y voir toute la gamme dans le temps, de ceux hors d’âge aux récents comme ceux que vous voyez sur l’une des photos.
Le Russe est parlé par 17 % de la population Arménienne et le Spaciba (merci) est compris de tous (tes).
Tatev était la destination pour demain pour y voir encore un monastère qui sur le papier, n’apporte à notre avis, rien de plus que les précédents. Sur les lieux, il y avait en bonus, le plus long téléphérique du monde mais l’on vient de se rendre compte que l’aller-retour de ce téléphérique prend 14h et que de toute façon, les prochains jours sont complets.
Nous remontrons demain vers le Nord pour aller rejoindre le lac de Sevan.









21 Juillet 2024
Vidéo, un apiculteur extra... ordinaire
Vidéo, Vous voulez manger un bout !!!
Vidéo, Dedette dans son palais sous la pluie !
La pluie est tombée une partie de la nuit. La journée commence avec de belles éclaircies mais le temps risque de changer en après-midi. Prenons le bon pendant qu’il est là.
150 km sont au programme pour rejoindre Sevan situé du coté Ouest du lac du même nom. C’est assez court mais on veut prendre son temps.
Le petit utilitaire Russe sur la photo nous rappelle d’excellents souvenirs de notre voyage en Mongolie en 2016 (déjà 8 ans!). Interdit en Europe de l’Ouest, ce véhicule passe partout est utilisé pour de nombreux usages : ambulance, petit camion, transports de personnes etc.
Le début du trajet pourrait s’appeler la balade bucolique du voyageur :
Paysages enchanteurs, trafic faible, voyageurs conscients de profiter du moment présent.
Nous nous arrêtons devant un terrain ou de nombreuses ruches et un camion hors d’âge, éclairés par le soleil devrait donner un beau cliché. Nous sommes garés à environ 50 mètres de l’endroit.
Un peu avant la prise de vue, un homme sort du camion et nous regarde. Prendre la photo et partir comme des voleurs n’est pas correct. Je m’abstiens de prendre les pclihés, vidéos, et lui fait un signe de la main. Il me répond immédiatement.
On décide d’aller voir sur place. Dedette y va à pied, je reprends le Sauvage pour le le garer sur sa propriété.
Après une poignée de main chaleureuse, il nous fait entrer dans ce qui lui sert de camping-car, nous l’apprendrons après, pendant la période d’été. Il nous sort un pot de miel et nous fait goûter sa production. La vente ne se fait que par kilo, trop encombrant. Ayant trois enfants, il est apiculteur depuis toujours, vit dans le village un peu plus bas en hiver, et ici en été. Le véhicule et ses équipements intérieurs sont rustiques à souhait mais tout y est pour y vivre bien à l’abri. Deux lits permanents d’une place occupent l’arrière. Le ressenti est même une propreté globale.
Après une conversation d’une vingtaine de minutes, nous nous préparons pour repartir, l’au revoir est, désolé je me répète sur ces sujets, très chaleureux...
Le Sauvage est démarré, il nous lance alors :
- Café, café, café
- Allons-y pour un café !
En guise de boisson chaude, nous aurons en plus, des pêches coupées, deux eaux de vie !
Il nous donnera en plus un kilo de prunes et un de petites pommes avec cette sensation qu’il apprécie ce moment avec une chaleur frisant l’émotion.
Lors de l’adieu, une demi-heure plus tard, les yeux de notre homme sont quelque peu embués, ceux des voyageurs pas beaucoup mieux… Difficile de comprendre cette intensité entre des gens ne s’étant jamais rencontré auparavant. La magie de la vie ne doit pas toujours s’expliquer.
Quelques km plus loin , le bitume bien lisse fait place à une piste poussiéreuse. Garés à droite à coté d’une fontaine, trois hommes nous font des signes de la main en nous proposant une pause.
Pourquoi pas !
Deux minutes plus tard, nous échangeons sur Charles Aznavour, les liens entre la France et l’Arménie, en savourant des crudités, du saucisson, de la vodka…
Afin d'éviter de multiplier les doses de vodka (...), nous prenons congés en remerciant sincèrement cette brasserie gratuite improvisée.
Peu de temps après, nous faisons une photo d’un troupeau de vaches au bord, et sur la route. Le jeune berger sur son cheval s’approche de moi resté sur la moto et nous donne deux gâteaux !
A ce rythme là, le déjeuner sera fait avant l’heure :-))
Vers treize heures, on se décide tout de même à manger un bout. L’arrêt se fait prêt d’une petite chapelle ou des automobilistes s’arrêtent régulièrement pour aller y faire une courte prière.
Ceux qui ne s’arrêtent pas, klaxonnent plusieurs fois devant ce lieu dédié à leur religion.
La fin de la journée sera moins plaisante. Des orages et de belles averses nous empêcherons d’apprécier les côtes du lac Sevan. Dedette, très sensible au temps perturbé nous fait encore une petite vidéo joyeuse dans sa cabane bien à l’abri !
Les hôtes de ce jour sont des gens charmants. Après notre installation dans l’une des chambres de leur maison, on se retrouve dans le salon autour d’une collation de bienvenue.
- Les Arméniens adorent les Français, les liens entre les deux peuples y sont très forts !
L’homme fait référence à l’aide de notre pays pendant le génocide. Six cent mille personnes de souche Arménienne vivraient en France à l’heure actuelle.
Leurs deux enfants sont médecins, Monsieur est retraité de la police, Madame pâtissière en arrêt actuellement pour des problèmes de santé.
Ils nous offrent un monastère fait main en pierres du pays. Nous sommes dans l’obligation de refuser le présent pour une problématique de place et de fragilité de cette belle création.
On imagine un envoi à la maison à nos frais, pas si simple à première vue en Arménie.
Un petit proverbe bien adapté après cette journée extra… ordinaire !
‘De toutes les sources d’énergie, la chaleur humaine est la moins coûteuse’









22 Juillet 2024
Mauvaise nouvelle ce matin, le site sur les mobiles ne suit plus les modifications que j'effectue sur la version PC ; voir mélange, double les journées ! Cela fait quelques jours que j'y passe un temps certain (...), mais ce matin c'est mission impossible.
Vraiment désolé :-(((
Alors pour votre confort, allez sur le pc, c'est ok de ce coté là !
Nous sommes à l'endroit idéal pour passer une journée supplémentaire. Les hôtes ont une envie de faire plaisir qui déborde, le linge sale s'est accumulé et le Sauvage a besoin d'un petit rafraichissement.
Notre chambre étant dans un maison d’habitation entourée d’un terrain assez grand, tout est réuni pour faire le nécessaire.
Bien sûr les copains comme Bruno, Eric, Pierre (ils se reconnaîtront!) trouveront que la toilette de notre cheval est, comme on le dit de temps en temps, une toilette de cochon ! C’est tout à leur honneur ;-))
Le linge séchant au balcon de notre chambre, nous pouvons aller voir d’un peu plus près le lac Sevan et ses curiosités.
Le Sevanavank, ancien monastère Arménien situé sur une péninsule du lac est placé dans un endroit idéal pour de belles prises de vue. L’association vieilles pierres, montagne, lac, ciel bleu, frise l’idéal ! Fondé au IXème siècle, partiellement détruit en 1930, il reste deux églises qui font partie des lieux les plus visités d’Arménie. L’austérité de ces lieux religieux contrastent totalement avec l’exubérance et la grandeur des lieux de prière occidentales !
En filant notre chemin le long du lac, nous passons à coté de la statue Akhtamar. La légende raconte l’histoire de la princesse Tamar, amoureuse, qui allumait une flamme guidant son amoureux nageant dans le lac de Van (autrefois Arménien) pour aller la rejoindre. Lorsque le père découvra son amour clandestin avec un jeune homme d’une classe sociale modeste, il éteigna la flamme et le bien-aimé se noya.
Le lac Sevan situé à 1900 mètres, fait 1400 km² soit deux fois et demi le lac Léman. Nous sommes surpris de structures touristiques commencées puis abandonnées.
Le pique-nique confirme cette sensation. En sortant de la route longeant le lac par une piste, nous traversons une forêt de pin ou de nombreuses installations sont abandonnées avec les déchets allant avec… Nous finissons par trouver tout de même un lieu paradisiaque ou nous sommes seuls devant le troisième lac d’Asie de l’Ouest ! En soirée, en discutant avec nos hôtes, nous n’aurons pas de réponse à cette situation étrange.
Lors d’une halte courses, nous rencontrons une Arménienne faisant partie des six cent mille de ses compatriotes vivant en France. Elle revient régulièrement ici pour la famille. Choisir une autre terre d’adoption impose bien souvent des situations espaçant immanquablement les rencontres avec ses racines…
Pendant que Dedette s’occupe du ravitaillement, je me retrouve avec cinq hommes d’un certain âge intéressés pour discuter avec le propriétaire de ce drôle de trois pattes. La prochaine fois, j’achèterai un véhicule qui attire les femmes ;-))
Nous évitons de deux minutes une averse en arrivant à notre gîte qui nous aurait trempé le linge bien sec.
Avec les propriétaires, les logiciels de traduction ont encore une fois bien du travail lors du café, bonbons, fruits… Nous visitons leurs voisins artisans sculpteurs réalisant de très belles choses. A priori connu au niveau du pays, les deux hommes sont d’une grande simplicité. Notre hôte demande une petite interview en leur compagnie en disant notre projet de réaliser une vidéo de notre voyage...
En soirée, les conversations continueront jusqu’à la fermeture des paupières pour quelques heures réparatrices...









23 Juillet 2024
Vidéo, Chant improvisé !
Après les dysfonctionnements de collection-d-horizons.fr, j’avoue que je suis un peu… contrarié. J’espère qu’au 10 Août quand je reprendrai une nouvelle page, les problèmes de la version mobile s’envoleront. Nul envie de vous saouler avec mes problématiques informatiques mais vous le savez depuis longtemps :
Tout ce qui n’est pas partagé est perdu !
Il y a une multitude de situations plus graves que ça, j’en suis bien conscient...
Les, rejoindre la ligne d’horizons, aller voir au-delà de la colline, sont les objectifs prioritaires !
Comme depuis plusieurs jours, petite étape aujourd’hui de ‘seulement’ 130 km pour rejoindre Haghpat, village faisant partie des incontournables d’Arménie pour son ensemble monastique (ce sera le dernier ! ).
On l'a exprimé plusieurs fois avant notre départ, pas de date de retour imposée pour la première fois depuis notre histoire. On savoure autant que faire se peut. De plus, fonction de la saison, l'arrivée en Iran est préférable à partir du 15 Septembre.
Sur les prévisions, nous avons un peu d'avance, c'est parfait !
La route passe au milieu de montagnes boisées qui pourraient être situées en France ; à la différence près des zones de travaux bien Arméniens ceux-là ! Le lieu de pique-nique est singulier : c’est un terrain aménagé avec grandes tables, chaises, fontaines, barbecues. Dans le petit bassin, plusieurs bouteilles pleines sont là en prévision d’une probable fête. Sous la fontaine, d’autres consommables sont là pour garder la fraîcheur. A priori, les propriétaires de lieux ne craignent pas les voleurs...
Le gîte est tenu par une dame au dynamisme inhabituel, tout feu tout flamme ! La chambre de deux est en fait, deux pièces en communication de quatre lits chacune. Nous ne sommes que deux ce soir, nous avons l’embarras du choix. Après un café offert avec un enthousiasme démesuré, nous nous rendons visiter l’ensemble monastique situé à 3 minutes à pied de notre coucher.
On retrouve l’austérité dont j’ai parlé ces derniers jours mais avec plusieurs lieux de culte différents donnant un espace global largement supérieur à nos dernières visites. Au milieu d’un monastère, une jeune femme entonne un chant religieux avec très belle voix. La vidéo a du mal à rendre le son quasi magique au milieu de ce lieu vide d’ameublement...
En soirée, pour le petit interview, Yeva, notre hôte ira se changer pour être selon ses mots, plus présentable, trop mignon !
Demain, la Géorgie :-)









24 Juillet 2024
Vidéo, Travaux fréquents...
Les lits de cette nuit étaient plutôt du genre ressorts bien présents…
Dedette a eu un peu de mal, votre narrateur un peu moins. En revanche, le petit déjeuner était au top !
Lors de notre départ, Yeva embrasse chaleureusement Dedette, et fait un signe de la main à mon encontre. Plusieurs fois que nous remarquons que les femmes ne font pas le bisou comme c’est le cas chez nous. Dans certaines contrées à venir, on ne se posera pas la question…
Le passage de la frontière Arménie Géorgie ne pose pas de problème. Il y a quelques jours sur Erevan, nous avions achetez une clé plate de trente pour le serrage d’une grosse rotule. N’ayant pas accès à l’autre coté, celui-ci n’avait pas été fait comme il le fallait. Il me faut quelque chose pour empêcher le boulon inaccessible de tourner pendant le serrage. L’arrêt chez un mécano Géorgien au bord de la route permet de peaufiner avec une longue barre allant se bloquer là ou il le faut.
Celui-ci est jovial, heureux de rendre service et refuse tout paiement. Encore une fois, sans avoir abordé le sujet en premier, on nous parle de Macron pas vraiment en bien… Je serais curieux de voir les infos sur le personnage à l’étranger. L’année dernière en Mauritanie, au Sénégal, c’était le même son de cloche !
En Géorgie, dans les zones urbaines, la police ne chôment pas sur la verbalisation. Comme en Arménie, leurs déplacements se font presque toujours feux d’intervention allumés. Sur les petites routes, on ne les voie quasiment plus.
A la sortie d’un rond point, la route est fermée par du ruban avec en bonus une voiture de police non occupée. On comprend que des travaux empêchent la circulation sur cette voie ; seulement voilà, il n'y a aucun panneau d'indication. On est dans le style débrouillez-vous !
Le réseau routier n’étant pas aussi dense qu’en France, cette route fermée nous vaudra entre 40 et 50 km de bonus sur des routes de montagne dont certaines en travaux (voir la vidéo).
Arrivés sur Kvemo Alani, le gîte est du genre dont on rêverait tous les jours… L’accueil, l’espace, le jardin, le confort. Le passage dans un market nous impressionne par les étagères à moitié vides ou nous trouvons quand même un poulet cuit qui s’avérera excellent.
Peu de photo aujourd’hui, les paysages boisés empêchant bien souvent d’avoir des vues dégagées.





25 Juillet 2024
Vidéos abandon par ko !!!
L’objectif du jour est Omalo, village perdu dans la région du Tusheti.
Celui-ci, en raison de sa situation en haute montagne est isolé du reste de la Géorgie pendant la majeure partie de l’année. Lors la belle saison, il existe une route en construction de soixante km pour s’y rendre. En regardant sur les cartes, on peut avoir les vues de la piste sur la deuxième moitié du parcours. A priori, rien de trop compliqué, on va se faire l’aller retour dans la journée, il n'y a pas d’autre voie pour quitter Omalo que reprendre la même piste.
Sur la première moitié, bizarrement, aucune vue n’est accessible…
Huit heures, le plein est fait, nous sommes heureux de prendre le départ. La piste commence vingt km après. La pluie s’en mêle, les pneus quatre saison saison accrochent vraiment bien sur les parties détrempées, le Sauvage se comporte au top pour un side-car :-). Quelques jeunes cochons en liberté traversent devant nous ; savourez la chance que vous avez, vous n’imaginez pas la vie de vos homologues dans les élevages…
Puis, la pente s’accentue par moment avec des ornières de pierre ou le sauvage arrive à lever la roue avant ! Pour ne pas faire trop patiner l’embrayage, je dois rester à une vitesse supérieure à quinze km/heure, ce qui est déjà beaucoup compte-tenu du terrain. Inutile de vous dire que l’on est un peu secoué. Dans le mental, je me dit que ces portions vont progressivement disparaître pour laisser la place à la piste visionnée sur l’ordinateur. Dans certains endroits, les arrêts pour croiser un véhicule se soldent par un redémarrage difficile entre la pente, les pierres. Je commence à douter jusqu’à un nouveau croisement de voiture. Mon seul choix est de faire une marche arrière (pas de possibilité de demi-tour) dans un endroit plus accueillant. Nous jetons l’éponge.
Et m…. ! En bourrinant sans respecter notre trois pattes, ça pourrait passer… ou casser l’embrayage !
Guyno, on ne rentre pas à la maison ce soir ! Et puis t’as remarqué, pas une moto, seulement des 4X4 . Nous comprenons mieux l’absence de vue en première partie sur l’informatique !
Le chemin retour en descente, là ou l’on a fait les vidéos, est moins difficile.
Partis pour une journée bien remplie, on se retrouve au gîte vers midi !
Une fois avalée l’inévitable déception, nous décidons de ne pas ‘perdre’ notre après-midi et nous occuper des visas Iraniens et de l’assurance santé en Russie, non couverte par le réseau Visa depuis le conflit Ukrainien. Nous y passons un peu de temps… C’est ok pour l’assurance, en ce qui concerne l’Iran, nous attendons un retour dans la semaine.
Je finirai par une excellente citation du grandissime Nelson Mandela :
Je ne subis jamais d’échec, ou je gagne, ou j’apprends !









26 Juillet 2024
Quand la météo s’en mêle !
Le temps ne nous a pas trop embêté depuis notre départ, il en a décidé autrement pour les trois jours à venir. Pour faire simple, la météo nous donne une succession d’averses, d’orages, jusqu’à Dimanche fin de journée. En me levant ce matin, ça doit rester clément tout début de matinée. Il nous faut partir au plus vite, 7h15, le Sauvage a déjà les pistons en mouvement…
Une pause café dans un bar vers 9h nous fera côtoyer des toilettes, comment dirais-je ? Négligées est un minimum. On s’est dit qu’une photo serait plus parlante !!!
Le début de l’étape très sinueux n’a rien d’exceptionnel. Nous traversons comme précédemment des montagnes boisées sans point de vue à retenir. Et quand les espaces s’agrandissent, le temps couvert, brumeux ne donnera rien en photo :-(
Non relaté hier, les hommes et les femmes se retrouvent pour discuter à l’extérieur de leurs habitations le long des rues de leurs villages Ces mini regroupements sont bien souvent unisexe ! Pas sûr que les jeunes générations fassent la même chose dans l'avenir...
Sur les routes de Géorgie, de nombreux chiens en liberté nous interrogent quand à la capacité des cyclistes au long cours de garder intact leurs mollets. En moto, tourner la poignée droite est plus simple...
En comparaison, en 2022 lors de mon tour de France vélo sur 5300 km, je n’ai pas vu un seul chien vagabonder !!!
Notre pause restauration fut singulière, à l’abri d’un pont de quatre voies ou un drapeau Géorgien a été peint. Au beau milieu de cet endroit un poil rustique (!) se trouve un espace aménagé (Table, banc, paysagé, abrité) en mémoire du décès de quelqu’un. A peine, nous avons quitté les lieux, nous sommes remplacés par un ouvrier venant aussi se restaurer. Le décédé ne pensait certainement pas avoir autant de visite sur son lieu de repos !
En fait de pluie, arrivés à Zestafori l’objectif du jour, nous aurons subi seulement une petite averse , histoire de mettre les vêtements de pluie. Sur 260 kms, on s’en sort plutôt bien !
Notre avancée dans l’Ouest de la Géorgie est dans le but de faire le tour de la Svanétie avec des incontournables comme les villages de Mestia, Ouchgouli. le pass Zagaro, offrant des paysages à priori somptueux. Ce dernier est accessible par une piste de terre et de graviers sans difficulté particulière sauf…. en cas de pluie ou des portions boueuses peuvent vous bloquer votre progression. On a beau regarder dix fois la météo, samedi dimanche c’est pluie continue dans la région, puis plus rien, l’internet vient de couper suite à un violent orage proche de l’hôtel.
27 juillet 5 heures, le réseau est toujours hors service. Sur les prévisions d’hier soir avant coupure, le beau temps devait revenir pour deux jours lundi et mardi mais les pistes seront toujours détrempées. Au lieu de faire le tour complet, on peut faire un aller retour jusqu’à Ouchgouli (environ 600 kms). Faire une journée blanche aujourd’hui ou partir sans attendre les infos récentes ? Vous l’aurez compris, ça cogite un peu !!!
Décidément, la Géorgie ne nous facilite pas la vie.




27 Juillet 2024
Vidéo, vin millésimé !!!
Neuf heures trente, le réseau n’est pas réparé, nous décidons de reprendre la route vers la Svanétie. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ! On va s’acheter une carte Sim pour être en autonomie d’infos et de réservations pendant les quelques jours encore que nous nous allons passer en Géorgie. En demandant à un homme, la cinquantaine, ou trouver le précieux objet, celui-ci décide dans la foulée de nous y emmener.
- Laisser les casques sur la moto, vous les retrouverez à votre retour.
- Vous êtes sûr ?
- Vous pouvez me faire confiance !
A certaines frontières, l’achat d’une Sim prend deux minutes. Dans le cas présent, on y passe une bonne demi-heure…
L’objectif du jour est de s’approcher des points d’intérêts de la Svanétie.
Les plip plip plip sur la capote du Sauvage et sur le casque du pilote accompagnent une partie des 160 km nous séparant de Jvari.
La Géorgie n’a pas de réglementation concernant les clôtures pour animaux domestiques. Les vaches, très souvent, et de temps en temps les cochons, sont au bord, voir sur la route !
Arrivés vers 14heures sous une belle averse, nous n’avons pas d’autres choix que de déjeuner dans un petit resto ou nous pourrons planifier notre coucher.
Le gîte est tenu par une femme d’un certain âge veuve depuis trente ans, ayant un fils travaillant sur Moscou. L’accueil est chaleureux, et la table se remplit de mets divers malgré lui avoir dit que nous venions de manger. Sa maison dispose de grandes pièces dont un salon d’accueil avec un plafond frisant les six mètres. Notre chambre doit faire quarante mètres carrés !
Entendre la pluie tomber sans discontinuer me laisser imaginer des pistes difficiles, entre autres pour le pass Zagari, qui vivra verra !





28 Juillet 2024
Vidéo, La peur de ma vie !!!
Vidéo, Toujours vivant!!!
La peur de ma vie !
Une fenêtre d’éclaircie s’est ouverte ce matin pour nous permettre de faire les 110 kms nous menant à Mestia. Compte-tenu du réseau routier et des poses photos, quatre bonnes heures sont nécessaires. Départ neuf heures, arrivée treize heures, c’est un poil avant le début d’un après-midi qui nous prévoit pluie non stop ; nous serons au gîte.
Nous sommes heureux ce matin, contrairement aux derniers jours, les montagnes sont dégagées et les points de vue enchantent les rétines...
La Svanétie, province historique située au Nord-Ouest de la Géorgie dans le Caucase est attrayante pour ses paysages, ses villages, ses tours médiévales inscrites à l’Unesco. Avec l’état des routes, le rythme incite plutôt à la lenteur.
Une espèce de petit bourdon trouve la bonne idée de rentrer par ma manche gauche, me pique une première fois, j’appuie bien fort à l’endroit pour calmer la bestiole qui avant de trépasser me pique encore deux fois ! Merci à la vie, je n’ai pas d’allergie…
En fin de parcours, nous découvrons les premières tours médiévales appelées tours Svane. Ce sont des tours de défense érigées entre le IX et le XII ème siècle, qui faisaient 4 à 5 étages et 20 à 25 mètres de haut. Aujourd’hui, celle-ci servent de réserves pour les produits alimentaires, agricoles.
L’arrivée au gîte est au bout d’une rue assez pentue au départ puis plate en son extrémité. Celui-ci ne se voyant pas de la route, nous demandons à une femme jardinant dans son terrain ou se trouve la 'Valodia Guest House'.
- C’est à coté, garez votre moto en bas, vous ne pourrez pas la monter en haut.
Et elle complète en téléphonant elle-même au propriétaire.
Quelques minutes après, un adolescent descend par ce chemin très, très pentu bétonné au bord de la rue, en terre et cailloux ensuite.
- Euh, je ne vais pas pouvoir monter là !
- Si Monsieur, ensuite c’est plat pour le stationnement près de votre chambre.
- Montre-moi ça jeune homme.
Effectivement, la raideur de ce chemin doit faire cent mètres dont les quinze premiers de béton ; en prenant un bel élan en bas, ça devrait passer…
De la rue perpendiculaire à l’entrée, je prends un peu de vitesse, passe la partie béton, perd rapidement en rythme puis cale trente mètres avant le plat. Je mets tous sur les freins pour immobiliser le Sauvage. Celui-ci, les trois roues bloquées, glisse irrémédiablement en travers vers le coté gauche du chemin, là ou il y a un dénivelé non protégé d’un petit mètre puis un pré en pente 80 mètres !!! Il s’arrête de glisser, la roue arrière est à quelques centimètres de prendre le dévers vers le pré, et là je ne vous dis pas c’est la cabriole avec des conséquences XXL. Hors de question de vouloir le faire repartir en montant, il suffit de patiner un poil pour mettre, comme on dit de temps en temps : la cabane sur le chien !
Sur ce coup, je suis plutôt… tendu.
Dedette et le jeune sont incapables de pousser le side pour le remettre en ligne !
- Allez me chercher de gros cailloux pour mettre derrière la roue avant et celle du side-car, pour la roue arrière, il n’y a pas la place :-((
- Jeune homme, tu dois appeler ton père pour lui dire que je suis en fâcheuse posture !
- Voilà Monsieur, je vous le passe, il parle un peu Anglais
- Vous devez venir au plus vite avec de l’aide, je ne peux pas lâcher les deux freins sans courir à la catastrophe.
- Ne vous inquiétez pas, j’arrive.
- Monsieur, je suis très inquiet, je compte sur vous rapidement !
Un bon quart d’heure plus tard, le propriétaire accompagné d’un autre homme arrivent
- Ah, ce n’est rien, on va vous sortir de là.
- Non Messieurs, il faut d’autres bras.
L’essai s’avère non concluant, malgré la mise en route du moteur, les bras sont insuffisants, la roue patine sans avancer. De mon coté, cela fait vingt minutes que je n’ai pas décollé des freins.
Il n’y a pas non plus la possibilité de faire venir un 4X4 avec un treuil par le haut du chemin, la seule entrée à la propriété est ou je suis !
Enfin le propriétaire comprend que la situation n’est pas si cool (…) et sollicite d’autres personnes. Deux autres hommes arrivent et on recommence l’opération qui permet enfin de me remettre en ligne.
Ensuite, pour le recul, il aura fallu aussi retenir jusqu’à la partie béton, sinon, c’était la même glissade incontrôlée. Inutile de vous dire que j’étais soulagé de lâcher enfin les freins sur un terrain accueillant.
Sur ce coup là, moi qui parle souvent d’instinct, d’intuition, j’ai plutôt été mal inspiré, voir mauvais…
Comme disait le bon vieux Séneque :
‘Le chemin vers l’excellence est toujours en construction’
En après-midi, comme relaté sur la vidéo, on se balade sous la pluie pour finir à prendre une bière dans un bar du village.
Il y a des journées plus magiques mais des comme celle-là, nos mémoires auront imprimé pour le restant de nos jours cet épisode unique !!!









29 Juillet 2024
On vous met deux photos du pré et du chemin ou la catastrophe aurait pu avoir lieu.
La pente rendue au niveau du béton est réelle !
Puis comme d’habitude, nous remontons sur notre cheval, pour un refrain bien connu du :
‘De nouveau sur la route’.
Seulement 45 kms pour nous rendre à Ushguli, nous n’irons pas plus loin aujourd’hui préférant attendre 24h que la piste du Zagari sèche un peu. Venir ici sans tenter ce pass n’est pas possible surtout que les conditions atmosphériques seront bonnes :-)
Le premier bar du village est parfait pour une pause et planifier le coucher. Je parle peu d’argent mais je vais faire une petite exception.
On se prend deux cafés excellents à... trois € l'unité, oups, je croyais que l’on était en Géorgie !!! A ce sujet, on ne sait pas comment la population fait au niveau alimentaire, mais tout coûte à peu près aussi cher qu’en France voir plus, comme les produits laitiers, avec des salaires moyens beaucoup moins élevés...
Ushguli, est un cul de sac pour ceux ne voulant pas tenter la piste jusqu’au pass Zagari. On va dire un cul de sac remarquable ! C’est ‘le village’ à ne pas rater en Svanétie’.
Inscrit à l’Unesco, cette commune de 228 habitants (en 2014), situé à 2100 d’altitude est aussi l’une des plus hautes colonies d’Europe habitée toute l’année. Les voies d’accès n'y sont ouvertes que pendant la belle saison. Compte-tenu des nombreuses tours Svanes sur son petit territoire, elle est considérée comme village musée. Voir celui-ci avec l’un des plus hauts sommets du Caucase en ‘fonds d’écran’ est somptueux. En fonction des heures de la journée, des éclairages, des nuages, il y aurait de nombreuses photos à prendre… On va se retenir !
Nous passons deux heures à déambuler dans un décor donnant la sensation, mis à part la présence des 4X4, de ne pas avoir changé depuis le moyen âge ! Que de rusticité à vivre dans ces contrées reculées. Les Guest house fleurissent un peu partout confirmant qu'à part un peu d'élevage, le tourisme doit être leur source de revenus principale.
Dans les bars (si, si il y en a plusieurs), la bière est reine, y compris en apéro. Son prix modique comparé aux alcools forts en est sûrement la raison principale...
Au restaurant du gîte, au dîner, nous prenons un plat de porc avec pommes de terres, oignons, poivrons, juste succulent. Nous ne saurons pas si la viande vient de ceux en liberté dans la nature ou dans les villages mais le goût était juste top :-)
Demain le soleil s’invite à la fête pour, on l’espère, un parcours aussi joli que ceux qui savent le disent ;-)









30 Juillet 2024
Dans la vie, il nous arrive de minimiser les difficultés qui nous attendent, quelquefois c’est l’inverse comme… aujourd’hui ! L’avantage du net est que l’on y trouve à peu près tout, mais l’inconvénient est que de nombreux articles restent sans être datés.
C’est le cas pour le pass Zagari. En fait de piste difficile, de route dangereuse, une grande partie de la route est faite, c’est vrai, en béton pas vraiment lisse mais pas de quoi stresser. Il reste encore quelques passages de piste ou l’on passe au pas mais sans problème insurmontable.
Un petit clin d'œil à Pierre un ami, avec la photo de la suspensions couverte par un cache poussière. C'était son idée, et le travail de Dedette !
Ce col offre des points de vue époustouflants qui valent le déplacement.
Des 2620 mètres d’altitude , nous redescendons ensuite progressivement dans les vallées vers Koutaissi.
Le trafic est nul. Dans les seuls véhicules rencontrés, un camion dépanne en gazoil un 4X4 en panne sèche !
De nombreux villages hors du temps longent la route avec des cochons un peu partout et des vaches en quantité. Les porcs sont nettement moins gros que ceux de nos élevages (…) et sans aucun doute bien meilleurs. Les bricolages alimentaires pour, comme les industriels disent, optimiser, dopent surtout la rentabilité ! Avec à la clé des produits cancérigènes ‘imposés’ au consommateur qui se doit de bien lire l’étiquette, on rêve !!!
Tiens , ça fait longtemps que je ne m’étais pas lâché…
Progressivement, la route devient goudronnée avec seulement de rares sections en travaux. Il y a même eu un endroit ou j’aurais imaginé sans problème une belle enfilade de deux et trois roues avec les copains du Coletum. A ce sujet, ils étaient encore fort nombreux lors d’un de mes rêves cette nuit ;-)
Rien trouvé de particulier sur le sujet, nous sommes passés à coté d’une résidence en pleine nature avec une statue imposante de Staline. Ex lieu de repos pour le dictateur, ou propriétaire fan du personnage, la question reste posée.
Au sujet des visas Iraniens, ma mémoire me fait défaut, je ne me souviens plus si je vous en ai parlé. Les adresses des hôtels sur place n’étant pas recevable, il nous fallait trouver un hôte laissant ses coordonnées prêt à nous accueillir dans le pays. Nous venons de trouver la personne en question, ce qui va nous permettre de faire une deuxième demande. Ces visas seraient récupérables à Almaty au consulat Iranien.
A suivre...
Demain est notre dernière journée en Géorgie avant d’arriver dans le plus grand pays du monde !









31 Juillet 2024
En regardant la carte de notre parcours en Géorgie, vous serez peut-être surpris que l’on ait pris une route identique que l’aller pour revenir de la Svanétie.
Les pointus en géographie le savent (ce n’était pas notre cas), l’Ossétie du Sud est une région séparatiste qui discute d’un référendum pour un rattachement à la Russie.
Les postes frontières y sont fermées aux voyageurs internationaux.
Cette balade en Svanétie nous aura valu une boucle d’environ 900 km. On a déjà abordé le sujet, l’objectif du voyage n’est pas de faire au plus court…
Des trombes d’eau s’abattent sur Zestafoni en début de journée. On reporte notre départ, les 215 kms qui nous séparent de notre hôtel sont en partie un deuxième passage sans curiosités majeures.
11h30, le ciel est découvert, on ne verra plus une goutte de pluie :-))
Avec un vent à écorner les taureaux, nous nous arrêtons déjeuner dans une grande station sur la quatre voies menant à Tbilissi la capitale. Le pique-nique se fait dans un endroit improbable et était une première pour nous : nous trouvons une mini véranda bien à l’abri, proches des distributeurs gaz. Pas sexy, mais de quoi manger au calme et faire des photos insolites !
Comme en Russie, un certain nombre de voitures ont le volant à droite, à l’Anglaise.
En 2013, lors de notre passage à Vladivostok, un Russe nous avait indiqué que les voitures Japonaises d’occasion étaient à des prix abordables et que pour une histoire de coût, les acquéreurs ne tenaient pas compte de l’inconvénient de la position inadaptée du volant.
Pour la Géorgie, c’est en partie pour la même raison avec en prime la présence du premier marché de la voiture d’occasion du Caucase.
En remontant vers le Nord, le barrage hydroélectrique de Zhinvali et sa réserve d’eau au milieu de la montagne incitera à quelques arrêts contemplatifs !
En fin de parcours, le Château Ananouri clôturera de belle manière cette dernière étape cent pour cent Géorgienne.
Cette belle forteresse du XVI ème siècle est située sur la route militaire impériale qui est un axe historique entre la Géorgie et la Russie. Cette voie que nous continuerons demain a été construite fin du XIX ème après l’annexion de la Géorgie par la Russie.
L’hôtel restaurant de notre coucher est charmant, traditionnel. Afin d’éliminer les dernières devises du pays, nous commandons deux plats entrant dans le budget. Le repas sera viande de bœuf et d’abats de porc en portions plutôt copieuses, excellentes, à l’ancienne ! On verra plus tard pour les légumes !!!
La Géorgie, pays à la langue unique, à la conduite déroutante, sera bientôt rangé dans le tiroir souvenirs !









01 Août 2024
Pas tous les jours comme ça...
Il nous reste environ 80 km à parcourir sur la route militaire avant d’arriver aux postes frontières. Les paysages sont magnifiques et le pass Jvari à 2400 mètres ne fera que confirmer cette sensation. Seul bémol, les camions y sont assez nombreux et le rythme est plutôt très lent. Peu avant le pass Jvari, nous ferons une halte au monument belvédère appelé aussi :
‘L’art Socialiste du traité Géorgienysk et de l’amitié’ rendant un bel effet au milieu de la montagne et cerise sur le gâteau, proche d’un canyon impressionnant.
Voilà un début de journée bien agréable, mais comme on dit parfois, cela n’a pas fini comme ça avait commencé !
Le passage à la douane Géorgienne se passe sans problème, la file d’attente est minimum et rouler jeunesse vers le poste Russe !
Là, ce n’est plus la même musique, deux km avant la frontière, on avance au pas y compris dans les deux tunnels ou camions et véhicules crachent leur gaz d’échappement… Un bon km avant les contrôles, nous sommes arrêtés pendant une bonne demi-heure avec ensuite, une avancée par à-coup d’une dizaine de voitures. Nous mettrons pas loin de deux heures pour arrivées aux points de contrôle.
Ensuite, on est dans le classique, passeport, visa, bagages, on tient le bon bout ! En fin de parcours, on nous demande le permis de conduire :
- Vous irez le récupérer à ce guichet
- Ok, mais il est fermé !
- Attendez devant…
Il y a déjà une dizaine de personnes en attente devant cette fenêtre close. Un certain temps après, elle s’ouvre enfin. En me donnant trois documents, l’échange est on ne peut plus direct :
- Remplissez ces documents et revenez nous les donner !
La fenêtre se ferme...
Il y a un document général sur le voyage et deux pour les passagers. Nous remplissons ceux-ci avec des doutes puis retournons attendre que la fenêtre ‘magique’ ouvre à nouveau. Quand c’est le cas , tout le monde n’est pas écouté !!! Je finis pas réussir à redonner les miens examinés rapidement :
- Vous n’avez pas répondu ici !
La fenêtre se ferme…
Je ne vais pas vous faire tout l’après-midi mais entre les documents à refaire, l’attente, les conseils données par deux motards arrivés avant nous et qui ont eux-aussi galéré, vers 17 heures (…), on repart avec les tampons bien là où il le faut.
Ensuite, après deux ou trois contrôles rapides, nous pouvons enfin avoir à nouveau le nez au vent. Cinq heures au global, je crois que c’est notre record ! Les deux autres motards faisaient la même conclusion selon leurs expériences.
Suite au conflit Ukrainien, les réseaux de paiement occidentaux ne fonctionnent plus en Russie. Nous trouvons dès le premier km, un bureau de change pour avoir de la devise Russe ; 1 € pour 92 Roubles.
On remplit les réservoirs dans une station apparemment fermée où le seul contact est une tirette devant une vitre noire, je vous promets ! On verra ensuite qu’elle ne sont pas toutes comme celle-là !
Quarante litres pour 21€, ce sera encore beaucoup moins cher au Kazakhstan !!!
Avant de nous rendre à notre hôtel, nous nous arrêtons auprès de la mosquée Mukhtarov au cachet inhabituel, célèbre à Vladikavkaz. Cette première ville Russe de trois cent mille habitants, nous laisse une impression d’espace et de propreté.
A l’hôtel, l’accueil nous annonce :
- Il y a un problème avec votre réservation, il y a eu une erreur, votre chambre est déjà prise.
Je peux vous en proposer une autre qui coûte 1000 roubles de plus (10€)
S’en suit une conversation, où elle finit par nous dire, deux mille roubles de plus, puis, il n’y a pas de chambre du tout…
Sur ce coup là, on s’est demandé, peut-être à tort si elle voulait bien de… nous !
La nuit commence à tomber, nous finissons avec une autre réservation que nous avons du mal à trouver. Devant celle-ci, deux motards Turcs roulant en 200 cm³ prennent un café à l’extérieur.
Ils appellent le propriétaire qui vient nous donner les clés. Sans eux, on restait dehors! Ouf...
Les premières heures de sommeil sont profondes, les dernières un peu moins avec des moustiques bruyants et voraces. Ce qui m’amène à finir sur cette citation du
Dalaï Lama :
Si vous pensez que vous être trop petit pour changer quoi que ce soit, essayer de dormir une nuit avec un moustique, vous verrez lequel des deux empêche l’autre de dormir !









02 Août 2024
Les grosses chaleurs sont revenues, trente cinq degrés aujourd’hui, on est bien en été…
En nous dirigeant vers Kizlyar située à 250 km de Vladikavkaz, nous quittons l’Ossétie du nord devenue république après la dissolution de l’union Soviétique en 1991. Un conflit avec la Géorgie en 1992 a abouti à la sécession entre l’Ossétie du Nord et l’Ossétie du Sud.
Ayant survolé mon parcours du jour (…), je n’ai pas fait trop attention aux villes traversées pour cette étape. Sans savoir ou nous passons, je suis marqué par le coté neuf d’une ville traversée fin de matinée. La voirie, les bâtiments, les buildings, tout paraît récent et classe. En fin de journée, je me rends compte que nous étions à Grosny, la capitale de la Tchétchénie ! Entièrement reconstruite après le conflit avec la Russie, on aurait probablement pu faire une pause ici pour y visiter les incontournables. La prochaine fois, tu regardera un peu mieux ton circuit Guyno !
La présence de ralentisseurs dans de nombreux pays est devenu un sport mondial.
La Russie n’échappe pas à la règle et nombre d’entre eux font quasiment office de stop...
Cela faisait un moment que cela n’était pas arrivé, nous nous sommes fait arrêtés par la police. On nous demande nos papiers. Je descends de la moto pour les récupérer dans le top-case au moment où nos interlocuteurs nous disent :
- Non c’est ok, bon voyage !
Il est plus facile de regarder le Sauvage arrêté :-))
Arrivés à l’hôtel, je suis à peine descendu de la moto, que deux jeunes employés de l’établissement me sautent dessus :
- Voulez-vous déjeuner ? Nous voudrions aussi vous interviewer !
- Ben, jeunes gens déjà, nous avons déjeuné, peut-être nous dînerons ce soir si les tarifs nous conviennent, et puis ok pour l’interview mais avant, on aimerait bien se poser un peu…
- Oui Monsieur, on vous comprend, nous comptons sur vous !
Avant le dîner, en faisant quelques courses à Kizlyar, nous remarquons que la population est en grande majorité Musulmane. Sans entrer dans les détails, l’histoire de la Tchétchénie est, entre autres, liée à cette religion.
Les deux jeunes rencontrés à notre arrivée à l’hôtel sont ravis de nous voir arriver au restaurant pour y passer la soirée...
Après le dîner, nous passons une bonne heure et demi à échanger et nous nous prêtons au jeu de faire un petit témoignage de la qualité de leur établissement sur un réseau social… Soit dit en passant, ces réseaux qui, dans bien des cas séparent plus qu’ils ne rassemblent.
A une table non loin de nous, une mamy avec son fils et ses deux petites filles ont passé l’essentiel du temps les yeux rivés sur leurs mobiles, pendant la longue attente des plats commandés… Il est bien difficile d’imaginer s’il y aura un retour en arrière en la matière !
Au niveau collectif, nous avons les systèmes que nous méritons…









03 Août 2024 2024
Encore 35 degrés aujourd’hui, c’est un peu trop pour ne pas mouiller un peu le maillot ! Comme on dit souvent avec Dedette, les être humains ont une zone de confort en matière de température assez étroite !
Hier, on en a eu les premiers prémices, ils se confirment dès ce matin. Comme l’année dernière au Sénégal, la moto refuse de démarrer quand elle est très chaude. Il faut attendre quelques minutes pour qu’elle reparte sans problème. Richard un ami, Franck un mécano se sont attelés au problème sans, à priori trouver de solution. Pourtant depuis notre départ, nous n’avions pas eu de souci de ce coté là ! Lors de l’achat de notre première Hayabusa, neuve, elle avait refusé de démarrer au cours d’une manifestation moto. Sûrement une problématique de conception plus énervante que grave, mais on s’en passerait ! Le retour a des températures plus… normales devrait faire disparaître le problème…
Environ 370 kms pour rejoindre Astrakhan, ou nous allons passer une journée de repos
avant de rejoindre le Kazakhstan. En cours de route, lors d’un arrêt police, nous devons nous déplacer dans un bureau ressemblant fortement à un poste de douane. A mon arrivée, une vingtaine de personnes font la queue. A peine entré, une femme me fait signe de la suivre dans un bureau. Je ressemblerais tant que ça à un touriste ! Elle s’occupe d’enregistrer notre sortie du Daguestan république la plus au Sud de la Russie. Je me mets à la place des autochtones obligés d’attendre pendant leur travail pendant que l’on favorise ceux qui voyagent pour le loisir !!!
Une bonne partie du parcours se fait sur une route plate traversant un semi désert. Nous avons la chance de trouver un abri pour le pique-nique nous permettant de profiter d’une ombre indispensable. Ici, vivent des chiens et des chiots apparemment en bonne santé.
Nous comprendrons pourquoi en fin de repas ou un homme arrive pour le ravitaillement…
En fin de parcours, les portions désertiques s’effacent pour faire place à une zone plus humide. Astrakham, ville étape est traversée par la Volga qui est le plus grand fleuve d’Europe avec ses 3690 kms. A ce sujet, la majorité des plus longs fleuves du continent prennent leur sources en Russie.
Dans les domaines géographiques, la Russie détient de nombreux records :
C’est le plus grand pays du monde, il est baignée par douze mers, détient les records de froid, s’y trouve le plus grand marécage de la planète, couvre neuf fuseaux horaires , avec le Baïkal, possède la plus grande réserve d’eau douce du globe…
L’arrivée à l’hôtel est encore une fois singulière. L’adresse donnée sur l’informatique n’est pas au bon endroit. Un couple arrive et nous lui demandons s’ils parlent Anglais
L’homme me répond :
- Je parle Français aussi, si vous voulez.
- Oh, mais c’est formidable !
C’est un Marocain arrivé en Russie il y a dix ans pour des études de médecine. Il vient d’obtenir le diplôme et exercera au Maroc. Voilà encore un parcours extra...ordinaire !
Il connaît bien l’emplacement de notre coucher qui se trouve à trois cents mètres.
La dame de l’accueil nous informe que c’est la première fois qu’elle reçoit des étrangers dans son hôtel !!! Les logiciels de traduction nous servent une fois de plus :-)
La tapisserie de la chambre est en Français, qui plus est, avec un petit mot inscrit :
J’ai fait bon voyage ! Vous le verrez sur la photo.
Pour finir mon petit récit, un petit proverbe Russe que j’ai bien aimé :
Au royaume de l’espoir, il n’y a pas d’hiver :-)









05 Août 2024 2024
Astrakhan, ville de plus de 500 000 habitants est traversée par la Volga, près de son embouchure sur la mer Caspienne. Elle fait partie de la deuxième région la plus aride d’Europe. Point important de la route de la soie, elle fut dans les année 1500 la capitale d’un royaume Mongol.
Cette cité a donné son nom à la fourrure de jeune agneau Karakul.
En début de balade, nous prenons une photo avec de nombreux linges posées au sol. Nous n'avons pas trouvé d'explication précise s'il s'agissait simplement de faire sécher ou commercer !
Construit en 2011, l'opéra est superbement réalisé. Monumental, on aurait plutôt l'impression d'une création bien plus ancienne. En restant modéré (...), l'art moderne que l'on nous présente bien souvent sur nos médias est bien loin d'atteindre cette esthétique.
Sa curiosité phare est son Kremlin inscrit à l’Unesco. Un Kremlin est le centre fortifié des villes Russes anciennes.
Construit au XVI ème siècle, ses fortifications de 11 m de haut et plus de cinq m de large font 1487 m ! Tout est restauré de belle manière et l’endroit a un cachet indéniable. Les deux édifices religieux, collégiale de la trinité et de la Dormition sont superbes. L’intérieur de la Trinité est ornée de très nombreuses icones mais dépourvues de statues comme c’est le cas dans les édifices Orthodoxes, religion majoritaire en Russie.
Dans notre ballade de 10 bons km dans la ville, nous nous arrêtons dans deux bars restaurants pour pause café et bière (il fait 35…). Dans les deux cas, on y trouve au moins trois jeunes employés pour bien peu de monde !
Un passage sur l’un des ponts de la Volga est indispensable. Qui ne connaît pas, au moins de nom, ce célèbre fleuve ! Vers 16h00, on est heureux de retrouver la clim de notre chambre pour y planifier notre passage frontière demain pour le Kasakhstan neuvième pays le plus grand du monde ( environ cinq fois la France).
A la base, nous avions prévu une étape 360 kms. Ne sachant quel temps nous allons passer à la douane, et les routes empruntées étant à priori en mauvais état, nous partirons sans réservation.
Les jours se suivent et se ressemblent rarement !









05 Août 2024
Vidéo, évènement stratosphérique !!!
La journée commençait pourtant bien. Un homme vient à notre rencontre sur le parking de l’hôtel. Malgré un âge que l’on soupçonne milieu de vie, le visage est buriné. Il nous donne un billet de cent Roubles et essaie de nous expliquer qu’il désire quelque chose en retour. Nous comprenons au bout d’un petit moment qu’il veut la contre-valeur en Euro. Nous lui donnons un Euro. Son visage s’illumine et il me fait une accolade remplie d’émotion !
Avant la frontière, nous liquidons nos Roubles, en achetant du ravitaillement et rajoutons un poil d’essence avec le reste. On est paré pour le Kazakhstan !
Un passage sur un pont flottant typique sera la seule occasion de faire quelques photos, histoire de ne pas être vierge aujourd'hui.
La dernière phrase du 05 Août était prémonitoire…
Vous avez probablement écouté notre vidéo du jour. En un coup de baguette pas magique celle-là, on va prendre dix jours. A condition que les délais avec l’Ambassade de Russie à Tbilissi soient raisonnables…
Dans notre recherche de solution hier après-midi, on s’est dit que prendre l’avion pour Tbilissi était plus simple en terme d’énergie, voir de dépenses. Mauvaise pioche, les vols entre la Géorgie et la Russie sont à peine repris suite à des différentes politiques. Sur la plupart des sites de réservations, il n’y a pas de proposition et le seul que nous ayons trouvé proposait 2200€ aller retour pour nous deux ! On s’est alors rabattu sur Moscou en se disant que le consulat de France pourrait nous aider sur le sujet. Nous trouvons un tarif à 123€ aller pour deux. Super, on réserve sans attendre pour le 06 (demain). Puis, pour préparer notre arrivée, nous faisons suivre un mail explicatif au consulat. Nous avons l’agréable surprise d’avoir une réponse dans l’heure qui suit, mais son contenu n’est pas celui attendu ! En voilà la copie :
« Bonjour,
Vous êtes entrés en Russie avec un visa électronique. Ce type de visa, valable 16 jours, ne peut être ni modifié, ni prolongé. Les bénéficiaires de ce visa ne peuvent utilisés que les points de passage de la frontière habilités. Leur liste est publiée sur le site de l’ambassade de Russie à Paris. Vous pouvez consulter cette liste en suivant le lien :
https://electronic-visa.kdmid.ru/checkpoint.html
Il est donc inutile de venir à Moscou, aucune structure n’est compétente en matière d’e-visas.
Cordialement, »
Il y aura deux place de libres dans l’avion et 123 € à la poubelle pour nous. Et m… !
Rouler, se déplacer, jouer les nomades , on a toujours adoré ! Repartir en arrière de 800 km pour refaire dans quelques jours le chemin à l’inverse (ce qui fera trois fois) on a une glue, on ne vous raconte même pas…
Qui pourrait imaginer qu’un visa qui vous permette d’entrer dans un pays pour vous y promener librement, puisse vous empêcher d’en sortir par de nombreux points ? En regardant les postes possibles on ne trouve rien autour du Kazakhstan, l’un des seuls est à la frontière Mongol à 5000 kms !!! Les autres complètement à l’Ouest ou vers Vladivostok.
Voilà encore une belle occasion de vous confirmer que l’on est toujours un peu apprenti dans le monde du voyage…
Inutile de vous dire que notre « elle est pas belle la vie » en prend un petit coup en cette fin de soirée.
Allez une petite citation d’Henry Ford :
« L’échec n’est qu’une opportunité pour recommencer plus intelligemment »



06 Août 2024
Une belle journée de chaleur nous attend : 35 degrés prévu au thermomètre, les réserves d’eau doivent être suffisantes. N’étant pas sûr que l’eau du robinet soient vraiment consommable, nous profitons des bouilloires présentes dans les chambres d’hôtel pour faire notre eau purifiée. Nous avons aussi un filtre Suisse Katadyn mais dans ce cas là, on pompe, comme les Shadoks !
Nous rencontrons en cours de route un couple de motards payés par un magazine moto pour essayer des modèles Chinois de 500 cm³. La Chine s’immisce progressivement dans le marché deux-roues et je ne serais pas vraiment surpris que dans la décennie à venir, ils prennent une part non négligeable du marché… Dans la cadre de leur reportage, ils nous font un petit interview sur notre voyage.
Dans la partie désertique de notre étape du jour, nous trouvons un arrêt de bus bien orienté pour le pique-nique. Le Sauvage garé à coté, attire les automobilistes.
Il y aura même un Russe qui fera demi-tour pour nous serrer la main et prendre une photo !
En récupérant du wifi, nous somme heureux de voir que l’Ambassade de Russie à Tbilissi nous a répondu en nous orientant, par rapport à notre demande, sur un visa Transit. Un peu moins quand nous allons voir les avis laissés par les internautes…
Courte étape demain de 240 km vers Vladikavkaz (370 aujourd’hui), rajouter la frontière serait risquer de rendre la journée trop longue (!!!)
En soirée, bien contents d’être bien à l’abri dans la chambre d’hôtel, des orages et des averses violentes nous enlèveront l’électricité pendant une bonne heure !



