Collection d'horizons
Tour du monde
10 Août 2024
Une bonne nouvelle ce matin ! Avec la nouvelle page du 10 Août au 09 Septembre, les modifications sont à nouveau visibles sur la version portable. Croisons les doigts pour que le bug ne se renouvelle pas...
Le nouvel hébergement s’appelle appartement panoramique. On aurait dû s’en douter, au prix de rues pentues comme on ne connaît pas en France. Ce coup-ci, pas de piste, c’est pavé puis goudron. Parler d’un trente pour cent sur les 50 derniers mètres ne me paraît pas exagéré ! Le parking est plutôt un garage, c’est parfait pour le repos forcé du Sauvage.
L’appartement est minimum, mais il y a tout ce qu’il faut avec une terrasse à l’extérieur pour ‘respirer’.
En soirée, on se retrouve assis à coté de deux jeunes femmes. Chaque duo discute dans sa langue puis, un regard, un premier mot et l’échange commence (grâce au traducteur) avec Tanya Russe, et Ira, Ukrainienne.
Tanya est venu en Géorgie pour des soins dentaires, Ira est avec son mari Maxime pour des congés.
Ira me confirme les temps d’attente à la frontière Russe, me parle même d’amis ayant patienter 36 heures ! Elle est très heureuse de notre rencontre et nous donne fruits, entrée, croissants, gâteaux au chocolat !!!
Avec Tanya, la discussion se prolonge jusqu’à 23 heures sur des sujets variés avec une réelle bienveillance.
Nous devons nous retrouver demain soir vers 17h30 pour aller faire ensemble un tour en ville.
On vous joint des photos de l’endroit ou l’on aimerait bien rester un moment, nous attendons les infos du propriétaire...
11 Août 2024
Vidéos ballade avec Tanya et Nazca
Aujourd’hui, nous n’attendons rien de spécial et le temps est plutôt maussade avec quelques ondées.
En soirée, nous faisons une grande ballade dans Tbilissi avec Tanya et sa sœur Nazca.
Les téléphones servent en permanence pour les traductions, et en milieu de soirée les batteries additionnelles deviennent indispensables !
Tbilissi a un centre ville charmant, animé, avec de beaux édifices. Les rue pentues et étroites pourraient faire penser dans certains endroits à celles d’un village. Nous y reviendrons pour y faire de jolis photos, de jour, par beau temps, il y a plusieurs curiosités à ne pas rater.
Un 18h minuit à traduire en permanence sur nos petites boîtes, finit par épuiser les quatre intervenants qui, après un dernier verre sur la terrasse de l’hébergement, s’endormiront comme des bébés !
Tanya et Nazca rêvent de voyage, nous n’avons pas rater l’occasion de les inviter à la maison si la France faisait partie de leur destination à venir :-)
12 Août 2024
La dame de l’agence notarial nous a dit que les documents de traduction seraient prêts mardi, peut-être lundi. Lors de notre ‘négociation’ avant de la quitter, je lui ai dit par l’intermédiaire du traducteur : d’avance merci pour votre travail accompagné d’un large sourire. Son visage s’était illuminé ! Peu de chose pour nous abattre et peu pour nous réchauffer…
Vers 13 heures, j’envoie un message sans trop y croire pour savoir si nous pouvons les avoir aujourd’hui. Le téléphone sonne dix minutes après et on m'informe dans un Anglais à ma portée que nous pourrons venir les chercher à partir de 15h. Cette première étape se présente bien!
A l'heure prévue, on nous dit d’attendre la personne qui s’est occupée de notre dossier. Vous verrez en photo le couloir qui fait office de salle d’attente, rustique…
Nous sommes au deuxième étage, et après environ vingt minutes d’attente, j’entends quelqu’un monter lentement les marches. C’est elle, ayant un certain âge, le rythme s’est fortement ralenti... Courir après une jeunesse éternelle est un leurre, optimiser le temps présent est une obligation, demain il sera trop tard.
Quand la porte s’ouvre, je ne me suis pas trompée, nous retrouvons son visage marqué par le temps mais rempli de bienveillance. La première étape est franchie, nous avons gagné un jour par rapport à nos prévisions.
Nous passons au service visa pour confirmation des documents nécessaires pour demain. Nous devons remplir des ‘applications visa form’ et les rapporter imprimées demain.
- En avez-vous un exemplaire papier, en nous donnant quelques conseils pour les inévitables points d’interrogation ?
- Non Monsieur Dame, vous la trouverez sur le site.
- Vous pouvez peut-être nous faire voir ?
- Non, désolée.
- Pas autant que nous !
En rentrant au gîte, nous nous arrêtons prendre un café dans un bar, ou nous attendons notre conso 45 minutes malgré une relance ! Nous quittons l’endroit sans avoir reçu notre commande. Dans le deuxième établissement, nous sommes servis (!!!) mais avec un chaleur humaine absente. En France, on trouve bien souvent que les employés des commerces sont sans entrain, voir moroses, nous ne sommes pas
les seuls !
A l’hébergement, nous remplissons les ‘visa application form’ avec, comme on s’en doutait, des points sans réponse...
En fin d’après-midi, malgré plusieurs relances depuis deux jours, nous attendons toujours la réponse du propriétaire pour savoir si nous pouvons garder le gîte. Vers 22heures, je lui écris un petit mot sympa mais un poil agacé… Nous avons un peu plus tard la confirmation que c’est mort pour rester ici !
Demain matin, nous quitterons l’appartement en chargeant le Sauvage que nous laisserons au garage en attendant d’avoir effectué la procédure visa. Encore une étape incontournable un poil stressante ou on s’imagine toujours quelques grains de sable dans l’administratif !
13 Août 2024
Le centre Visa ouvre à 10 heures, nous devons passer avant dans un commerce qui pourra imprimer nos demandes. Les horaires d’ouverture sont plutôt tardives en Géorgie et devant plusieurs portes closes, nous décidons d’en faire la demande au centre.
De toute façon, nous devrons reprendre des questions du style transit TR1 ou TR2 sans explication, des noms d’assurance santé non indiquées, des dates d’entrée et de sortie sans plus d’info.
Dans les nouvelles bof, la durée du transit est passée de 10 à 3 Jours, frontière comprises, il ne faut pas se tromper !
On nous avait indiqué, allez dans ce bureau en premier. Après avoir attendu notre tour pendant une heure, nous accédons enfin à l’employée qui parle Anglais et s’occupe des étrangers.
- Vous avez vos ‘visa application form’ imprimés ?
- Non, certains renseignements sont à vérifier.
- Alors, il vous faut aller dans le bureau d’à coté.
Nous attendons à nouveau une heure pour être pris en charge. Effectivement, il y avait des modifications à effectuer. Le transit ne doit pas dépasser trois jours mais pas du 24 au 27 Août, du 24 au 26.
- Mais cela fait deux jours !
- Non du 24 à 0h00 au 26 à Minuit, cela fait bien trois jours.
Chaud les marrons !!!
En ce qui concerne les photos, une autre employé nous avait dit que les nôtres n’étaient pas recevables. Cette fois-ci, on nous indique :
- Peut-être vos photos seront acceptées, vous verrez au bureau d’à coté. Si on ne veut pas vous les prendre, vous reviendrez ici afin que je vous en fasse des nouvelles...
Nous partons de l’endroit avec en main les documents complétés, pour nous diriger vers ce qu’ils appellent le salon premium qui n’a pas grand-chose du nom qui lui est donné...
A nouveau, nous attendons qu’un bureau se libère, pour se faire doubler par une jolie bourgeoise blonde ayant sûrement des ‘entrées’. Dedette n’a pas pu s’empêcher de lui envoyer un regard assassin !
Le clavier de l’ordinateur crépite à nouveau avec de nouvelles impressions puis, vient la fourniture des photos qui passent... comme une lettre à la poste :-)
Elle nous parle d’une sortie frontière à Kurmangazy, qui doit être le poste frontière proche de Astrakhan.
- Voilà, vous devriez recevoir le visa sous 7 à 10 jours travaillés
- Ah non, on nous a dit 7 jours travaillés, si c’est dix jours, les dates de notre transit seront dépassées !
- Ah oui, c’est 7 jours.
- On se voit le 22 alors ?
- Oui c’est ça.
On croise les doigts (vous avez remarquez, on les croise souvent…).
Pour sortir enfin de ce centre, il y a un employé à l’entrée qui déplace sa carte sur une case entrée ou sortie pour débloquer une barrière. Il arrive aussi qu’il demande aux visiteurs eux-mêmes de déplacer sa carte !!!
Nous lui demandons fin de matinée ou sont les toilettes, la réponse est sans appel avec une attitude presque offusquée de notre requête !
- Mais non, il n’y a pas de toilettes ici !
Désolés, on avait oublié que les employés ici ne faisaient jamais en journée...
En sortant du centre, nous voyons un jeune motard assis dans les marches. C’est un suisse parlant Français. Il est aussi parti pour un voyage d’un an avec un circuit ressemblant fortement au notre.
Il a déjà rencontré des motards ayant fait le même aller retour que nous pour les mêmes raisons. Pas que l’on soit content de leurs situations, mais cela console un peu de ne pas être les seuls à se galérer pour le même sujet.
- On vient de me demander la traduction en Russe de mon permis de conduire et de ma carte grise.
Nous nous rendons à l’adresse de la dame bienveillante ravie de nous revoir.
Nous laissons Sébastien s’occuper de son dossier et allons prendre un verre non loin d’ici dans l’espoir de le retrouver.
En attendant son retour, je jette un œil sur la carte en cherchant ou se trouve le fameux Kurmangazy et je tombe sur un point Nord du Kazakhstan beaucoup plus éloigné que le poste auquel je pensais. Il y a aussi le district Kurmangazy situé au bon endroit. Le centre visa n’est pas encore fermé, nous voulons en avoir le cœur net. Nous déjeunons avec Sébastien, le jeune Suisse très sympathique. On se souhaite le meilleur, qui sait, nos chemins se recroiseront peut-être.
En passant au centre, avant d’avoir ouvert la bouche, une employée rencontrée dans la matinée nous dit :
- Vous avez reçu mon message ? Nous avons fait une erreur sur les numéros de passeports, et il nous faut votre mot de passe pour retourner sur la procédure.
- Non, nous venions pour autre chose !
On prend les mêmes, on recommence ! Ou sont les caméras, on tourne un film ? On se croirait à la huitième épreuve des douze travaux d’Astérix !
Après un nouveau crépitement des claviers et de l’imprimante, on nous dit que l’on en a terminé avec les rectifications.
- Merci (…), nous avons une dernière question :
Nous avons trouvé deux Kurmangazy sur la carte, il s’agit bien de la frontière sud du Kazakhstan ?
- Je ne sais pas.
- Vous pouvez demander à l’une de vos collègues ?
- Non, Monsieur, elle ne savent pas non plus.
- Alors, un coup de fil auprès de vos services ?
- Non, ce ne sera pas possible.
- ???????
- Appelez le consulat, ils vous répondront peut-être…
On n’imagine pas quelquefois la complexité de nos interrogations :-(
J’entends déjà certaines voix bien critiques sur ces fonctionnements absurdes. Elles ont raison, mais n’oublions pas que nous vivons dans un pays ou si l’on meurt par erreur administrativement, il est difficile de retrouver la vie…
L’année dernière avant le Sénégal, nos demandes de permis internationaux qui prenaient avant une heure en sous-préfecture ont pris entre 4 et 5…. mois !!!
Le propriétaire de la nouvelle location est charmant, il me propose de m’emmener en voiture pour aller récupérer le Sauvage, nous offre du vin blanc Géorgien un poil
rugueux ! C’est l’intention qui compte…
Avant de faire un mail au consulat, je jette un nouveau coup d’œil en soirée sur la carte pour me rendre compte que le Kurmangazy au Nord est juste un lieu dit et que la route le bordant ne va pas jusqu’à la frontière. La prochaine fois, je grossirai un peu plus la carte avant de me poser une mauvaise question !
En matière de voyage, on est toujours apprenti...
14 Août 2024
Nous sommes tous un peu ‘buvards’ des sensations ressenties aux contacts de nos congénères. On gère comme on peut quand notre mental est malmené par des attitudes sans empathie. Un site ‘officiel’ d’info Français disait il y a quelques jours que la bienveillance était de la niaiserie. Avec des discours officiels de cette teneur, c’est sûr, on est sur le bon chemin pour une humanité sereine, en paix :-(
Je vous imagine déjà vous dire : il veut en venir ou le Guyno ce matin ?
Depuis le 05 Août, date de notre retour forcé en Géorgie, au niveau psychologique, cela n’a pas été forcément simple et on peut réagir physiquement, ou pas ! Dedette sur ce coup-là a été bien impactée et… vient nous déclarer une angine, bronchite, mal partout, à mon humble avis bien caractéristiques d’un corps qui réagit !
Comme disait Platon :
‘Les maux du corps sont les mots de l’âme, on ne doit par chercher à guérir le corps sans soigner l’âme’
C’était il y a 24 siècles...
On a hésité à mettre la photo de la malade, rassurez-vous, elle est toujours vivante !
Avant de se coucher hier soir, elle m’a lancé :
- Demain, on ira marcher un peu en ville !
C’est bon signe :-))
15 Août 2024
Vidéo : moins d'un km de l'hypercentre de Tbilissi !
Comme vous avez vu sur la vidéo, le Sauvage touche l’hébergement. J’en profite pour un contrôle rapide de la partie cycle en secouant l’ensemble à partir de chacune des roues. Sur l’arrière, je sens un poil de jeu, hummm pas top ! En soulevant avec le cric, effectivement il est significatif…
Bien m’en a pris de faire ce contrôle loin de notre départ !
En ayant retiré la roue elle, bien serrée, un gros écrou de trente est découvert, j’ai la bonne douille, il est facile de vérifier le serrage. Bingo, il est desserré. Nous avons omis à cet endroit de mettre du frein filet indispensable en de nombreux points.
Aussitôt dit, aussitôt fait, le jeu disparaît :-))
Dedette comme supposé est beaucoup mieux ce matin malgré une toux bien grasse. Après le déjeuner, et la sieste inhabituelle mais tellement utile pour passer le temps (…), nous nous rendons vers deux édifices religieux connus de la capitale.
La cathédrale de Sion trop entourée pour y faire une vue d’ensemble est comme bien souvent dans les édifices orthodoxes très sombre à l’intérieur. Elle contient la croix de Sainte Nino Chrétienne et était la cathédrale de Tbilissi avant la construction de la Sainte Trinité en 2004.
Celle-ci est majestueuse dans un ensemble architectural, de verdure, remarquable ! Construire un tel édifice religieux dans les années 2000 en France est juste inimaginable. L’uniformisation des cultures désirée par les élites n’est pas encore là malgré les efforts mis en place pour y arriver !
Ne nous en plaignons pas, seule la diversité élève notre intellect, la standardisation fait l’inverse…
La Sainte Trinité est le siège du patriarcat de Géorgie.
La statue équestre au bord du fleuve Koura est celle du roi Vakhtang auquel est attribué la création de la ville de Tbilissi. Ayant aussi réformé l’église Orthodoxe Géorgienne, il a ensuite été canonisé.
Avant de rentrer à l’hébergement, nous prenons un verre dans une rue comme on les aime. De la vigne vierge pousse le long des murs, de petits cafés avec quelques tables installées se succèdent sur le trottoir, bien loin des zones commerciales vomissant la marchandise.
Pendant l’apéro, deux voisines viennent échanger sur le seuil de l’une de leurs petites maisons.
Le ciel est un spectacle permanent, j’ai bien aimé la ‘peinture’ avant le début du repas :-)
Vers 20h30, on frappe à notre porte ; c’est le propriétaire, un pot en verre à la main :
- J’ai entendu Madame tousser, voilà un peu de miel artisanal qui devrait lui faire du bien, bonne soirée à tous les deux…
La voilà la bienveillance moquée par certains médias, perso, je n’y trouve que du bon ;-))
16 Août 2024
La fainéantise n’est jamais très loin du comportement humain. Pourtant assez actif dans la vie de tous les jours, je supporte assez bien les moments ou l’on a juste à attendre que le temps passe dans une situation, somme toute, confortable. La reprise prochaine du voyage traîne toujours dans le mental mais on profite de ces journées de détente sans les questions permanentes que l’itinérance apporte immanquablement…
Le ‘ profiter du temps présent’ fonctionne aussi dans notre ‘sédentarité’.
En début de matinée, les chattons du 'quartier' sont très intéressés par les nouveaux locataires (voir photo) ! Sans les retenir à l’entrée de la porte, on aurait vite fait de se faire envahir...
Nous avons une bien bonne nouvelle ce matin, Julien un ami du Choletais, vient de finaliser son troisième Triathlon XXL (l’Embrunman) en trois mois. Il ne lui en reste plus qu’un pour réaliser son challenge 2024 : quatre XXL en quatre mois !
Enfiler 3,8 km de nage, 188 km à vélo et un marathon est, pour la quasi totalité de la population, inimaginable. Notre photo au bar avec les deux pintes étaient pour lui !
Nous déjeunons dans un restaurant ou nous goûtons les traditionnelles Khinkali, raviolis Géorgiennes. Ce n’est pas mauvais, mais nous avons trouvé les saveurs assez bof ; peut-être une mauvaise table. On essaiera une autre fois.
En après-midi, nous échangeons avec Pierre un ami, qui avait quelques propositions de ballades à faire autour de la capitale. Très sympa de sa part, mais nous avons déjà pas mal roulé en Géorgie et le compteur affiche déjà environ 11000km pour une distance de Cholet à Tbilissi inférieur de 4 500km… Le circuit initial est désiré tortueux pour optimiser les contrées traversées mais passer plusieurs jours à rouler autour de la capitale n’est pas dans l’objectif. En tous cas, merci à lui d’avoir pensé à nous :-)
Lors des courses faites dans des supérettes, j’ouvre toujours notre sac à dos pour leur montrer que nous n’avons rien subtilisé.. Les caissières sont toujours surprises de ce geste, nous indiquant qu’il n’est pas nécessaire. Elles en sourient entre elles !
Dans le même état d'esprit, nous voyons de temps en temps des motards laissant casques et tenues sur leur moto sans se soucier d'un vol éventuel (voir la photo de la Super Ténéré chargée).
On connaît des contrées où ce n’est pas vraiment le cas…
Avant l’apéro du soir, on échange avec Corinne, une amie. Souvent critique avec les réseaux sociaux, on ne peut nier le coté bien pratique, voir magique, de certaines de leurs fonctionnalités.
Clic, clac, clic, clac, une journée de moins en plus, une de plus en moins :-)))
17 Août 2024
Une matinée avec un ciel couvert, quelques gouttes de pluie, le retour du ciel bleu et une balade en fin d’après-midi sur les hauteurs de la ville, je ne serai pas très loquace aujourd’hui.
Une fois n’est pas coutume, rien de bien marquant en ce samedi.
Si, nous avons acheté une bouteille de whisky un peu moins de sept € dans la supérette du quartier (on prend vite ses habitudes). En moins pire, elle nous fait penser à une acquisition pour le même breuvage en Himalaya à 3€ !
On aura essayé :-(
Ce détail sera le souvenir qui nous fera reconnecter avec cette journée banale ! Il faut peu de choses pour ouvrir les tiroirs de la mémoire qui, bien souvent, ayant perdu les clés, reste fermés.
L’écriture, les souvenirs de nos proches sont des coffres inestimables remplis de ces sésames magiques...
18 19 Août 2024
Dimanche
En matinée, nous avons nettoyé le Sauvage qui en avait bien besoin. On sait que l’éclat ne durera pas mais laisser la crasse s’installer pendant de longues périodes n’est pas conseillé, surtout pour un véhicule qui couche dehors.
Nous échangeons en vidéo avec de bons amis, la famille, et commençons le repas entre 14 et 15 h en prenant le temps…
La sieste qui suit nous emmène en fin d’après-midi ! Un film sur l’ordinateur clôture la journée.
Il va être grand temps de reprendre notre itinérance. On n’est pas malheureux, mais pas vraiment faits pour ça…
Lundi,
Vers neuf heures, voyant le propriétaire passer devant notre entrée, je l’aborde pour lui indiquer que le robinet de douche est hors service, et fuit en permanence.
Il n’est manifestement pas réveillé! Il est rentrée à trois heures dans la nuit, je comprends…
- Je passerai ce soir.
- Pas de souci, d’avance, merci !
Nous reprenons le side pour la première fois depuis notre arrivée dans ce gîte. Il nous faut acheter des surbottes oubliées sur Cholet et une bombe d’huile pour le filtre à air mousse.
Nous avons pris cinq adresses de concessions moto sur Tbilissi, cela devrait suffir.
Première destination, mauvaise pioche, les quatre autres n’existent plus,
merci Google :-((
Nous avons bien une roue de secours au Nord de la ville mais c’est un peu loin du lac autour duquel nous avons décidé de pique-niquer. Déjeunons, nous verrons ensuite.
- Guyno, on a oublié les couverts !
- Bon, on va manger avec les doigts !
La sixième adresse est la bonne, mais pour atteindre le parking, nous devons traverser une trois voies en partant d’un voie d’accélération que je dois prendre à l’équerre en coupant la route ; chaud chaud !!!
Dans le magasin moderne et achalandé, nous trouvons notre bonheur. La vendeuse n’a pas avalé un clown en début de journée mais bon, elle fait le job !
En repartant, un motard nous adresse la parole
- Regarde, hier, j’ai pris en photo votre side-car.
La photo est prise devant notre location ! Quelqu’un lui avait dit qu’il y avait à cette adresse un véhicule trois roues un peu spécial…
A voir le nombre d’usagers de la route klaxonnant, levant le pouce, nous filmer sur leur portable, nul doute que l’on devrait se retrouver sur un paquet de réseaux sociaux ou assimilés...
Une fois n’est pas coutume, je fais une petite parenthèse technique sur nos deux achats.
En cas de pluie la protection du pied droit est parfaite, celle du pied gauche en zéro pointé ! Les sur-bottes sont des enveloppes étanches qui s’installent autour de la chaussure gardant le pied bien au sec.
Nous roulons en pneus quatre saisons qui renvoient l’eau de manière bien plus accentuée que des pneus traditionnels. A ce sujet, la tenue de route sur sol glissant est largement améliorée et je resterai sur ce choix une fois rentré en France. Cerise sur le gâteau, leur longévité est meilleure que d’autres montes classiques.
L’achat du spray d’huile pour notre filtre à air est dû au conseil de Franck, notre concessionnaire moto, de nous procurer un en mousse lavable nous évitant d’emmener un ou deux filtres de rechange. La contrainte étant qu’après nettoyage de celui-ci, il faut asperger d’huile spéciale pour que les poussières, le sable, la boue se collent sur l’élément. Nous voilà parés en la matière !
En soirée, le propriétaire, comme promis, change le robinet de la douche. Pendant l’apéro, l’arrivée d’un autre voisin avec son Mercedes transport collectif, provoque plusieurs manœuvres avec les deux véhicules présents. La place est comptée, tout se passe dans le calme et la précision. Les Géorgiens, au moins dans la capitale, sont habituées à faire des manœuvres au cm.
Une voisine prend sa clé d’entrée au dessus du compteur électrique sans se soucier de notre présence...
Demain, nous quittons la place du ‘village ‘ pour retourner à notre location précédente sur les hauteurs de la ville.
20 21 Août 2024
Vidéo : Retour du magasin moto du 19 Août
Vidéo : Dîner sur la terrasse du Gîte
20 Août, nous déménageons vers 13h00.
Nous nous étions prévus un petit interview du voisin sur la question mystère avant de partir. Il est absent lors de notre départ, on ne pourra pas dire que l’on a pas eu le temps !!!
Les températures avoisinent les 35 degrés et n’incitent pas au vagabondage. L’immobilisme commencent à peser.
Le ‘profiter du temps présent’ a beaucoup moins de succès dans le mental. Vivement la récupération des passeports, la reprise de la route, que la frontière Russe soit derrière…
Demain 22 Août, nous irons dans la matinée au centre des visas...
Sur le coup, on ne manquera de vous informer !
22 Août 2024
Waouh !!!
Inutile de se presser ce matin, on doit juste demander si les visas sont arrivés.
Le centre ouvre à dix heures, et lors de nos derniers passages, il nous a semblé remarquer qu’un peu plus tard, un coursier arrive avec un paquet de courrier pouvant bien correspondre aux passeports avec les précieux laissez-passer.
Nous arrivons vers 11h30 avec à la main le document de preuve de dépôt de nos demandes.
La femme de l’accueil ayant bien du mal à décrocher le moindre sourire lors de nos dernières visites interpelle une de ses collègues qui nous reçoit dans la foulée !
Deux minutes plus tard, nous avons les passeports en main, et comme vous pouvez vous en douter, nous sommes particulièrement heureux ; waouh, trop bon après tous ces jours à rêver de les avoir en poche...
En quittant le centre, nous recevons un premier sourire plutôt chaleureux de la dame de l’entrée. Allez comprendre les humains !!!
Ce qui nous arrive ce matin n’a rien d’exceptionnel mais les portes s’ouvrent dans la tête, sur la route, le téléchargement 'ligne d’horizons' se fait instantanément :-)
C’est à peine l’heure du déjeuner, mais on décide de prendre une bonne bière avec une pizza pour arroser ça...
Sur les photos du jour, vous verrez une Audi Q5 abandonnée depuis pas mal de temps. Le phénomène est assez fréquent dans les rues de Tbilissi et concerne comme c’est le cas ici, des modèles de voitures quelquefois haut de gamme… Propriétaires décédées, disparus, devenus invalides, sans famille, voitures volées, les questions restent posées.
La recherche d’un jerrican d’eau nous emmènera dans le quartier de Kartlis Deda ou mère Géorgie, une statue de 20 mètres érigée en 1958, une belle année !
Dans une main, une coupe de vin représentant l’hospitalité des Géorgiens, de l’autre, une épée, symbole de la défense de la liberté.
L’année de construction correspond au 1500 ème anniversaire de Tbilissi.
De la colline de Sololaki ou elle se trouve, nous avons une vue imprenable sur la ville. Promis, ce sont les dernières de cette capitale que nous serons ravis de quitter après deux semaines de séjour imposé...
Un bar très original (voir photos), nous prendra un tarif tout aussi original :-(((
La culture de vin dans le sens large est très présente dans le pays, et de nombreux commerces vendent le précieux breuvage.
Demain 23 Août, sera notre dernière journée en Géorgie, nous nous rapprocherons un maximum de la frontière Russe que nous ne pourrons traverser, fonction des dates du visa de transit, qu’à partir du 24.
Un petit proverbe Persan sur la patience bien à propos :
‘La patience est un arbre dont la racine est amère, et dont les fruits sont très doux’
23 Août 2024
Seulement 155 Km pour rejoindre Kazbegi qui se trouve à moins de vingt km de la frontière. Le but est de partir tôt demain matin pour avoir du temps pour passer cette sacrée douane !
La route militaire pour la troisième fois, on prend forcément moins de photos, voir pas du tout ! Avant le col de Djvari, dans les longues files de camions et d’automobiles, le Sauvage refuse progressivement de prendre des tours ! P…. il ne va pas me faire ça l’animal, alors qu’il va nous falloir après-demain abattre du km pour respecter les délais du visa transit.
- On a nettoyé le filtre à air avant de repartir de Tbilissi, ça ne peut pas venir de ça…
- Dedette, file moi la seconde clé de contact, que j’ouvre le réservoir pendant le fonctionnement du moteur, histoire de voir si cela vient d’un manque d’air. Pas de résultat !
Avant de quitter Tbilissi, j’ai fait un complément de dix litres d’essence dans une station histoire d’être tranquille avant Vladikavkaz en Russie. Si cela venait d’essence de mauvaise qualité ???
J’actionne la pompe de mon réservoir additionnel dans lequel restait une petite quinzaine de litres histoire de faire le mélange entre celle censée être bonne et celle censée être mauvaise...
Assez rapidement, le comportement moteur s’améliore ; je crois que j’ai trouvé le problème :-)
Il n’y a plus qu’à finir ce mauvais carburant, tout devrait rentrer dans l’ordre…
A une petite vingtaine de km notre gîte, la police dirige une partie des automobilistes sur un grand parking. Un peu plus loin, ce sont des camions qui sont envoyés sur une autre parking.
Sans en avoir aucune certitude, on se dit que l’attente aux douanes est peut-être déjà très importante et que les autorités retiennent en amont histoire de ne pas surcharger près des frontières.
Ce ne sont que des suppositions mais en regardant à la chambre d’hôtel, un logiciel de circulation, on y trouve une zone rouge sur cinq kms !!! Voilà qui nous promet une journée d’enfer…
Un gros orage se déclare en fin de journée accompagné de grêles, ce qui nous permet des photos bien sympas des montagnes environnantes.
Demain, le réveil sonnera assez tôt et pour ne rien vous cacher, on aimerait bien être 24h plus tard...
24 Août 2024
Vidéo : Frontière Géorgienne
Jamais comme prévu !
Le cerveau est un organe qui n’obéit pas au doigt et à l’œil, loin s’en faut !
Vendant bien souvent à mes proches que le trop d’inquiétude est inutile et qu’il ne faut pas faire de supposition, j’ai été assez mauvais en pensant à cette douane tant (trop) redoutée.
S’il y a autant d’attente que le disent certains sites, le Google Maps (5km), on risque d’y passer jusqu’à 24h car de ce coté, la voie étant étroite, il est impossible de doubler.
Me voilà à prévenir l’hôtelier de mon arrivée probablement tardive pour pourvoir récupérer la chambre. En supposant perdre 24 h, il ne reste que deux petits jours pour rejoindre le Kazakhstan en comptant l’incontournable sommeil. Dedette devra conduire un peu et bla bla bla et bla bla bla dans ce cerveau qui ne veut pas se reposer.
Nous avons mis le réveil à 5 heures, mais à deux heures, ma nuit est quasi fini.
Vers quatre heures, on commence à se préparer pour le départ.
Cinq heures, on décolle sous des trombes d’eau et des orages toujours bien présents. Peu de km avant le poste frontière Géorgien, j’entends Dedette au casque, il reste 7 km, 6 km, etc. jusqu’à l’arrivée à la douane, ou il doit y avoir maximum 10 voitures et une moto devant moi :-))
Quelle belle surprise, du coté Russe, cela ne doit pas être la catastrophe…
Une petite demi-heure après, la Géorgie est derrière nous, nous roulons vers le poste Russe ou il doit y avoir maximum un km d’attente et beaucoup moins après en avoir doublé les deux tiers ! Les conseils des deux routiers de doubler la file voiture sont revenus dans la bouche de Dedette plusieurs fois !!!
Un peu plus de deux heures pour les deux postes, c’était bien la peine d’en faire tout un plat Mr Guyno !
J’ai l’air fin d’avoir prévenu l’hôtelier de notre arrivée probablement tardive. A huit heures du matin on est à Vladikavkaz (une heure de moins en Russie). C’est un peu tôt pour prendre la chambre ! On décide de laisser cette réservation en lui écrivant, tant pis pour les 25 Dollars, on va rejoindre Kizliar, ce qui nous fait avancer de 240 km de plus et nous évite une journée demain de 600 kms à 35 degrés.
C’est plutôt une excellente nouvelle, et comme par enchantement, cette pression excessive que j’avais hier soir s’est envolée.
Bientôt 66 coups auront sonné à l’horloge, et voilà un domaine ou j’ai bien du mal à progresser.
Les humains en tant qu’humain, j’adore, dans ce genre d’institution, je n’y arrive pas…
Autour des frontières, il était prévu pluie toute la journée. En nous éloignant de cette zone, le temps s’est nettement amélioré, la pluie a cessé, la chaleur est revenue,
elle est pas belle la vie !!!
Lors de la pause café en matinée dans la campagne , une voiture avec trois Russes s’arrête à coté de nous. Les trois hommes en descendent (probablement le grand-père, le fils le petit fils) et échangent comme il est possible de le faire sans langue commune (…). Nous comprenons lors de leur départ qu’ils apprécient notre présence dans leur pays, et nous souhaitent un excellent voyage.
Arrivés sur Kizliar, en voulant acheter une bière, je tombe sur une jeune caissière d’une gentillesse hors norme, qui me propose de revenir avec mon portable pour me mettre les points de la ville ou je pourrais en trouver.
En revenant, Dedette ‘discute’ avec un homme près du Sauvage. Je lui fais part de notre recherche et sans hésiter il m’emmène à pied dans une épicerie qui en commercialise et paie la bière que j’ai choisie !!!
Tous ces contacts aussi simples soient-ils réchauffent le cœur, balaient les à priori. Avec une langue commune, on n’ose imaginer...
Les jeunes si vous rêvez un peu voyage, travaillez mieux que vos aînés sur les langues vivantes ;-))
‘Si vous parlez à un homme dans une langue qu’il comprend, vous parlez à sa tête, si vous lui parlez dans sa langue, cela lui va droit au cœur. ‘
Nelson Mandela
25 Août 2024
Kizliar fait partie des pires villes traversées concernant les ralentisseurs ! Ce n’est pas le Mexique, mais on s’en rapproche !
Lors de notre passage ici, je vous avais indiqué que cette cité faisait partie de la Tchétchénie ; en fait elle est au Daghestan.
Quasi 370 kms pour rejoindre Astrakhan pour la deuxième fois (…), même traversée d’une zone désertique avec une température inférieure au 35 degrés prévus, on ne s’en plaindra pas !
Lors de la pause café, je vérifie un graisseur de chaîne capricieux accroupi devant la moto. En quelques minutes, deux Russes s’arrêtent pour demander si l’on a besoin d’aide. Le premier est dans un état normal, le deuxième quelques minutes plus tard, a sans aucun doute commencé l’apéro en matinée ! Son arrivée sur notre emplacement a failli finir par terre avec sa petite moto. Il veut m’aider, je lui fait comprendre que ce n’est pas bien grave et que je gère la situation. Même si cela n'avait pas été le cas, je n’aurais pas laisser son ‘enthousiasme’ prendre les choses en main…
Nul envie de me moquer de la situation, depuis plusieurs années, le net rapportent que les Français boivent plus que les Russes.
Déjà en 2013, quand nous avions traversé cet immense pays, nous n’avions pas vu un seul routier au restaurant à autre chose que du coca, du jus de fruit ou de l’eau...
Au niveau conduite, en revanche, c’est un peu plus rock and roll qu’en France.
Tout le monde fait bien attention devant les radars automatiques tous signalés quelques centaines de mètres avant. Dans les portions ‘libres de contrôle’ un 150, voir plus sur une route limitée à 90 n’a rien détonnant !
Le rétroviseur est un ‘sauve la vie’ indispensable…
En dehors des incontournables Lada, ceux qui ont les moyens roulent en berline ou
pick-up Japonais, les Allemandes ayant aussi une belle représentation.
Pour les Françaises, elles sont aux abonnées absentes. On était tout surpris de voir une Renault Arkana !
La sortie du Daghestan est matérialisée par une semi-frontière ou l’on doit déclarer les références des passagers et des véhicules sortant de la région. Tous les passeports sont demandés mais seulement le conducteur du véhicule doit être présent. J'ai été reçu par des militaires dans une ambiance respectueuse et bienveillante.
Si, si, ça arrive !
A Astrakhan, il n’y a pas d’horaire d’été, nous avons à nouveau avancé de l’heure que nous avions reculée hier à Kizliar... Arès le passage à la frontière, nous referons l’opération inverse !
Demain 26 Août est le dernier jour de notre visa Transit, nous arriverons enfin au Kazakhstan, neuvième pays du monde de part sa taille, environ cinq fois la France !
La ligne sur notre carte, Cap à l'Est, devrait avancer :-)
26 Août 2024
Vidéo : Village espace immense
Vidéo : Portions de Route en devenir
Géorgie, Russie, Géorgie, Russie, et…. Kazakhstan !!! Le jamais deux sans trois n’a pas fonctionné et on en est ravi. Le passage à la frontière Russe a été beaucoup plus long que du coté Kazakhstan.
On nous fait remplir un petit questionnaire nous demandant, entre autre, ce que l’on pense des Russes, du conflit avec l’Ukraine, et à qui doit appartenir la Crimée. Ce que l’on pensait des Russes est sans difficulté, répondre aux deux autres questions en quelques mots est juste impossible.
On a fait comme on a pu, rien n’est jamais blanc ou noir. En matière de vérité, le gris est la couleur la plus répandue sur cette planète…
Du coté Russe, une famille Kazakh très heureuse de nous rencontrer nous font direct l’embrassade et finissent par nous donner un fanion de leur pays accompagné d’une boîte de thé traditionnel !
Pour passer la frontière, nous avions demandé aux hôtels des factures preuve des endroits ou nous avons dormis, c’était soi-disant demandé. En fait, non !!!
En entrant au Kazakhstan, on devait payer une taxe d’une dizaine d’Euro pour le véhicule. En fait non !!!
L’assurance du véhicule est obligatoire en entrant au Kazakhstan, elle doit se prendre à la frontière. Une petite cabane intitulée ‘Insurance’ est placée juste après le poste douane, super !
- Bonjour Monsieur, je voudrais assurer la moto.
- Bien sûr, cela coûte 12 Dollars.
- Vous prenez les Euros ?
- Non
- Bon, nous allons nous débrouiller, nous avons des Dollars.
- Oui mais j’ai un problème, la base informatique ne fonctionne pas aujourd’hui !
Quand je dis que le voyage n’est pas une science exacte…
Aujourd’hui, en raison du passage chronophage à la douane et des infos concernant le très mauvais état de la route, nous n’avions pas réservé d’hôtel à Atyraou la ville étape initialement choisie.
Effectivement, les douanes ont pris un peu de temps mais sur les trois cent km de route après la frontière, seulement trente km de piste avec pour le reste un beau bitume bien lisse. Encore une fois, l’info est erronée !!!
En Géorgie, en Russie, les leurres sécurité sont des imitations de voiture de police, ici ce sont les animaux mis à l’honneur,cheval, vache ; on a comme un doute sur l’efficacité d’une telle mesure…
Sur cette première étape, nous voyons plusieurs troupeaux de chevaux en liberté. L’une des plus belles conquêtes de l’homme a une importance culturelle de premier plan auprès de cette population historiquement nomade.
C’est bien trop tôt pour avoir une opinion tranchée sur le pays, mais une chose est sûre, les Kazakhstanais (ça se dit aussi comme ça) serrent la main de leur interlocuteur sans aucune hésitation, et qui plus est, de manière chaleureuse. Vous pouvez vous en douter, c’est le Sauvage qui créait la rencontre. De temps en temps, c’est très sympa, à chaque arrêt, un poil fatigant… Rassurez-vous, on ne va tout de même pas plaindre de la chaleur humaine des autochtones :-)
Comme je vous disais hier, le Kazakhstan est un très grand pays, qui fait parcourir pas mal de km. Malgré cet élément, ce n’est pas le budget essence qui pèsera le plus lourd. 0,44€ le litre de 95, il faut sûrement remonter quelques décennies pour avoir un prix aussi bas dans notre pays natal et c’était du temps du Franc !
Proverbe Kazakh :-)
‘Le cheval et la mélodie sont les deux ailes du Kazakh’
27 Août 2024
La densité de la population du Kazakhstan est de 7 habitants au km². Pour vous donner un point de référence, la France est à 110 ! Seulement 20 millions d’habitants avec un territoire cinq fois notre hexagone.
Pour faire court, lors des 520 Km parcourus aujourd’hui, nous n’avons pas vu un seul feu de circulation, ni de stop. Comme hier, la présence de chevaux au Kazakhstan n’est pas une légende. On en voit un peu partout en troupeaux de dix à trente individus. Nous avons eu la chance de suivre un galop pendant quelques centaines de mètres, magnifique !
Pour préparer le parcours, cela n’a pas été très compliqué, vous verrez sur la carte de ce grand pays, les voies de circulation ne se bousculent pas…
Les médias nous parlent souvent de cette planète trop petite pour nourrir la population mondiale, de mon coté, je la vois avec des volumes immensément grands ou tant de choses restent encore à faire ! A condition que les objectifs soient pour le bien-être du vivant…
La température est un poil en dessous des trente degrés, le ciel partiellement couvert, voilà de bonnes conditions pour de longues heures de route. Seul un vent de face bien présent complique un peu la tâche.
Lors d’un arrêt photo, un agriculteur stoppe son tracteur pour nous serrer la main, et prendre un cliché en compagnie de ces drôles de touristes.
Contrairement à hier, nous n’aurons pas de zone de travaux mis à part en arrivant à la ville étape Kandyagas.
Sur le papier, pas d’hôtel dans la cité, les prochains établissements étant à plus de deux cents km :-(
Après des renseignements données par un jeune Kazakh, je me retrouve dans un établissement ressemblant plutôt à un ministère : drapeaux du pays, gardien à l’entrée, propriété au cordeau !
Effectivement, c’est quelque chose comme ça…
Le gardien s’adresse à l’une de ses collègues, qui demande à un autre collègue tiré à quatre épingles, qui me dit :
- Je vais vous emmener au bon endroit, suivez-moi
- C’est trop gentil !
Arrivé sur place, il m’accompagne à l’intérieur de l’hôtel, joue les traducteurs, voilà une affaire rondement menée.
Moi qui me demandait si on allait être obligé de sortir la tente dans la pampa, la solution est quelquefois beaucoup plus simple qu’imaginée…
Dedette était plus confiante sur ce coup là :
- Tu verras, il y en aura bien un qui n’est pas répertorié sur le net.
Ici, les deux femmes tenant le gîte parlent Russes. Le fond est gentil mais la surface un peu rugueuse !
Le matelas est hors d’âge, le net aux abonnés absents, mais nous sommes très heureux d’avoir notre cabane en dur. Demain 590 km nous attendent, les ressorts du matelas ne devraient pas nous empêcher un repos bien mérité..
28 Août 2024
La photo du Sauvage à coté du célèbre 4X4 Russe est juste là pour nous rappeler que ce véhicule véhicule malgré son ancienneté est encore très présent sur les routes du Kazakhstan ; qui plus est, bien souvent, en excellent état.
Avant hier, la route était nettement meilleure que prévue. Aujourd’hui, ben, c’était carrément l’inverse. Un logiciel carte indiquait quasi 11 heures de route pour rejoindre Aralsk. On s’est dit c’est une erreur, en fait oui, c’est plus, :-((
Sur les 590 km, il y avait 240 km de pistes, de routes défoncées et de sable en dessert, suivi d’un 25 km de goudron. Il était déjà plus de 17 heures, nous nous sommes arrêtés à Chalkar en ayant fait ‘seulement’ 265 km et en étant resté presque huit heures au guidon…
Dans ces conditions, difficile de s’arrêter sans qu’un autochtone vous demande si tout va bien. L’esprit nomade est bien là, on ne laisse pas quelqu’un en panne au bord de la route.
Lors d’une prise de vidéo, une famille en voiture stoppe sa progression afin de que nous puissions prendre notre plan. Nous la retrouvons deux heures plus tard garée au bord de la route avec un autre véhicule. Ils sont plusieurs à nous faire de grands signes pour que nous les rejoignons.
Pour faire simple, la table est servie et nous sommes invités à déjeuner. Ils sont une petite dizaine de tout âge très heureux de nous accueillir. On se retrouve assis au sol sur de grandes couvertures ou tout y est pour prendre un bon repas. La simplicité de l’invitation, leur gaieté, leurs sourires, font plaisir à voir. Quand nous prenons congés, on nous donne une tablette de chocolat du pays et un sac rempli de nourriture.
Dans la matinée, on s’était fait la réflexion :
‘On aurait du faire les courses hier soir, nous n’avons rien à nous mettre sous la dent !!! ‘
En matinée, nous avons regretté un moment d’avoir fait le choix du circuit court vu les conditions. Après cette belle rencontre imprévue, on se dit que sur une belle route bien bitumée, le repas offert au bord de la route était beaucoup moins probable.
On ne l’aurait pas choisi comme ça, mais le confort et les voies rapides éloignent plus qu’ils ne rapprochent.
D’immenses prairies bordait la piste avec en fin de parcours, un paysage légèrement montagneux.
Les derniers km sur du lisse nous on fait le plus grand bien.
A l’hôtel de Chalkar, les dames de l’accueil sont d’un abord plutôt froid créant un contraste surprenant par rapport à ce midi.
On ne pas s’avancer sur l’étape de demain, il est plus facile de raconter les faits que d’imaginer le futur :-)
29 Août 2024
Commençons par un petit détail technique, les photos du site sont compressées et je viens de voir qu’elles ont un rendu moyen moyen :-(
Changement d’appareil, logiciel de compression, on va essayer d’améliorer ça…
Le final de 25 km de goudron bien lisse hier, n’était en fait, qu’une parenthèse. Encore 140 km de piste, soit pas loin de cinq heures nous seront nécessaires pour retrouver la civilisation !
Aral ou Aralsk vers le Sud est notre ville étape. Je reviendrai en fin de compte-rendu sur les raisons pour lesquelles cette ville est devenu tristement célèbre !
En sortant enfin de la portion non asphaltée, je nettoie le kit chaîne secondaire bien salopé par la poussière et le sable. Deux Kazakhs arrivent en courant pour la photo à coté et sur la moto.
Qu’à cela ne tienne, la chaîne attendra !
Un petit quart d’heure après, le Sauvage est fin prêt, c’est reparti. Euh, non une voiture de police arrive, les deux policiers en descendent pour être pris en photo, à coté, sur la moto, seul et accompagné des voyageurs !!!
Bon, c’est mieux que chopper un PV :-)
Les aires de pique-nique ‘aménagées’ sont tout, sauf sexy ; à défaut de mieux, on prend ce que l’on a ! En dehors de ces espaces, pas un poil d’ombre, et manger à deux mètres du trafic n’est juste pas envisageable.
Déjeunant dans un abri aménagé, nous voyons quatre hommes s’installer sur la table d’a coté. Quelques minutes plus tard, l’un d’entre eux arrive avec des parts de melons et une grande galette ! Ce sont des Ouzbèkes qui rentrent au pays.
Lors de toutes ces rencontres, chacun prend la photo de l’autre sans penser un seul instant au droit à l’image intégré depuis longtemps chez nous, mais à la joie de partager. C’est bien confortable...
Dans nos derniers voyages, quand nos interlocuteurs apprennent que nous sommes Français, la première célébrité qu’ils nous nomment est Mbappé. Le Football a une résonance énorme un peu partout dans le monde.
Nous arrivons au gîte d’Aral vers 17h, nous avons en fait une maison spacieuse entière pour nous. C’est le coucher le plus grand depuis que l’on ai eu depuis… toujours !
Le propriétaire a eu vent que nous voulions aller faire les courses. Il se propose de monter dans le side-car pour nous faire voir ou se trouve un ‘market’. On soupçonne qu’il est surtout bien content de faire un baptême avec ce le Sauvage !
Arrivés au magasin, nous mettons un peu de temps pour y entrer, les sollicitations étant quelque peu envahissantes.
Un Kazakh me dit :
- Nous sommes le peuple le plus accueillant du monde !
On ne sait pas si vous êtes sur la première marche du podium mais dans les meilleurs, ça c’est sûr !
Aral, est bien connue car elle était à une époque le plus gros port de la mer du même nom. Dans les années soixante, le pouvoir Russe a trouvé la bonne idée de dévier deux fleuves qui alimentaient cette mer intérieure pour envoyer l’eau dans une autre région afin d’y cultiver du coton. La mer n’étant plus remplie par ces deux cours d’eau, la pluie largement insuffisante pour compenser, le rivage a reculé partout de cent km laissant les ports à sec. Comme si cela n’était pas suffisant, l’évaporation de l’eau a laissé le sel et les pesticides sur les terres asséchées, qui n’ont pas manqué de s’envoler pour aller polluer les cultures alentours et provoquer des problèmes de santé aux habitants de la région !!! Ou comment créer une belle catastrophe écologique avec des décisions sans le moindre bon sens…
Les exemples de mauvaise gestion dans le monde sont légions mais celui-ci est l'un des plus frappants.
Demain, nous continuons vers le Sud du pays.
30 Août 2024
Le net étant plutôt inconstant voilà quelques vidéos sur les trois derniers jours. Entre pistes, petits comptes-rendus, policiers en photos, chevaux sauvages, il y en a pour tous les goûts :-))
Encore 450 kms aujourd’hui ; les étapes au Kazakhstan sont assez longues et les immenses espaces peuvent finir par lasser. De plus, le trafic au niveau poids lourd est assez dense, ce qui n’apportent rien au confort.
Nous nous arrêtons pour échanger quelques mots avec un couple kazakh parti en vélo de Turquie ; leur voyage s’arrêtera à Almaty. L’homme à la barbe fournie et aux cheveux longs à un look extraordinaire, ils sont tous les deux d’un certain âge. Pédaler sur ces routes balayées par le vent et doublés très fréquemment par les camions à plus de trente degrés doit être éreintant.
Chacun sa route et ses challenges ! Bravo à eux…
A la pause café, j’aurais presque envie de dire comme d’habitude, on se récupère encore de belles parts de pastèque, on finit par s’y habituer !
Régulièrement le long de la route, s’y trouve des monuments funéraires aux formes diverses et variées. Vous en verrez un sur l’une des photos lié à la conquêtes de l’espace.
Nous avions prévu une pause à Baikonour, célèbre ville du Kazakhstan ou se ont passés de nombreux évènement liés à la conquête spatiale Russe. C’est d’ici que Youri Gagarine à décollé pour faire le premier vol en orbite autour de la terre. Deux endroits liés à ces évènements était inscrits au programme de la journée. Arrivés à la périphérie de Baikonour, nous sommes arrêtés par la police qui nous informe que nous ne pourrons entrer sans laisser-passer. J’avais lu sur le net des infos indiquant que le territoire de décollage spatial à quelques km de la ville étaient interdits aux étrangers mais pas l’intérieur même de l’agglomération ! On aura essayé.
Le pique-nique sera repas au... restaurant. L’établissement est immense, peu fréquenté, et on y mange de la viande de mouton succulente. Personne n’est venu nous donner de pastèque mais on a bien apprécié !
Nous sommes agréablement surpris à Kyzylorda de l’appartement flambant neuf réservé pour la nuit. L’immeuble à l’aspect extérieur très Soviétique des décennies passées ne nous laissait pas imaginé un tel confort…
Ce sera au quatrième distributeur en nous faisant aider d’une charmante Kazakh que nous pourrons enfin retirer du cash indispensable dans un pays ou le réseau visa n’est pas implanté chez tous les commerçants.
Une petite citation que j’aime bien sur le voyage :
‘Voyager, c’est découvrir que tout le monde se trompe sur les autres pays’
Aldous Huxley
31 Août 2024
Kyzylorda, Turkestan, 290 km sans charme particulier ni incontournable touristique, ce qui fait dire à Dedette :
- Je sens qu’il ne va rien se passer aujourd’hui, ça sent la monotonie.
De bien jolis sourires derrière les vitres des voitures agrémentent le voyage, voir des vitres baissés pour que le petit dise bonjour aux voyageurs.
Lors d’un arrêt café proche d’un monument funéraire d’importance, on apprend que la boîte en fer à l’entrée du site est là pour récupérer les dons que les autochtones laissent pour aider à entretenir le lieu. On respectera la coutume en laissant un peu de monnaie.
A ce sujet, un Euro vaut 533 Tenge. Un billet de billet de 1000 vaut moins de deux € !
On nous avait dit de faire attention à la police Kazakh ayant plutôt le PV facile. J’avoue que depuis notre entrée dans le pays, je me disais plutôt :
- Encore une info de travers ou pour le moins exagérée !
Jusqu’au moment ou en traversant une zone village, je précise sur une large quatre voies, un policier traverse la voie pour me faire comprendre qu’il va me falloir faire une pause !!!
Après m’avoir fait comprendre de rester ici, il finit une autre ‘affaire’ avec un routier qu’il emmène bien à l’abri de la vue de tout le monde derrière son camion.
Là, je me dis, ça sent mauvais !
Quelques minutes plus tard, le voilà qui revient en notre direction, me demande de le suivre pour me faire voir un panneau stop au bord de la route. On ne l’a pas vu, désolé Mr l’agent qui la joue outré de mon comportement !!!
Pendant ce temps là, les véhicules passent à cet endroit à 70 km/h...
Bon, il va falloir payer, le tout est de savoir combien. Le représentant de l’ordre (…) ne s’avance pas sur un montant. Je me dis que dix € suffiront en commençant par cinq.
- Non Mr c’est cinquante €
- C’est hors de question, je ne paierai pas ce montant !
- C’est le tarif Monsieur.
- Non je reste ici s’il le faut, 10000 tenge (un peu plus de 18€) sera définitivement ma limite.
- 20000
- non
- 15000
- non, 10000
Me voilà à lui donner 10000 tenge, il me rend alors les papiers.
Je lui fais bien comprendre qu’il m’a volé avec un air pas franchement sympa...
Il me retient alors le bras pour je ne sais quelle raison : retourner au poste, me rendre tout ou partie de la somme, en rajouter une couche, on ne le saura pas !
Je force un peu pour me libérer de sa contrainte il est vrai pas violente, monte sur le sauvage et quitte les lieux.
Forcément, ensuite, on se dit qu’il aurait peut-être mieux valu demander un papier prouvant le PV avec le risque d’un montant plus élevé, pas trop envie de revenir en arrière pour connaître la solution, s’il y en a une. Une chose est sûre, c’était juste de la corruption avec il est vrai un panneau stop non respecté ! Nos 10000 Tenges n’iront pas dans la poche de l’état Kazakh.
Au déjeuner au restaurant, l’explication avec le restaurateur pour le prix à payer m’a fait me retourner pour voir si on filmait une scène de film !!! Pourquoi faire simple ?
En consultant nos mails dans l’établissement, on constate deux réceptions du ministère Iranien des affaires étrangères concernant nos visas. Les demandes sont rejetées sans aucune raison invoquée !
Et m… , pour la journée monotone prévue en début de journée, on repassera.
Alors forcément, on a du mal à s’enlever de la tête cette p… de mauvaise nouvelle. On est sur la route, on ne peut rien faire d’autre pour le moment que d’aller visite une ancienne cité médiévale prévue au programme : Sauron. La majorité du site est en ruine et lors de notre visite, nous étions deux touristes. Ayant été pendant un moment ville Mongole, elle a finit par être abandonnée en raison du manque d’eau au profit de Turkestan.
Arrivée à la chambre d’hôtel, la priorité est de chercher une solution pour l’Iran et aussi de trouver une bière pour se remettre de nos émotions. Quatre supérettes auront raison de notre énergie, nous rentrerons bredouille et prendrons un thé en apéro.
On finit par trouver un site avec lequel la demande s’avèrerait facile mais malgré plusieurs tentatives, impossible de faire accepter nos documents malgré de bons logiciels et une taille respectée.
Là, on finit par être fatiguées, usées… J’envoie un mail de demande renseignements au site concerné, et nous nous jetons dans le lit sans demander notre reste.
J’avais dit à Dedette :
- Je te préviens, ça va être un voyage probablement difficile.
Je ne pensais pas si bien dire !
01 Septembre 2024
Le sommeil a été bien profond mais les paupières se sont levées de bonne heure. On a zappé l’achat du café hier soir comme si on n’avait pas fait assez d’épiceries…
Je trouve déjà un mail de réponse sur le site interrogé hier soir, ils nous ont fait suivre un fichier à remplir et nous demandent scan de passeports et photos. Nous devons aussi compléter avec le circuit envisagé en Iran avec les Hôtels. Ça prend un peu de temps mais pour le mental, il faut acter dès maintenant ; cette demande qui conditionne la suite de notre voyage.
En extérieur, à partir de 7 heures, la musique est déjà bien forte comme pour une fête populaire. Quelques jeunes bien habillés passent dans la rue, on doit célébrer quelque chose…
L’étape du jour nous emmène à Chimkent troisième ville du Kazakhstan avec un million d’habitant.
Avant de prendre la route, nous passons au mausolée de Khoja Ahmad Yasawi maître soufi (pratiques mystiques de l’Islam) du XII ème siècle. Ce monument jamais terminé, est maintenant entouré d’un complexe de nombreux édifices dont bien sûr des mosquées dans un ensemble harmonieux et joliment paysagé.
Comme ces derniers jours, il fait plus de trente degrés pour parcourir cette petite étape de cent soixante dix km de quatre voies pas vraiment lisse…
Avant d’arriver à l’appartement, nous nous arrêtons à Pamyatnik Baydibek bi statue célébrant le 80 ème anniversaire de la région sud du Kazakhstan. Elle représente un guerrier Kazakh du XIV ème considéré comme un homme regroupant de belles valeurs humaines dont la sagesse et la justice. L’édifice a été érigé dans l’endroit le plus haut de la ville.
Pour prendre possession de l’appartement, merci à l’homme ayant accepté d’appeler le propriétaire pour les renseignements indispensables à la prise de possession du lieu. Il arrive que les appartements ne soient pas plus chers que les chambres d’hôtels et sont bien pratique en itinérance.
Nous repartons ensuite pour une ballade à pied pour aller visiter le parc Abaya le plus grand de la ville. Se balader à l’ombre au milieu des arbres est un luxe dans ce pays ! Dans cet endroit, s’y trouve le ‘Memorial of Glory’ monument aux morts avec une liste impressionnante de noms des disparus.
La musique de ce matin proche de notre hôtel devait être liée à la rentrée étudiante.
Dans Chimkent, nous avons vu de nombreux rassemblements de jeunes étudiants tous en tenue du ‘Dimanche’ !
Demain, les longues lignes droites devraient se succéder dans une région ou il y a peu d’âmes qui vivent mais beaucoup s’y déplacent...
02 Septembre 2024
Encore deux étapes avant de rejoindre l’ex capitale du Kazakhstan Almaty. En s’arrêtant ce soir à Merke, on partage la poire en deux avec deux journées de 350 km.
La sortie de Chimkent, se fait sous un fort vent contre qui finira par perdre de son intensité au fil de la journée.
Les paysages prennent un profil plus montagneux que les grandes plaines en majorité rencontrées depuis notre arrivée dans le pays. La température a baissé d’une bonne dizaine de degrés en rapport aux derniers jours, ce qui diminue sensiblement la fatigue de roulage.
Lors d’une pause, nous mangeons dans un restaurant à deux tables (!!!) un fourré à la viande du même type que ceux que nous prenions en Russie en 2013, excellent !
En début d’après-midi, la quatre voies se transforme en deux voies avec des lignes continues interminables pas forcément justifiées. En doublant un camion ‘en infraction’ la voiture arrivant au loin est, devinez, une voiture de police. Ces messieurs tous feux allumés et sirène en route me font signe de m’arrêter.
- Monsieur, une ligne blanche c’est retrait de permis.
- Non ce n’est pas possible !
- C’est la loi.
Il m’indique sur son écran 1000 € !!!
Je ne sais même pas s’il dit vrai sur ce texte de loi et n’ai aucun moyen de vérifier.
Je refuse catégoriquement.
L’internet ne fonctionne pas sur place et il me demande de les suivre dans un autre endroit pour avoir du réseau et ainsi avoir accès au traducteur.
Cinq cents mètres plus loin, l’échange est du même tonneau, c’est suppression de permis.
S’en suit un bla bla bla, je finis par proposer 50€, il est toujours à 1000€. La ‘transaction’ se finira à 300€ !
On a connu des copains à 400€ il y quelques années pour un excès de vitesse assez faible en Norvège, mais là avec un niveau de vie à peu près deux fois moins élevé qu’en France, ça fait mal...
En reprenant la route, j’ai eu un échange de ce style avec Dedette :
- La liberté, je ne la retrouve qu’inscrite sur mon bras droit, dans la vie de tous les jours, elle est bien souvent absente...
En vérifiant en soirée sur le net, je retrouve effectivement ce règlement de suspension de permis pour une ligne continue. Forcément, ils avaient des arguments et pouvaient appuyer sur le crayon. Même si Dedette peut conduire, rester je ne sais combien de temps en attendant le retour du papier rose n’était pas envisageable.
Je n’ose imaginer ma frustration si j’avais lu que l’amende était de 50€ sans suspension de permis.
En arrivant à l’hôtel, je ressens un léger claquement provenant de la transmission. Une fois installée, je vais jeter un œil sur cette double transmissions qui m’a déjà causé quelques soucis (…)
Après vérification de la boulonnerie, tout est ‘malheureusement’ ok. Seul deux écrous de l’axe principal seront à contrôler demain chez un mécano. Cerise sur le gâteau, l’axe refait il y quelques mois me semble avoir pris un faux rond. Le Sauvage a un comportement exemplaire pour un side-car mais si c’était à refaire, je me passerais bien de ce système source à pas mal d’embêtements…
Alors en cette fin de journée, on va souhaiter que les bâtons dans les roues ne se multiplient pas trop, ça finirait par émousser le moral des deux voyageurs.
03 Septembre 2024
Vidéo, Dedette, Guyno
Les premières heures de sommeil nous font l’effet d’une anesthésie mais vers minuit passé, je me réveille une première fois pour ne pas réussir à me rendormir...
Mille questions viennent frapper à la porte du mental concernant ce souci mécanique. Penser à résoudre un problème quand ce n’est pas le moment est totalement stérile mais comme exprimé en d’autres occasions, allez mettre le cerveau en off sur commande…
Il est très rare que je fasse des insomnies et je plains ceux qui en souffrent de manière cyclique !
Avec le décalage horaire, vers trois heures, je lis un message envoyé par notre fille Laura. Je l’appelle pour échanger un peu. Rien de spécial dans cette conversation, mais un contact avec la famille fait un bien fou.
La ville ou nous couchons s’appelle Merke ou Merki.
Hier soir, en se garant devant l’hôtel, un homme vient parler avec nous, me parle de thé, revient deux minutes après avec deux boîtes de thé et une de semoule, toutes les trois dans leur emballage d’origine. Cadeau de bienvenue, Merki !!!
Ce matin dès le petit déjeuner avalé, nous traversons la rue pour demander le coup de main au mécano d’en face pour le resserrage des gros écrous d’axe. L’accueil est d’une indifférence totale malgré la gentillesse d’un client visiblement gêné du désintérêt subi.
Contrairement à hier soir, pas Merki !
Je décide de partir quand même vers Almaty, le bruit ne s’entend qu’à faible vitesse, souhaitons que cela ne s’empire pas. Dans la rue principale, prendre la bonne direction impose de traverser une ligne blanche devant l’hôtel, je m’abstiens et attend une ligne discontinue……
Vous verrez sur la carte, à un moment, nous sommes à 80 kms de Bichkek la capitale du Kirghizistan. Sur une partie du parcours, nous voyons au loin au Sud sur notre droite, les montagnes de ce pays ou nous devrions être dans quelques jours. Ce sera très certainement, changement de décor.
L’arrivée sur Almaty se passe relativement bien malgré une circulation très dense. Capitale jusqu’en 1997, elle compte 1 800000 habitants, qui en fait la ville la plus peuplée du Kazakhstan .
Astana, capitale depuis cette date n’en compte qu’un million. Le transfert s’est effectué pour d'après les dirigeants plusieurs raisons : la sensibilité sismique d’Almaty, la proximité avec la frontière Chinoise, l’équité du développement économique entre le Sud et le Nord.
Le Railway hôtel correspond parfaitement à nos besoins pour les deux nuits que nous allons passer ici. Demain est une journée sans moto, sans tourisme. Nous nettoierons le Sauvage qui en a bien besoin, il est à trois mètres de la chambre dans un parking privé. Le wifi fonctionne à merveille et va nous permettre de faire un première test visio avec Eric, un copain professeur à Saint germain sur moine. Il est prévu dans les semaines à venir de faire quelques échanges sur notre voyage avec la classe de notre petite fille Clarisse ; et puis, planifier la suite, commander le GBAO, le permis de circuler sur la route de Pamir au Tadjikistan.
Bon, les draps n’avaient pas été changés et l’accueil encore une fois manquant cruellement de chaleur. Alors, accueillant au Kazakhstan ? Oui chaleureux, généreux mais en raccourci, dans le premier contact pas très hospitalier dans les commerces…
Vous verrez nous avons été assez feignants sur les photos pour aujourd'hui.
Oh, j’oubliais, le bruit d’hier soir au niveau transmission a disparu comme par enchantement en cours de journée. Devinez, les deux voyageurs étaient enchantés de ce changement improbable :-))
04 Septembre 2024
Vidéo, Bricolage, nettoyage
C’est dingue à la vitesse que passe une journée de ‘repos’ !
Le nettoyage de notre cheval a pris un peu de temps, j’en ai profité pour mettre des rilsans de consolidation sur la platine de fixation du top-case qui va sûrement souffrir sur les pistes à venir.
L’échappement gauche avait un joint usagé depuis un bout de temps, le neuf attendait dans les bagages, c’est fait. Le lieu ou vous bricolez est primordial. Réparer nettoyer au calme, n’a rien à voir avec faire dans l’urgence au bord d’une route voir pire, d’une piste.
N’ayant pas eu de nouvelles de nos demandes de visas Iraniens (il nous avait parlé de deux jours), on s’est dit qu’une relance était bien à propos. Réponse dans la journée, ils sont en congés une semaine mais tout a bien été reçu. A suivre…
Deux ou trois échanges concernant le permis GBAO route de Pamir au Tadjikistan devraient finaliser son obtention.
Nous faisons un premier essai vidéo positif avec Eric pour les futurs comptes-rendus avec la classe de Clarisse et Cécile sa prof de Géo.
Avec le passage de la frontière du Kirghizistan, comme à chaque fois que l’on change de pays, plusieurs critères sont à prévoir : l’administratif (...), l’essence, l’argent, les hébergements. Bien sûr, on a déjà regardé quand on était encore à la maison, mais se rafraîchir la mémoire est indispensable.
Pointer les comptes bancaires du mois, faire les courses, il est quasi 18h, voilà une journée utile et bien remplie.
Demain doit être notre dernière étape cent pour cent Kazakh.
Une petite citation de l’écrivain Paulo Coelho :
‘Le bateau est plus en sécurité quand il est au port, mais ce n’est pas pour ça qu’il a été construit’.
05 Septembre 2024
Vidéo, Johnny !
Matinée de m..., après-midi magique !
8h30, nous passons faire un retrait liquide pour assurer cette dernière journée Kazakhstanaise ! La sortie d’Almaty se fait sans trop de souci. Deux cents km nous attendent avant le canyon de Charyn, incontournable du pays. Au niveau accélération, j’ai une drôle de sensation. Le moteur très puissant est quelque peu endormi. C’est peut-être dans ma tête, avant hier après le plein, tout était conforme, oublie tes suppositions Guyno…
Jusqu’au au moment ou le Sauvage reprend ses ratés pour la troisième fois (Route militaire Géorgie, avant hier, aujourd’hui). Là ça commence à faire beaucoup. Les filtres de la pompe à essence doivent être en partie bouchés, d’ailleurs lors de la mise du contact, elle a depuis pas mal de temps un bruit pas catholique…
On a déjà fait cent km depuis notre départ, on prend le risque de continuer ainsi jusqu’à la panne définitive ou retourner à Almaty seule ville de la région ou nous puissions trouver des magasins moto ? On décide assez vite de faire demi-tour et de revenir à notre hôtel pour planifier la suite :-((
En rentrant à l’ancienne capitale, je vois à peine sur ma gauche les montagnes du sud Kazakhstan et du Kirghizstan qui laissent entrevoir de somptueux panoramas. Ce n’est plus le sujet. Trouver une pompe à essence d’Hayabusa (modèle de la moto) est juste inimaginable, improbable. Par moment, j’ai du mal à dépasser 70 km/h !
Malgré tout, on arrive à l’hôtel ou nous réservons une nuit tout en étant persuadé qu’il en faudra d’autres. Le délai de commande de pièces risque d’être à rallonge ; solliciter les copains en France est bien sûr faisable mais perdre une dizaine de jours ne surprendrait personne. Et m… , on ne va tout de même pas renouveler un séjour du style de Tbilissi.
A l’hôtel, je cherche des magasins motos sur le net, j’en trouve deux correspondant à peu près à ma recherche. Ils ne sont pas trop loin du gîte. On en choisit un qui paraît le plus adapté.
Arrivés sur place, pas une seule moto, on est plutôt sur un lieu de vente d’accessoires.
Ça commence bien ! L’accueil est très sympa, mais le gérant n’est pas mécano plutôt le chef d’entreprise.
- Je vais appeler un ami qui s’y connaît, il sera là dans la demi-heure.
- Merci !
L’homme arrive en scooter, il paraît très jeune avec un look à la cool. Il se prénomme Johnny (tiens ça me rappelle des souvenirs…). Dans ma première impression, je suis à peine confiant. On me demande de déplacer le side-car pour le mettre à l’ombre.
Je dois passer à coté d’un SUV Nissan Infinity 5,6 l, du très haut de gamme.
- Allez-y ça passe.
- Ok
- Euh, non stoppez !
Voilà une première belle rayure sur le véhicule, et quasi rien sur le side
- Vous me direz combien je vous dois.
- Non laissez tomber, c’est moi qui vous ai dit d’avancer…
Le jeune homme commence à s’affairer sur le réservoir et démonte la pompe à la vitesse de l’éclair. Il appelle un ami motard qui arrive peu de temps après avec une 1000 CBR (désolé pour les non motards).
- Bonjour, mon nom est Dimitri.
- Enchanté
- Je possède deux Hayabusa, l’une est sur Istanbul dans le but d’un prochain voyage, l’autre est sur Almaty. Je vais demander à John (le Johnny) d’aller à la maison et de récupérer la pompe qui est dessus.
- Mais toi, tu mets ta moto à l’arrêt
- Je connais le voyage, aider les voyageurs est la règle, j’ai d’autres véhicules chez moi
- C’est trop gentil, combien je te dois ?
- Rien c’est offert.
- J’insiste !
- Pas la peine, la seule chose qui me ferait plaisir est que je puisse dîner en soirée avec vous ce soir.
- C’est dans le domaine du possible !!!
Dimitri (la quarantaine) disparaît en laissant son téléphone.
Pendant ce temps là, John était parti chez lui pour démonter la pompe.
Une petite demi-heure après, le voilà de retour avec la pièce entière, dans le quart d’heure suivant, tout est remonté !!!
Incroyable, à 14h00, nous avons une pompe à essence à changer sur un modèle quasi inconnu, non commercialisée au Kazakhstan, vers 16h, la pièce défectueuse est remplacée.
Le paiement de John se résume à sa réponse finale que vous verrez aussi en photo :
‘Vous voyez, cet argent peut-être utile, je suis chez moi, je peux gagner cet argent auprès des locaux, donc vous risquez de croiser d’autres mécaniciens qui prendront votre argent, c’est mieux de leur donner, mais pour moi, c’est comme une petite contribution à votre voyage’
Il nous dira ensuite :
- Je connais pas mal de personnes en Asie centrale, laissez-moi un message si vous avez besoin, je vous mettrai en lien.
En se quittant, on se rend compte que nous n’avons oublié de prendre John en photo, on vous joint une petite vidéo non traduite juste pour voir le personnage.
Quelques contacts avec Dimitri nous permettra de se retrouver dans un restaurant, pour échanger voyage, moto, et bien d’autres choses.
Lui aussi, est à notre disposition si nous avons besoin d’aide dans les prochains pays traversés.
On y apprend que John est grand voyageur avec son scooter, l’année dernière, il a fait une partie de la Russie… en hiver !!!
Dire que j’ai eu un doute sur ses capacités...
Attendre et voir, telle devrait toujours être la devise !
06 Septembre 2024
On y croit ce matin, j’ai retrouvé un moteur normal, celui de l’Hayabusa est juste somptueux, un poil rêche dans les bas régimes. Ce n’est pas l’objectif du voyage au long cours mais il ne demande qu’à s’exprimer… Je sais que ces considérations intéresseront peu ou pas les lecteurs pour qui la mécanique laisse indifférent ! De temps en temps, je ne peux m’empêcher de parler de cette passion qui nous emmène depuis 43 ans…
La Canyon de Charyn est l’objectif du jour. Le changement de paysage est radical par rapport aux longues traversées de plaines infinies. Trop de photos malgré un paquet mis à la corbeille, on se croirait dans un des grands parcs Américains qui font référence en la matière.
La température est idéale, l’affluence assez faible permettant la prise de vue nature.
Une proportion assez forte de touristes Asiatiques sont ici en voyages organisés. Nombre de femmes portent un masque en plein milieu de ce superbe endroit. Il faudra m’expliquer la motivation à ‘s’étouffer’ ainsi…
Ensuite, sur les conseils de Dimitri hier soir, nous filons notre route sur Saty, village touristique dans la montagne. Nous resterons une journée de plus au Kazakhstan.
La prise de possession de la petite maison louée sur place s’avérera compliquée (encore une fois, on regrette de ne pas avoir acquis une carte sim…) :
A l’adresse supposée, nous voyons une dame d’un certain âge qui n’a pas l’air de vouloir nous répondre, puis finit pas se déplacer vers nous. Nous lui demandons d’appeler le numéro de la propriétaire, elle nous répond qu’elle ne voit pas.
Nous essayons avec son téléphone sans résultat. Elle finit par nous dire :
- Vous pouvez rester coucher là, il y a de la place pour vous !
- C’est gentil, mais on a réservé.
Avant de repartir à la recherche d’une autre bonne âme, un cavalier ramenant son troupeau à l’étable, nous fait signe qu’il ne peut s’arrêter ! Un peu plus loin, nous nous adressons à des ouvriers sur un chantier. L’un d’entre eux est prêt à téléphoner mais il nous informe qu’il y a une coupure générale de courant et que celui-ci ne sera pas remis avant une heure…
On se donne rendez-vous et nous nous rendons dans une épicerie non loin d’ici pour quelques achats. Le commerce est minuscule, ici deux dames charmantes en voyant l’adresse du gîte n’arrive pas à nous renseigner, et malgré le courant revenu ne peuvent appeler, car non équipées de portables.
En chemin, nous faisons un nouvel arrêt près d’un homme sortant de sa voiture. Celui-ci essaie d’appeler plusieurs fois le numéro en notre possession sans résultat.
Retour aux ouvriers qui nous informe de la coupure encore présente d’internet…
Nous filons alors vers un café restaurant ou le wifi devrait être disponible. Le gérant nous annonce ne pas avoir le net. Un client nous voyant dans l’embarras nous propose son wifi.
Là, je vous le fait en court, au bout d’une demi-heure, il finit par contacter la propriétaire et nous emmène à l’adresse tant attendue…
Un coté positif, ces quasi deux heures nous auront permis de côtoyer une population vraiment bienveillante.
Demain, en début de matinée il est prévu trois degrés avec de la pluie, le prochain passage à la frontière à 4000 mètres d’altitude à cent km d’ici sera peut-être enneigé, pas forcément une bonne nouvelle...
Comme d’habitude, à suivre ;-)
07 Septembre 2024
Vidéo, Dépaysement !
Depuis deux heures ce matin, il pleut sans discontinuer. Le toit de notre coucher est en tôle, sans les bouchons d’oreilles, les plip plip nous auraient accompagnés pendant une bonne partie de la nuit. Nous avons prévu de coucher à Kegen situé à seulement 110 km d’ici en passant sur une petite route de montagne asphaltée (conseil de Dimitri). Pas de quoi s’affoler, nous attendons midi pour décoller en ayant attendu en vain l’arrêt de la pluie.
Tout l’équipement froid est ressorti du top-case : veste, pantalon de pluie, blouson moto, gants d’hiver, sur-gants, sur-bottes. Nous sommes loin des températures endurées pour le voyage au cap nord en hiver de Pierre et Brigitte mais sans équipement adapté, on a vite fait de se les geler par un trois degrés humide...
Peu de temps après le départ, les averses ont quasi cessé et nous profitons d’une nature magnifique ou la présence humaine est résumée à quelques petits villages et des bergers accompagnant à cheval leurs troupeaux. Ici le mot dépaysement prend tout son sens.
Arrivés sur Kegen, la Guest house pointée sur la carte n’existe plus. Seul un hôtel peut accueillir les touristes dans cette ville de neuf mille habitants. L’établissement date et nous ne pouvons obtenir que deux chambres séparées d’une personne. Enfin tranquille, non je déconne :-)
Nous faisons quelques courses pour liquider les Tenge Kazakh. Le Sauvage attire encore et toujours et les Kazakhs peuvent même faire la pose sur le trois roues sans l’autorisation des propriétaires...
La loi des séries nous fait rencontrer en fin d’après-midi trois personnes largement imbibées. On peut tout de même dire que ce sont les exceptions qui confirment la règle.
Hier, je vous parlais de la frontière à 4000 m d’altitude. En vérifiant ensuite sur le net, j’ai du me tromper et elle doit plutôt se trouver à un peu plus de deux mille ; ce qui pose beaucoup moins de questions sur l’enneigement.
Il n’y a que ceux qui ne disent rien qui ne se trompe pas !
08 Septembre 2024
Vidéo, Les chevaux au Kirghizstan !!!
Ça faisait longtemps !
Nous avons un passage de frontière aujourd’hui, nous devons rejoindre le Kirghizstan.
Sur le net, j’ai lu, entre autre, qu’il fallait bien avoir avec soi le document d’importation du véhicule et que ce poste pouvait être corrompu. Pour la corruption, on verra sur place, ça n’empêche pas de traverser, le document d’importation pourrait être plus embêtant. En regardant sur nos passeports, nous avons effectivement des tampons véhicule mais rien de rien sur le passage au Kazakhstan du 26 Août. Alors forcément, vous imaginez bien que ça trotte dans la tête. Et si c’était bloquant, bla bla bla…
En quittant Kegen, on ne peut qu’admirer cette nature somptueuse entourée de montagnes dont le mauvais temps d’hier a blanchi les sommets.
Vingt six km plus loin, nous arrivons à la frontière. Personne devant nous, les douaniers sont sympas, la sortie du Kazakhstan se fait en dix minutes, trop heureux ! Ce document concernant le véhicule est probablement remplacé dans certains pays par une déclaration en informatique invisible pour les touristes.
Soixante dix mètres plus loin, c’est le poste Kirghize. L’accueil est sans reproche, un quart d’heure plus tard, nous sommes au Kirghizstan.
Grand esprit, ne me donnez que des postes frontières comme celui-là !
Grand comme un tiers de la France, peuplé de moins de sept millions d’habitants dont la majorité sont des ruraux, le pays possède environ cinq cent mille chevaux (chiffres de 2017).
Il nous faut peu de temps pour se rendre compte que cette nation est une terre d’élevage.
Les troupeaux de vaches, moutons, chèvres et bien sûr chevaux se voient partout dans les immenses plaines et aussi sur la piste des premiers km que nous parcourons sur le territoire.
Voir un troupeau galoper encadré par deux bergers maîtrisant parfaitement leur art millénaire m’a donné une belle émotion pendant la prise de vue (voir vidéo).
Notre lieu de pique-nique se trouve au point haut d’une plaine immense donnant en fond sur un massif montagneux enneigé avec quelques nuages, juste somptueux !
Ça nous change des lieux sans charme bordant certaines quatre voies Kazakh…
Karakol est notre étape du jour. A l’adresse d’un hôtel notée avant notre départ, les propriétaires nous disent être complet mais se proposent d’appeler une connaissance à dix minutes d’ici.
Le fils de celle-ci se propose de venir nous chercher ici pour nous y emmener.
Pendant l’attente, on nous propose une collation, nous restons discuter une bonne demi-heure dans une ambiance chaleureuse.
Le fils arrivé, nous quittons nos hôtes et nous nous rendons à notre coucher.
La propriétaire est à l’écoute, heureuse de nous recevoir. Je lui demande si je peux profiter de son terrain pour faire la vidange de la moto. Nous sommes déjà à
13500 km depuis la dernière à Baia Mare chez Dan et Nana !
Elle accepte avec enthousiasme et nous apporte une bassine pour récupérer l’huile usagée.
En soirée, elle frappe à la porte de notre chambre pour nous inviter à prendre Thé, gâteaux secs, pastèque, fruits secs…
Le huit Septembre était le jour des dix ans de notre petite fille Élisa.
Ça ne pouvait être qu’une bonne journée :-))
09 Septembre 2024
Aujourd’hui, plusieurs taches administratives sont au programme et, ne nous en cachons pas, une fin d’après-midi à la cool histoire d’avoir une belle envie de repartir demain !
Ça y est, on a grandi , on achète une carte sim pour une autonomie numérique minimum en déplacement. L’homme qui nous finalise l’opération s’occupe de trois clients en même temps avec trois téléphones, plus le sien. Avant de le quitter, je ne pourrai m’empêcher de le féliciter pour ses capacités cognitives supérieures à la moyenne… Rendre à César ce qui est à César !
Nous trouvons un bureau de change pour obtenir des Som la devise du Kirghizstan. L’opération dure au moins trente secondes !!! Pas de demande de passeport, je lui donne les Dollars, il nous donne la contre-valeur en Som avec le cours du net sans commission, sans signature.
Qu’est ce que c’est bon quand c’est simple !
On met un peu plus de temps pour trouver le commerce ou nous allons pouvoir faire les photocopies des permis GBAO du Tadjikistan qui ne manqueront probablement pas d’être demandés par les autorités.
En chemin, on échange avec un Allemand dans son combi de 1966. Il vient de Russie et a traversé la Mongolie avec son amie. Il est tatoué de la tête au pieds, est très sympa, parle un Anglais qui nous convient, doit avoir la trentaine, est mécanicien. Pendant la Mongolie, il a réparé châssis, suspension, transmission, chapeau bien bas pour cette ‘performance’.
Comme de coutume, on se souhaite le meilleur pour nos routes respectives…
Ça y est, le commerce aux photocopies est trouvé ; nous sommes servis par une jeune femme dont l’ami fait de la moto enduro et ils voyagent quand ils le peuvent en Combi. Tiens, comme le couple d’Allemand d’il y a dix minutes !
L’administratif étant résolu, nous nous rendons à la Cathédrale Orthodoxe de la Sainte Trinité célèbre à Karakol. Construite entièrement en bois sans clou, les internautes disent que l’extérieur est plus joli que l’intérieur. Ça tombe bien, elle était fermée :-)
Le restaurant traditionnel est succulent avec des plats bien préparés, assaisonnés comme il le faut, copieux pour un global d’environ six € avec le thé !
Un couple de jeunes sac à dos bien chargés s’installe non loin de notre table. En les voyant scotchés sur les smartphones, sans un regard et un sourire pour le serveur, j’en avais presque honte.
Si je parle de ce comportement aujourd’hui, c’est tout simplement que ce n’est pas la première fois que je constate que les serveurs(ses) sont bien souvent quasi ignorés(es).
Un sourire, une petite note d’humour n’ont pas toujours de retour, mais ne peut que faire du bien à celui, celle qui le reçoit. C’était la parenthèse chaleur humaine ;-))
Dans l'espace monuments aux morts, on y trouve des statues qui sourient. Assez rare pour être remarqué, vous en verrez un exemplaire sur une photo !
Ensuite, nous nous rendons à l’hippodrome de Karakol, premier citadin créé en 1908 durant la Russie Tsariste. Nous découvrons qu’il n’existe plus à l’heure actuelle, que l’espace est inutilisé et ses infrastructures abandonnées.
Cet hippodrome devait son existence à une belle histoire romantique entre un officier du Tsar et la fille du général Petrakov. Le général refusant de donner la main de sa fille à un garçon qui selon lui, ne la méritait pas, les deux tourtereaux volent les meilleurs chevaux et s’enfuient au galop jusqu’à Karakol ou ils créeront l’hippodrome !
Proche de cet endroit, le squelette d'une ancienne usine abandonnée après l'Urss.
En soirée, Dedette m’annonce :
- Tiens on a reçu un mail de l’Iran.
Les documents sont intitulés : Avis d’octroi de Visa avec un document Madame, un pour Monsieur !
Ouh la la, voilà une belle porte qui s’ouvre sur la suite !!! Nous irons faire apposer les précieux laisser-passer en physique sur les passeports à l’embassade d’Iran à Douchanbé, capitale du Tadjikistan.
Elle est pas belle la vie !