Collection d'horizons
Tour du monde
10 Janvier 2025
De la chaleur humaine en quantité !!!
Cent cinquante km pour rejoindre Sangli, une recherche de boulon de rechange pour une nouvelle casse éventuelle, un bureau de change pour faire le plein de roupies, voilà un emploi du temps qui n’a rien d’extraordinaire aujourd’hui, qui s’avérera pourtant être une très belle journée.
En descendant vers le Sud, on retrouve des températures aux alentours de trente degrés en journée. Le taux d’humidité n’étant pas trop élevé, on supporte sans problème.
Milieu de matinée, une pause pipi se finira sans… pipi.
A peine arrêté, que déjà une voiture s’arrête sur la voie, en sortie de virage. Tous les passagers en descendent pour échanger avec ces curieux Européens. En quelques minutes, plusieurs motos voitures, font de même. Bon, l’envie n’était pas urgente, je ferai la petite commission un peu plus loin… Vous verrez la photo d’un couple pris à coté du side avec Dedette. Nous avons eu tous les deux la même sensation d’une gentillesse hors norme de ces deux Indiens ; le genre de contact à réchauffer le cœur !
Dans un autre registre, j’adore les deux Indiens sur la royal Enfield.
Il nous faudra refuser les dernières photos pour pouvoir décoller de cet endroit que je pensais tranquille !!!
Un peu plus loin, nous nous arrêtons devant un garage pour un boulon de rechange du bras oscillant et des roulement liés. En faisant voir les modèles des deux objets, deux Indiens partent chacun dans leur direction en me promettant rapporter le nécessaire. On nous apporte des chaises pour l’attente et un thé pour patienter.
Ils sont maintenant une petite quinzaine avec le sauvage et les deux voyageurs. Dix minutes plus tard, les roulements et le boulon arrivent. L’indice de résistance de l’acier est pour moi insuffisant mais à défaut de mieux…
La moitié de la commande nous est donnée, et Ranjid le responsable du garage, me dit avant notre départ :
- Quelque soit l’endroit de l’Inde où vous êtes, vous m’appelez, je ferai le maximum pour vous rendre service...
Pour le déjeuner, nous demandons non épicé, nous avons un plat… épicé !
Pendant le repas, le serveur nous demande si tout est ok.
- Pas vraiment, regardez la sueur sur mon front, ce n’est pas à cause de la chaleur !!!
Il se confond en excuses, et nous propose de faire préparer un autre plat.
- Non, ça ira, ce n’est pas la première fois que cela nous arrive en Inde !
Quand nous demandons la note, on nous répond que compte-tenu de l’erreur commise, le repas est offert.
- Mais jeune homme, il y a l’eau, le café, le pain, un prix modique conviendra.
Il nous faudra vraiment insister pour payer quelque chose !
L’inde est le deuxième producteur au monde de cannes à sucre derrière le Brésil. L’hiver est la période de récolte. Dedette se lâchera sur les attelages de bœufs tirant les charrettes chargées. Pour les tracteurs, nombre d’entre eux sont décorés et sonorisés ! Vous verrez l’un d’entre eux en photo, sans les décibels :-)
Arrivés à Sangli, nous nous rendons en premier dans un Western Union pour faire du change.
Proche du commerce, un homme m’indique que le bureau est fermé.
Le proverbe créole ‘Crois la moitié de ce que tu vois et rien de ce que tu entends’ traîne bien souvent dans mon mental.
Je me rends dans la petite galerie où effectivement le bureau est fermé.
Juste à coté, un commerce de courrier est lui, ouvert.
- Bonjour, le Western Union est fermé ?
L’homme se lève et m’accompagne devant la grille fermée. Sur celle-ci, le numéro de téléphone est indiqué. Il appelle, on lui répond !
- Il finit de manger, il sera là dans une dizaine de minutes. Je vais vous chercher une chaise pour patienter.
Le temps écoulé, le change est fait avec neuf pour cent de frais en moins que dans un bureau ATM. Dans la mesure du possible (…) , on boycotte cette société pourtant très implantée !
Avant de repartir, je vais donner la pièce au facilitateur.
Celui-ci refuse net, m’explique qu’il était très heureux de nous rendre service, qu’il était rare de voir des étrangers dans cette ville.
- Oui, on est un peu décalé !!!
En soirée, dans le restaurant où nous dînons,nous comptons environ dix personnes entre les serveurs et les cuisines avec un maximum de dix clients !
Entre la France et l’Inde, dans bien des domaines, on n’est pas loin du grand écart...
11 Janvier 2025
Abordé rapidement au début de notre parcours en Inde, on vous le confirme, la présence de la police sur les routes est faible, voir inexistante. Deux arrêts depuis sept semaines dans le pays, juste pour dire bonjour, et poser la question d’usage : where do you come from ?
(d’où venez-vous ?).
Dandeli est à 215 km, une fois de plus, cela s’avérera suffisant… En Inde, une seule solution pour faire quatre vingt de moyenne sur le trajet, se transformer en oiseau !!!
Sur la route, nous voyons des fabriques de briques ou de nombreuses tentes de fortune servant d’habitat sont installées à proximité du lieu de travail. On soupçonne une situation de quasi esclavage.
Cela me rappelle l’échange vécu avec un ancien patron Vendéen de la confection :
- Monsieur Poirier, en Chine, c’est pratique, les employés(es) restent dormir sur place !!!
Le même que celui qui m’avait menacé d’engager un tueur à gages si mes renseignements concernant l’anonymat sur l’or était erronés !
Le ‘paix à son âme’ n’est pas vraiment adapté !!!
Sur les deux roues, les jeunes filles adoptent plus souvent la position cavalière que leur aînées systématiquement en Amazone. Elles sont aussi plus nombreuses à piloter elles-mêmes.
On ne sera pas là pour le voir (…), mais dans l’avenir, le tableau traditionnel de l’Inde va sans aucun doute changer de manière importante. Les femmes âgées portent systématiquement les tenues Hindoues, pas les jeunes.
Personnellement, j’adore les tenues féminines traditionnelles mélangeant avec intelligence le découvert et le couvert avec la plupart du temps, des tissus colorés de belle conception.
Rencontrées quelquefois au Pakistan, nous avons vu de manière régulière en Inde des trans aux péages des routes ou sur des carrefours urbains.
En cherchant sur le net, on y voit que cette communauté, reconnue dans le pays, compte environ cinq cent mille personnes. Appelées Hijras, elles représentent la chance, la fertilité, la bonne fortune. Les représentations transgenres sont nombreuses dans la religion Hindoue.
Leurs statuts dévalorisés lors de la présence des Anglais leur a valu pendant des décennies des situations de discriminations, de prostitution, de mendicité.
Aujourd’hui, elles peuvent assister à des évènements familiaux pour bénir les couples et les familles.
La fin de l’étape sur petites routes sinueuses, au bitume torturé m’en a mis plein les épaules ! Nous sommes heureux d’arriver à l’hôtel réservé au milieu de la forêt, loin de l’animation permanente des villes…
Il nous reste environ cent cinquante km pour rejoindre Gokarna qui sera le point le plus au Sud où nous irons en Inde.
12 Janvier 2025
Gokarna, est une station balnéaire située à 150 km au Sud de Goa. C’est en rentrant dans le bus des caves d’Ajanta, qu’une Indienne nous avait conseillé d’aller voir le Murudeshwara temple situé dans cette ville. Là-bas se trouvait la deuxième plus haute statue du monde du dieu Shiva.
Très à l’écoute des signes que m’envoie la vie de temps à autre, on avait décidé dans la foulée de ne pas s’arrêter à Goa et de nous rendre à Gokarna.
La route traverse de grandes forêts tropicales où l’on commence à ressentir le fort taux d’humidité qui fait dans la foulée supporter beaucoup moins bien la chaleur. Ça nous rappelle de mauvais souvenirs en Amérique centrale… Je fais partie des gens qui suent beaucoup dans ces conditions, je vous laisse imaginer le confort dans le casque et le reste :-(
Les nombreux singes sur, ou au bord de la route n’en semblent pas affectés !
Nous passons vraiment dans le cœur de la campagne Indienne avec des villages très typiques, dit d’une autre manière, d’un autre temps avec un confort inexistant… Dans ces endroits, la lenteur règne en maître !
La tête des vaches rencontrées dans cette région aurait un faux air de buffle. A ce sujet, mâles et femelles de toutes races n’ont aucune agressivité et les côtoyer n’engendre aucune crainte. Depuis le temps qu’elle traîne leurs sabots aux côtés des humains, leur cool attitude doit se transmettre :-)
Lors d’un arrêt dans un bar local, le gérant est heureux de nous faire voir sa KTM 200 cc. Il est fier de posséder une machine, toute proportion gardée, performante en comparaison avec les modèles majoritaires en Inde.
Sur Gokarno, nous traversons une rue à sens unique avec un monde à la fréquentation piétonne impressionnante, jusqu’à se demander si nous sommes sur la bonne route… Comme précisé à d’autres occasions, on sue sous le casque !
En arrivant à l’hôtel, situé proche de la plage, je recule le Sauvage pour le garer comme me le demande l’employé et passe le pneu du side chargé sur… les doigts de pied à Dedette.
Avec quelques heures de décalage, je peux vous dire qu’ils ont viré à un bleu pas vraiment naturel (…) malgré le contre-coup qui fait des miracles habituellement.
A peine installés, on repart pour aller voir cette statue du Shiva située à côté du temple à huit cent mètres de l’hôtel ; ce soir au coucher du soleil, et demain matin au lever. Nous nous ferons ensuite une journée sans moto.
Elle est pas belle la vie !
Je vais vous la faire en court, sans vérifier, j’ai cru la dame qui m’avait dit que le Shiva était à Gokarna. On a bien trouvé un temple dans le village, mais n’ayant rien à voir avec l’immense statue dont elle nous avait parlé.
En fait, celle-ci se trouve quatre vingt km plus au Sud à Murdeshwar.
Notre journée tranquille de demain passe à la trappe, nous reprendrons la route dès demain matin pour aller voir cette curiosité. La prochaine fois, je vérifierai en amont !!!
En Inde, les logiciels de traduction sont bien utiles, mais nous tombons régulièrement sur des personnes ne sachant pas lire. C’était le cas avec la dame chez qui nous avons acheté des fruits secs (sur la photo). La proportion diminue au fil des années mais elle reste significative encore aujourd’hui (environ vingt pour cent). A propos de photos, en les nommant, je mettais sur les images de plages et de mer, Océan Indien. Et non, Guyno c’est la mer d’Arabie (mer d’Oman).
On se couchera moins bête !
Contrairement aux prévisions, le Sauvage reprendra du service demain matin pour la bonne cause !
Nous vous raconterons !
13 Janvier 2025
Le réseau pour cette petite étape est plutôt très correct si on enlevait ces saloperies de ralentisseurs cassant à souhait si on ne les a pas repérés. Ils sont quelquefois signalés, mais bien souvent sans aucun panneau ni bande blanche. Pour les voir, il faut juste avoir le regard dans le goudron dans les zones de villes, villages, avant certains virages, lors de zones d’arrêt de bus…
La végétation dans la région est puissante ; quand la chaleur et l’humidité s’associe, la nature est en fête !
Notre arrivée sur Murdeshwar se passe au mieux. L’entrée du parking de la curiosité du jour est vraiment proche du site. On me fait signe que pour nous, ce sera gratuit !
Je trouve une place à l’ombre des arbres dans le parking privé d’un hôtel. Le gardien n’y voit pas d'inconvénient :-)
Comme en de nombreux endroits religieux, nous retirons les chaussures à l’entrée de ce lieu sacré pour les Hindous. Ici, nous sommes loin des espaces publics des mosquées, nettoyées quotidiennement. La propreté de l’escalier pour atteindre la troisième statue de Shiva la plus haute du monde est, comment dirais-je, négligée…
Construite le long de la mer, du haut de ses 37 m, le Shiva est magnifique. Autour de celui-ci, plusieurs autres statues avec entre autres, l’incontournable vache sacrée. Dans ses caves, plusieurs scènes reconstituées de l’histoire de leurs divinités.
En matière de religion , chacun a la certitude de détenir la vérité, vaste débat sans fin.
La conception des Amérindiens avec leur grand esprit me convient plutôt bien.
De son côté, Gandhi disait :
‘En réalité, il y autant de religions que d'individus ! ‘
L’échange sur Adhis-Abeba avec une Française mariée avec un Éthiopien nous avait donné une belle définition :
- On voudrait faire de la religion quelque chose de collectif alors que c’est individuel, quelque chose d’objectif alors que c’est subjectif.
Fermons la parenthèse :-)
Devant le temple et la statue, un Raja Gopura de vingt étages construit en 2008. C’est une tour d’entrée monumentale décorée, érigée à l’entrée d’un temple Hindou. Lors de notre passage, toute la tour est en travaux et entourée d’échafaudages, dommage. Nous prenons tout de même un ascenseur qui nous permet d’admirer la statue du 18ème étage !
Après avoir passé deux bonnes heures sur le lieu, nous quittons ce célèbre endroit et cherchons sur le chemin du retour un restaurant au calme. Dans le premier, nous précisons pendant la commande, non épicé. Le jeune serveur a lu sur le téléphone notre souhait, ou plutôt a fait semblant. Quand le plat arrive, il est juste pour nos palais, immangeables !
Le gérant nous indique qu’il ne peut faire non épicé. Nous quittons l’endroit après avoir tout de même proposé de régler l’addition, ce qu’il refusera.
Celui d’après sera la bonne pioche. Dedette, fan de poisson, sera très heureuse de son choix. Les épices pour le coup, sont disposées à côté. L’assiette est une grande feuille d’une plante ou d’un arbre dont on ne saura vous dire le nom, on aurait pu demander…
Pendant tout le repas, un Indien tourne autour du Sauvage. Lors de notre départ, il nous demande un baptême sur quelques minutes.
Sa joie était bien perceptible, le souvenir de ce petit tour restera imprimé dans sa mémoire !
Bien peu pour nous, beaucoup pour lui :-)
14 Janvier 2025
Plein Nord pour quelques jours avant de rejoindre le port de Nhava Sheva, Agarvada dans la région de Goa, est notre village étape.
Remontant parfois le long de la côte, on profite de belles images mélangeant la végétation tropicale et la mer.
Nous nous arrêtons sur Goa, la ville balnéaire de l’Inde avec ses nombreuses plages dont certaines font partie des plus belles du monde. De nombreux Indiens (ceux qui en ont les moyens) viennent y passer leurs congés.
Ici, sur les routes alentours, c’est comme si on avait quitté l’Inde. Le casque est obligatoire pour les deux roues, des panneaux incitent au port de la ceinture, les tuktuk se font beaucoup plus rares, les concessions automobiles ont leur showroom à l’Européenne, on y voit quelques BMW, ou autres Mercedes. On a même vu la police de la route avec pistolet radar en main !
Nous nous arrêtons à un magasin de boulonnerie pour avoir en stock celui du bras oscillant avec une bonne résistance d’acier. Avec le modèle fourni, on m’en propose un trop court et un autre avec un mauvais filetage. On verra ça plus tard…
Passer sur Goa sans mettre les pieds sur la plage n’est juste pas envisageable ! Sur ces immenses espaces de sable, aucun déchet ne traîne, ils savent le faire…
Dans cette ville de villégiature, les magasins de ventes d’alcool sont légion !!!
Avant de quitter ce célèbre endroit, on déjeune dans un restaurant où le choix des plats est varié, on peut y trouver du porc et même de la viande de bœuf (…).
Pour les 55 km à parcourir avant nôtre gîte, nous mettons deux heures trente, qui vous mettent avec un peu d’avance, le somnifère pour la future nuit…
La prise de possession de l’appartement se fait au téléphone en Anglais, là où j’excelle !
Quand on n’a pas le choix, on y arrive…
On a une belle vue sur un bras de mer, l’appartement est confortable, le propriétaire non avare en messages whatsapp !!!
Demain nous ne bougeons pas à part dans le mental. Une prochaine vidéo conférence est prévue avec les enfants, il nous faut préparer ce moment particulier.
Planifier les prochains jours, décider de notre emploi du temps pendant l’absence du Sauvage, nous avons de quoi nous occuper !
Comme nous le disons bien souvent lors de nos échanges, nous avons la chance de pouvoir avoir ce genre de préoccupations, qui sont juste des luxes inatteignables pour le plus grand nombre.
15 Janvier 2025
Une fois n’est pas coutume, je fais un mini compte-rendu aujourd’hui, remplacée par une vidéo de nos projets sur le Vietnam et d’une autre avec un troupeau typique filmé en forêt le 14 Janvier.
Les étapes vont diminuer, nous devons être à Nhava Sheva le 25 Janvier pour dépose du Sauvage le 27, soit une petite dizaine de jours à profiter de quelques étapes de villégiature en bord de mer.
Sans entrer dans les détails, nous en sommes déjà à 18 mails avec la compagnie de transport qui répond sans délai à nos demandes. En amont, le principal est fait :-)
Imaginé un moment pour gagner du temps, le fret aérien a été abandonné en cours de route, étant cinq plus cher que le fret maritime, ça calme !!!
Ce qui nous avait coûté 4000 Dollars pour transférer l’envol de Buenos Aires à Cap Town, nous serait facturé dans le cas présent environ 12000 !!!
16 Janvier 2025
Le début de la journée a vite fait de faire disparaître la relative fraîcheur matinale…
La quête d’un distributeur s’avérera un peu compliquée. Entre ceux signalés sur le net, inexistants, un Western Union où il ne reste plus que la pancarte, l’employée d’une agence bancaire tombant des nues quand je lui indique que je désire faire un retrait, le distributeur ne fonctionnant pas, on finirait par se tendre un peu !
La vache prise à côté du Sauvage avait de son côté une belle sérénité !
Les cent km vers le Nord de l’étape du jour vont nous emmener à Achra, village situé en forêt et tout proche de la côte.
La pause café est proche d’un mini temple comme il y en a des milliers en inde. On vous confirme l’impression ressentie il y a maintenant quelque temps, la pression ‘sociale’ est beaucoup moins forte que dans le Nord, cela nous convient tout à fait…
L’hôtel est perdu au milieu de la nature tropicale avec des employés tout (trop) à notre service !
Le renouvellement de nos cartes sim pas possible avec nos cartes Françaises est comme la dernière fois, fait avec les leurs, en un temps record !
Pour l’anecdote, nous recevons un message du propriétaire du dernier hébergement déçu du 8 sur 10 attribué à son appartement. Nous lui avons répondu gentiment que nous étions heureux des prestations mais que la perfection n’était pas de ce monde ! Et puis 16 sur 20, c’est excellent !!!
Pas que nous voulons jouer les difficiles, mais on a souvent remarqué des excès dans les deux sens pour les avis laissés.
La location de la Kawasaki n’avance pas vraiment en cette fin de soirée, malgré une belle réactivité du service Vietnamien. Nous attendons toujours une réponse concernant les valises latérales indispensables pour notre première incursion dans l’Est de l’Asie !
17 Janvier 2025
On se croirait presque au bureau. Entre les coupures fréquentes de courant et du net, nous réussissons à réserver nos billets d’avion de Bombay (Mumbaï) à Hanoï.
Nous finalisons la location de la petite Kawasaki 300 Versys pour quinze jours au Vietnam. C’est la troisième fois dans notre parcours moto que nous louons des motos lors d’un voyage.
Le première fois avec des 500 Royal Enfield (marque Indienne) pour parcourir les routes de l’Himalaya en 2006, la seconde avec des 150 Shineray Mustang (Chinoise) en 2016 pour traverser la Mongolie.
La passion des deux ou trois roues n’est pas liée à la puissance, sur ces deux modèles de petite et moyenne cylindrée, nous avons adoré !!!
Le règlement du transporteur doit se faire en virement sur leur compte en Inde. Avant notre départ, nous avons ouvert un compte Wise, banque du net avec laquelle les opérations sont moins contraignantes qu’avec nos banques traditionnelles.
Pour prendre un exemple simple, avant notre départ, nous avons dû verser des fonds à un Pakistanais pour une demande de lettre d’invitation. Le pays est sous sanction économique, ce n’est pas possible avec notre le réseau Français, avec wise, aucun problème !
Un peu comme l’Iranien vendeur de tapis, qui avait un compte en Dollars à Dubaï pour contourner les règles de son pays, aussi sous sanction !
En occident, nous avons un son de cloche à sens unique sur de nombreux sujets (...) alors que la vérité est pour le moins, bien plus complexe... Guyno, tu t’égares !
Lors de la dernière vidéo conférence, nous n’avions pas avancé assez vite pendant l’heure allouée. Clarisse, faisant partie de la classe m’a fait remarquer lors d’un dernier échange :
- Papy, il faut que tu fasses des résumés par mois, par pays. C’est bien en chronologique, mais c’est trop lent.
Elle n’a pas tort, nous devons reprendre le dossier en retirant les évènements de moindre importance et, en conséquence, y passer un temps certain...
Fin de matinée, une petite balade à pied nous emmène sur la plage à un km de notre hébergement. Nous y verrons maximum dix personnes.
Lors de ces déplacements pédestres, nous croisons vaches, taureaux, et chiens en liberté.
Si on en faisait un résumé, on dirait, tous pacifiques !
Cela n’empêche la prudence, il peut toujours y avoir l’exception qui confirme la règle.
Dans le seul restaurant ouvert à côté de la plage, nous échangeons quelques minutes avec un couple d’Indiens.
En fin de repas, je demande au serveur s’il vend des glaces. Il me répond par la négative.
Le couple quitte le restaurant un peu avant nous. La femme revient quelques minutes plus tard et nous dit :
- J’ai cherché si les petits commerces à côté vendaient des glaces, personne n’en a.
- C’est trop gentil !
Nous avons pris trois pancakes, deux jus de fruits, quelques dosettes de café, la note globale est de 110 Roupies soit environ 1,30 €…
Une vidéo avec la famille de Dedette réunie chez son frère jumeau Bernard, finit cette journée bien utile pour planifier les semaines à venir.
Sur ce, je vous laisse avec une succulente citation sur l’avenir :
‘J’ai beaucoup mieux à faire que de m’inquiéter de l’avenir, j’ai à le préparer’.
18 Janvier 2025
Au petit déjeuner ce matin, je vis une belle désillusion :-(
Dedette est beaucoup plus intéressée par des singes qui traversent la route que par ma présence ! Le groupe traverse de la forêt d’un côté de la route à celle de l’autre côté. Cela est fait prudemment, environ un individu toutes les minutes, comme pour ne pas mettre en danger la communauté.
Bon, aucun d’entre eux n’a le permis moto, elle va bien me revenir :-))
En constatant le déplacement aérien, terrestre de ces lointains cousins, on ne peut qu’observer un fossé abyssal entre les capacités d’un robot et son IA embarquée. La nature surpasse sans forcer définitivement ce domaine sensé bientôt remplacer le vivant.
La modernité vendue comme une vérité absolue n’est pas meilleure que lorsque les religions étaient des dogmes incontournables !!!
Cela fait vingt ans que Laurent Alexandre, transhumaniste Français nous vente des espérances de vie stratosphériques voir une immortalité avec l’IA. Vingt ans pour voir dans les pays modernes cette espérance diminuer…
On n’imite pas la nature comme ça, elle a pour elle des millions d’années d’expérience.
Revenons à nos moutons !
On avait le choix entre 160 km sur de belles voies ‘Indiennes’ ou passer par de petites routes non loin de la côte avec 130 km au programme.
Nous choisissons la campagne profonde plus lente mais tellement plus authentique.
Le Sauvage reste un déclencheur de sourires impressionnant.
Les élèves finissent la journée de classe fin de matinée comme dans un certain nombre de pays. Ici, comme en Asie centrale, l’uniforme est la norme. Lisser les différences pendant la période de construction ou l’apprendre, des arguments solides existent des deux côtés…
Pendant que Dedette fait les courses dans un mini boutique (elles sont toutes mini), j’échange avec un Indien de Bombay venu visiter sa famille. Il a 62 ans, et me fait comprendre que pour vivre correctement, il lui faut continuer à travailler. En Inde, l’âge légal était de 58 ans jusqu’en 2024 et devrait passer à 60.
Plusieurs ponts en bordure de mer nous offrent de superbes points de vue que nous immortalisons.
Pour l’un d’entre eux, je gare le Sauvage avant l’ouvrage et marche quelques centaines de mètres pour les films, photos.
En revenant, Dedette échange avec deux Musulmanes à la tenue traditionnelle… Au risque d’essuyer un refus, j’aurais dû tenter la question mystère.
Notre délai de présence dans le pays diminue rapidement et nous changeons des montants plus faibles, plus souvent.
Le coucher, en périphérie de la ville est proche d’un terrain vague jonché de déchets. On va dire que depuis quasi deux mois de présence en Inde, on s’habitue !
La gare non loin d’ici a fière allure, nous dînons dans un restaurant à l’Européenne où le serveur est à l’Indienne : présence trop fréquente, demande de mettre un avis Google avant le départ. Si on habitait dans le coin, pas sûr qu’il nous voient une prochaine fois !
En mangeant une glace achetée dans un commerce proche, on a failli se la faire happée par une vache pas vraiment timide !!!
Assez rare pendant notre voyage, on se couche tard, demain, on fera grasse mat :-)
19 Janvier 2025
Prendre un bon petit déjeuner, avaler plusieurs cafés, refaire le monde, déjà se remémorer les souvenirs de cette aventure, prendre l’apéro, parler des gens qu’on aime, de ceux qu’on aime moins, passer quelques heures sur la vidéo des enfants de Saint Germain sur moine, il s’en ai fallu de peu pour que l’on fasse une journée chambre, balcon, pc !!!
Nous coupons tout de même avec une ‘sortie’ pour aller visiter le fort de Ratnagari situé à dix km. Détail oublié hier, rejoindre la gare où nombre de Tuk Tuk attendent le client, demande 2,2 km à Google Maps, 350 mètres par Organic Maps ! On ne s’est fait avoir qu’une fois…
Au sujet d’Organic Maps, suite à notre TOMTOM monde qui n’était pas… monde, nous nous en servons depuis le départ et cela a toujours fonctionné. Avant l’arrivée dans un pays, vous téléchargez la carte quand vous avez du réseau, ensuite ça fonctionne avec les satellites sans internet. Sortie du pays, vous mettez la carte à la corbeille :-)
Rentrée de notre voyage, on leur donnera une contribution.
Le chauffeur du Tuk-Tuk qui nous emmène au fort parle sans arrêt et nous propose de nombreuses fois de nous servir de guide cet après-midi dans cette ville de bord de mer.
Un poil saoulant !
Le fort n’a rien d’extraordinaire et les vues alentours donnent sur le port de commerce de Ratnagari. L’horizon, malgré le beau temps (encore 33 aujourd’hui) est assez brumeux.
Pour le souvenir, nous prenons tout de même quelques photos.
On saura, et nous aurons pris l’air !
Le temple de Bhagawati à l'intérieur du fort a une belle finition.
Une fois n’est pas coutume (…) le repas pris dans la chambre est succulent.
Avant d’aller dans les bras de Morphée, nous écrivons à l’acheteur de notre ancien side-car Goldwing Spacio (ayant appartenu aussi à celui d’Hugues Estelle, Dan Nana) pour avoir des renseignements sur des collègues de travail Vietnamiennes qui ont de la famille dans le pays près à nous accueillir.
Véronique, son épouse nous appelle vers minuit, pour nous annoncer que son mari est décédé d’un cancer fulgurant en Décembre 2024...
‘La vie est trop courte pour être petite’
Benjamin Disraeli